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{{Citation|citation=Elle souffrait une peine bien connue, à entendre ces belles paroles couler des lèvres de son ami avec une spontanéité qui les démontrait sincères [...]. C’était comme si elle perdait le sentiment de sa vie propre et qu’elle se trouvât transportée dans une sorte de vie fictive, intense et hallucinante, où sa respiration devenait difficile. Attirée dans cette atmosphère aussi ardente que le foyer d’une forge, elle se sentait capable de toutes les transfigurations qu’il plairait à cet animateur d’opérer sur elle pour satisfaire son continuel besoin de beauté et de poésie. Elle comprenait que, dans cet esprit génial, son image était de même nature que celle de la Saison défunte, enfermée sous l’enveloppe de verre, évidente jusqu’à paraître tangible. Et elle fut assaillie par l’envie puérile de se pencher vers les yeux du poète comme vers un miroir, pour y contempler son visage véritable.}} |
{{Citation|citation=Elle souffrait une peine bien connue, à entendre ces belles paroles couler des lèvres de son ami avec une spontanéité qui les démontrait sincères [...]. C’était comme si elle perdait le sentiment de sa vie propre et qu’elle se trouvât transportée dans une sorte de vie fictive, intense et hallucinante, où sa respiration devenait difficile. Attirée dans cette atmosphère aussi ardente que le foyer d’une forge, elle se sentait capable de toutes les transfigurations qu’il plairait à cet animateur d’opérer sur elle pour satisfaire son continuel besoin de beauté et de poésie. Elle comprenait que, dans cet esprit génial, son image était de même nature que celle de la Saison défunte, enfermée sous l’enveloppe de verre, évidente jusqu’à paraître tangible. Et elle fut assaillie par l’envie puérile de se pencher vers les yeux du poète comme vers un miroir, pour y contempler son visage véritable.}} |
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{{Réf Livre|titre=Le Feu|auteur=[[Gabriele D'Annunzio]]|éditeur=La Revue de Paris|Traducteur=Georges Hérelle|année=1900|page=8|chapitre=I. L'épiphanie du feu}} |
{{Réf Livre|titre=Le Feu|auteur=[[Gabriele D'Annunzio]]|éditeur=La Revue de Paris|Traducteur=Georges Hérelle|année=1900|page=8|chapitre=I. L'épiphanie du feu}} |
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{{Citation|citation=Doué d’une extraordinaire faculté verbale, il arrivait à traduire instantanément par les mots jusqu’aux faits les plus compliqués de sa sensibilité, avec une exactitude et un relief si vifs que parfois, sitôt exprimés, rendus objectifs par la propriété isolatrice du style, ils semblaient ne plus lui appartenir. Sa voix limpide et pénétrante, qui pour ainsi dire dessinait d’un contour précis la figure musicale de chaque mot, donnait plus de relief encore à cette singulière qualité de sa parole. Aussi tous ceux qui l’entendaient pour la première fois éprouvaient-ils un sentiment ambigu, mêlé d’admiration et d’aversion, parce qu’il se manifestait lui-même sous des formes si fortement marquées qu’elles semblaient résulter d’une volonté constante d’établir entre lui et les étrangers une différence profonde et infranchissable. Mais, comme sa sensibilité égalait son intelligence, il était facile à tous ceux qui le fréquentaient et l’aimaient de recevoir à travers le cristal de son verbe la chaleur de son âme passionnée et véhémente. Ceux-là savaient combien était illimité son pouvoir de sentir et de rêver, et de quelle combustion sortaient les belles images en lesquelles il avait coutume de convertir la substance de sa vie intérieure.}} |
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{{Réf Livre|titre=Le Feu|auteur=[[Gabriele D'Annunzio]]|éditeur=La Revue de Paris|Traducteur=Georges Hérelle|année=1900|page=9|chapitre=I. L'épiphanie du feu}} |
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==== [[Renée Dunan]], ''La Culotte en jersey de soi'', 1923 ==== |
==== [[Renée Dunan]], ''La Culotte en jersey de soi'', 1923 ==== |
Version du 20 avril 2014 à 22:51
La parole est l'expression verbale de la pensée.
Louis Aragon, Le Libertinage, 1924
- Le Libertinage, Louis Aragon, éd. NRF, 1924, p. 20
- Citation choisie pour le 1 juin 2009.
Albert Bensoussan, Confessions d'un traître, 1995
- Confessions d'un traître, Albert Bensoussan, éd. Presses Universitaires de Rennes, 1995, p. 37
- Qu'est-ce que la parole ? demande l'un
- Un vent qui passe, dit le sage
- Et qui peut l'enchaîner ? interroge l'autre
- Confessions d'un traître, Albert Bensoussan, éd. Presses Universitaires de Rennes, 1995, p. 25-26
Pierre Bourgault, La Culture. Écrits polémiques, 1996
- La Culture. Écrits polémiques., Pierre Bourgault, éd. PCL, 1996, t. 2, p. 135
- Citation choisie pour le 11 février 2010.
