Religion

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Le terme religion (du latin religio) désigne un ensemble de rites, croyances, règles éthiques et pratiques, voire de dogmes, adoptés par une société, un groupe ou un individu.

Antiquité[modifier]

Polybe[modifier]

Pour moi, je ne doute pas que les premiers qui l'ont introduite n'aient eu en vue la multitude ; car, s'il était possible qu'un état ne fut composé que de gens sages, peut-être cette institution n'eût-elle pas été nécessaire ; mais, comme le peuple n'a nulle constance, qu'il est plein de passions déréglées, qu'il s'emporte sans raisons et jusqu'à la violence, il a fallu le retenir par la crainte de choses qu'il ne voyait pas et par tout cet attirail de fictions effrayantes. C'est dont avec grande raison que les anciens ont répandu parmi le peuple qu'il y avait des dieux, qu'il y avait des supplices à craindre dans les enfers, l'on a grand tort dans notre siècle de rejeter ces sentiments [...].
  • Histoire générale (IIe siècle av. J.-C.), Polybe (trad. Dom Thuillier), éd. Bibliothèque Historique et Militaire, 1856, vol. II, chap. VI, p. 634


XVIIIe siècle[modifier]

Gracchus Babeuf[modifier]

Il faut avancer... parce que le christianisme et la liberté sont incompatibles.
  • in Gracchus Babeuf avec les Egaux, Jean-Marc Shiappa, éd. Les éditions ouvrières, 1991  (ISBN 27082 2892-7), p. 72


Je fais vœu de d'appeler prêtre c'est-à-dire charlatans, imposteurs tous ceux que je verrai dévier de la ligne des droits de l'homme.
  • in Gracchus Babeuf avec les Egaux, Jean-Marc Shiappa, éd. Les éditions ouvrières, 1991  (ISBN 27082 2892-7), p. 71


Claude-Adrien Helvétius[modifier]

La religion a fait de grands maux, et peu de petits biens.
  • « Pensées et réflexions » (1760), dans Œuvres complètes, Claude-Adrien Helvétius, éd. Mme Ve Lepetit, 1818, t. 3, p. 286


Jean-Paul Marat[modifier]

Tous les peuples de la terre ont une religion, lien subtil que leurs chefs ont tissé pour les enchaîner.
  • « Projet de Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, suivi d’un plan de Constitution juste, sage et libre. » (1789), dans Les Déclarations des droits de l'homme de 1789, Jean-Paul Marat, éd. Payot, 1988, p. 296


Paul Henri Thiry d'Holbach[modifier]

Les hommes, pour la plupart, ne tiennent à leur religion que par habitude. Ils n'ont jamais examiné sérieusement les raisons qui les y attachent, les motifs de leur conduite, les fondements de leurs opinions. Ainsi la chose que tous regardent comme la plus importante pour eux fut toujours celle qu'ils craignirent le plus d'approfondir. Ils suivent les routes que leurs pères leur ont tracées ; ils croient parce qu'on leur a dit dès l'enfance qu'il fallait croire ; ils espèrent parce que leurs ancêtres ont espéré ; ils tremblent parce que leurs devanciers ont tremblé ; presque jamais ils n'ont daigné se rendre compte des motifs de leur croyance. [...] C'est ainsi que les opinions religieuses, une fois admises, se maintiennent pendant une longue suite de siècles. C'est ainsi que d'âge en âge les nations se transmettent des idées qu'elles n'ont jamais examinées. Elles croient que leur bonheur est attaché à des institutions dans lesquelles un examen plus mur leur montrerait la source de la plupart de leurs maux. L'autorité vient encore à l'appui des préjugés des hommes , elle leur défend l'examen, elle les force à l'ignorance, elle se tient toujours prête à punir quiconque tenterait de les désabuser. [...]

Cependant il se trouva dans tous les siècles des hommes qui, détrompés des préjugés de leurs concitoyens, osèrent leur montrer la vérité. Mais que pouvait leur faible voix contre des erreurs sucées avec le lait, confirmées par l'habitude, autorisées par l'exemple, fortifiées par une politique souvent complice de sa propre ruine ? Les cris imposants de l'imposture réduisirent bientôt au silence ceux qui voulurent réclamer en faveur de la raison.


L'ignorance et la peur, voilà les deux pivots de toute religion.
  • Le bon sens du curé Meslier suivi de son testament (1772), Paul Henri Thiry d'Holbach, éd. Palais des thermes de Julien, 1802, p. 37


Toutes les religions du monde ont autorisé des forfaits innombrables. Les juifs, enivrés des promesses de leur Dieu, se sont arrogés le droit d'exterminer des nations entières. Fondés sur les oracles de leurs dieux, les Romains, en vrais brigands, ont conquis et ravagé le monde. Les Arabes, encouragés par leur divin prophète, ont porté le fer et la flamme chez les chrétiens et les idolâtres. Les chrétiens, sous prétextes d'étendre leur sainte religion, ont cent fois couvert de sang l'un et l'autre hémisphère.
  • Le bon sens du curé Meslier suivi de son testament (1772), Paul Henri Thiry d'Holbach, éd. Palais des thermes de Julien, 1802, p. 217


Pour peu que les hommes réfléchissent sur ce qu’ils sont, sur leurs vrais intérêts, sur le but de la société, ils sentiront ce qu’ils se doivent les uns les autres. De bonnes lois les forceront d’être bons, et ils n’auront pas besoin que l’on fasse descendre du ciel des regles nécessaires à leur conservation et à leur bonheur. La raison suffit pour nous enseigner nos devoirs envers les êtres de notre espéce. Quel secours peut-elle tirer de la religion, qui, sans cesse, la contredit et la dégrade ?


