Guerre

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La guerre et ses victimes

La guerre est l'ensemble des conflits confrontant des pays ou d'importants groupes de personnes utilisant la force physique et notamment des armes, mettant en œuvre tactiques et stratégies, et se traduisant ou non par la mort de certains de ses participants ou de tiers.

Citations[modifier]

Cinéma[modifier]

Michel Audiard, Un taxi pour Tobrouk, 1961[modifier]

Dumas : Tu sais qu'il est bien ce mec là ?

Goldman : Bien sûr qu'il est bien, Qu'est-ce que tu veux que j'y fasse.

Jonsac : (En s'adressant à Ramirez) C'est toi qui avait raison. À la guerre, on devrait toujours tuer les gens avant de les connaître.
  • En parlant de Von Stiegel.


Coluche, L'Ancien Combattant, 1975[modifier]

Je regrette pas d'avoir fait la guerre : d'abord parce que j'suis pas mort, et puis parce que j'ai été décoré; évidemment parce que j'suis pas mort. À la guerre, on décore ceux qui reviennent ; ceux qui sont courageux, c'est ceux qui sont morts. On peut pas être partout.
  • L'ancien combattant, Coluche, album Coluche : l'intégrale, vol. 2, 1989 chez Carrère.


Tom Clancy, À la poursuite d'Octobre Rouge, 1984[modifier]

Cpt. Ramius : Voilà quarante ans que je livre une guerre. Une guerre sous la mer. Une guerre sans bataille. Une guerre qui n'a laissé aucun monument, rien que des victimes.

  • Sean Connery, À la poursuite d'Octobre Rouge (1990), écrit par Tom Clancy, Larry Ferguson, Donald Stewart


Économie politique[modifier]

Gustave de Molinari, « De la production de la sécurité », 1849[modifier]

Partout, à l’origine des sociétés, on voit donc les races les plus fortes, les plus guerrières, s’attribuer le gouvernement exclusif des sociétés ; partout on voit ces races s’attribuer, dans certaines circonscriptions plus ou moins étendues, selon leur nombre et leur force, le monopole de la sécurité.

Et, ce monopole étant excessivement profitable par sa nature même, partout on voit aussi les races investies du monopole de la sécurité se livrer à des luttes acharnées, afin d’augmenter l’étendue de leur marché, le nombre de leurs consommateurs forcés, partant la quotité de leurs bénéfices.

La guerre était la conséquence nécessaire, inévitable de l’établissement du monopole de la sécurité.

Comme une autre conséquence inévitable, ce monopole devait engendrer tous les autres monopoles.

Sous le régime de la libre concurrence, la guerre entre les producteurs de sécurité cesse totalement d’avoir sa raison d’être. Pourquoi se feraient-ils la guerre ? Pour conquérir des consommateurs ? Mais les consommateurs ne se laisseraient pas conquérir. Ils se garderaient certainement de faire assurer leurs personnes et leurs propriétés par des hommes qui auraient attenté, sans scrupule, aux personnes et aux propriétés de leurs concurrents. Si un audacieux vainqueur voulait leur imposer la loi, ils appelleraient immédiatement à leur aide tous les consommateurs libres que menacerait comme eux cette agression, et ils en feraient justice. De même que la guerre est la conséquence naturelle du monopole, la paix est la conséquence naturelle de la liberté.

Enseignement[modifier]

Cours d'histoire philosophique de la pensée[modifier]

Michel Foucault, « Il faut défendre la société » — Cours au Collège de France, 1976[modifier]

C'est la guerre qui est le moteur des institutions et de l'ordre : la paix, dans le moindre de ses rouages, fait sourdement la guerre. Autrement dit, il faut déchiffrer la guerre sous la paix : la guerre, c'est le chiffre même de la paix. Nous sommes donc en guerre les uns contre les autres ; un front de bataille traverse la société tout entière, continûment et en permanence, et c'est ce front de bataille qui place chacun de nous dans un camp ou dans un autre. Il n'y a pas de sujet neutre. On est forcément l'adversaire de quelqu'un.
  • « Il faut défendre la société », Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Études », 1997  (ISBN 978-2-02-023169-5), Cours du 21 janvier 1976, p. 43


