Sagesse

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Triomphe de la Sagesse sur l'Ignorance, Sebastiano Ricci.

La sagesse désigne le savoir et la vertu d'un être. Elle caractérise celui qui est en accord avec lui-même et avec les autres, avec son corps et ses passions (vertus de tempérance, de modération et de justice), qui a cultivé ses facultés mentales, tout en accordant ses actes à ses paroles.

Littérature[modifier]

Félix Leclerc, Le calepin d'un flâneur‎, 1988[modifier]

Comment se fait-il que le sage soit devant nous sur son âne, et nous loin derrière sur nos pur-sang ?
  • Le calepin d'un flâneur‎, Félix Leclerc, éd. Bibliothèque québécoise, 1988, p. 104


Franz Schubert, Journal, 1824[modifier]

Il n'y a qu'un pas du plus sublime enthousiasme au ridicule, de même que de la plus profonde sagesse à la plus stupide bêtise.
  • Schubert raconté par ceux qui l'ont vu (1928), Franz Schubert, J.-G. Prod'homme (trad. J.-G. Prod'homme), éd. Stock, 1997  (ISBN 2-234-04692-0), p. 229


Claude Lévi-Strauss, entretien au Nouvel Observateur, avril 2002[modifier]

Veuillez m'excuser, cher monsieur. À mon âge, la sagesse, telle que je la conçois, est de ne pas répondre à ce genre de question.
  • La question portait sur la définition de la sagesse selon l'anthropologue, âgé alors de 93 ans.
  • Œuvres, Claude Lévi-Strauss (chronologie de Vincent Debeane, Frédérick Keck, Marie Mauzé et Martin Rueff), éd. Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », 2008, p. LVIII


Jean Giono, Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix, 1938[modifier]

Dans les temps modernes, l’humble sagesse est la pensée la plus révolutionnaire du monde.


Gérard de Nerval, Les Filles du feu, 1834[modifier]

Voici les peuplier de l'île, et la tombe de Rousseau, vide de ses cendres. Ô sage ! tu nous avais donné le lait des forts, et nous étions trop faibles pour qu'il pût nous profiter. Nous avons oublié tes leçons que savaient nos pères, et nous avons perdu le sens de ta parole, dernier écho des sagesses antiques. Pourtant ne désespérons pas, et comme tu fis à ton suprême instant, tournons nos yeux vers le soleil !
  • Les Filles du feu (1834), Gérard de Nerval, éd. Maxi-Livres, coll. « Maxi-Poche Classiques Français », 1997  (ISBN 2-8771-4348-1), partie Sylvie — Souvenir du valois, IX. Ermenonville, p. 131


Jean-Jacques Rousseau, Julie ou La nouvelle Héloïse, 1761[modifier]

Adieu, mon cher et bon ami ; si je croyais que la fortune pût vous rendre heureux, je vous dirais : « Courez à la fortune » ; mais peut-être avez-vous raison de la dédaigner avec tant de trésors pour vous passer d'elle ; j'aime mieux vous dire : « Courez à la félicité », c'est la fortune du sage.
  • Julie ou La nouvelle Héloïse (1761), Jean-Jacques Rousseau, éd. Garnier-Flammarion, coll. « GF Flammarion », 1967  (ISBN 2-08-070148-7), partie III, Lettre XX de Julie, p. 277


Marie d'Agoult, Nélida, 1966[modifier]

Nulle transaction ne se présentait dans son esprit entre la liberté illimitée et le rigide devoir. Ô saint orgueil des chastetés délicates, tu ne fus pas insulté un moment dans le cœur de cette noble femme. Abriter sous le toit conjugal un sentiment parjure, céder à un amant en continuant d'appartenir à un époux, marcher environnée des hommages que le monde prodigue aux apparences hypocrites, jouir enfin, à l'ombre d'un mensonge, de lâches et furtifs plaisirs, ce sont là les vulgaires sagesses de ces femmes que la nature a faites également impuissantes pour le bien qu'elles reconnaissent et pour le mal qui les séduit ; également incapables de soumission ou de révolte ; aussi dépourvues du courage qui se résigne à porter des chaînes que de la hardiesse qui s'efforce à les briser !
Nélida, on l'a vu, n'était pas faite ainsi.