Voltaire[modifier]

Il y a je ne sais quoi dans ce Mahomet qui impose. Les religions sont comme les jeux du trictrac et des échecs : elles nous viennent de l'Asie. Il faut que ce soit un pays bien supérieur au nôtre, car nous n'avons jamais inventé que des pompons et des falbalas ; tout nous vient d'ailleurs jusqu'à l'inoculation.
  • « Lettre à M.Le Chevalier de La Motte-Gefrard » (mars 1763), dans Œuvres complètes de Voltaire (1760), Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 44, p. 476


Le mahométisme était sans doute plus sensé que le christianisme. On n’y adorait point un Juif en abhorrant les Juifs; on n’y appelait point une Juive mère de Dieu; on n’y tombait point dans le blasphème extravagant de dire que trois dieux font un dieu; enfin on n’y mangeait pas ce dieu qu’on adorait, et on n’allait pas rendre à la selle son créateur. Croire un seul Dieu tout-puissant était le seul dogme, et si on n’y avait pas ajouté que Mahomet est son prophète, c’eût été une religion aussi pure, aussi belle que celle des lettrés chinois. C’était le simple théisme, la religion naturelle, et par conséquent la seule véritable.
  • « Examen important de milord Bolingbroke ou le Tombeau du fanatisme » (1767), dans Œuvres complètes de Voltaire, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 26, chap. 35-Des sectes et des malheurs des chrétiens jusqu’à l'établissement du mahométisme, p. 309


Bornons-nous toujours à cette vérité historique: le législateur des musulmans, homme puissant et terrible, établit ses dogmes par son courage et par ses armes; cependant sa religion devint indulgente et tolérante. L’instituteur divin du christianisme, vivant dans l’humilité et dans la paix, prêcha le pardon des outrages; et sa sainte et douce religion est devenue, par nos fureurs, la plus intolérante de toutes, et la plus barbare.
  • « Essais sur les Mœurs » (1754), dans Œuvres complètes de Voltaire, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. 7-De l’Alcoran, et de la loi musulmane, p. 244


Tant qu’il y aura des fripons et des imbéciles, il y aura des religions. La nôtre est sans contredit la plus ridicule, la plus absurde, et la plus sanguinaire qui ait jamais infecté le monde.
  • « Lettre à Frédéric II, roi de Prusse » (5 janvier 1767), dans Œuvres complètes de Voltaire, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 45, vol. 13, p. 11


On ne voit [...], dans toutes les annales du peuple hébreu, aucune action généreuse. Ils ne connaissent ni l'hospitalité, ni la libéralité, ni la clémence. Leur souverain bonheur est d'exercer l'usure avec les étrangers ; et cet esprit d'usure, principe de toute lâcheté, est tellement enracinée dans leurs cœurs, que c'est l'objet continuel des figures qu'ils emploient dans l'espèce d'éloquence qui leur est propre. Leur gloire est de mettre à feu et à sang les petits villages dont ils peuvent s'emparer. Ils égorgent les vieillards et les enfants ; ils ne réservent que les filles nubiles ; ils assassinent leurs maîtres quand ils sont esclaves ;ils ne savent jamais pardonner quand ils sont vainqueurs : ils sont ennemis du genre humain. Nulle politesse, nulle science, nul art perfectionné dans aucun temps, chez cette nation atroce.
  • « Essais sur les Mœurs » (1754), dans Œuvres complètes de Voltaire, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 11, chap. 6-De l’Arabie et de Mahomet, p. 231


Vous ne trouverez en eux [les juifs] qu’un peuple ignorant et barbare, qui joint depuis longtemps la plus sordide avarice à la plus détestable superstition et à la plus invincible haine pour tous les peuples qui les tolèrent et qui les enrichissent. Il ne faut pourtant pas les brûler.
  • « Le Dictionnaire philosophique » (1769), dans Œuvres complètes de Voltaire, Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 19, chap. Article "Juifs", p. 524


XIXe siècle[modifier]

Marie d'Agoult[modifier]