La guerre, c'est l'effet immédiat d'une non-différence ou, en tout cas, de différences insuffisantes. En fait, dit Hobbes, s'il y avait eu de grandes différences, si effectivement entre les hommes il y avait des écarts qui se voient et se manifestent, qui sont très clairement irréversibles, il est bien évident que la guerre se trouverait par là même bloquée immédiatement. S'il y avait des différences naturelles marquées, visibles, massives, de deux choses l'une : ou bien il y aurait effectivement affrontement entre le fort et le faible — mais cet affrontement et cette guerre réelle se solderaient aussitôt par la victoire du fort sur le faible, victoire qui serait définitive à cause même de la force du fort ; ou bien il n'y aurait pas affrontement réel, ce qui veut dire, tout simplement, que le faible, sachant, percevant, constatant sa propre faiblesse, renoncerait avant même l'affrontement. De sorte que — dit Hobbes — s'il y avait des différences naturelles marquées, il n'y aurait pas de guerre ; car, ou bien le rapport de force serait fixé d'entrée de jeu par une guerre initiale qui exclurait qu'elle continue, ou bien, au contraire, ce rapport de force resterait virtuel par la timidité même des faibles. Donc, s'il y avait différence, il n'y aurait pas de guerre. La différence pacifie. En revanche, dans l'état de non-différence, de différence insuffisante — dans cet état où on peut dire qu'il y a des différences, mais rampantes, fuyantes, minuscules, instables, sans ordre et sans distinction ; dans cette anarchie des petites différences qui caractérise l'état de nature — qu'est-ce qui se passe ? Même celui qui est un petit peu plus faible que les autres, qu'un autre, il est tout de même suffisamment proche du plus fort pour se percevoir assez fort pour n'avoir pas à céder. Donc, le faible ne renonce jamais. Quant au fort, qui est simplement un tout petit peu plus fort que les autres, il n'est jamais assez fort pour n'être pas inquiet et, par conséquent, pour n'avoir pas à se tenir sur ses gardes. L'indifférenciation naturelle crée donc des incertitudes, des risques, des hasards et, par conséquent, la volonté, de part et d'autre, de s'affronter ; c'est l'aléatoire dans le rapport primitif des forces qui crée cet état de guerre.
  • « Il faut défendre la société », Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Études », 1997  (ISBN 978-2-02-023169-5), Cours du 4 février 1976, p. 78


Il n'y a pas de batailles dans la guerre primitive de Hobbes, il n'y a pas de sang, il n'y a pas de cadavres. Il y a des représentations, des manifestations, des signes, des expressions emphatiques, rusées, mensongères ; il y a des leurres, des volontés qui sont travesties en leur contraire, des inquiétudes qui sont camouflées en certitudes. On est sur le théâtre des représentations échangées, on est dans un rapport de peur qui est un rapport temporellement indéfini ; on n'est pas réellement dans la guerre. Ceci veut dire, finalement, que l'état de sauvagerie bestiale, où les individus vivants se dévoreraient les uns les autres, ne peut en aucun cas apparaître comme la caractérisation première de l'état de guerre selon Hobbes. Ce qui caractérise l'état de guerre, c'est une sorte de diplomatie infinie de rivalités qui sont naturellement égalitaires. On n'est pas dans « la guerre » ; on est dans ce que Hobbes appelle, précisément, « l'état de guerre ». Il y a un texte où il dit : « La guerre ne consiste pas seulement dans la bataille et dans les combats effectifs ; mais dans un espace de temps — c'est l'état de guerre — où la volonté de s'affronter en des batailles est suffisamment avérée ».
  • « Il faut défendre la société », Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Études », 1997  (ISBN 978-2-02-023169-5), Cours du 4 février 1976, p. 79


Il y a dans le Leviathan tout un front du discours qui consiste à dire : peu importe qu'on se soit battu ou pas, peu importe que vous ayez été vaincus ou non ; de toute façon, c'est le même mécanisme qui joue pour vous les vaincus, le même que celui que l'on trouve à l'état de nature, dans la constitution de l'État, ou que l'on retrouve encore, tout naturellement, dans le rapport le plus tendre et le plus naturel qui soit, c'est-à-dire celui entre les parents et les enfants. Hobbes rend la guerre, le fait de la guerre, le rapport de force effectivement manifeste dans la bataille, indifférents à la constitution de la souveraineté. La constitution de la souveraineté ignore la guerre.
  • « Il faut défendre la société », Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Études », 1997  (ISBN 978-2-02-023169-5), Cours du 4 février 1976, p. 83


D'un mot, ce que Hobbes veut éliminer c'est la conquête, ou encore l'utilisation, dans le discours historique et dans la pratique politique, de ce problème qui est celui de la conquête. L'invisible adversaire du Léviathan, c'est la conquête [...]. En ayant l'air de proclamer la guerre partout, dès le départ et encore à l'arrivée, le discours de Hobbes disait, en réalité, tout le contraire. Il disait que guerre ou pas guerre, défaite ou non, conquête ou accord, c'est la même chose : « Vous l'avez voulue, c'est vous, les sujets, qui avez constitué la souveraineté qui vous représente. Ne nous ennuyez donc plus avec vos ressassements historiques : au bout de la conquête (si vous voulez vraiment qu'il y ait eu une conquête), eh bien, vous trouverez encore le contrat, la volonté apeurée des sujets. » Le problème de la conquête se trouve donc ainsi dissous, en amont par cette notion de guerre de tous contre tous et en aval par la volonté, juridiquement valable même, de ces vaincus apeurés, le soir de la bataille. Donc je crois que Hobbes peut bien paraître scandaliser. En fait, il rassure : il tient toujours le discours du contrat et de la souveraineté, c'est-à-dire le discours de l'État.