Elle avait subi la grande épreuve de la destinée humaine ; l'épreuve qui brise les cœurs faibles, qui dégrade les âmes comunes, mais qui initie à la sagesse les caractères véritablement vertueux ; elle avait failli. Nul homme ne saurait concevoir dans toute son étendue ni la vraie justice ni la vraie bonté s'il n'a senti au moins une fois en sa vie les contrastes de sa nature et la fragilité de son être. Dans toute faute reconnue, portée avec courage, il y a un germe d'héroïsme ; ce germe était dans l'âme de Nélida, il y grandissait depuis un an, il s'y fortifiait dans le sentiment de jour en jour plus intense d'un dévouement désespéré et d'un sacrifice inutile.


Pierre Boulle, La Planète des singes, 1963[modifier]

Des hommes raisonnables ? Des hommes détenteurs de la sagesse ? Des hommes inspirés par l'esprit ?… Non, ce n'est pas possible ; là, le conteur a passé la mesure.


Terry Pratchett, Mécomptes de fées, 1991[modifier]

L'originalité des amateurs de sagesse [c'est que] où qu'ils se trouvent, ils cherchent toujours la plus éloignée. La sagesse est une de ces curiosités dont l'importance semble s'accroître avec la distance.


Philosophie[modifier]

Emmanuel Kant[modifier]

L’homme n’est pas en possession de la sagesse. Il ne fait qu’y tendre et peut avoir seulement de l’amour pour elle, ce qui est déjà assez méritoire.
  • Cité dans "Les états d’âme : un apprentissage de la sérénité", chapitre 17, Christophe André, éd. Odile Jacob, 2009, p. 409


Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, 1885[modifier]

Celui qui gravit les plus hautes montagnes, celui-là se rit de toutes les tragédies qu'elles soient réelles ou jouées.
Courageux, insouciants, moqueurs, brutaux — c'est ainsi que nous veut la sagesse : elle est femme et elle n'aime jamais qu'un guerrier.

  • Ainsi parlait Zarathoustra, Friedrich Nietzsche (trad. Georges-Arthur Goldschmidt), éd. Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche », 1972  (ISBN 978-2-253-00675-6), partie I, chap. « Lire et écrire », p. 56


En toutes choses vous faites, à mon gré, trop les familiers de l'esprit ; et de la sagesse, vous en avez souvent fait un asile et un hôpital pour mauvais poètes.
Vous n'êtes pas des aigles : aussi n'avez-vous pas appris le bonheur dans l'effroi de l'esprit. Et celui qui n'est point un oiseau ne doit point s'établir au-dessus des abîmes.
Vous êtes des tièdes : mais le flot de toute connaissance profonde est glacé. Les source les plus profondes de l'esprit sont froides comme la glace : elles délassent les mains chaudes de ceux qui agissent.
Vous vous tenez là, honorables, raides et le dos droit, sages illustres, aucun grand vent, aucune grande volonté ne vous pousse.
N'avez-vous jamais vu passer les voiles sur la mer, gonflées, arrondies, tremblantes sous la violence du vent impétueux ?
Pareille à la voile tremblantes sous la violence du vent impétueux, ma sagesse passe sur la mer, — ma sagesse sauvage !

  • Ainsi parlait Zarathoustra, Friedrich Nietzsche (trad. Georges-Arthur Goldschmidt), éd. Le Livre de Poche, coll. « Les Classiques de Poche », 1972  (ISBN 978-2-253-00675-6), partie II, chap. « Des sages illustres », p. 129


Politique[modifier]

Maximilien de Robespierre, Sur la situation politique de la république, 17 novembre 1793 (27 brumaire an II)[modifier]

La force peut renverser un trône ; la sagesse seule peut fonder une république.
  • Robespierre textes choisis (1958), Maximilien de Robespierre, cité par Jean Poperen, éd. Éditions sociales, 1974, t. 3 (novembre 1793-juillet 1794), p. 79


Bande dessinée[modifier]

Hergé, Les Aventures de Tintin. L’Île noire, 1938[modifier]

Tintin : Vous voyez qu’un bon browning bien chargé est le commencement de la sagesse…


Cinéma[modifier]

Star Trek VI : Terre inconnue, 1991[modifier]

Spock : La logique est le début de la sagesse, pas la fin.


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