On a gardé le langage de Jésus, les pompes de Satan, les œuvres de tous deux. L'Église a ses jours, le tentateur a les siens ; on n'exerce pas la charité, mais on fait l'aumône ; on ne pratique pas le renoncement, mais on observe l'abstinence ; on honore le duel, mais on flétrit le suicide ; on court en foule à la comédie, mais on refuse la sépulture au comédien ; on lapide la femme adultère, mais on porte le séducteur en triomphe. Qui ne s'étonnerait en venant à considérer à quel pharisaïsme prodigieux le monde a su interpréter et fausser le sens de la divine Écriture ? Quelle tolérance pour le vice hypocrite, quelle rigidité pour la passion sincère ! Combien la coquetterie rusée et la galanterie circonspecte y trouvent peu de censeurs ; mais l'amour, s'il osait s'y montrer, comme on le couvrirait d'anathèmes ! L'amour ? ne craignez pas de l'y voir ; il en est banni comme une faiblesse ridicule ; il est banni de son plus pur sanctuaire, du cœur même de la jeune fille : il y est étouffé avant de naître par la cupidité et la vaine gloire qui pervertissent tous les instincts, jusqu'au plus naturel, au plus légitime, au plus religieux de tous : le désir du bonheur dans le mariage.
  • Il est ici question du grand monde.


les intelligences les plus fermes se défient d'elles-mêmes lorsqu'elles se sentent portées à franchir le cercle tracé par des mots aussi solennels que ceux de religion, de famille, d'honneur : mots trois fois saints, à l'abri desquels le monde a su placer les choses les moins dignes de vénération et de sacrifice.


Victor Hugo[modifier]

Nous sommes pour la religion contre les religions.


Pas un autel sur terre, hélas ! n'est sans remords.
  • La Fin de Satan, Victor Hugo, éd. Nelson, 1912, chap. Le Crucifix, p. 401


Alphonse de Lamartine[modifier]

Philosophe, orateur, apôtre, législateur, guerrier, conquérant d’idées, restaurateur des dogmes rationnels d’un culte sans images, fondateur de vingt empires terrestres et d’un empire spirituel, voilà Mahomet. A toutes les échelles ou l'on mesure la grandeur humaine, quel homme fut plus grand ? Il n'y a de plus grand que celui qui, en enseignant avant lui le même dogme, avait promulgué en même temps une morale plus pure, qui n'avait pas tiré l'épée pour aider la parole, seul glaive de l'esprit, qui avait donné son sang au lieu de répandre celui de ses frères, et qui avait été martyr au lieu d'être conquérant. Mais celui-là, les hommes l'ont jugé trop grand pour être mesuré à la mesure des hommes, et si sa nature humaine et sa doctrine l'ont fait prophète, même parmi les incrédules, sa vertu et son sacrifice l'ont proclamé Dieu!
  • Histoire de la Turquie, Alphonse de Lamartine, éd. Librairie du Constitutionnel, 1854, livre premier, p. 280-281


Guy de Maupassant[modifier]

Dans l'esprit du paysan, tout l'effort de la religion consistait à desserrer les bourses, à vider les poches des hommes pour emplir le coffre du ciel. C'était une sorte d'immense maison de commerce dont les curés étaient les commis, commis sournois, rusés, dégourdis comme personne, qui faisaient les affaires du bon Dieu au détriment des campagnards. Il savait fort bien que les prêtres rendaient des services, de grands services aux plus pauvres, aux malades, aux mourants, assistaient, consolaient, conseillaient, soutenaient, mais tout cela moyennant finances, en échange de pièces blanches, de bel argent luisant dont on payait les sacrements et les messes, les conseils et la protection, le pardon des péchés et les indulgences, le purgatoire et le paradis, suivant les rentes et la générosité du pécheur.
  • « Le Père Amable » (1886), dans La petite Roque, Guy de Maupassant, éd. Victor-Havard, 1886, p. 283


Napoléon Bonaparte[modifier]

J'espère que le moment ne tardera pas où je pourrai réunir tous les hommes sages et instruits du pays, et établir un régime uniforme, fondé sur les principes de l'Al-coran, qui sont les seuls vrais et qui peuvent seuls faire le bonheur des hommes.
  • Lettre au Cheikh El-Messiri (11 fructidor an VI), Correspondance de Napoléon Ier, Napoléon Bonaparte, éd. H. Plon, 1861, t. 4, partie Pièce N° 3148, p. 420


Je voulais d'ailleurs établir une liberté de conscience universelle. Mon système était de n'avoir point de religion prédominante, mais de tolérer tous les cultes ; je voulais que chacun crût et pensât à sa manière, et que tous les hommes, protestants, catholiques, mahométans, déistes, etc., fussent égaux, de sorte que la religion ne pût avoir aucune influence sur l'occupation des emplois du gouvernement; qu'elle ne pût contribuer à les faire accueillir ou repousser par un solliciteur ; et que, pour donner un emploi à un homme, on ne pût faire aucune objection fondée sur sa croyance, pourvu que d'ailleurs il fût capable. Je rendis tout indépendant de la religion : les tribunaux, les mariages, les cimetières mêmes ne furent plus à la disposition des prêtres, et ils ne pouvaient plus refuser d'enterrer le corps d'une personne d'un culte différent. Mon intention était de rendre purement civil tout ce qui appartenait à l'État et à la Constitution, sans égard pour aucune religion. Je ne voulais accorder aux prêtres aucune influence et aucun pouvoir sur les affaires civiles; mais les obliger à s'en tenir à leurs affaires spirituelles, sans se mêler d'autres choses.
  • Napoléon Bonaparte, 2 novembre 1816, Sainte-Hélène, dans Napoleon en exil, paru chez Béchet ainé, 1824, t.1, p.210-211, Barry Edward O'Meara.


