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Télévision

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.

La télévision est un ensemble de techniques destinées à émettre et recevoir des séquences audiovisuelles, appelées programmes (émissions, films et séquences publicitaires).

Musique

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Thomas Bangalter, Daft Punk, Slate, 2013

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Je suis tombé sur une interview de vous, datant d'une dizaine d'années, où vous citiez le sociologue Pierre Bourdieu : « Quand on va à la télévision, c'est qu'on l'accepte »...
  • T.B. : Est-ce la citation exacte de Pierre Bourdieu ? En substance, il disait que, d'habitude, on ne remet pas en cause une demande d'aller à la télévision. La plupart du temps, c'est une chose qui ne se discute pas. Vous créez ? Vous pensez ? Vous contestez ? Vous êtes obligés d'aller en parler à la télé. C'est un peu comme si l'objectif de la caméra était le doigt de Dieu pointé sur vous...
  • « Ce que la «marque France» doit apprendre de Daft Punk », Thomas Bangalter, Daft Punk, Slate, juin 2013, p. 1

  • Cinéma

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    Quentin Tarantino, Tueurs nés, 1994

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    Gale : J'ai une émission à la télé. Et c'est une émission qui parle de l'Amérique d'aujourd'hui et tous les quinze jours on fait le portrait d'un tueur en série.
    Mickey : C'est "tueur de masse" dans mon cas.
    Gale  : Ouais ... si vous voulez. Quoiqu'il en soit, l'émission consacrée à Mickey et Mallory a été l'une de celle qui a eu le plus de succès.
    Mickey : Y’en a eu une sur John Wayne Gacy.
    Gale  : Oui.
    Mickey : Qui a fait le meilleur score ?
    Gale  : Oh c'est vous ! Vous l'avez enfoncé !
    Mickey : Et l'autre espèce d'enfoiré, Ted Bundy ?
    Gale  : Ha, ce dingue ? Non non non, vous avez un meilleur indice d'écoute. Bien meilleur, ça n’a rien à voir. Bon alors ce que je souhaiterais ...
    Mickey : Et Charles Manson ?
    Gale  : Manson vous a battus.
    Mickey : Ouais, c’est pas facile de battre le roi.

    • Robert Downey Jr., Woody Harrelson, Tueurs nés (1994), écrit par Quentin Tarantino


    Peter Weir, The Truman Show, 1998

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    Truman: [to an unseen Christof] Who are you?
    Christof: [on a speaker] I am the Creator - of a television show that gives hope and joy and inspiration to millions.
    Truman: Then who am I?
    Christof: You're the star.

    • Ed Harris , Jim Carrey, The Truman Show (1998), écrit par Peter Weir


    Nam June Paik, Versatile Video Synthesizer, 1974

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    Le synthétiseur va nous permettre de façonner l'écran de télévision aussi librement que Picasso, aussi précisément que Léonard.
    • « Versatile Video Synthesizer », Nam June Paik, Videa ‘n Videology 1959–1973, Emerson Museum of Art, Syracuse, New York, 1974, p. 55


    Benjamin Thorel, Telle est la télé, l’art contemporain et la télévision , 2007

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    Si les vidéos de performances se caractérisent exemplairement par la rigueur du plan-séquence et l’utilisation quasi cinématographique du hors-champ, de telles bandes semblent par contre se placer du côté d’une télévision autrement hétéroclite, capable d’assimiler aussi bien les codes du théâtre et du music-hall que les images du cinéma et les formats de la radio.
    • « Telle est la télé, l’art contemporain et la télévision », Benjamin Thorel, ., 2007, p. 22


    Martine Bubb, La Camera obscura : Philosophie d'un appareil, 2010

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    (Hayao) Yamaneko appelle le monde de sa machine La Zone, en hommage à Andreï Tarkovski. Une installation de Chris Marker s'intitule Zapping Zone - Propositions pour une télévision imaginaire et il est aussi souvent de question de Zone chez David Cronenberg : Dead Zone, Le Festin nu et son Inter-zone
    • « La Camera obscura : Philosophie d'un appareil », Martine Bubb, ., 2010, p. 399


