William Shakespeare

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Gravure reproduisant un portrait ancien et anonyme de Shakespeare. History of the World supervisée par H.F. Helmolt, 1909.

William Shakespeare (baptisé le 26 avril 1564, mort le 23 avril 1616) est un poète et dramaturge anglais. Il est souvent qualifié de plus grand écrivain de langue anglaise. Son œuvre, traduite dans de nombreuses langues, se compose de 39 pièces, 154 sonnets et quelques poèmes supplémentaires, dont certains ne lui sont pas attribués de manière certaine.

Roméo et Juliette, 1591[modifier]

Voir le recueil de citations : Roméo et Juliette

Richard II, 1597[modifier]

Bolingbroke : La dent cruelle de la douleur n'est jamais plus venimeuse — que quand elle mord sans ouvrir la plaie.
  • « Richard II » (1597), dans Œuvres complètes de William Shakespeare, William Shakespeare, éd. Pagnerre, 1865-1872, vol. 11, acte I, scène III, p. 106 (voir la fiche de référence de l'œuvre)


Le Marchand de Venise, 1598[modifier]

Shylock : Un Juif n'a-t-il pas des yeux ? Un Juif n'a-t-il pas des mains, des organes,

des dimensions, des sens, de l'affection, de la passion ; nourri avec
la même nourriture, blessé par les mêmes armes, exposé
aux mêmes maladies, soigné de la même façon,
dans la chaleur et le froid du même hiver et du même été
que les Chrétiens ? Si vous nous piquez, ne saignons-nous pas ?
Si vous nous chatouillez, ne rions-nous pas ? Si vous nous empoisonnez,

ne mourrons-nous pas ? Et si vous nous bafouez, ne nous vengerons-nous pas ?
  • (en) Shylock : Hath not a Jew eyes? Hath not a Jew hands, organs
    dimensions, senses, affections, passions; fed with
    the same food, hurt with the same weapons, subject
    to the same diseases, heal'd by the same means,
    warm'd and cool'd by the same winter and summer
    as a Christian is? If you prick us, do we not bleed?
    If you tickle us, do we not laugh? If you poison us,
    do we not die? And if you wrong us, shall we not revenge?
  • Le Marchand de Venise, William Shakespeare, éd. Folger Shakespeare Library, 2004  (ISBN 978-0743477567), acte III, scène 1, p. 45


Henry V, 1599[modifier]

Le roi Henry : Nous ne sommes pas un tyran, mais un roi chrétien ; et notre colère est assujettie à notre mansuétude, tout comme les misérables mis aux fers dans nos prisons.
  • (en) King Henry : We are no tyrant, but a Christian king,
    Unto whose grace our passion is subject
    As is our wretches fettered in our prisons.
  • Henry V, William Shakespeare (trad. Sylvène Monod), éd. Flammarion, 2000  (ISBN 2-08-071120-2), acte I, scène 2, p. 50-51


Le roi Henry : […] le roi n'a pas à répondre de la fin de chacun de ses soldats, ni le père de celle de son fils, ni le maître de celle de son serviteur.
  • (en) King Henry : […] the king is not bound to answer the particular endings of his soldiers, the father of his son, nor the master of his servant.
  • Henry V, William Shakespeare (trad. Sylvène Monod), éd. Flammarion, 2000  (ISBN 2-08-071120-2), acte IV, scène 1, p. 152-153


Le roi Henry : Cette histoire, l'homme de bien l'apprendra à son fils

Et la Crépin Crépinien ne reviendra jamais
A compter de ce jour jusqu'à la fin du monde
Sans que de nous on se souvienne

De nous, cette poignée, cette heureuse poignée d'hommes, cette bande de frères.
  • (en) King Henry : […] And Crispin Crispian shall ne'er go by
    From this day to the ending of the world
    But we in it shall be remember'd
    We few, we happy few, we band of brothers.
  • Henry V, William Shakespeare (trad. Jean-Michel Déprats), éd. Gallimard, coll. « Folio théâtre », 1999  (ISBN 2070407594), acte IV, scène 3, p. 264-265


Hamlet, 1603[modifier]

Voir le recueil de citations : Hamlet

The Tragedy of King Lear, 1605[modifier]

Gloucester : Des mouches pour des enfants espiègles, voilà ce que nous sommes pour les Dieux ;
Ils nous tuent pour se divertir.
  • (en) As flies to wanton boys are we to the gods ;
    They kill us for their sport.
  • Le Roi Lear (1605), William Shakespeare (trad. Jean-Michel Déprats), éd. Gallimard, coll. « Folio théâtre », 1993  (ISBN 2-07-038709-7), acte IV, scène 1, p. 158


The Tragedy of Macbeth, 1606[modifier]