Jusqu'au XVIIe siècle la guerre c'était bien, essentiellement, la guerre d'une masse contre une autre masse. Boulainvilliers, lui, fait pénétrer le rapport de guerre dans tout rapport social, va le subdiviser par mille canaux divers, et va faire apparaître la guerre comme une sorte d'état permanent entre des groupes, des fronts, des unités tactiques, en quelque sorte, qui se civilisent les uns avec les autres, s'opposent les uns les autres, ou au contraire s'allient les uns avec les autres. Il n'y a plus ces grandes masses stables et multiples, il va y avoir une guerre multiple, en un sens une guerre de tous contre tous.
  • « Il faut défendre la société », Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Études », 1997  (ISBN 978-2-02-023169-5), Cours du 18 février 1976, p. 144


Géopolitique[modifier]

Pierre Pinta, La Libye, 2006[modifier]

L'histoire officielle a eu tendance à « oublier », voire à passer sous silence, le rôle joué par les troupes « indigènes » ou « étrangères » au sein des Forces françaises libres, singulièrement en ce qui concerne la mythique 2e DB. Des études récentes ont permis d'éclairer ce point [...] : « Dans la 2e DB qui compte 14 500 soldats après sa formation, il y a 3 600 indigènes nord-africains (INA) mais il n'y a plus de soldats noirs [Sénégalais et Tchadiens, qui constituaient le gros de la colonne Leclerc] car les Américains, qui ont fourni tout le matériel, n'en voulaient pas dans les unités blindés. Il y a environ 500 volontaires étrangers dont 70% d'Espagnols et beaucoup de Russes blancs. La notoriété des Espagnols de la 9e compagnie, acquise dans la libération de Paris, ne leur a pas servi à la démobilisation puisque, comme les Nord-Africains, ils ne furent ni aidés ni reconnus par la France ».
  • La Libye, Pierre Pinta, éd. Karthala, 2006, p. p.252


Histoire[modifier]

Joseph de Goislard de Monsabert, L'Armée d'Afrique 1830-1962, 1977[modifier]

C'est grâce à l'Armée d'Afrique que la France a retrouvé non seulement le chemin de la victoire et la foi en son armée, mais aussi et surtout l'Honneur et la Liberté.
  • Monsabert sur le rôle de l'Armée d'Afrique durant la campagne 1942-45
  • L'Armée d'Afrique 1830-1962, Robert Huré, éd. Charles-Lavauzelle, 1977, Préface par le Général Monsabert, p. 1


Annie Lacroix-Riz, Le Monde diplomatique, 2005[modifier]

Si, en 1917-1918, le Reich fut défait à l’Ouest, et surtout par l’armée française, de 1943 à 1945, il le fut à l’Est et par l’Armée rouge.


Histoire politique[modifier]

Winston Churchill, Morning Post, 1898[modifier]

Voir le recueil de citations : Mémoires sur la Deuxième Guerre Mondiale
Jamais l'on ne verra rien d'équivalent à la bataille d'Omdurman. Ce fut le dernier maillon de la longue chaîne de ces conflits spectaculaires dont la splendeur frappante et majestueuse a tant fait pour conférer à l'éclat de la guerre [...] Bien sur nous allions gagner. Bien sur, nous allions les faucher. [...] Cette sorte de guerre était pleine de frissons fascinants. Ce n'était pas comme la Grande Guerre. Personne ne s'attendait à être tué... Pour le plus grand nombre de ceux qui prirent part à ces petites guerres d'Angleterre, dans ces temps légers et disparus, il n'y avait que le côté sportif d'un jeu splendide.
  • Winston Churchill correspondant de guerre en 1898 pour le Morning Post décrit la bataille d'Omdurman au cours de laquelle les troupes soudanaises furent décimées.
  • Winston Churchill, 1898, My Early Life 1874-1904 (1930), dans Exterminez toutes ces brutes !, paru Les arènes, 20071, pp. 84-85, Sven Lindqvist.


Douglas MacArthur, Discours au Congrès des États-Unis d'Amérique, 1951[modifier]

Je connais la guerre comme peu d'autres hommes vivant actuellement la connaissent, et rien d'autre ne m'est plus répugnant. J'ai longuement préconisé son abolition complète, car sa capacité à détruire alliés autant qu'ennemis l'a rendue inutile comme méthode de résolution de conflits internationaux.
  • (en) I know war as few other men now living know it and nothing to me is more revolting. I have long advocated its complete abolition, as its very destructiveness on both friend and foe has rendered it useless as a means of settling international disputes.


Colonel Abd-El-Aziz Méliani, Le drame des harkis : la France honteuse, 1962[modifier]

La Grande Guerre voit l'Algérie fournir un lourd contingent de soldats [...] ils versent généreusement leur sang sur les principaux champs de bataille immortalisés par l'histoire: Verdun, la Somme, la Champagne, l'Artois. Ils sont 170 000 à traverser la Méditerranée [...] Ils sont 36 000 à donner leur vie pour que la France retrouve sa liberté et la paix. C'étaient les grands-pères des harkis. Pendant la seconde guerre mondiale, alors que la France est captive et muette 230 000 soldats musulmans dont 120 000 à 150 000 algériens luttent entre 1942 et 1945, certains jusqu'au sacrifice suprême. [...] ils inscrivent dans le livre d'or de l'histoire de France des pages de gloire qui ont pour nom Belvédère, Monte Cassino, Rome, le Rhin, Strasbourg, Belfort. Pour la seconde fois au cours de ce siècle, ces soldats rendent sa dignité à la patrie et lui restituent sa place dans le monde. C'étaient les pères des harkis.
  • Le drame des harkis: la France honteuse, Colonel Abd-El-Aziz Méliani, éd. Perrin, 1993, p. 31


Colonel Maurice Rives, TDC N° 692, 1995[modifier]