    Andy Warhol, Theories and Documents of Contemporary Art, 2013

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    Avant, que l'on m'ait tiré dessus, j'ai toujours pensé que j'étais plus à moitié-là que tout à fait-là. J'ai toujours pensé que je regardais la télé au lieu de vivre ma vie. Les gens disent parfois que les choses qui se passent dans les films sont irréelles, mais en fait ce sont les choses qui se passent dans la vie qui le sont. Les films produisent des émotions qui ont l'air si fortes et réelles, alors que quand les choses vous arrivent vraiment à vous, c'est comme regarder la télévision, vous ne sentez rien. Au moment où l'on m'a tiré dessus et depuis, je savais que je regardais la télévision. Les chaînes changent, mais tout est de la télévision.
    • « Theories and Documents of Contemporary Art: a Sourcebook of Artists' Writings », Kristine Stiles; Peter Howard Selz, University of California Press., January 13, 2013, p. 345


    Média

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    Françoise Giroud, Françoise Giroud, 1970

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    La télévision n’est pas le reflet de ceux qui la font, mais de ceux qui la regardent.
    • Françoise Giroud, Françoise Giroud, éd. Gallimard, 1970, p. 78


    L’écran, qui envahit tout, est lui-même envahi par une nouvelle caste dominante qui se croit libérée des préjugés bourgeois alors qu’elle s’est affranchie de tout scrupule, caste dont les goûts, la langue, la connivence régressive, l’hilarité perpétuelle, l’obscénité tranquille et le barbotement dans la bassesse témoignent d’un mépris souverain pour l’expérience des belles choses que les professeurs ont la charge de transmettre.


    Pierre Schaeffer, Radioscopie, 1978

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    Avoir considéré les chaînes de télévision comme des chaînes automobiles, et d'avoir mis en concurrence Peugeot et Citroën entre TF1, France 3 etc. Le négatif, c'est aussi d'avoir fait une fausse France 3 qui ne répond pas à l'aspiration de décentralisation et ne donne pas vraiment la voix suffisamment des régions. Je ne crois pas en la concurrence des chaînes. Ce serait comme mettre en concurrence la Comédie française et l'opéra, et d'appliquer à la télévision les règles de la consommation.
    • « Radioscopie », Pierre Schaeffer, Radio Télévision, 1978 (lire en ligne)


    Steve Jobs, Steve Jobs, 2011

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    Vous regardez la télévision pour mettre votre cerveau en veille, vous allumez votre ordinateur pour le mettre en marche.
    • Steve Jobs, Steve Jobs, éd. Michel Lafon, 2011, p. 78


    Michel Desmurget, La télévision, une machine à décerveler, 2011

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    La télévision rend violent ou anxieux. Elle favorise les troubles de l'attention, elle augmente les chances de ne jamais décrocher de diplôme, de devenir obèse, fumeur, alcoolique ou de développer la maladie d'Alzheimer.
    • Conclusions tirées de l'analyse de plus de 1200 études réalisées depuis 50 ans et citées dans le livre TV lobotomie de Michel Desmurget, docteur en neuropsychologie et directeur de recherche à l'Inserm (publié chez Max Milo). (TV Lobotomie - la vérité scientifique sur les effets de la télévision)
    • « La télévision, une machine à décerveler », Hervé Ratel, Sciences et Avenir, avril 2011, p. 102


    Patrick Le Lay, Les dirigeants face au changement, 2004

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    Il y a beaucoup de façon de parler de la télévision. Mais dans une perspective business, soyons réalistes : à la base, le métier de TF1, c'est d'aider Coca-Cola, par exemple, à vendre son produit. [...]
    Or pour qu'un message publicitaire soit perçu, il faut que le cerveau du spectateur soit disponible. Nos émissions ont pour vocation de le rendre disponible : c'est-à-dire de le divertir, de le détendre pour le préparer entre deux messages. Ce que nous vendons à Coca-Cola, c'est du temps de cerveau humain disponible. [...]
    Rien n'est plus difficile que d'obtenir cette disponibilité. C'est là que se trouve le changement perpétuel. Il faut chercher en permanence des programmes qui marchent, suivre les modes, surfer sur les tendances, dans un contexte où l'information s'accélère et se banalise.

    • Les dirigeants face au changement, Huitième Jour, 2004
    • « Le Lay : "nous vendons du temps de cerveau" », L'OBS, L'OBS, 11 juillet 2004 (lire en ligne)


    Littérature et philosophie

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    Frédéric Beigbeder, 99 francs, 2000

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    L'homme était entré dans la caverne de Platon. Le philosophe grec avait imaginé les hommes enchaînés dans une caverne, contemplant les ombres de la réalité sur les murs de leur cachot. La caverne de Platon existait désormais : simplement elle se nommait télévision. Sur notre écran cathodique, nous pouvions contempler une réalité « Canada Dry » : ça ressemblait à la réalité, mais ce n'était pas la réalité. On avait remplacé le Logos par des logos projetés sur les parois humides de notre grotte.
    Il avait fallu deux mille ans pour en arriver là.


