Progressisme
Le progressisme est un courant politique soutenant les réformes politiques, économiques, sociales et sociétales. Il s’opppose au conservatisme et à la réaction.
- « Mon cœur mis à nu », dans Œuvres complètes (1887), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 408
En réalité, le progressisme, nous l'avons dit, n'est pas une option politique, mais une neutralisation de la politique. Il ne consiste pas à considérer qu'un progrès est désirable — ce qui est une tautologie, mais a considérer que tout mouvement est un progrès. De ce point de vue, la seule maxime qui reste à la politique et l'injonction de tout faire pour libérer le mouvement, pour défaire les immobilismes, pour déconstruire les barrières, pour « laisser faire et laisser passer ». La politique est conduite par là à s'effacer pour que plus rien ne puisse empêcher la circulation universelle des personnes et des choses, orchestrée par l'économie marchande.
- Demeure, pour échapper à l'ère du mouvement perpétuel, François-Xavier Bellamy, éd. Grasset, 2018 (ISBN 978-2-246-81558-7), p. 217
Le progressisme post-moderne ne veut pas recevoir l'homme tel qu'il est, mais le dépasser — pour cela, il faut commencer par le mépriser, et par se mépriser soi-même.
- Demeure, pour échapper à l'ère du mouvement perpétuel, François-Xavier Bellamy, éd. Grasset, 2018 (ISBN 978-2-246-81558-7), p. 112
- Les Aphorismes de Zürau, Franz Kafka (trad. Hélène Thiérard), éd. Gallimard, 2010, p. 61
La théorie du progrès revient essentiellement à être une théorie de caisse d’épargne… C’est un escabeau… Malheureusement pour ce système… la réalité ne monte point aussi facilement à l’échelle.
- Pensées (1936), Charles Péguy, éd. Gallimard, coll. « nrf », 2012 (ISBN 978-2-07-075404-5), chap. le monde moderne, p. 88
- Les Contre-réactionnaires, Pierre-André Taguieff, éd. Denoël, 2007 (ISBN 978-2-207-25321-2), partie 1, chap. 2, p. 19
- Citation choisie pour le 21 septembre 2019.
Le temps n’en reste pas moins une prison mouvante, un cycle fatal et monotone auquel on n’échappe que par les deux facultés orientées vers l’éternel : l’intelligence et l’amour : Son mouvement rotatoire qui fait alterner les contraintes exclut tout pouvoir indéfini de création et toute promesse de délivrance : nil novi sub sole. Les adorateurs du progrès, qui méconnaissent cette fatalité, ressemblent à ces captifs affolés qui prennent tour à tour pour une issue chacune des parois de leur prison, se jettent contre elles et sont renvoyés comme une balle à leur point de départ dans un mouvement sans fin. Les hindous appellent cette illusion « l’égarement des contraires ». Le choc en retour de tous nos désirs, depuis les passions individuelles jusqu’aux révolutions collectives, la fécondité initiale et l’avortement final de tous nos efforts temporels confirment perpétuellement cette loi. Péguy parlait déjà de « ces retournements qui reviennent au même » et « des progrès plus cassés que la vieille habitude ».
- Notre regard qui manque à la lumière, Gustave Thibon, éd. Fayard, 1970 (ISBN 978-2-213-00296-5), p. 217, 218
Geoffroy de Lagasnerie
[modifier]- À propos de Nathalie Heinich et de Marcel Gauchet.
- « Geoffroy de Lagasnerie : “Il faut assumer le chaos dans lequel nous vivons” », Propos recueillis par Pierre Bussière, Le Nouveau Magazine littéraire, 5 octobre 2018 (lire en ligne)
Dans Le Monde de demain, Stefan Zweig attribuait le déclin de l’ordre civique, en Europe, au mythe du progrès. Dans toutes les idéologies de son époque – le communisme, le socialisme, le nazisme, le fascisme – Zweig voyait la même tentative pernicieuse de réécriture des principes de l’ordre social dans les termes d’une progression linéaire du passé vers l’avenir. Le culte du chef, du « parti d’avant-garde », de l’« avant-garde » – tous supposaient que la société avait une direction, de la même façon que les entreprises commerciales ont une finalité et les armées un but. Et tous autorisaient l’embrigadement croissant du citoyen et l’absorption continue des fonctions de la société dans la machinerie de l’État.
- De l'urgence d'être conservateur, Roger Scruton (trad. Laetitia Strauch-Bonard), éd. L'Artilleur, 2016 (ISBN 978-2-810-00710-3), p. 56
- Définition du progressisme proposée par Éric Zemmour à son audience, dans le cadre de la Convention de la droite tenue à Paris le 28 septembre 2019.
- Éric Zemmour, 28 septembre 2019, Paris, dans L’Incorrect, paru 30 septembre 2019.