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Argent

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.

L'argent ou argent métal est un élément chimique. Ce métal précieux désigne aussi dans le langage courant les billets et pièces de monnaies. La monnaie est un instrument d'échange remplaçant le troc. Il a trois fonctions : intermédiaire dans les échanges, mesure des valeurs et réserve de valeurs.

Cinéma

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Louis Naudin : Y'a un truc que j'ai compris. C'est que l'pognon, ça s'dépense.
Monsieur Charles : C'est fait pour.


Économie

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John Maynard Keynes, Les Conséquences économiques de la paix, 1920

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Lénine aurait déclaré que la meilleure manière de détruire le système capitaliste est de s’attaquer à sa monnaie. […] Il avait raison. Il n’y a pas de manière plus subtile, plus sûre et plus discrète de renverser l’ordre existant de la société que de vicier sa monnaie.
  • (en) Lenin is said to have declared that the best way to destroy the capitalist system was to debauch the currency. […] Lenin was certainly right. There is no subtler, no surer means of overturning the existing basis of society than to debauch the currency.
  • Macroéconomie, Gregory N. Mankiw (trad. Jean Houard), éd. de Boeck, 2004  (ISBN 2744501573), p. 94, 121
  • (en) The Economic Consequences of The Peace, John Maynard Keynes, éd. Macmillan, 1920  (ISBN 1-57392-139-4), p. 219-220


Jaap Bloem & Menno van Doorn, Open for business, 2007

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Dans les exemples d'open innovation abordés, il a été démontré que le mot "argent" n'était pas tabou... L'argent aide à motiver les membres des communautés open source. Après tout, il s'agit d'un économie de dons, et l'argent peut avoir une place importante dans l'équilibre qui s'instaure entre les gens qui donnent et ceux qui reçoivent.
  • (fr) Open for business (2007), Jaap Bloem & Menno van Doorn (trad. Audrey Vuillermier), éd. VINT, 2007  (ISBN 978-90-75414-20-2), p. 164


Littérature

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L'argent est le frein suprême, l'entrave suprême de tout ce qu'on entreprend de beau, de noble, de libre, d'humain.
  • Les naufragés de l’intelligence, Jean-Marie Adiaffi, éd. CEDA, 2000  (ISBN 2-86394-353-7), p. 192


Ingrid Astier, Angle mort, 2013

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On a grandi sans argent, et, sans argent, personne ne s’intéresse à ce que tu penses. Personne ne voit que tu es posé dans un coin à juste réclamer non qu’on te considère, mais qu’on te remarque.


Chez nous, règnent deux domaines avec lesquels on ne plaisante pas. Deux domaines sérieux, intouchables, deux terres sacrées.

La famille, et le fric. Le fric et la famille.

Et certains n’ont pour famille que le fric.


La présence de l'argent y est considérable, autant que celle de Dieu dans les sociétés primitives. Elle irradie de la même façon. Elle gouverne le mouvement des pensées comme celui des visages. Ceux qui commandent la servent. Ils dépensent leur temps sans compter. Ils croient travailler quand ils ne font que jouir. Ils croient jouir quand ils ne font qu'obéir à leur rang. Ils sont fiers de cette servitude.


C'est une erreur de dire que l'argent roule; il monte. Monte par inclination naturelle, comme le fumet des viandes sacrifiées jusqu'aux narines des puissants.(…) l'argent poursuit allègrement son ascension et, comme tout ce qui a été élevé doit un jour redescendre, finit par retomber en pluie bienfaisante sur les banques suisses, les champs de courses, ou les casinos de la Riviera.
  • 1951 Commentaire à propos d’une histoire de corruption vécue en Iran


A en croire la critique extasiée, le monde de Balzac serait encore celui où nous vivons. Mais ne serait-ce pas parce que Balzac, profondément acquis à ce monde-là, a engagé ses prodigieuses qualités d'observateur à en asseoir les fondements ? Une fois le sens ainsi fixé, c'est le plus et le moins, l'économie et la dépense qui vont écrire l'histoire et les histoires.(...) Le monde de l'argent a trouvé son genre littéraire par excellence qui répercutera ses brillances, ses brutalités, ses subtilités, ses cruautés, ses contradictions dans l'espace de la fiction. Jusqu'à ce que la raison marchande en crise au début du XXe siècle dépose son bilan en même temps que ses romans.
  • Les châteaux de la subversion, Annie Le Brun, éd. Garnier Frères, coll. « Folio Essais », 1982  (ISBN 2-07-032341-2), partie I, « Melmoth réconcilié » ou le prix d'une entrée dans l'histoire, p. 34