Les coloniaux se sont couverts de gloire pour la France libre : si la 2e DB qui a débarqué en Normandie était composée exclusivement d’Européens, ce sont eux, les coloniaux, qui fournirent les 2/3 des troupes à Bir Hakeim, 70 % lors de la campagne d’Italie, du débarquement de Provence. Ce sont eux qui ont pris Toulon, Hyères, Marseille, Strasbourg.
  • Le colonel Rives fut à la tête du 16e régiment de tirailleurs algériens pendant la seconde guerre mondiale.
  • TDC, n° 692, 15 mars 1995, Benjamin Stora, éd. CNDP, 1995, L'armée d'Afrique : les oubliés de la libération, p. 43


Ron Paul, Discours à la Chambre des représentants, 1999[modifier]

Quand une seule personne peut déclencher une guerre, par définition, une république n'existe plus.
  • (en) When one person can initiate war, by its definition, a republic no longer exists.
  • Ron Paul (trad. Wikiquote), 9 mars 1999, Chambre des représentants, dans Congressional Record, vol. 145, no. 37.


Jean de Lattre de Tassigny, Discours prononcé lors d'une distribution de prix du Lycée Chasselout-Laubat, 1951[modifier]

Je sens certes trop intimement, moi-même, les souffrances et les sacrifices de la guerre pour en exalter les mérites. Vauvenargues disait : « Il n'y pas de gloire achevée sans celle des armes. » Mais quelle gloire peut compenser la perte de ce qu'un peuple ou une famille a de plus précieux : la vie de ses enfants ?
Non, la guerre n'est pas bonne en soi ! Elle est une malédiction de la race humaine. Sa valeur est seulement celle de la cause qu'elle sert et des êtres qui s'y réalisent ; elle est parfois l'épreuve nécessaire d'une Nation, elle est souvent l'occasion donnée aux meilleurs de se libérer de toute petitesse, de grandir, de devenir eux-mêmes, de se dépasser eux-mêmes.

  • Discours prononcé lors d'une distribution de prix du Lycée Chasselout-Laubat, le 11 juillet 1951
  • Si vous cherchez la joie, cherchez la joie la plus haute, anthologie de textes, éd. Librio, 2016  (ISBN 978-2-290-12061-3), p. 80


Littérature[modifier]

Georges De Brebeuf[modifier]

Guerre plus que civile, où la fureur d'un homme
Fit voir Aigle contre Aigle, & Rome contre Rome,
Le sang contre le sang lâchement déclaré,
L'audace triomphante & le crime adoré.

  • La Pharsale de Lucain, Georges De Brebeuf, éd. Jean Ribou, 1670, p. 1


André Breton[modifier]

C'est par-dessus les têtes, puis entre elles, une pluie de flèches empoisonnées, si serrées que bientôt à ne plus se voir. L'égoïsme odieux s'emmure en toute hâte dans une tour sans fenêtres. L'attraction est rompue, la beauté même du visage aimé se dérobe, un vent de cendres emporte tout, la poursuite de la vie est compromise. Est-il besoin de dire que ces instants sont comptés, qu'ils sont à la merci d'un signe d'intelligence du cœur – un mouvement involontaire de détente, un geste familier – pour prendre fin sans laisser la moindre trace. Vénus, parce qu'elle a voulu intervenir dans la guerre des hommes, est blessée à la main, c'est-à-dire paralysée momentanément dans son action même. Au-delà elle redevient elle-même et revêt sa ceinture magique.


Anne Calife[modifier]

Alors, j’allumai la télévision. Je voulais voir.

Giclèrent sur l’écran les traces orange des bombes sur le ciel noir. Désormais, la Guerre se déployait sur toutes les chaînes, avec ce « r » présent dans toutes les langues : « Krieg, Guerra » ou englouti par les mâchoires américaines : « War ». Les Arabes la nomment « har’b » avec un « h » soufflé de gorge, ce « r » guttural du fond du ventre. Dans toutes les bouches, cette râpe du « r ».

Ce raclement d’hommes vivants.
  • « Paul et le Chat », Anne Calife , Mercure de France, réeditions Menthol House, 2004, p. 19


Giclèrent sur l’écran les traces orange des bombes sur le ciel noir. Désormais, la Guerre se déployait sur toutes les chaînes, avec ce « r » présent dans toutes les langues : « Krieg, Guerra » ou englouti par les mâchoires américaines : « War ». Les Arabes la nomment « har’b » avec un « h » soufflé de gorge, ce « r » guttural du fond du ventre.
  • « Paul et le Chat », Anne Calife , Mercure de France, réeditions Menthol House, 2004, p. 21


Guerre. Des tourbillons de fumée bleue penchèrent à droite. Au travers des volutes, allaient et venaient des silhouettes noires, des silhouettes paniquées.
  • « Paul et le Chat », Anne Calife , Mercure de France, réeditions Menthol House, 2004, p. 26


Nancy. L’école de Nancy, présente dans chaque pierre. Ah, Nancy ! L’école de Nancy présente dans chaque rue, chaque pierre . Après 1870, l'Alsace-Lorraine était annexée par les Allemands. Nancy seule, dite la Ville blanche résistait. Elle accueillait tous ces Artistes de l’École de Nancy, qui produisaient, produisaient …

Pétales, tiges, racines, sculptés, moulés, forgés, dans la pierre, le verre, le métal. L’École de Nancy : une formidable rébellion de l’Art contre la guerre. Une éclosion de corolles contre l’annexion … Oh ,ces bulbes, ces rondeurs, tandis que nos soldats ventres ouverts, se vidaient dans les tranchées …

