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Alexandra Lapierre

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.

Alexandra Lapierre, née le , est une écrivaine française, autrice de romans, de nouvelles et de biographies. Elle a reçu de nombreux prix littéraires.

Citations

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Artémisia, 1998

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De tout temps l'art a servi de signe extérieur de richesse. Mais dans les mains des mécènes du XVIIe siècle, les peintres et les sculpteurs sont devenus monnaie d'échange, instruments de propagande, armes de chantage.[...] Bref, en cette année 1639, l'art est devenu la pierre angulaire du pouvoir ; et l'artiste son outil.


On entendit un bruit sourd de cognée. La lame avait heurté le billot.
Quelque chose roula jusqu'au bord de l'estrade. Les longs cheveux bruns, qu'enserrait jusqu'alors un foulard, s'épandirent, sanglants, vers la foule. Le peuple poussa un hurlement, cri d'horreur, cri de pitié et de haine, à la vue de cette tête tronquée de jeune fille, martyre de la tyrannie paternelle, martyre de l'iniquité papale.


Avec ses pots, ses poudres, ses chaudrons, ses creusets, ses alambics et ses cornues, l'endroit évoquait davantage l'alchimiste le laboratoire de l'alchimiste que l'atelier du peintre.[...] Tous les accessoires qui s'amoncelaient sur les tréteaux au fond de la salle, les robes de capucin, les grandes ailes d'ange, les roues des martyres et les têtes de mort contribuaient au mystère de cette antre, à l'atmosphère irréelle et vaguement inquiétante.


Étranges mœurs qui consistent à garder copie de chaque lettre envoyée, du plus court billet, de la moindre ligne passés de la main à la mains en amis. Étranges mœurs qui consistent à établir des notes explicatives sur chaque mot reçu, sorte de commentaire de texte à l'usage des juges, afin qu'ils puissent goûter et comprendre la portée des allusions et des confidences. Étranges mœurs qui consiste à conclure à leur place : Dans cette correspondance, on voit clairement qu'Agostino est amoureux fou d'Artemisia. Et que Cosimo a joué pour lui les entremetteurs et les maquereaux .
  • Au sujet d'un témoignage lors du procès d'Artemisia Gentileschi


La torture s'appliquait indifféremment aux témoins et aux accusés. Dans les deux cas,elle ne les punissait pas : elle servait à prouver et à confirmer leurs dires. Si le témoin répétait son récit dans les tourments, c'est qu'il disait la vérité...
  • Les méthodes d'interrogatoires utilisées par la justice romaine au XVIIe siècle


De caractère plutôt débonnaire, d'apparence pleine d'aménité, Scipion se montrait dans un domaine - un seul - d'un naturel à ne reculer devant aucune action de force : l'Art. Pour obtenir l'œuvre qu'il convoitait, il était prêt à toutes les bassesses.


Cultiver les arts, tous les arts - à la seule fin de s'instruire et de se distraire - rechercher l'élégance, pousser le raffinement à l'extrême, oser la curiosité intellectuelle et l'audace esthétique : sur ces points, Florence tenait les promesses de son passé, et les tenait avec générosité.


Grand, bien fait, spirituel, Cristofano Allori incarnait à trente huit ans, le type de l'esthète, sensible à toutes les formes de beauté, qui hantait la Cour de Florence. Si la peinture obsédait ses jours, la poésie, la danse, la musique - et l'amour- occupaient ses nuits.


A l'inverse de Rome, qui poursuivait la tradition médiévale d'instruction - l'apprenti entrait très jeune dans un atelier, broyait les couleurs, préparait les toiles et pratiquait la technique avant la théorie - Florence proposait des cours de mathématiques et de physique, des leçons de perspective et de dessin, avant que le néophyte n'ose se servir d'un pinceau. L'idée venait de Léonard de Vinci qui avait voulu hisser la peinture au niveau d'une science. Transformer l'artisan en artiste ; le peintre en poète.
  • au sujet de l'apprentissage de la peinture en 1615 en Italie


L'inscription Artemisia Gentileschi F. 1610 qui figure au bas à gauche de ce tableau soulève bon nombre de questions. En 1610, Artemisia avait tout juste 17 ans. Peut-on raisonnablement attribuer à une si jeune fille une œuvre de cette qualité ?
  • La signature en bas du tableau Suzanne et les vieillards de 1610


Les renversements d'alliances, les revers de fortune, les coups de théâtre - toutes les complications, toutes les trahisons - de la Guerre de Trente Ans ne s'expliquent que par ce paradoxe : dans cette guerre de religion, les nations défendent rarement la foi qu'elles affichent. Mais toujours leurs intérêts immédiates, qui varient selon les circonstances.