Jacques Ellul, L'homme et l'argent, 1953

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Nous ne pouvons plus aujourd'hui parler argent sans penser à la vie économique, globale : (…) l'argent en est le symbole. (…) (car il) a subi une abstraction et une objectivation au cours du dernier siècle.
- Une abstraction, car l'individu n'a plus entre les mains une valeur en soi, il ne peut plus attribuer de sens au signe monétaire. Et ce n'est plus seulement la monnaie papier mais aussi la monnaie scripturale qui conduit à cette abstraction. L'individu ne s'attache plus au billet mais à son seul pouvoir d'achat. Le signe s'est rapproché de sa réalité économique en devenant lui-même plus abstrait.
- Une objectivation également, car l'on a de plus le sentiment que la manipulation de l'argent n'est pas un fait personnel, une appropriation, mais résulte de combinaisons lointaines et complexes dont nos actes ne sont que l'écho.
Il n'y a (donc) plus véritablement de relation entre l'individu et son argent parce que cet argent est (devenu) abstrait et objectif. Dès lors, il n'y a plus de problème moral de l'argent : (…) l'homme n'est plus responsable de ce qu'il gagne, ni du « comment il gagne », ni du « comment il dépense », car il s'agit uniquement (pour lui) d'un jeu objectif d'opérations économiques dans lequel (il se sent) très peu de chose.
  • Réédition dans "Le défi et le nouveau", compilation de huit ouvrages, Jacques Ellul, éd. La table ronde, 2007, p. 199-200


Yasmina Khadra, L’Olympe des Infortunes, 2010

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Un Horr n’a pas besoin de sous [...] Il prend ce que le hasard lui propose.
  • L’Olympe des Infortunes, Yasmina Khadra, éd. Julliard, 2010, p. 219


Guillaume Musso, Sauve-moi, 2005

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Mais il savait que l’argent était souvent une fausse solution.
  • Sauve-moi, Guillaume Musso, éd. Pocket, 2005, p. 364


Irène Némirovsky, Le Maître des âmes, 2005

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– J'ai besoin d'argent !
– Je vous ai dit : non.
Dario, en vain, se forçait au calme. Sa voix était stridente dans les moments d'émotion. Il gesticulait. Il avait le type levantin, un air inquiet et affamé de loup : ces traits qui ne sont pas d'ici, ce visage qui semble avoir été pétri avec hâte par une main pleine de fièvre.
Il cria avec fureur :
– Vous prêtez de l'argent, je le sais !
Tous refusaient lorsqu'il les priait humblement. Il fallait d'autres accents. Patience ! Il saurait se servir de la ruse et de la menace tour à tour. Il ne reculerait devant rien.

  • Incipit


Marcel Pagnol, Topaze, 1926

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Topaze : [...] Ah ! l'argent… Tu n'en connais pas la valeur… Mais ouvre les yeux, regarde la vie, regarde tes contemporains… L'argent peut tout, il permet tout, il donne tout… Si je veux une maison moderne, une fausse dent invisible, la permission de faire gras le vendredi, mon éloge dans les journaux ou une femme dans mon lit, l'obtiendrai-je par des prières, le dévouement, ou la vertu ? Il ne faut qu'entrouvrir ce coffre et dire un petit mot : « Combien ? » (Il a pris dans le coffre une liasse de billets.) Regarde ces billets de banque, ils peuvent tenir dans ma poche, mais ils prendront la forme et la couleur de mon désir. Confort, beauté, santé, amour, honneurs, puissance, je tiens tout cela dans ma main… Tu t'effares, mon pauvre Tamise, mais je vais te dire un secret : malgré les rêveurs, malgré les poètes et peut-être malgré mon cœur, j'ai appris la grande leçon : Tamise, les hommes ne sont pas bons. C'est la force qui gouverne le monde, et ces petits rectangles de papier bruissant, voilà la forme moderne de la force.