Macbeth : La vie n'est qu'une ombre qui passe, un pauvre acteur
Qui s'agite et parade une heure, sur la scène,
Puis on ne l'entend plus. C'est un récit
Plein de bruit, de fureur, qu'un idiot raconte
Et qui n'a pas de sens.
  • (en) Life's but a walking shadow, a poor player
    That struts and frets his hour upon the stage,
    And then is heard no more. It is a tale
    Told by an idiot, full of sound and fury,
    Signifying nothing.
  • (en) The Oxford Shakespeare, The Complete works, William Shakespeare, éd. Oxford, 1998, acte V, scène 5, p. 998 (texte intégral sur Wikisource)


The Tempest, 1611[modifier]

Ariel (citant Ferdinand) : « L’enfer est vide, tous ses démons sont ici ! »
  • (en) Ariel : ‘Hell is empty,
    And all the devils are here.’
  • « La Tempête », William Shakespeare (trad. François Guizot) (1610-1611), acte I, scène 2, dans Œuvres complètes de Shakespeare, William Shakespeare, éd. Librairie académique Didier et Cie, 1864, t. I, p. 306 (texte intégral sur Wikisource)


Prospero : Nous sommes de la même étoffe que les songes, et notre vie infime est cernée de brouillard…
Nous sommes de l'étoffe dont les rêves sont faits, notre petite vie est cerclée d'un sommeil.
  • (en) We are such stuff as dreams are made on, and our little life is rounded with a sleep.
  • (en) The Tempest (1611), William Shakespeare (trad. Pierre Leyris), éd. Flammarion, coll. « Garnier Flammarion / Théâtre bilingue », 1993  (ISBN 2-08-070668-3), acte IV, scène 1, p. 224 (texte intégral sur Wikisource)


À propos de Shakespeare[modifier]

Cet homme, si homme entre tous, n'était pas un sauvage ni un désordonné ; il ne faut pas le confondre (parce qu'il a été parfois énergique ou subtil à l'excès, et qu'il a donné ou dans les grossièretés ou dans les raffinements de son temps) avec les excentriques et les fous pleins d'eux-mêmes, ivres de leur propre nature et de leurs œuvres — ivres de leur vin. Il a créé aussi des êtres ravissants de pureté et de douceur et il habite au centre de la nature humaine. Et n'est-ce pas chez lui qu'on doit aller chercher le mot le plus expressif pour rendre la douceur même (the milk of human kindness), cette qualité que je demande toujours aux talents énergiques de mêler à leur force pour qu'ils ne tombent point dans la dureté et dans la brutale offense, de même qu'aux beaux talents qui inclinent à être trop doux, je demanderai, pour se sauver de la fadeur, qu'il s'y ajoute un peu de ce que Pline et Lucien appellent amertume, ce sel de la force ; car c'est ainsi que les talents se complètent ; et Shakespeare, à sa manière (et sauf les défauts de son temps), a été complet.
  • Le siècle du progrès — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992  (ISBN 2-7056-6179-4), partie De la tradition en littérature, 12 avril 1858. Causeries du lundi, t. XV, p. 7


Chaque fois que j'ai lu Shakespeare, il m'a semblé que je déchiquetais la cervelle d'un jaguar.
  • « Poésie II », dans Œuvres complètes, Lautréamont, éd. Gallimard, coll. « Poésie/Gallimard », 1973, p. 299


Shakespeare n'a jamais écrit une pure tragédie, mais des mélodrames qui avaient la stature de tragédies.
  • Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Filmo 13, 1985, p. 50


Shakespeare parle mieux que Freud de la façon dont désirent la plupart des hommes.
  • Citation de René Girard, anthropologue, membre de l'académie française.
  • Shakespeare. Les feux de l’envie, René Girard, éd. Grasset, 1990  (ISBN 2-246-24991-0), p. 167


Pourquoi le meurtre a-t-il ce pouvoir de provoquer l'imagination des hommes ? Pourquoi le récit d'un crime sanglant évince-t-il de la une des journaux les développements d'une guerre mondiale ? Et pourquoi Shakespeare, dont il est difficile de découvrir une pièce dont le meurtre est absent, est-il le plus grand auteur dramatique de tous les temps ?
  • Fritz Lang, Lotte H. Eisner, éd. Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma, 2005, p. 441


Dans mon petit monde, j'étais tout seul, d'accord, mais roi. Et un roi, ça ne songe pas qu'à des choses douces et tendres, croyez-moi, sinon relisez Shakespeare.
  • Citation de Jimmy Page, guitariste et producteur anglais
  • Led Zeppelin, François Ducray, éd. Castor Music, 2005, p. 13


Chaque fois qu'Orson Welles a dû retrouver son identité, c'est vers Shakespeare qu'il s'est tourné.
  • Joseph McBride, critique
  • Les grands cinéastes: Orson Welles, Paolo Mereghetti, éd. Cahiers du cinéma, 2007, p. 57


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