Si les femmes de la Sérénissime vivaient plus enfermées que partout ailleurs en Europe, si les jeunes filles ne voyaient le monde qu'à travers des meurtrières, si les épouses ne sortaient qu'encadrées de deux duègnes pour se rendre à l'église, cette société patricienne, qui prétendait au mythe de la liberté, n'aimait rien tant que les débats sur le rôle et la place du sexe faible dans l'univers.
  • Au sujet de Venise en 1627


Un état où les prêtres, les moines et les religieuses étaient plus nombreux encore qu'à Rome.


Peintre et architecte -sans talent-, conseiller artistique -sans éducation-, agent diplomatique -sans tact et sans honneur-, Balthazar Guerbier avait écumé toutes les capitales européennes, en quête d'œuvres d'art pour Buckingham.


Après plusieurs lettres anonymes et quelques menaces de mort gravées au couteau sur sa porte, le célèbre Guido Reni invité à Naples pour décorer la chapelle de la cathédrale, avait trouvé son domestique criblé de coups de couteau, sur le seuil de son atelier.[...]
Guido reni, avait plié bagage.


Bon nombre de tableaux de son immense production semblent aujourd'hui perdus. Ces disparitions pourraient s'expliquer par le fait que les historiens d'art hésitent à attribuer à Artemisia Gentileschi de œuvres qui ne représentent ni des femmes demi-nues, ni des héroïnes bibliques, ni des sujets violents, tous les thèmes auxquels son pinceau nous a habitués.


Elles ont conquis le monde, 2007

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« L’obéissance, c'est la mort ! » En commençant par ces mots son premier livre, qu'elle intitule Pour la vie, Alexandra David-Néel a déjà tout dit. Avec cet aphorisme, elle conteste les idées reçues, lie l'aventure et l'écriture, éclaire la genèse de son propre cheminement et raconte d'un trait toute l'histoire des Grandes Aventurières. Leur curiosité du monde et la quête de leur propre vérité passent par ce courage-là : celui de désobéir.
  • « Pourquoi partent-elles ? », Alexandra Lapierre, dans Elles ont conquis le monde : les grandes aventurières, 1850-1950, Alexandra Lapierre et Christel Mouchard, éd. Arthaud, coll. « Les Classiques illustrés », 2007  (ISBN 978-2-7003-0214-1), p. 4


À travers l'espace et le temps, qu'ont-elles de commun, toutes ces femmes aux personnalités si différentes ? Sinon ce talent-là : savoir reconnaître leur instinct et soutenir leur désir. Ne laisser personne – aucun être, aucune idée, aucune peur – les détourner de l'essentiel et conduire leur âme à la famine. Oser.
  • « Pourquoi partent-elles ? », Alexandra Lapierre, dans Elles ont conquis le monde : les grandes aventurières, 1850-1950, Alexandra Lapierre et Christel Mouchard, éd. Arthaud, coll. « Les Classiques illustrés », 2007  (ISBN 978-2-7003-0214-1), p. 4


Quelques aventurières, parmi les plus grandes, ont laissé des chefs-d'œuvre. Mais les autres ? les quatre cents voyageuses qui ont écrit et publié le récit de leurs expéditions ? « Il est nécessaire d'écrire, répond Vita Sackville-West dans Une aristocrate en Asie... absolument nécessaire d'écrire, si l'on ne veut pas que la vie s'écoule en vain ! » Pour toutes, le désir de communiquer se trouve au centre de l'aventure solitaire. Pour toutes, l'aventure et l'écriture font partie intégrante de leur processus de survie et restent indissociables. Le projet de transmettre un savoir anticipe et prévoit le retour. […] Raconter l'aventure, c'est la retenir. En publier le récit, c'est la poursuivre et la faire durer. C'est aussi l'immortaliser, en s'assurant de la pérennité des mille découvertes du voyage…
  • « Pourquoi écrivent-elles ? », Alexandra Lapierre, dans Elles ont conquis le monde : les grandes aventurières, 1850-1950, Alexandra Lapierre et Christel Mouchard, éd. Arthaud, coll. « Les Classiques illustrés », 2007  (ISBN 978-2-7003-0214-1), p. 104-105


Citations sur

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Critique de Belle Greene

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Se faire passer pour une femme blanche met chaque jour la vie de Belle en danger. Elle est accaparée par la bibliothèque et son secret ; les scènes avec ses homologues historiques réels sont étoffées par des dialogues tirés de sources primaires telles que des lettres. Ces conversations sont parfois un peu guindées, mais l'histoire de Belle est si exceptionnelle que les lecteurs n'y verront pas d'inconvénient.
  • (en) Passing for White puts Belle’s life at risk every day. She’s consumed by the library and her secret; scenes with her real-life historical counterparts are fleshed out with dialogue drawn from primary sources such as letters. Occasionally these conversations feel stilted, but Belle's story is so exceptional that readers won’t mind.
  • Critique publiée à l'occasion de la sortie du livre en Anglais, le 16 juin 2022
  • « An engaging story about a brilliant woman who risks everything. », Kirkus Reviews, Kirkus Reviews, 15 avril 2022 (lire en ligne)


Voir aussi

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