Révolution
Une révolution est un changement important et rapide dans la vie d'un peuple. Ces changements peuvent concerner aussi bien des aspects sociaux ou politiques que des aspects économiques ou techniques. Par extension, le mot désigne tout changement qui bouleverse l'ordre établi dans un domaine quelconque
Philosophie
[modifier]Raymond Aron
[modifier]- L'Opium des intellectuels (1955), Raymond Aron, éd. Calmann-Lévy, 2004, chap. II. - Le mythe de la révolution, p. 151
- Citation choisie pour le 28 septembre 2019.
Histoire
[modifier]Joseph de Maistre, Considérations sur la France, 1796
[modifier]- Du Pape et extraits d'autres œuvres, Textes de Joseph de Maistre présentés et choisis par E. M. Cioran, éd. J.-J. Pauvert, coll. « Libertés », 1957, p. 196
- Citation choisie pour le 13 juin 2011.
Prosper-Olivier Lissagaray, Huit journées de mai derrière les barricades, 1871
[modifier]- Les Huit journées de mai derrière les barricades, Lissagaray, éd. Bureau du Petit Journal, Bruxelle, 1871, chap. 2, p. 18
Mikhaïl Bakounine, La Liberté
[modifier]Mao Zedong, Citations du Président Mao Tse-Toung (surnommé Le Petit Livre rouge), 1966
[modifier]« La révolution n'est pas un dîner de gala ; elle ne se fait pas comme une œuvre littéraire, un dessin ou une broderie ; elle ne peut s'accomplir avec autant d'élégance, de tranquillité et de délicatesse, ou avec autant de douceur, d'amabilité, de courtoisie, de retenue et de générosité d'âme. La révolution, c'est un soulèvement, un acte de violence par lequel une classe en renverse une autre. »
- (zh) 革命不是请客吃饭,不是做文章,不是绘画绣花,不能那样雅致,那样从容不迫,文质彬彬,那样温良恭儉让。革命是暴动,是一个阶级推翻一个阶级的暴烈的行动。
- Rapport sur l'enquête menée dans le w:Hunan à propos du mouvement paysan (mars 1927), « Œuvres choisies de Mao Tsé-toung », tome 1.
- Citations du Président Mao Tse-Toung (毛主席语录), Mao Zedong, éd. Éditions en langues Etrangères, Pékin, 1966, p. 16
Littérature
[modifier]Bandes dessinées
[modifier]Hugo Pratt, Les Scorpions du désert, intégrale
[modifier]Koïnsky : En vérité, je ne te comprends pas, Cush, tu parles de « Révolution » et puis tu te conduis comme un conservateur immuable.
Cush : C’est peut-être vrai, mais je n’y peux rien…
- Les Scorpions du désert, intégrale, Hugo Pratt, éd. Castermann, 2021 (ISBN 978-2-203-20828-5), p. 96
Critique
[modifier]Charles-Augustin Sainte-Beuve, Portraits de Femmes, 1844
[modifier]- Il est ici question de l'opinion de Germaine de Staël.
- Portraits de Femmes, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Gallimard, coll. « Folio Classique », 1998 (ISBN 2-07-039493-X), Madame de Staël, p. 143
- Annie Le Brun cite ici à deux reprises Jean Starobinski (in l'Invention de la liberté).
- Les châteaux de la subversion, Annie Le Brun, éd. Garnier Frères, coll. « Folio Essais », 1982 (ISBN 2-07-032341-2), partie III, Sans lieu ni date, p. 222
- Les châteaux de la subversion, Annie Le Brun, éd. Garnier Frères, coll. « Folio Essais », 1982 (ISBN 2-07-032341-2), partie III, Sans lieu ni date, p. 232
Écrit intime
[modifier]Victor Hugo, Choses vues, 1830-1848
[modifier]- « Choses vues » (1830), dans Choses vues 1830-1848, Victor Hugo, éd. Gallimard, coll. « Folio classique », 1972, p. 105
- « Choses vues » (1848), dans Choses vues 1830-1848, Victor Hugo, éd. Gallimard, coll. « Folio classique », 1972, p. 597
Louise Michel, Mémoires, 1883
[modifier]- Mémoires de Louise Michel, écrits par elle-même, Louise Michel, éd. F. Roy, libraire-éditeur, 1886, chap. Chapitre XII, p. 389-398 (texte intégral sur Wikisource)
Salvador Dali, Les moustaches radar, 1964
[modifier]- Les moustaches radar (1956), Salvador Dali, éd. Gallimard, coll. « Folio », 2008 (ISBN 9782070317004), p. 31-32
Essai
[modifier]Thomas More, L'Utopie
[modifier]- L’Utopie (1516), Thomas More (trad. Victor Stouvenel et Marcelle Bottigelli), éd. J’ai lu, coll. « Librio », 1999 (ISBN 2-277-30317-8), Livre premier, p. 42 (texte intégral sur Wikisource)
Boris Vian, Utilité d'une littérature érotique, 1980
[modifier]- Ecrits pornographiques précédés de l'Utilité d'une littérature érotique, Boris Vian, éd. Le Livre de Poche, 1980 (ISBN 978-2-253-14431-1), I. Utilité d'une littérature érotique, p. 35
- Ecrits pornographiques précédés de l'Utilité d'une littérature érotique, Boris Vian, éd. Le Livre de Poche, 1980 (ISBN 978-2-253-14431-1), I. Utilité d'une littérature érotique, p. 35
Jacques Ellul, Les Années personnalistes, 1935
[modifier]- Les Années personnalistes (1935), Cahiers Jacques-Ellul n°1, éd. L'Esprit du Temps, 2004, p. 81-94
Joseph Ki-Zerbo, À quand L'Afrique ? Entretien avec René Holenstein, 2003
[modifier]- À quand L'Afrique ? Entretien avec René Holenstein, Joseph Ki-Zerbo, éd. Éditions d'en bas, coll. « Le Livre équitable », 2013 (ISBN 978-2-8290-0456-8), p. 17
Prose poétique
[modifier]Robert Desnos, Deuil pour deuil, 1924
[modifier]- La liberté ou l'amour ! suivi de Deuil pour deuil (1924), Robert Desnos, éd. Gallimard, 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), p. 130