Si la guerre doit avoir une Beauté, peut-être serait-ce cette dure spontanéité, la loyauté de sa violence. Oui, comme cet Art qui avait réussi à reproduire la souplesse végétale dans le roc.
  • La déferlante, Anne Calife, éd. Balland,2003, réédition Menthol House, 2003  (ISBN 2-7158-1436-4), p. 11


Gaël Faye[modifier]

La guerre, sans qu'on lui demande, se charge toujours de nous trouver un ennemi.
  • Petit Pays (2016), Gaël Faye, éd. Grasset, coll. « Le livre de poche », 2017  (ISBN 9782253070443), p. 136


Anatole France[modifier]

La déraison des guerres modernes se nomme intérêt dynastique, nationalités, équilibre européen, honneur. Ce dernier motif est peut-être de tous le plus exécrable, car il n'est pas un peuple au monde qui ne soit souillé de tous les crimes et couvert de toutes les hontes. Il n'en est pas un qui n'ait subi toutes les humiliations que la fortune puisse infliger à une misérable troupe d'hommes. Si, toutefois, il subsiste encore un honneur dans les peuples, c'est un étrange moyen de le soutenir que de faire la guerre, c'est-à-dire de commettre tous les crimes par lesquels un particulier se déshonore : incendie, rapines, viol, meurtre.
  • Monsieur Bergeret (1901), Anatole France, éd. Silver, Burdett and Co, 1902, p. 43


Romain Gary[modifier]

Il s'assit et regarda les militaires. Les Russes, les Américains. Les miens, les tiens, les nôtres, les leurs. Tous ces petits napoléons de merde. Sans oublier les savants et leur génie de merde. Ce n'est pas de génie que le monde manquait, c'est de limites au génie.


Hermann Göring[modifier]

Bien entendu, le peuple ne veut pas de guerre. Pourquoi est-ce qu'un pauvre gueux dans une ferme voudrait risquer sa vie dans une guerre dont il ne peut espérer au mieux qu'il en reviendra entier ? Naturellement, le commun de la population ne veut pas de guerre ; ni en Russie, ni en Angleterre, ni en Amérique, ni, en ce qui nous concerne, en Allemagne. C'est bien entendu. Mais, après tout, ce sont les dirigeants d'un pays qui en déterminent les lignes d'action, et ce n'est jamais qu'une question simple que d'entraîner le peuple, que ce soit dans une démocratie, une dictature fasciste, un Parlement, ou une dictature communiste. [...] Le peuple peut toujours être converti à la cause des dirigeants. Cela est facile. Tout ce qu'il suffit de faire, c'est de leur dire qu'ils sont attaqués et dénoncer les pacifistes pour leur manque de patriotisme qui expose le pays au danger. Cela marche de la même manière dans tous les pays.
  • Nuremberg Diary, Gustave Gilbert, éd. Da Capo Press, 1995 (Reprint Edition)  (ISBN 978-0306806612), p. 278


Frank Herbert[modifier]

Un état de guerre incessant finit par engendrer ses propres conditions sociales, qui ont toujours été semblables à toutes les époques. Les gens se mettent en état d'alerte permanent afin de parer les attaques. Les autocrates exercent au grand jour leur pouvoir absolu. Tout ce qui est nouveau devient un dangereux territoire frontalier : planètes nouvelles, nouveaux secteurs économiques à exploiter, idées ou inventions nouvelles, visiteurs étrangers… tout prend un air suspect. Le féodalisme s'implante fermement, parfois déguisé en politburo – ou son équivalent – mais toujours présent. La succession héréditaire suit les lignes du pouvoir. Le sang des dirigeants domine. Les vice-régents du ciel ou leurs homologues partagent le gâteau. Ils savent qu'il doivent contrôler l'héritage ou blien laisser le pouvoir s'émietter lentement. Comprenez-vous , à présent, ce qu'est la Paix de Leto ?
  • Les Mémoires Volés.
  • L'Empereur-Dieu de Dune (1981), Frank Herbert (trad. Guy Abadia), éd. Robert Laffont, coll. « Press Pocket », 1982  (ISBN 2-266-02723-9), p. 167


La guerre ? Il y a toujours quelque part un désir d'espace vital qui la motive.
  • Le Bashar Teg
  • La Maison des Mères (1985), Frank Herbert (trad. Guy Abadia), éd. Robert Laffont, coll. « Presses Pocket », 1986  (ISBN 2-221-04912-8), p. 585


Joseph Jolinon[modifier]

N.B. Ce livre raconte les tribulations du narrateur, hussard englué dans les guerillas de l’Espagne occupée par Napoléon.