Gustave Flaubert, Madame Bovary, 1857
- Madame Bovary (1857), Gustave Flaubert, éd. Editions Garnier Frères, coll. « Classiques Garnier », 1955, partie 3, chap. I, p. 218 (texte intégral sur Wikisource)
Ernst Jünger
- Sur les falaises de marbre (1942), Ernst Jünger (trad. Henri Thomas), éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 2005, p. 93
Alphonse de Lamartine, Graziella, 1852
- Graziella, Alphonse de Lamartine, éd. Librairie Nouvelle, 1852, p. III, XV
== A revoir==
Paul Klee, Journal, 1957
Au-dedans de moi, quel changement ! J'ai vu vivre un morceau d'histoire. Le Forum et le Vatican m'ont adressé la parole. L'humanisme me veut prendre à la gorge, il est davantage qu'une torturante invention des professeurs de lycée. Il me faut le suivre, ne serait-ce qu'un bout de chemin. Adieu Elfes, fée de la lune, étoiles filantes.
Ma bonne étoile ne se lève point, ne se lèvera pas avant longtemps. Estime-toi heureux, Barbare ! Pourvu que tu puisses penser ! Ulysse a vu la mer et moi j'ai vu Rome. Exorcisé ! Voici l'Europe néoclassique.
- Journal (1957), Paul Klee, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1959 (ISBN 978-2-246-27913-6), Journal III, p. 145
Gérard de Nerval, Les Filles du feu, 1834
Sylvie
- Les Filles du feu (1834), Gérard de Nerval, éd. Maxi-Livres, coll. « Maxi-Poche Classiques Français », 1997 (ISBN 2-8771-4348-1), partie Sylvie — Souvenir du valois, IX. Ermenonville, p. 131
Novalis, Hymne à la nuit, 1800
- « Hymne à la nuit », Novalis, Nouvelle revue germanique, nº 14, 1833, p. 238
Hans Arp, Note 2 sur l'art, 1917
L'homme est sale, il tue les animaux, les plantes, ses frères, il querelle, il est intelligent, parle trop, ne peut pas dire ce qu'il pense.
Mais l'artiste est un créateur : il sait travailler une forme qui devient organique. Il décide. Il rend l'homme meilleur. Soigne le jardin des intentions, ordonne.
- « Note 2 sur l'art », Hans Arp, Dada, nº 2, Décembre 1917, p. 2
André Breton, Poisson soluble, 1924
- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 1, p. 29
- Poisson soluble (1924), André Breton, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1996 (ISBN 2-07-032917-8), partie 5, p. 40
Robert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927
- La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962 (ISBN 978-2-07-027695-0), V. La baie de la faim, p. 49
René Daumal, Le Contre Ciel, 1954
- Le Contre Ciel, René Daumal, éd. Gallimard, 1954, p. 35
Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958
Travaux du poète
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Travaux du poète — III, p. 48
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Travaux du poète — IX, p. 55
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Travaux du poète — X, p. 56
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Travaux du poète — XIV, p. 58
Papillon d'obsidienne
- Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966 (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Aigle ou Soleil ? — Papillon d'obsidienne, p. 91
Gabriele D'Annunzio, Le Feu, 1900
- Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. I. L'épiphanie du feu, p. 8
Renée Dunan, La Culotte en jersey de soi, 1923
- La Culotte en jersey de soi (1923), Renée Dunan, éd. Le Cercle Poche, 2011 (ISBN 978-2-84714-152-8), La Culotte en jersey de soie, p. 38
André Breton, L'Amour fou, 1937
- L'Amour fou, André Breton, éd. Gallimard, 1976 (ISBN 978-2070367238), p. 22 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Philippe Alexandre, Plaidoyer impossible pour un vieux président abandonné par les siens, 1994
- À propos de François Mitterrand
- Plaidoyer impossible pour un vieux président abandonné par les siens, Philippe Alexandre, éd. Albin Michel, 1994 (ISBN 2-226-07451-1), p. 216
Jean-Jacques Rousseau, Essai sur l'origine des langues, 1781
- « Essai sur l'origine des langues », dans Œuvres, Jean-Jacques Rousseau, éd. Werdet et Lequien, 1826, vol. 13, chap. I, p. 143 (voir la fiche de référence de l'œuvre) (texte intégral sur Wikisource)
Psychologie
Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli, Les Perversions sexuelles et narcissiques, 2005
Caractéristiques des perversions
- Les Perversions sexuelles et narcissiques, Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli, éd. Armand Colin, coll. « 128 Psychologie », 2005 (ISBN 2-200-34042-7), partie II. Caractéristiques des perversions, chap. 3. Invariants psychopathologiques, p. 50
Cédric Roos, La relation d'emprise dans le soin, 2006
Modèle cognitivo-comportemental
La parole est le moyen le plus sophistiqué et le plus abstrait des procédés de captation ; elle n’a que l’apparence d’un échange et n’est utilisée que dans un but de « persuasion utilitaire » [...].
La communication se fait, selon Hirigoyen, sur un ton froid et plat, d’une voix monocorde.
- La relation d'emprise dans le soin, 2006, Modèle cognitivo-comportemental : Pratiques relationnelles ou praxis Captation, dans [1], paru Textes Psy, Cédric Roos.
La parole peut être utilisée pour banaliser des situations déviantes ou des actes répréhensibles, pour dépasser l’interdiction d’un tabou. Elle induit volontairement la victime en erreur.
De plus, dans une relation normale, la parole exprime l’état d’esprit de celui qui la prononce : elle fait le lien avec l’autre qui lui exprime sa reconnaissance en retour. Dans la relation d’emprise, l’instigateur parle « au nom de la victime », en nommant ses intentions, en faisant mine de deviner ses pensées cachées, et en l’obligeant à s’y soumettre.
- La relation d'emprise dans le soin, 2006, Modèle cognitivo-comportemental : Pratiques relationnelles ou praxis Captation, dans [2], paru Textes Psy, Cédric Roos.
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