Andromède (mythologie)

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Une jeune femme enchaînée au visage déformé par la peur vêtue d'une robe rose au milieu de deux équerres (représentant la constellation du triangle) et de la {{w|Gloire de Frédéric}}
Andromède au milieu des constellations voisines par le graveur britannique Sydney Hall (1788-1831).

Andromède est une princesse éthiopienne, fille de Cassiopée, réputée pour sa grande beauté. Elle est victime de la jalousie des nymphes qui exigent de leur père Poséidon, qu'elle soit enchaînée à un rocher et tourmentée par un monstre. Délivrée par Persée, elle épouse le héros et aura une nombreuse et prestigieuse descendance dont Agamemnon et Héraclès. A sa mort, Athéna la transforme en constellation et la place dans le ciel.

Citations[modifier]

Théâtre[modifier]

Vous avez donc pour moi daigné verser des larmes,
Lorsque pour me défendre un autre a pris les armes !

  • Réponse d'Andromède à son fiancé Phinée qu'elle éconduit au profit de Persée, qui vient de la délivrer.
  • Andromède (1651), Pierre Corneille, éd. Arvensa Editions, 2019, acte IV, scène III, p. 132


Vase à décor noir présentant un jeune homme (Persée) s'interposant entre un monstre marin et une jeune femme. Persée tient des pierre en main pour lapider le monstre.
Amphore grecque du VIe siècle avant J.C présentant Andromède, Persée et le monstre marin

O toi, Nuit sacrée,
Comme tu poursuis ta longue course astrée,
Parcourant sur ton char les nuées vénérées,
Au travers de l’Olympe les routes sacrées !

  • Prologue de la tragédie Andromède, récité par l'héroïne éponyme


Citations sur la personne[modifier]

Ovide, Métamorphoses, Ier siècle apr. J.-C.[modifier]

Persée aide Andromède à descendre du rocher où elle était enchaînée, aux pieds du héros, le cadavre du monstre marin
Andromède et Persée (Mosaïque trouvée à Zeugma en Turquie)
Gravure noire et blanc, en haut une illustration de la légende, en dessous le texte en latin encadré par les entrelas
Un des premiers livres imprimés en Europe sur l'oeuvre d'Ovide (Bernard Salomon - 1564)

C'est là qu'innocente, payait pour le langage de sa mère,
Andromède : ainsi l'avait ordonné l'injuste Ammon.
À un dur rocher, attachée par les bras,
le petit-fils d'Abas la voit (et si une légère brise ne bougeait
ses cheveux, si ses yeux ne coulaient d'un pleur tiède,
il croirait à une œuvre de marbre) : malgré lui il prend feu,
il est stupéfié, pris par l'image de la beauté incroyable,
presque il oublie de secouer ses ailes dans l'air.

  • (la)

    illic inmeritam maternae pendere linguae
    Andromedan poenas iniustus iusserat Ammon ;
    quam simul ad duras religatam bracchia cautes
    uidit Abantiades, nisi quod leuis aura capillos
    mouerat et tepido manabant lumina fletu,
    marmoreum ratus esset opus ; trahit inscius ignes
    et stupet et uisae correptus imagine formae
    paene suas quatere est oblitus in aere pennas.

  • Persée aperçoit Andromède.
  • (la) Les Métamorphoses (Ier siècle apr. J.-C.), Ovide (trad. Marie Cosnay), éd. Librairie générale française, coll. « Livre de poche », 2020 (réédition ; première édition aux éditions de l'Ogre, 2017), IV, p. 142, vers 676-677


Médias[modifier]

La recommandation de l'oracle d'Ammon est gratinée. comme le problème vient de la beauté de cette pauvre Andromède, eh bien la paix reviendra à condition qu’elle soit donnée en pâture au monstre. Céphée, qui a le sens du spectacle, l’a fait attacher nue, à un rocher, face à la mer.
  • (fr) Guillemette Odicino, L'amie du Vendredi, France Inter, 26 janvier 2024


Augusta Holmès, Andromède, 1900[modifier]

Âme humaine, arrachée aux cieux que tu pleuras,
De ton humanité captive torturée,
Crois en la liberté ! tu seras délivrée ;
Crois en la Vie ! et, dans ta Norme, tu vivras.

  • Poème symphonique écrit en 1883 et créé en 1900


José-Maria de Heredia, Les Trophées, 1893[modifier]

La Vierge Céphéenne, hélas ! encor vivante,
Liée, échevelée, au roc des noirs îlots,
Se lamente en tordant avec de vains sanglots
Sa chair royale où court un frisson d'épouvante.


En peinture[modifier]

Tamara de Lempicka (1929)[modifier]

Sur Instagram Madonna a posté une photo de sa très belle Andromède', tableau de Tamara de Lempicka (1929) avec le commentaire suivant : What it feels like for a girl! #unapologeticbitch #artforfreedom
  • « What it feels like for a girl! », MTribe France, Madonna Tribe, 12/06/2014 (lire en ligne)


Jean-Jacques Henner (1880)[modifier]

Sur la Gauche une jeune femme enchaînée regarde le combat entre un monstre marin et le héros Persée armé d'un cimeterre]]}}
Andromède et Persée selon Le Titien.
Henner choisit de représenter précisément le moment où l’héroïne est immobile telle une statue, celui où la narration se réduit à l’exposition d’un nu féminin attaché à un rocher. Il place hors du champ du tableau Persée et la Gorgone [...] alors que le ressort traditionnel de la représentation du sujet, celui notamment du tableau de Titien Persée et Andromède (Londres, Wallace Collection), résidait justement dans la confrontation visuelle entre la femme enchaînée du premier plan et le combat qui se déroulait derrière elle.
  • « Andromède ou les ambiguïtés formelles de la peinture de Jean-Jacques Henner », Claire Bessède, Dossier de presse du Musée de la Vie romantique, 01/04/2007 (lire en ligne)

Dante Gabriel Rossetti (1865)[modifier]

Andromède, trophée de la victoire de Persée contre le monstre des mers, répond au stéréotype de la « bonne féminité », fragile et docile. Dans l’esquisse que Rossetti exécute en 1865, Andromède a les traits d’Alexa Wilding : les yeux mi-clos, la tête penchée sous le poids de sa chevelure blonde qui tombe en cascade, elle tend vers le puits un visage d’une beauté anguleuse.

En sculpture[modifier]

Le thème d'Andromède liée au rocher est relativement fréquent dans la sculpture de la fin des XVIIe et XVIIIe siècles. Il permettait aux artistes de traiter à la fois un nu féminin et de traduire, dans la gestuelle comme dans les traits du visage, des sentiments complexes de terreur, d'espoir et de passion.
  • « Andromède - Guidi Domenico », Musée des Beaux Arts de Nancy, Catalogue du musée des Beaux-Arts de Nancy, 13/04/2024 (lire en ligne)


Pierre Puget (1678-1684)[modifier]

Groupe de trois personnages de marbre blanc tel que décrit dans la citation
Persée et Andromède (Pierre Puget, 1684) au Louvre
Un grouppe de marbre blanc, représentant Persée en pied qui délivre Andromède.[...] Elle [andromède] a son bras droit appuyée [sic] sur sa teste et, le gauche, sur celuy de Persée, qui la soutient, et, au-dessous, on voit un petit Amour qui veut arracher une des chaînes.

Anonyme, « Persée et Andromède », Inventaire de 1707, 1707, p. 9-11 [texte intégral] 

Voir aussi[modifier]

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Lien externe[modifier]