Le plus dur, ça n’a pas été de se battre, le plus dur a été d’abord la capitulation, au lever du jour, en juillet, tambour battant. Nous défilions entre deux haies de troupes ennemies que des milliers de gens menaçaient de rompre. Toute la population du pays, accourue de fureur, s’égosillait conte nous en brandissant des poignards, sinistres à voir luire en blanc d’acier dans leurs mains sèches, sales, noiraudes. Vous ne pouvez vous représenter la violence et les saillies de ces gens du Sud, ces physionomies de femmes boucannées, vêtues d’oripaux de couleurs criardes, ou plutôt à moitié nues, avec des plaies dans les bras, des poux dans les cheveux, des carapaces de crasse autour des jambes, et avec des pieds qui n’étaient plus que des tas de poussière. Ces bras frénétiques gesticulant, ces poings crispés, doigts crochus, bouches grandes ouvertes, bestiales et comme saignantes de haine, ces cous renversés, ces airs impudiques et sataniques !
Si vous les aviez entendues :
- Excréments de la chrétienté. Infâmes damnés. A mort les Français ! Que le feu du ciel vous extermine ! Que vos entrailles sèchent au soleil ! On vous arrachera les génitoires. On vous les fera manger dans le sang.
Et des chieries à pleine gueule.)

  • Après la bataille dite de Baylen (Bailén).
  • Guerrillas 1808, Joseph Jolinon, éd. Charlot, 1942, p. 111-112


Toutes les maisons des environs ayant été abattues ou brûlées par eux pour faire le vide, ainsi que les murettes des jardins, les vignes et les oliviers déracinés sans regret par leurs propres propriétaires, tu t’amenais sur eux à découvert et la mort te venait tu ne savais d’où.
Leurs femmes les aidaient en première ligne. Elles portaient de l’eau et des victuailles, laissant aux gamins les sacs de cartouches que les moines fabriquaient sans débrider avec le salpêtre tiré des caves, tout en continuant de sonner les cloches, d’aider aux hospices et aux moulins, quand ce n’était pas à la batterie, crucifix en l’air, tel une masse d’arme.

  • Guerrillas 1808, Joseph Jolinon, éd. Charlot, 1942, p. 141


Le corps à corps fou furieux du combat de rues, femmes et enfants au premier rang, guet-apens à chaque maison, coup de feu à chaque trou, mines sous chaque porte, assommoir des démolitions qui s’écrasent sur votre figure, insoutenable présence des cadavres qui s’accumulent, hache, pique, boulet, mitraille à bout portant, ruelles bloquées, maisons percées à la sape, cris d’appel mensongers, mêlées de groupes de dix et de groupes de cent, guerre individuelle du blessé contre sa propre mort à travers cette accumulation de catastrophes, recommencèrent de nouveau pour durer sans arrêts pendant trois semaines.
  • Guerrillas 1808, Joseph Jolinon, éd. Charlot, 1942, p. 151


Friedrich Kellner[modifier]

Si Hitler gagne la guerre, l'Europe ne sera plus qu'un immense empire d'esclaves.
  • (de) Wenn Hitler siegt gibt es ein großes Sklavenreich mit Namen Europa.
  • Journal, Friedric Kellner (trad. Wikiquote), éd. N/A (non publié), 25 juin 1941, p. 77


Paul Klee[modifier]

Un chantier d'inauthentiques éléments pour la formation d'impurs cristaux.
Voilà où nous en sommes.
Mais ensuite : il arriva que saigna la druse. Je pensais en mourir, guerre et mort. Puis-je donc mourir, moi cristal ?
Moi cristal.


J'ai porté cette guerre en moi depuis longtemps. C'est pourquoi elle ne me concerne pas intérieurement.
Pour me dégager de mes ruines, il me fallait avoir des ailes. Et je volai. Dans ce monde effondré je ne m'attarde plus guère autrement qu'en souvenir, à la manière dont on pense parfois au passé.
Ainsi je suis « abstrait avec des souvenirs ».


Michel Leiris[modifier]

guerre – très grand, gros et grave grabuge ou algarade.


Cormac McCarthy[modifier]

Avant que l'homme existe la guerre l'attendait. Le métier suprême attendait son suprême praticien.
  • Méridien de sang, Cormac McCarthy (trad. François Hirsch et Patricia Schaeffer), éd. Éditions de l'Olivier, 1998, p. 312


Joyce Mansour, Dolman le maléfique, 1961[modifier]

Le Diable attendit, attendit, sauta à pieds joints sur le ventre distendu, ouvrit les mâchoires à l'aide d'un levier, racla la matrice sans être sûr de son emplacement, appela d'une voix rauque et excitée... Rien. Il prit un gant, deux pinces rouillées et un poil de chameau et opéra sur la poussière sans attendre une autopsie. C'est alors qu'au fin fond d'un tiroir il entendit un petit bruit. Il le flatta, le cajola, et finit par l'atteindre. Ainsi naquit la guerre...
  • « Dolman le maléfique », Joyce Mansour, La Brèche, nº 1, Octobre 1961, p. 52


George R. R. Martin[modifier]

— Un seigneur venu tout exprès du Trident accuse les hommes de votre père d’avoir incendié son fort, violé sa femme et zigouillé tous ses paysans.
— Sauf erreur, on appelle cela guerre.
  • La Bataille des rois (1999), George R. R. Martin (trad. Jean Sola), éd. Pygmalion, 2000, p. 270


Guy de Maupassant[modifier]

Les hommes de guerre sont des fléaux du monde. Nous luttons contre la nature, l'ignorance, contre les obstacles de toute sorte, pour rendre moins dure notre misérable vie. Des hommes, des bienfaiteurs, des savants, usent leur existence à travailler à ce qui peut aider, ce qui peut secourir, ce qui peut soulager leurs frères. Ils vont, acharnés, à leur besogne utile, entassant les découvertes, agrandissant l'esprit humain, élargissant la science, donnant chaque jour à l'intelligence une somme de savoir nouveau, donnant chaque jour à leur patrie du bien-être, de l'aisance, de la force. La guerre arrive. En six mois, les généraux ont détruit vingt ans d'efforts, de patience et de génie.
  • Sur l'eau (1888), Guy de Maupassant, éd. Société d'éditions littéraires et artistiques, 1904, p. 74