Je lis la Bible : Moïse était un habile homme, les Juifs sont un vilain peuple, poltron et cruel.
  • Napoléon Bonaparte, 28 août 1817, Sainte-Hélène, dans Journal de Sainte-Hélène 1815-1818, paru chez Flammarion, 1947, t.2, p.226, Général Gourgaud.


Les trois religions qui ont répandu la connaissance d'un Dieu immortel, incréé, maître et créateur des hommes, sont sorties de l'Arabie. Moïse, Jésus-Christ, Mahomet sont Arabes, nés à Memphis, à Nazareth, à la Mecque. L'Europe, l'Asie, l'Afrique, l'Amérique, qui renferment tant d'immenses solitudes, tant de hautes montagnes, tant de vastes mers, tant de riches plaines, tant de grandes métropoles, implorent Moïse, Jésus-Christ ou Mahomet, se règlent sur les livres saints, l'Évangile ou le Coran, ont les yeux tournés vers l'Arabie, sur Jérusalem, Nazareth ou la Mecque.
  • Campagnes d'Égypte et de Syrie 1798-1799 (dictées par lui-même à Saint-Hélène au gén. Bertrand), Napoléon Bonaparte, éd. Comon et cie, 1847, t. 1, Affaires religieuses, p. 210


Friedrich Engels, Anti-Dühring, 1878[modifier]

Or, toute religion n'est que le reflet fantastique, dans le cerveau des hommes, des puissances extérieures qui dominent leur existence quotidienne, reflet dans lequel les puissances terrestres prennent la forme de puissances supra-terrestres. Dans les débuts de l'histoire, ce sont d'abord les puissances de la nature qui sont sujettes à ce reflet et qui dans la suite du développement passent, chez les différents peuples, par les personnifications les plus diverses et les plus variées. […] Mais bientôt, à côté des puissances naturelles, entrent en action aussi des puissances sociales, puissances qui se dressent en face des hommes, tout aussi étrangères et au début, tout aussi inexplicables, et les dominent avec la même apparence de nécessité naturelle que les forces de la nature elles-mêmes. Les personnages fantastiques dans lesquels ne se reflétaient au début que les forces mystérieuses de la nature reçoivent par là des attributs sociaux, deviennent les représentants de puissances historiques. A un stade plus avancé encore de l'évolution, l'ensemble des attributs naturels et sociaux des dieux nombreux est reporté sur un seul dieu tout-puissant, qui n'est lui-même à son tour que le reflet de l'homme abstrait. C'est ainsi qu'est né le monothéisme, qui fut dans l'histoire le dernier produit de la philosophie grecque vulgaire à son déclin et trouva son incarnation toute prête dans le Dieu national exclusif des Juifs, Yahvé.
  • Anti-Dühring, Friedrich Engels (trad. Emile Bottigelli), éd. Éditions sociales, 1971, chap. V. État, famille, éducation, p. 353


Melchior Grimm[modifier]

La morale de toutes les religions est à peu près la même: l'histoire de tous les cultes est la même aussi. Les hommes, dans tous les temps, ont fait de la religion un instrument d'ambition et d'injustice.
  • « Sur l'ami des hommes de Mirabeau » (1757), dans Correspondance littéraire, philosophique et critique, Melchior Grimm, éd. Furne, 1829, t. 2, p. 91


Max Müller[modifier]

Celui qui n’en connaît qu’une, n’en connaît aucune. Il y a des milliers de personnes dont la foi est assez robuste pour soulever des montagnes et qui, cependant, si on leur demandait ce qu’est la religion, garderaient le silence ou parleraient des signes extérieurs plutôt que de la nature intime de la foi, et de son vrai caractère.
  • Paraphrase de Goethe : « Celui qui ne connaît qu’une langue, n’en connaît aucune. »
  • La Science de la religion (1872), Max Müller (trad. Hermann Dietz), éd. Librairie Germer Baillière, 1873, chap. I. But, utilité de cette science — La théologie comparée, p. 13


Friedrich Nietzsche [modifier]