    Christian Bobin, L'inespérée, 1994

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    On lui fait garder les invalides mentaux, les prisonniers et les vieillards dans les maisons de retraite. Elle a infiniment moins de dignité que ces gens là, assommés par l'âge, blessés par la Loi ou par la nature. Elle se moque parfaitement de cette dignité qui lui manque. Elle se contente de faire son travail. Son travail, c'est de salir la douleur qui lui est confiée et tout agglomérer — l'enfance et le malheur, la beauté et le rire, l'intelligence et l'argent — dans un seul bloc vitré gluant. On appelle çà une fenêtre sur le monde.


    La télévision, contrairement à ce qu'elle dit d'elle même, ne donne aucune nouvelle du monde. La télévision, c'est le monde qui s'effondre sur le monde, une brute geignarde et avinée, incapable de donner une seule nouvelle claire, compréhensible. La télévision c'est le monde à temps plein, à ras bord de souffrance, impossible à voir dans ces conditions, impossible à entendre.


    Je donne dans le sentiment, dit la télévision, et on n'a pas le courage de lui montrer l'abîme qu'il y a, entre le sentiment et la sensiblerie. C'est pas moi, dit la télévision à bout de course, c'est le peuple, je fais ce que veut le peuple — et il n'y a plus qu'à se taire devant l’analphabétisme grave de la télévision et de ceux qui la font. Le mot de peuple est un des plus beaux mots de la langue française. Il dit le manque et l'entêtement, la noblesse des gueux sous l'incurie des nobles. Il dit le contraire exact de ce que dit la télévision.


    La télévision a une sorte de monopole de fait sur la formation des cerveaux d'une partie très importante de la population.
    • Sur la télévision, Pierre Bourdieu, éd. Raisons d'agir, 1996  (ISBN 2-912107-00-8), chap. 1 (Le plateau et ses coulisses), Une censure invisible, p. 17


    Noam Chomsky, Manufacturing Consent: Noam Chomsky and the media, 1992

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    J'aide les gens à développer l'autodéfense intellectuelle... Je ne veux pas parler d'aller à l'école, parce que ce n'est pas là que vous la trouverez... Je veux dire qu'on doit développer un esprit indépendant, et travailler là-dessus. C'est très difficile de le faire seul... La beauté du système est qu'il isole tout le monde. Chaque personne est assise seule devant l'écran de télévision. C'est très dur d'avoir des idées ou des pensées dans ces circonstances. On ne peut pas combattre le monde entier tout seul. Certains le peuvent, mais c'est assez rare. La façon d'y arriver est de s'organiser.
    • Noam Chomsky, Manufacturing Consent: Noam Chomsky and the media (1992), écrit par Mark Achbar et Peter Wintonick


    Le nœud de la question est qu'on doit travailler. Et c'est pourquoi le système propagandiste a tellement de succès. Très peu de gens auront le temps et l'énergie ou l'engagement de mener une constante bataille pourtant nécessaire pour aller au-delà de Lehrer, Dan Rather ou quelqu'un comme cela. Le plus simple, vous le savez, quand vous rentrez du travail, vous êtes fatigué, vous avez été occupé toute la journée, vous n'allez pas passer la soirée à effectuer un projet de recherche. Alors vous allumez la télévision, vous dites que c'est probablement vrai, ou vous regardez les titres de la presse écrite, et après vous regardez du sport ou quelque chose d'autre. C'est fondamentalement comme cela que le système d'endoctrinement fonctionne. C'est sûr que les autres informations sont là, mais vous allez devoir travailler pour les trouver.
    • Noam Chomsky, Manufacturing Consent: Noam Chomsky and the media (1992), écrit par Mark Achbar et Peter Wintonick


    Régis Debray, Vie et mort de l'image, 1992

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    L'adolescent devient adulte via le grand écran ; l'adulte, adolescent via le petit.
    • Vie et mort de l'image (1992), Régis Debray, éd. Gallimard, coll. « folio essais », 1992, p. 436


    Jacques Ellul, Le bluff technologique, 1988

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    La pratique intensive de la télévision anesthésie l'acte réflexif de la conscience et inhibe la parole. Elle fait de la parole un acte résiduel.
    • Le bluff technologique (1988), Jacques Ellul, éd. Hachette, coll. « Pluriel », 2004, p. 281


