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Progressisme

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Le progressisme est un courant politique soutenant les réformes politiques, économiques, sociales et sociétales. Il s’opppose au conservatisme et à la réaction.

La croyance au progrès est une doctrine de paresseux, une doctrine de Belges. C’est l’individu qui compte sur ses voisins pour faire sa besogne.
  • « Mon cœur mis à nu », dans Œuvres complètes (1887), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 408


En réalité, le progressisme, nous l'avons dit, n'est pas une option politique, mais une neutralisation de la politique. Il ne consiste pas à considérer qu'un progrès est désirable — ce qui est une tautologie, mais a considérer que tout mouvement est un progrès. De ce point de vue, la seule maxime qui reste à la politique et l'injonction de tout faire pour libérer le mouvement, pour défaire les immobilismes, pour déconstruire les barrières, pour « laisser faire et laisser passer ». La politique est conduite par là à s'effacer pour que plus rien ne puisse empêcher la circulation universelle des personnes et des choses, orchestrée par l'économie marchande.


Le progressisme post-moderne ne veut pas recevoir l'homme tel qu'il est, mais le dépasser — pour cela, il faut commencer par le mépriser, et par se mépriser soi-même.


Croire au progrès, cela ne signifie pas croire qu’un progrès a déjà eu lieu. Sinon ce ne serait pas une croyance.
  • Les Aphorismes de Zürau, Franz Kafka (trad. Hélène Thiérard), éd. Gallimard, 2010, p. 61


La théorie du progrès revient essentiellement à être une théorie de caisse d’épargne… C’est un escabeau… Malheureusement pour ce système… la réalité ne monte point aussi facilement à l’échelle.


À travers bien des avatars, le progressisme, né dans l’enthousiasme pour les Lumières, a fini par devenir une nouvelle orthodoxie et, à travers son instrumentalisation par le totalitarisme communiste, une doctrine de haine doublée d’un permis de haïr avec bonne conscience. Le progressisme, c’est la foi dans le progrès sans l’esprit critique ni le sens de la tolérance, avec la conviction dogmatique de posséder la vérité et d’être installé dans le Bien.


Le temps n’en reste pas moins une prison mouvante, un cycle fatal et monotone auquel on n’échappe que par les deux facultés orientées vers l’éternel : l’intelligence et l’amour : Son mouvement rotatoire qui fait alterner les contraintes exclut tout pouvoir indéfini de création et toute promesse de délivrance : nil novi sub sole. Les adorateurs du progrès, qui méconnaissent cette fatalité, ressemblent à ces captifs affolés qui prennent tour à tour pour une issue chacune des parois de leur prison, se jettent contre elles et sont renvoyés comme une balle à leur point de départ dans un mouvement sans fin. Les hindous appellent cette illusion « l’égarement des contraires ». Le choc en retour de tous nos désirs, depuis les passions individuelles jusqu’aux révolutions collectives, la fécondité initiale et l’avortement final de tous nos efforts temporels confirment perpétuellement cette loi. Péguy parlait déjà de « ces retournements qui reviennent au même » et « des progrès plus cassés que la vieille habitude ».


Geoffroy de Lagasnerie

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[N]ous vivons aujourd’hui une époque inquiétante, peut-être préfasciste, et il est fou de remarquer que l’espace culturel et médiatique ne fait pas obstacle à ces pulsions mais s’en fait le relais complaisant. Que soit présenté comme une ouverture le fait de diffuser des propos et des auteurs aussi violents est accablant. Rendre infréquentables un certain nombre d’auteurs et de thèmes me paraît à l’inverse la définition même d’une démarche progressiste.
  • « Geoffroy de Lagasnerie : “Il faut assumer le chaos dans lequel nous vivons” », Propos recueillis par Pierre Bussière, Le Nouveau Magazine littéraire, 5 octobre 2018 (lire en ligne)


Dans Le Monde de demain, Stefan Zweig attribuait le déclin de l’ordre civique, en Europe, au mythe du progrès. Dans toutes les idéologies de son époque – le communisme, le socialisme, le nazisme, le fascisme – Zweig voyait la même tentative pernicieuse de réécriture des principes de l’ordre social dans les termes d’une progression linéaire du passé vers l’avenir. Le culte du chef, du « parti d’avant-garde », de l’« avant-garde » – tous supposaient que la société avait une direction, de la même façon que les entreprises commerciales ont une finalité et les armées un but. Et tous autorisaient l’embrigadement croissant du citoyen et l’absorption continue des fonctions de la société dans la machinerie de l’État.


Progressisme : la religion du progrès, un millénarisme qui fait de l’individu un dieu et de ses volontés jusqu’aux caprices un droit sacré et divin. Le progressisme est un matérialisme divinisé, qui croit que les hommes sont des êtres indifférenciés, interchangeables, sans sexe ni racines, des êtres entièrement construits comme des Lego et qui peuvent être donc déconstruits par des démiurges. Le progressisme est un messianisme, un messianisme sécularisé, comme le furent le jacobinisme, le communisme, le fascisme, le nazisme, le néo-libéralisme aussi ou le droit-de-l’hommisme. Le progressisme est une révolution.
  • Définition du progressisme proposée par Éric Zemmour à son audience, dans le cadre de la Convention de la droite tenue à Paris le 28 septembre 2019.


Voir aussi

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