Colin Murray Turbayne
Apparence
Colin Murray Turbayne, né le dans le Queensland et mort le dans le même État, est un philosophe australien, spécialiste de l'œuvre de George Berkeley et auteur du livre The Myth of Metaphor. Il a également étudié l'utilisation et l'abus de métaphores anciennes dans le langage moderne.
Citations
[modifier]Le Mythe de la Métaphore, 1962
[modifier]C'est une confusion que de présenter des éléments d'une sorte dans les idiomes d'une autre – sans en être conscient. Car faire cela, ce n’est pas simplement croiser deux sortes différentes ; c'est les confondre. C’est prendre, par exemple, la théorie pour le fait, la procédure pour le processus, le mythe pour l’histoire, le modèle pour la chose et la métaphore pour le visage de la vérité littérale.
- (en) The Myth of Metaphor, Colin Murray Turbayne, éd. Yale University Press, 1962, chap. Introduction, p. 4 (lire en ligne)
La philosophie mécanique est un cas de victimisation par métaphore. Je choisis Descartes et Newton comme d'excellents exemples de métaphysiciens du mécanisme « malgré eux », c'est-à-dire victimes inconscientes de la métaphore de la grande machine. Ensemble, ils ont fondé une église, plus puissante que celle fondée par Pierre et Paul, dont les dogmes sont désormais si bien ancrés que quiconque tente de réaffecter les faits est coupable de plus qu'une hérésie.
- (en) The Myth of Metaphor, Colin Murray Turbayne, éd. Yale University Press, 1962, chap. Introduction, p. 5 (lire en ligne)
Il existe un remède contre la domination imposée, non par les généraux, les hommes d'État et les hommes d'action, dont le pouvoir se dissout lorsqu'ils se retirent, mais par les grands « passeurs de sorts », dont le pouvoir augmente lorsqu'ils meurent : le remède de prendre conscience de la métaphore...
- (en) The Myth of Metaphor, Colin Murray Turbayne, éd. Yale University Press, 1962, chap. Introduction, p. 5 (lire en ligne)
La métaphysique qui domine encore la science et qui captive l’esprit des hommes n’est rien d’autre qu’une métaphore, et une métaphore limitée.
- (en) The Myth of Metaphor, Colin Murray Turbayne, éd. Yale University Press, 1962, chap. Introduction, p. 6 (lire en ligne)
Si appropriée que soit une bonne métaphore dans un sens, elle a aussi quelque chose d'inapproprié dans un autre sens. Cette inadéquation résulte de l'utilisation d'un signe dans un sens différent de celui qu'on lui donne habituellement...
- (en) The Myth of Metaphor, Colin Murray Turbayne, éd. Yale University Press, 1962, chap. La Nature de la Métaphore, p. 11 (lire en ligne)
En bref, l’utilisation de la métaphore implique à la fois la conscience de la dualité des sens et la prétention que les deux sens différents n’en font qu’un.
- (en) The Myth of Metaphor, Colin Murray Turbayne, éd. Yale University Press, 1962, chap. La Nature de la Métaphore, p. 17 (lire en ligne)
Ainsi, pour l'homme ordinaire, il n'y a peut-être aucune métaphore dans la « substance » d'Aristote, la « machine de la nature » de Descartes, la « force » et l'« attraction » de Newton, l'« énergie cinétique » de Thomas Young et la figure de Léda de Michel-Ange. Placées dans leur contexte habituel, elles ne lui présentent rien d'autre que le visage de la vérité littérale. Pour l'initié, cependant, qui est conscient des sens « grossiers originels » aussi bien que des sens désormais littéraux, elles peuvent devenir des métaphores. Il n'y a pas de métaphores « en soi ».
- (en) The Myth of Metaphor, Colin Murray Turbayne, éd. Yale University Press, 1962, chap. La Nature de la Métaphore, p. 18 (lire en ligne)
Connaître la « théorie » de quelque chose est opposée au « savoir-faire » dans tous les arts... Beethoven, Michel-Ange, Shakespeare, tous les grands représentants du « savoir-faire », savaient probablement comment manipuler leurs instruments pour obtenir les résultats souhaités bien avant de connaître la théorie de leur art. Peut-être que certains d'entre eux n'ont jamais pris la peine d'apprendre la théorie. D'un autre côté, il y en a beaucoup qui connaissent la théorie mieux que ceux-ci, mais qui manquent de « savoir-faire »... Bien que nous acquérions la capacité de comprendre les mots par l'expérience, de sorte que nous connaissons les corrélations entre eux et les choses, entre les mots et d'autres mots, et entre les mots et les sentiments et les actions, nous ne le faisons pas par raisonnement inductif. Nous ne devons pas non plus penser que nous le faisons par raisonnement déductif...
- (en) The Myth of Metaphor, Colin Murray Turbayne, éd. Yale University Press, 1962, chap. Langage Ordinaire, p. 90-91 (lire en ligne)