Topaze : Pour gagner de l'argent, il faut bien le prendre à quelqu'un…


L'argent qu'on possède est instrument de la liberté ; celui qu'on pourchasse est celui de la servitude.


Émile Zola, L’Argent, 1891

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L’argent [est] le fumier dans lequel pousse l’humanité de demain. [...] L’argent, empoisonneur et destructeur, devenait le ferment de toute végétation sociale, servait de terreau nécessaire aux grands travaux dont l’exécution rapprocherait les peuples et pacifierait la terre.


Autres

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Nicolas Bouvier

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L’argent manquant, peut-être va-t-il s'animer un peu, ce voyage! Toujours – sauf au bordel – on paie pour que rien n'arrive, pour ne pas dormir à la belle étoile, pour ne pas partager les récits, les délires et les puces d'un dortoir de dockers, pour poser ses fesses – je l'ai fait avant-hier par fatigue – sur le velours inutile d'un compartiment face à des usagers que l'éducation a rendus trop timides pour qu'ils osent ou qu'ils daignent vous adresser un mot.
  • Œuvres, Nicolas Bouvier, éd. Gallimard, 2004  (ISBN 9 782070 770946), partie Chronique japonaise, p. 655


Mettre de l'argent de côté pour l'avoir devant soi, est, pour paradoxale qu'elle soit, une façon comme une autre d'assurer ses arrières à effet de ne pas l'avoir dans le dos.
  • Les Pensées, Pierre Dac, éd. Le Cherche-midi Editeur, réédité par le Grand Livre du Mois, 1992  (ISBN 2-86274-002-0), chap. Pensées sur l'or et l'argent, p. 83


Renee Riese Hubert

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Mon éthique personnelle est infaillible. J’habite là où il y a le plus d’argent.
  • Surrealism and the Book, Renee Riese Hubert, éd. University of California Press, 7 avril 1988  (ISBN 978-0520057197), p. 185


Les hommes gagnent plus, mais les femmes vivent plus longtemps. Un argument pour les patrons : non seulement l’argent ne fait pas le bonheur, mais il tue.
  • Guerre et plaies. De Chirac à l'Irak, Hervé Le Tellier et Xavier Gorce, éd. Eden, 2003  (ISBN 2-91324-565-X), p. 104


Le véritable ennemi, j'allai dire le seul, parce que tout passe par chez lui, le véritable ennemi - si l'on est bien sur le terrain de la rupture initiale des structures économiques - c'est celui qui tient les clefs… c'est celui qui est installé sur ce terrain là, c'est celui qu'il faut déloger… c'est le Monopole ! Terme extensif… pour signifier toutes les puissances de l'argent, l'argent qui corrompt, l'argent qui achète, l'argent qui écrase, l'argent qui tue, l'argent qui ruine, et l'argent qui pourrit jusqu'à la conscience des hommes !
  • Un si cher ami, Jean-marie Pontaut, éd. Michel Lafon, 2016, p. 53


Ruwen Ogien

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Trouverons-nous un jour qu'il est parfaitement juste et naturel de se faire payer pour porter le bébé d'une autre, pour se faire prélever un rein, ou en échange d'un service sexuel ? Dans la plupart des sociétés démocratiques modernes, on est libre de donner certaines parties ou certains produits de son corps - rein, lobe de foie, sang, sperme, ovocytes, etc. - mais pas de les vendre. On est libre de mettre ses capacités sexuelles ou procréatives à la disposition d'autrui gratuitement, mais beaucoup moins de le faire contre paiement. Pourquoi ? Le don est-il toujours un bien et l'échange contre de l'argent toujours un mal ?


Risquer sa vie pour de l'argent est une grave erreur. C'est comme couper les racines d'un arbre pour en sauver les branches.
  • Le futur c'est maintenant, conseils pour l’avènement d'un monde meilleur, Orgyen Trinley Dorje (trad. traduit de l'anglais par Tancrède Montmartel et Lama Cheuky Sèngué), éd. Éditions Claire Lumière, 2010, p. 106


L'argent, c'est du temps ; sauf si vous n’avez pas l’un ou l’autre.


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