Le christianisme nous a frustrés de la moisson de la culture antique, et, plus tard, il nous a encore frustrés de celle de la culture islamique. La merveilleuse civilisation maure d’Espagne, au fond plus proche de nous, parlant plus à nos sens et à notre goût que Rome et la Grèce, a été foulée aux pieds (et je préfère ne pas penser par quels pieds !) — Pourquoi ? Parce qu’elle devait le jour à des instincts aristocratiques, à des instincts virils, parce qu’elle disait oui à la vie, avec en plus, les exquis raffinements de la vie maure !… Les croisés combattirent plus tard quelque chose devant quoi ils auraient mieux fait de se prosterner dans la poussière — une civilisation en comparaison de laquelle même notre XIXe siècle semblerait pauvre et retardataire ! Voyons donc les choses comme elles sont ! Les croisades ? Une piraterie de grande envergure, et rien de plus ! La noblesse allemande, au fond une noblesse de Vikings, y était dans son élément : l’Église ne savait que trop bien comment on tient la noblesse allemande… […] La noblesse allemande est à peu près absente de l’histoire de la culture supérieure : on en devine la cause… Le christianisme, l’alcool — les deux grands moyens de corruption… En soi, on ne devrait même pas avoir à choisir entre l’islam et le christianisme, pas plus qu’entre un Arabe et un Juif. La réponse est donnée d’avance : ici, nul ne peut choisir librement. Soit on est un tchandala, soit on ne l’est pas. « Guerre à outrance avec Rome ! Paix et amitié avec l’Islam. » C’est ce qu’a senti, c’est ce qu’a fait ce grand esprit fort, le seul génie parmi les empereurs allemands, Frédéric II Hohenstauffen.
  • L’Antéchrist (1888), Friedrich Nietzsche, éd. Gallimard, 2006  (ISBN 2070325571), p. 85


Edgar Quinet[modifier]

Par trois fois, la même race d'hommes annonce au monde l'unité de Dieu dans le judaïsme, le christianisme, l'islamisme. Au point de vue humain, Moïse, Jésus, Mahomet sont de la même famille. Et comme si l'alliance par le sang n'était pas assez claire, considérez, je vous prie, que par trois fois cette idée de l'unité pure de Dieu se révèle, éclate dans le même lieu, dans le même désert d'Arabie ou de Syrie, là où la nature est abolie par elle-même. Au milieu de ces solitudes éternellement vides, la pensée de Dieu ne se montre à l'homme sous aucune image, puisqu'elles y manquent toutes également. Ni sources, ni fleuves à adorer; point de forêt sacrée qui enveloppe le mystère. Sans laisser de trace sur le sable, l'esprit seul visite et parcourt le désert, au milieu du silence de l'univers consterné.
  • Le Christianisme et la Révolution Française (1845), Edgar Quinet, éd. Imprimeurs-Unis, 1845, Le Mahométisme, p. 161


Arthur Schopenhauer [modifier]

L'influence démoralisatrice des religions est donc moins problématique que son influence moralisatrice. Combien, au contraire, celle-ci devrait être grande et certaine, pour offrir un dédommagement des horreurs provoquées par les religions, notamment par le christianisme et le mahométisme, et des maux qu'elles ont causé à l'humanité ! Songe au fanatisme, aux persécutions sans fin, surtout aux guerres religieuses [...]; puis aux croisades, un massacre injustifiable prolongé pendant deux cents ans [...]. Songe à la cruelle expulsion et à l'extermination des Maures et des Juifs d'Espagne; songe à la Saint-Barthélémy, à l'inquisition, aux tribunaux d'hérétiques, aux sanglantes conquêtes des mahométants dans trois parties du monde; puis à celles des chrétiens dans l'Amérique, dont ils exterminèrent la plus grande partie des habitants. À Cuba même ils les exterminèrent tous [...] cela va de soi pour repandre l'Évangile et parce que ceux-ci qui n'étaient pas chrétiens n'étaient pas regardé comme des hommes. [...] Mais je vais peut-être trop loin en disant toutes les religions. Je dois ajouter en effet, pour rendre hommage à la vérité, que les horreurs fanatiques perpétrées au nom de la religion ne sont imputables en réalité qu'aux adhérents des religions monothéistes, c'est-à-dire au judaïsme et à ses deux branches, le christianisme et l'islamisme. Il n'est question de rien de semblable chez les indous et les bouddhistes. [...] En fait l'intolérance n'est essentielle qu'au monothéisme. [...] les religions monothéistes seules nous donnent le spectacle des guerres, des persécutions, des tribunaux d'hérétiques
  • Arthur Schopenhauer, 1851, Sur la religion, barbarie des religions monothéistes, dans Dictionnaire des grands thèmes de l'Histoire des religions, paru chez Éditions Complexe, 2004, p.734-735, Daniel Dubuisson.


XXe siècle[modifier]

Marcel Aymé[modifier]

Personnellement, Arsène avait toujours été choqué par les Évangiles. Cette façon des apôtres d'aller raconter les miracles lui paraissait inconvenante. A leur place, il n'aurait rien dit. Être poli et bien éduqué, c'est justement ça.