Roman
[modifier]Marie d'Agoult, Nélida, 1866
[modifier]- Nélida (1866), Marie d'Agoult, éd. Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-7021-4127-4), partie Quatrième partie, chap. XXIII, p. 266
Notre pays, me disais-je, depuis la dernière révolution, n'a pas repris son équilibre. Deux classes de la société, la noblesse et le peuple, sont en proie à de vives souffrances ; l'une subit un mal imaginaire, l'autre un mal réel ; la noblesse, parce qu'elle se voit dépouillée de ses privilèges et de ses honneurs par une bourgeoisie arrogante ; le peuple, parce que le triomphe de cette bourgeoisie, amenée par lui au pouvoir, n'a été qu'une déception cruelle. Il commence à regretter, par comparaison, ses anciens maîtres. Comme il lit peu l'histoire, il ne se souvient que des manières affables et des largesses du grand seigneur. Pourquoi ces deux classes, éclairées par l'expérience, ne s'entendraient-elles pas contre leur commun adversaire ? Pourquoi les instincts courageux du peuple, l'esprit d'honneur de la noblesse, ne triompheraient-ils pas d'une bourgeoisie égoïste et déjà énervée par le bien-être ?
- Nélida (1866), Marie d'Agoult, éd. Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-7021-4127-4), partie Quatrième partie, chap. XXIII, p. 272
Autrement gênant est de s'arracher à la contemplation de cette espèce autochtone, je crois, de sempervivum qui jouit de la propriété effrayante de continuer à se développer en n'importe quelles conditions et cela aussi bien à partir d'un fragment de feuille que d'une feuille : froissée, piquée, déchirée, brûlée, serrée entre les pages d'un livre à tout jamais fermé, cette écaille glauque dont on ne sait s'il convient en fin de compte de la serrer contre son cœur ou de l'insulter, se porte bien. Elle tente, au prix de quels révoltants efforts, de se reconstruire selon les probabilités détruites qui sont les siennes.
Elle est belle et confondante comme la subjectivité humaine, telle qu'elle ressort plus ou moins hagarde des révolutions de type égalitaire. Elle est non moins belle, non moins inextirpable que cette volonté désespérée d'aujourd'hui, qui peut être qualifiée de surréaliste aussi bien dans le domaine des sciences particulières que dans le domaine de la poésie et des arts, d'opérer à chaque instant la synthèse du rationnel et du réel, sans crainte de faire entrer dans le mot « réel » tout ce qu'il peut contenir d'irrationnel jusqu'à nouvel ordre. Elle n'est pas plus belle, elle n'est pas plus pauvre de raisons d'être et plus riche de devenir que la séparation dans l'amour, si courte soit-elle, que cette plaie délicieuse qui s'ouvre et se ferme sur une suite phosphorescentes, séculaire de tentations et de dangers.
J'oubliais que, pour parer à toute velléité d'envahissement de la terre par le sempervivum, les hommes n'ont trouvé rien de mieux – à dire vrai rien d'autre – que de le faire bouillir.
- L'Amour fou, André Breton, éd. Gallimard, 1976 (ISBN 978-2070367238), p. 107 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Théâtre
[modifier]Jean-Paul Sartre, Le Diable et le bon Dieu, 1951
[modifier]- Karl affirme à son interlocuteur Gœtz ressentir davantage d'amour pour les hommes que pour ses terres — pour preuve le don qu'il décide d'en faire.
- Le Diable et le Bon Dieu, Jean-Paul Sartre, éd. Gallimard, 1971 (ISBN 2-07-036869-6), acte III, scène I, p. 207 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Médias
[modifier]Presse
[modifier]Charles-Augustin Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 1851
[modifier]- Il est ici question de l'opinion du poète André Chénier.
- Les lumières et les salons — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992 (ISBN 2-7056-6178-6), partie André Chénier, 19 mai 1851. Causeries du lundi, t. IV, p. 38
Charles-Augustin Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 1852
[modifier]- Les lumières et les salons — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992 (ISBN 2-7056-6178-6), partie Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, 14 juin 1852. Causeries du lundi, t. VI, p. 13
Avant, la révolution était un projet. Avec 68, elle devient une posture. Elle n'est plus transcendante, galvanisée par la portée des ses idéaux, elle est immanente, à la fois partout et nulle-part ; dans les foyers, dans les relations de couple, dans l'art, à l'université... La révolution devient une forme d'exhibition constante et tapageuse du rapport lâche au temps dans lesquels notre bien-être matériel et notre conscience historique nous entretiennent. Désinvoltes et encouragés à le demeurer, nous avons fini par saturer notre horizon de possibles qui n'ont plus de goût. Le rebelle a triomphé du révolutionnaire, le gauchisme de la verticalité communiste, la société de la nation.
- « Avant, la révolution était un projet. Avec 68, elle devient une posture », Paul Thibaud, Limite, nº hors série, 2018 (ISBN 978-2-36526-196-8), p. 19