    Alain Finkielkraut, Nous autres, modernes : quatre leçons, 2005

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    Tout est télé à l'âge de la télé. La présence devient télé-présence; la réalité, télé-réalité; le travail, télé-travail; le lointain, télé-prochain; la compassion, téléthon; la liberté, télé-liberté c'est-à-dire impatience, caprice, boulimie du zappeur; l'égalité, enfin, télé-égalité c'est-à-dire équivalence généralisée et liquéfaction des différences entre le Même et l'Autre, le privé et le public, l'art et le babil - dans l'océan audiovisuel.
    • Nous autres, modernes : quatre leçons, Alain Finkielkraut, éd. Ellipses, 2005, partie I, chap. VI, p. 82-83


    Ernst Jünger, Soixante-dix s'efface II - 1971-1980, 1981

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    Peut-être distinguera-t-on à la fin de ce siècle deux classes d'hommes, les uns formés par la télévision, les autres par la lecture.
    • Soixante-dix s'efface II - 1971-1980 (1981), Ernst Jünger (trad. Henri Plard), éd. Gallimard, coll. « du monde entier », 1985, p. 502


    Stephen King, Écriture : Mémoires d'un métier,2003

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    La télé […] est bien la dernière chose dont a besoin un aspirant écrivain. […] Lire prend du temps et la tétine en verre en consomme beaucoup trop. Une fois sevrés de leur éphémère dépendance vis-à-vis de la télé, la plupart des gens se rendent compte qu'ils apprécient le temps qu'ils consacrent à la lecture. J'aurais tendance à dire que fermer cette boîte à débiter sans fin des âneries améliorera, en plus de la qualité de votre écriture, celle de votre vie.
    • Écriture : Mémoires d'un métier, Stephen King (trad. William Olivier Desmond), éd. Le Livre de Poche, 2003  (ISBN 2-253-15145-9), p. 174


    Amanda Sthers, Les érections américaines,2013

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    Alors, qui joue le rôle du papa dans la société américaine? Un être carré, moralisateur, dissipé parfois, toujours présent: le poste de télévision.
    • Les érections américaines, Amanda Sthers, éd. Flammarion, 2013, p. 29


    Bernard Stiegler, Société et télévision au XXIème siècle, 2008

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    Le cerveau nourri au zapping perd l’attention un peu comme celui qui mange devant la télévision perd le goût de ce qu’il mange – et parfois perd l’appétit, parfois devient boulimique.
    Comment se fait-il que vous vous interrogiez sur ce qui occuper 80 % de la population mondiale, trois heures par jour ?
    La politique du Général de Gaulle reposait sur la télévision et le Club Dorothée est le fruit de la privatisation de TF1.
    • Bernard Stiegler, 2008, Société et télévision au XXIème siècle, dans arsindustrialis.org.


    Sylvain Tesson, Une très légère oscillation, journal 2014-2017, 2017

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    Étant donné l'état d'abrutissement dans lequel la fréquentation de la télévision plonge l'humain, il est heureux que l'invention du petit écran soit advenue après des conquêtes telle que l'aiguille à coudre ou l'imprimerie, dont les découvertes respectives n'auraient pas été possibles si la télé leur avait pré-existé !


    Vladimir Volkoff, La Crevasse, 1996

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    Les milliards d'heures passées par des millions de nos contemporains devant leur télévision ne laisseront aucune trace, sauf un châtiment : l'abêtissement. Les livres, eux, sont des bombes à retardement. Le retard à l'allumage, c'est prévu.


    David Foster Wallace, E unibus pluram: television and U.S. fiction., 1993

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    Si nous voulons savoir ce que la normalité américaine est, ce que les Américains veulent considérer comme normal, nous pouvons faire confiance à la télévision. Elle reflète ce que les gens veulent voir. C'est un miroir. Pas le miroir stendhalien reflétant le ciel bleu et le magma de boue. Plus comme le miroir de salle de bain avant la surexposition de l'adolescent surveillant ses biceps et déterminant son meilleur profil. Ce type de fenêtre sur l'auto-perception nerveuse américaine a une valeur inestimable, la sagesse de la fiction.
    • David Foster Wallace, 1993, Société et télévision au XXIème siècle, dans arsindustrialis.org.
    • « E unibus pluram: television and U.S. fiction. », David Foster Wallace, The Review of Contemporary Fiction, 1993 (lire en ligne)


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