Albert Caraco[modifier]

La gloire de l’Europe est d’avoir mis Dieu dans la parenthèse, en ne s’abandonnant à la fatalité, ce double mouvement parut inconcevable ailleurs, il est dommage que la superstition soit revenue, à la faveur des guerres, et que l’Europe se soit abdiquée. Seul l’avenir nous dira si cette aberration n’est qu’une défaillance.
  • Écrits sur la religion, Albert Caraco, éd. L'Âge d'Homme, 1984, « XI. Sur une barbarie autorisée », 25, p. 156


Bela Bartok[modifier]

Je crois que dans les périodes d'irréligiosité les gens les plus débauchés sont ceux qui seraient devenus de fanatiques prosélytes dans des périodes où la religion domine.
  • Bela Bartok. Musique de la vie, Philippe A. Autexier.(éditeur), éd. Stock, 1981, p. 30


Roger Garaudy[modifier]

L'Islam, dans le Coran, n'est pas une religion nouvelle mais le rappel de la religion fondamentale et première depuis que Dieu a insufflé son esprit dans le premier homme. Cette religion des origines a été interprétée différemment selon les lieux et selon les cultures [...]; ce qui est commun aux deux religions est plus important que ce qui les sépare. L'islam n'est pas plus la propriété des Arabes que le christianisme n'est l'apanage des Européens.
  • Roger Garaudy, mars 1996, entretien d'André Chelain, L'Autre histoire, dans Le totalitarisme islamiste, paru chez Éditions des Syrtes, 2002, p.425, Alexandre Del Valle.


Étienne Gilson[modifier]

Par un extraordinaire renversement de l'histoire, le monde de l'Islam, dont les savants avaient favorisés de façon décisive la naissance et l'essor de la philosophie scolastique, se ferma lui-même à la philosophie au moment ou le monde chrétien lui faisait largement accueil. Les résultats sont là. Ernest Renan les a constaté avec lucidité dans la conférence qu'il fit en Sorbonne, le 29 mars 1883, sur "l'Islamisme et la science". Une éducation exclusivement consacrée à inculquer aux enfants la foi coranique a produit des générations dont, jusqu'à la fin du XIXe siècle, l'esprit est resté imperméable à toute influence venue d'ailleurs. On ne connait pas d'exemple comparable d'une stérilisation intellectuelle de peuples entiers par la foi religieuse. Si l'on doute de l'effet produit sur les intelligences, il suffit de comparer ce que fut le peuple berbère et, généralement parlant, les peuples habitant l'Afrique du Nord, avant leur conquête par l'Islam et ce qu'ils sont devenus depuis. Presque tous les Pères latins sont des Africains. Tertullien de Carthage, le Numide Arnobe de Sicca et son élève Lactance, saint Cyprien de Carthage, Victorinus l'Africain, le Berbère saint Augustin, bref toute cette glorieuse tête de colonne de la patristique latine [...], que de dons splendides de l'Afrique à l'Église de Rome pendant que celle-ci n'avait encore à mettre en balance que saint Ambroise et saint Jérôme !
  • Le philosophe et la théologie (1960), Étienne Gilson, éd. Vrin, 2005, p. 175-176


Christopher Hitchens[modifier]

La religion empoisonne tout. La religion se mêle de sexe, contrôle ce que nous mangeons et exacerbe notre propension à la culpabilité en multipliant les interdits les plus arbitraires. La religion diabolise la science, se fait complice de l'ignorance et de l'obscurantisme. Source de haine, de tyrannie et de guerres, la religion met notre monde en danger.
  • Dieu n'est pas grand : Comment la religion empoisonne tout., Christopher Hitchens, éd. Belfond, 2009, p. Quatrième de couverture


[L]a religion est une fabrication humaine. Même ceux qui l'ont élaborée ne peuvent se mettre d'accord sur ce que leurs prophètes, sauveurs ou gourous ont effectivement dit ou fait.
  • Dieu n'est pas grand : Comment la religion empoisonne tout., Christopher Hitchens, éd. Belfond, 2009, p. 21


Adolf Hitler[modifier]

Nous avons la malchance de ne pas posséder la bonne religion. Pourquoi n'avons nous pas la religion des Japonais, pour qui se sacrifier à sa patrie est le bien suprême ? La religion musulmane aussi serait bien plus appropriée que ce christianisme, avec sa tolérance amollissante.
  • Au cœur du troisième Reich, Albert Speer, propos d'Adolf Hitler, éd. Fayard, 1971, p. 138


Si à Poitiers Charles Martel avait été battu, la face du monde eût changé. Puisque le monde était déjà voué à l’influence judaïque (et son produit, le christianisme, est une chose si fade!) il eût beaucoup mieux valu que le mahométisme triomphât. Cette religion récompense l’héroïsme, elle promet aux guerriers les joies du septième ciel… Animés par un tel esprit, les Germains eussent conquis le monde. C’est le christianisme qui les en a empéchés.
  • Libres propos sur la guerre et la paix recueillis sur l’ordre de Martin Bormann, Adolf Hitler, éd. Flammarion, 1954, t. 2, 28 août 1942, p. 297