Si les peuples comprenaient, s'ils faisaient justice eux-mêmes des pouvoirs meurtriers, s'ils refusaient de se laisser tuer sans raison, s'ils se servaient de leurs armes contre ceux qui les leur ont données pour massacrer, ce jour-là, la guerre serait morte.
  • Sur l'eau (1888), Guy de Maupassant, éd. Société d'éditions littéraires et artistiques, 1904, p. 77


Pierre Montagnon[modifier]

Sur les 214 000 hommes débarqués avec de Lattre [en Provence], 112 000 sont des indigènes, 7000 sur 16000 chez Leclerc [en Normandie].
  • Sur le débarquement des troupes françaises en Normandie et en Provence en 1944.
  • Histoire de l'Armée française, Pierre Montagnon, éd. Pygmalyon, 1997, p. 275


Montesquieu[modifier]

Il n'y a que deux sortes de guerre justes : les unes qui se font pour repousser un ennemi qui attaque ; les autres, pour secourir un allié qui est attaqué.


Pindare[modifier]

Douce chose, la guerre, aux inexperts, mais qui l'a éprouvée
frémit à son approche en son cœur au plus haut point.

  • (grc)

    γλυκὺ δὲ πόλεμος ἀπείροισιν, ἐμπείρων δέ τις
    ταρβεῖ προσιόντα νιν καρδίᾳ περισσῶς

  • Fragment 110.
  • (grc) Œuvres complètes, Pindare (trad. Jean-Paul Savignac), éd. La Différence, coll. « Minos », 2004, p. 538-539, vers 1-2


Alexandre Najjar[modifier]

Je suis un enfant de la guerre : j’en ai gardé des traumatismes indélébiles. La guerre, je n’ai pas honte de l’avouer, j’y ai participé par devoir.
  • Kadicha, Alexandre Najjar, éd. Plon, 2011, p. 20


En temps de guerre, la vie est suspendue. On passe des jours dans les abris à ne rien faire, à tourner en rond, à l’écoute des dernières nouvelles du front. On ne sait plus vraiment ce qui se passe dehors, si la radio ment ou pas, si les déflagrations qu’on entend sont des « départs » ou des « arrivées ». En temps de guerre, on bannit le confort : on s’adapte à tout, on fait avec. En cas de pénurie d’essence, on attend des heures devant les stations-service ; quand le pain manque, on prend d’assaut les boulangeries ; et lorsque l’eau tarit dans les réservoirs, on court à la fontaine remplir les bidons. En temps de guerre, plus rien ne compte sauf Dieu, seule planche de salut dans un pays livré à la violence aveugle des hommes. Églises et mosquées ne désemplissent pas ; ceux qui n’ont jamais cru se retrouvent à genoux. En temps de guerre, enfin, les normes n’existent plus : le milicien fait la loi ; le gendarme se planque. Ceux qui ne se battent pas deviennent des lâches ; ceux qui tuent, des héros.
  • Le roman de Beyrouth, Alexandre Najjar, éd. Pocket, 2005, p. 382


Henri de Régnier[modifier]

Ivre essaim de la guerre aux ruches des armures,
Allez cueillir la mort sur la fleur des chairs mûres [...]

  • « Pour la porte des guerriers », dans Les jeux rustiques et divins, Henri de Régnier, éd. Mercure de France, 1897, p. 185


Jules Romains, 1915[modifier]

Europe ! Je n’accepte pas
Que tu meures dans ce délire.
Europe, je crie qui tu es
Dans l’oreille de tes tueurs.

  • Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 748


George Orwell[modifier]

Le mot « guerre », lui-même, est devenu erroné. Il serait probablement plus exact de dire qu'en devenant continue, la guerre a cessé d'exister. […] Une paix qui serait vraiment permanente serait exactement comme une guerre permanente. [C'est] la signification profonde du slogan du parti: La guerre, c'est la Paix.
  • (en) The very word 'war', therefore, has become misleading. It would probably be accurate to say that by becoming continuous war has ceased to exist. […] A peace that was truly permanent would be the same as a permanent war. This […] is the inner meaning of the Party slogan: War is Peace.
  • (en) Nineteen Eighty-Four (1949), George Orwell, éd. Penguin, 1973, partie II, chap. 9, p. 160


Jean-Luc Rispail[modifier]

La guerre moderne est un jeu d'échec perfectionné, comportant une majorité de pièces rétrogrades.
  • Les surréalistes — Une génération entre le rêve et l'action (1991), Jean-Luc Rispail, éd. Gallimard, coll. « Découverte Gallimard Littérature », 2000  (ISBN 2-07-053140-6), chap. IV. L'internationale surréaliste (1939-1945 et après), André Breton in La clé des champs, p. 107


Antoine de Saint-Exupéry[modifier]

La guerre n'est pas une aventure. La guerre est une maladie. Comme le typhus.
  • Pilote de guerre, Antoine de Saint-Exupéry, éd. Gallimard, coll. « La Pléiade », 1953, p. 300


Virginia Woolf[modifier]

Je dis : « Bats-toi ». « Bats-toi », répétai-je. C'est l'effort et la lutte, c'est l'état de guerre perpétuel, ce sont les déchirures et les épissures — telle est la bataille quotidienne, la défaite ou la victoire, la poursuite qui nous absorbe. Les arbres, dispersés, se remirent en ordre ; le vert épais du feuillage s'éclaircit en une lueur dansante. Je les pris dans les filets d'une expression subite. Je les sauvai de l'informe par des mots.