H. L. Mencken[modifier]

La convention sociale la plus curieuse de la formidable époque que nous vivons est celle selon laquelle les opinions religieuses doivent être respectées. L'évidence des effets pervers d'une telle idée doit être claire pour tout le monde. Tout ce qu'elle permet, c'est 1) de jeter un voile de sainteté sur ces opinions qui sont une complète violation de la décence intellectuelle, et 2) de transformer tout théologien en libertin patenté. [...] En fait il n'y a rien dans les opinions religieuses qui justifie qu'elles dussent bénéficier de plus de respect que les autres. Au contraire elles ont tendance à être remarquablement stupide. [...] Non, il n'y a rien de notable ni de digne dans les idées religieuses. Elles aboutissent pour la plupart à un tissu de non-sens particulièrement puéril et assommant.
  • « Immunisé ! » (1950), dans La gloire des athées, H. L. Mencken, éd. Les nuits rouges, 2006, p. 541-542


Michel Onfray[modifier]

Les religions officielles enseignent toutes l’amour du prochain, mais limitent leurs prescriptions aux seuls semblables …
  • Contre-histoire de la philosophie II. Le christianisme hédoniste, Michel Onfray, éd. Grasset, 2006  (ISBN 2-246-68901-5), p. 31


Quand le philosophe digne de ce nom travaille, le prêtre recule.
  • Contre-histoire de la philosophie I. Les sagesses antiques, Michel Onfray, éd. Grasset, 2006  (ISBN 2-246-64791-6), p. 275


Redescendre le ciel sur terre, voilà l’objectif de tout philosophe hédoniste. Et pour ce faire, la religion campe l’ennemi prioritaire. Les religions plutôt, toutes.
  • Contre-histoire de la philosophie I. Les sagesses antiques, Michel Onfray, éd. Grasset, 2006  (ISBN 2-246-64791-6), p. 275


Gore Vidal[modifier]

Le grand fléau au cœur de notre culture, un fléau dont on n'ose pas parler, est le monothéisme. A partir d'un texte barbare de l'âge de bronze connu sous le nom d'Ancien Testament, ont évolué trois religions antihumaines : le judaïsme, le christianisme et l'islam. Ces religions vénèrent un dieu du ciel. Elles sont littéralement patriarcales - Dieu est le Père Tout-Puissant, ce qui explique le mépris dont souffrent les femmes depuis deux mille ans dans les pays soumis à la férule de ce dieu du ciel et de ses délégués masculins sur la terre.Le Dieu du ciel est jaloux. Il exige une obéisance aveugle. Ceux qui Le rejettent doivent être convertis ou éliminés. Le totalitarisme est la seule politique qui peut véritablement servir les desseins du Dieu du ciel. Toute velléité de liberté met en péril Son autorité. Un Dieu, un roi, un pape, un maître au travail, un père chef de famille au foyer.
  • (en) The great unmentionable evil at the center of our culture is monotheism. From a barbaric Bronze Age text known as the Old Testament, three anti-human religions have evolved--Judaism, Christianity, and Islam. These are sky-god religions. They are, literally, patriarchal--God is the Omnipotent Father--hence the loathing of women for 2,000 years in those countries afflicted by the sky-god and his earthly male delegates. The sky-god is a jealous god, of course. He requires total obedience from everyone on earth, as he is not just in place for one tribe, but for all creation. Those who would reject him must be converted or killed for their own good. Ultimately, totalitarianism is the only sort of politics that can truly serve the sky-god's purpose. Any movement of a liberal nature endangers his authority and those of his delegates on earth. One God, one King, one Pope, one master in the factory, one father-leader in the family at home.


Steven Weinberg[modifier]

La religion est une insulte à la dignité humaine. Que ce soit avec ou sans elle, il y aura toujours des gens bien qui font de bonnes choses, et des mauvais qui font de mauvaises choses. Mais pour que des gens bien agissent mal, il faut la religion.
  • « Dream of a final theory », Steven Weinberg (1993), dans Pour en finir avec Dieu, Richard Dawkins (trad. Marie-France Desjeux-Lefort), éd. Robert Laffont, 2006, p. 259


Alfred North Whitehead[modifier]

La religion est ce que fait l’individu de sa propre solitude.
  • (en) Religion is what the individual does with his own solitariness.
  • (en) Religion in the Making, Alfred North Whitehead (trad. Wikiquote), éd. Cambridge University Press, 1927, chap. I. Religion in history, p. 6


Kateb Yacine[modifier]

Ces religions ont toujours joué un rôle néfaste. Il faut s’y opposer avec la dernière énergie. On les voit maintenant à l’œuvre. On les voit en Israël, en Palestine, on les voit partout. Ces trois religions monothéistes font le malheur de l’humanité. Ce sont des facteurs d’aliénation profonde. Voyez le Liban. Ça se passe devant nous. Regardez le rôle des chrétiens, des musulmans et des juifs. Il n’y a pas besoin de dessin. Ces religions sont profondément néfastes et le malheur de nos peuples vient de là.
  • « Aux origines des cultures du peuple : entretien avec Kateb Yacine » (1987), dans Revue Awal, n° 9/1992 - Hommage à Kateb Yacine, Kateb Yacine, éd. MSH, 1992, p. 127


XXIe siècle[modifier]

Charles Dantzig[modifier]

Il faut être catholique pour croire qu’on puisse être un saint et dans le monde
  • Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 96


Comme disait Léon-Paul Fargue : « La meilleure façon de gagner Dieu, c’est de bien faire ce que tu fais. Les gens qui s’occupent tout le temps de Lui me font penser à ces ouvriers qui demandent sans cesse audience au patron. Pendant ce temps-là, l’ouvrage ne se fait pas » (Sous la lampe)
  • Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 182


La foi sert de carburant aux écrivains dont l’émotivité s’assèche.
  • Dictionnaire égoïste de la littérature française, Charles Dantzig, éd. Grasset, 2005, p. 311


Richard Dawkins[modifier]

Imaginez, avec John Lennon, un monde sans religion... Pas d'attentats suicides, pas de 11 Septembre, pas de Croisades, pas de chasses aux sorcières, pas de Conspiration des poudres, pas de partition de l'Inde, pas de guerres israélo-palestiniennes, pas de massacres de musulmans serbo-croates, pas de persécutions de juifs, pas de "troubles" en Irlande du Nord, pas de "crimes d'honneur", pas de télévangélistes au brushing avantageux et au costume tape-à-l'œil. Imaginez, pas de Talibans pour dynamiter les statues anciennes, pas de décapitations publiques des blasphémateurs, pas de femmes flagellées pour avoir montré une infime parcelle de peau...
  • Pour en finir avec Dieu (The God Delusion ) (2006), Richard Dawkins (trad. Marie-France Desjeux-Lefort), éd. Robert Laffont, 2008, p. 12


George M. Fredrickson[modifier]

Grâce à la campagne mondiale qui a été menée contre elle et qui représente l'une des plus grandes victoires du XXe siècle, la race n'offre plus le même paradis qu'autrefois à ceux qui se sentent aliénés et désenchantés. En revanche, la religion absolutiste conserve tous ses attraits, et pour peu qu'elle prenne un tour militant et se politise, elle possède ce qu'il faut pour devenir, au XXIe siècle, la principale cause des conflits et de violences entre les groupes humains.


René Girard[modifier]

La religion est mère de tout : elle est au cœur de tout et, à partir de cette idée, l’émergence du rituel, du langage et de la symbolicité deviennent pensables.
  • Les Origines de la culture, René Girard, éd. Desclée de Brouwer, 2004  (ISBN 2-220-05355-5), p. 159


Les religions archaïques exigent pour fonctionner la dissimulation de leur meurtre fondateur, qui se répétait indéfiniment dans les sacrifices rituels et protégeait ainsi les sociétés humaines de leur propre violence.


Nicolas Sarkozy[modifier]

Je crois au besoin de religieux pour la majorité des femmes et des hommes de notre siècle. La place de la religion dans la France de ce début de troisième millénaire est centrale.
  • La République, les religions, l'espérance, Nicolas Sarkozy, éd. Éditions du Cerf, 2004  (ISBN 2-266-15708-6), p. 15


Je suis convaincu que l'esprit religieux et la pratique religieuse peuvent contribuer à apaiser et à réguler une société de liberté.
  • La République, les religions, l'espérance, Nicolas Sarkozy, éd. Éditions du Cerf, 2004  (ISBN 2-266-15708-6), p. 20


Paul Veyne[modifier]

Une religion est une des composantes d’une civilisation, elle n’en est pas la matrice, même si elle a pu quelque temps lui servir de désignation conventionnelle, être son nom de famille : "la civilisation chrétienne". L’Occident passe pour avoir avoir cultivé ou préconisé l’humanitarisme, la douceur, plus que l’ont fait d’autres civilisations et il devrait cette douceur à l’influence chrétienne qui aurait adouci les mœurs. Cette idée n’est ni vraie ni fausse, je le crains, car les rapports entre une croyance et le reste de la réalité sociale se révéleront beaucoup moins simples. On me saura gré de ne pas brandir l’Inquisition et les Croisades et de me borner, pour garder les pieds sur terre, à citer quatre lignes de Marc Bloch : la loi du Christ "peut être comprise comme un enseignement de douceur et de miséricorde, mais, durant l’ère féodale, la foi la plus vive dans les mystères du christianisme s’associa sans difficulté apparente avec le goût de la violence.
  • Quand notre monde est devenu chrétien, Paul Veyne, éd. Albin Michel, coll. « Idées », 2007, p. 250


Répétons qu'une religion, n'étant pas une essence transhistorique, ne peut être une matrice, une racine, et devient en partie ce que son temps la fait être.
  • Quand notre monde est devenu chrétien, Paul Veyne, éd. Albin Michel, coll. « Idées », 2007, p. 262


Jean-Marie Adiaffi[modifier]

La religion est le chef d'orchestre de la symphonie sociale, la sève qui purifie la vie de l'arbre, lui permettant de porter des fruits sains et des fleurs.
  • Les naufragés de l’intelligence, Jean-Marie Adiaffi, éd. CEDA, 2000  (ISBN 2-86394-353-7), p. 218


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