Philosophie[modifier]

Nicolas Machiavel, Le Prince, 1532[modifier]

La guerre, les institutions et les règles qui la concernent sont le seul objet auquel un prince doive donner ses pensées et son application, et dont il lui convienne de faire son métier : c'est là la vraie profession de quiconque gouverne ; et par elle, non seulement ceux qui sont nés princes peuvent se maintenir, mais encore ceux qui sont nés simples particuliers peuvent souvent devenir prince.


Toute guerre qui est nécessaire est juste ; et les armes qui se prennent pour la défense d'un peuple qui n'a point d'autre ressource sont miséricordieuses.


Joseph de Maistre, Les Soirées de Saint-Pétersbourg, 1821[modifier]

La guerre est donc divine en elle-même, puisque c'est une loi du monde […]
La guerre est divine dans la gloire mystérieuse qui l'environne, et dans l'attrait non moins inexplicable qui nous y porte.
La guerre est divine dans la protection accordée aux grands capitaines, même aux plus hasardeux, qui sont rarement frappés dans les combats, et seulement lorsque leur renommée ne peut plus s'accroître et que leur mission est remplie.
  • Du Pape et extraits d'autres œuvres, Textes de Joseph de Maistre présentés et choisis par E. M. Cioran, éd. J.-J. Pauvert, coll. « Libertés », 1957, p. 83-84


David Ruelle, Hasard et chaos, 2000[modifier]

Notre cerveau a été façonné par la sélection naturelle, non pas en vue des mathématiques, mais pour nous favoriser dans la chasse et la cueillette, la guerre, les relations sociales...
  • Hasard et chaos (1991), David Ruelle, éd. Odile Jacob, 2000, p. 12


Science politique[modifier]

Dominique de Villepin, Mémoire de paix pour temps de guerre, 2016[modifier]

Dans la foire d'empoigne des identités, la guerre est une torche jetée dans un baril de poudre.
  • Mémoire de paix pour temps de guerre, Dominique de Villepin, éd. Grasset & Fasquelle, 2016  (ISBN 978-2-246-85971-0), partie Introduction, p. 11


Albert Einstein (attribuée à), Alice Calaprice, The New Quotable Einstein, 2005[modifier]

Je ne sais pas comment on fera la Troisième Guerre mondiale, mais je sais comment on fera la quatrième : avec des bâtons et des pierres.
  • (en) I do not know how the Third World War will be fought, but I can tell you what they will use in the Fourth — rocks !
  • The New Quotable Einstein, Alice Calaprice (trad. Wikiquote), éd. Alice Calaprice, 2005, p. 173


Stratégie militaire[modifier]

Sun Zi, L'Art de la Guerre, Vè siècle avant J.-C.[modifier]

La guerre est une affaire d'une importance vitale pour l'État.
  • « L'Art de la Guerre », Sun Zi (trad. P. Amyot), dans Anthologie mondiale de la stratégie, Gérard Chaliand, éd. Robert Laffont, 2003, p. 281


Carl von Clausewitz, De la Guerre, 1832[modifier]

La guerre n’est que la simple continuation de la politique par d’autres moyens.
  • De la Guerre (1832), Carl von Clausewitz (trad. Laurent Murawiec), éd. Librairie Académique Perrin, 1999  (ISBN 2-262-01468-X), p. 46


Mao Zedong, La Guerre révolutionnaire, 1938[modifier]

Problèmes stratégiques de la guerre révolutionnaire en Chine : La guerre a commencé avec l'apparition de la propriété privée et des classes, et reste la forme suprême de lutte, forme à laquelle on a recours pour résoudre les contradictions existant entre les classes, les nations, les États, les blocs politiques, à une étape déterminée du développement de ces contradictions.
  • La Guerre révolutionnaire, Mao Zedong, éd. 10/18, 1962, partie I, chap. 1, p. 13


Sociologie[modifier]

Toute guerre révèle d'une manière ou d'une autre les caractéristiques fondamentales des sociétés qui y sont impliquées.
  • Les confessions d'un homme en trop, Alexandre Zinoviev, éd. éditions Folio, 1991, p. p.196


Musique[modifier]

Bob Dylan[modifier]

Oui, et combien de fois doivent voler les boulets de canon
Avant qu'on ne les interdise à jamais ?
La réponse, mon ami, souffle dans le vent,
La réponse souffle dans le vent

  • (en)

    Yes, and how many times must the cannonballs fly
    Before they're forever banned?
    The answer, my friend, is blowin' in the wind
    The answer is blowin' in the wind

  • Blowin' in the Wind, Bob Dylan (trad. Wikiquote), Bob Dylan, album The Freewheelin' Bob Dylan (1963 chez Columbia).


Citations à revoir, déplacer etc...[modifier]

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