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Albert Einstein

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Albert Einstein (14 mars 1879 à Ulm, Württemberg, Allemagne - 18 avril 1955 à Princeton, New Jersey, États-Unis d'Amérique) fut physicien allemand, puis apatride (1896), suisse (1899) et enfin suisse-américain (1940).

Il a publié la théorie de la relativité restreinte en 1905 et une théorie de la gravité dite relativité générale en 1915. Il a largement contribué au développement de la mécanique quantique et de la cosmologie. Il a reçu le prix Nobel de physique en 1921 pour son explication de l'effet photoélectrique. Son travail est notamment connu pour l'équation E=mc² qui exprime l'équivalence entre matière et énergie.

Citations

Œuvres choisies

 Édition complète (ISBN 2-02-011390-2)

Sciences, éthique, philosophie

Si l’on poursuit une onde lumineuse à la vitesse de la lumière, on se trouve face à un champ d’ondes indépendant du temps. Mais il n’existe, semble-t-il, rien de tel. C’est ainsi que je fis […] la première expérience de pensée concernant la théorie de la relativité restreinte. L’invention n’est pas l’œuvre de la pensée logique, même si le produit final est inséparable d’une mise en forme logique.
  • Esquisse autobiographique


Newton, pardonne-moi ; même pour un homme doué de ton incomparable puissance de réflexion et de création, il n’y avait à ton époque qu’une seule voie possible; tu l’as trouvée. Les concepts que tu as forgés guident encore la pensée physique d’aujourd’hui, bien que nous sachions maintenant qu’ils doivent être remplacés par d’autres, plus éloignés de la sphère de l’expérience immédiate, si nous voulons arriver à comprendre de façon plus profonde les phénomènes et leurs rapports.
  • Éléments autobiographiques (« Autobiographisches - Autobiographical Notes », dans Paul Arthur Schilpp, Albert Einstein : Philosopher-Scientist), 1949.
  • Science, éthique, philosophie [textes choisis et présentés par Jacques Merleau-Ponty et Françoise Balibar], Albert Einstein, éd. Seuil, 1991  (ISBN 2-02-010178-5), partie 1. Documents autobiographiques, p. 30


Parmi toutes les sciences, les mathématiques jouissent d’un prestige particulier qui tient à une raison unique : leurs propositions ont un caractère de certitude absolue et incontestable, alors que celles de toutes les autres sciences sont discutables jusqu’à un certain point et risquent toujours d’être réfutées par la découverte de faits nouveaux.
  • La géométrie et l’expérience, conférence du 27 janvier 1921, Berlin.
  • Science, éthique, philosophie [textes choisis et présentés par Jacques Merleau-Ponty et Françoise Balibar], Albert Einstein, éd. Seuil, 1991  (ISBN 2-02-010178-5), partie 2. La nature et la physique, p. 70


Pour autant que les propositions mathématiques se rapportent à la réalité, elles ne sont pas certaines, et pour autant qu’elles sont certaines, elles ne se rapportent pas à la réalité.
  • La géométrie et l’expérience.
  • Science, éthique, philosophie [textes choisis et présentés par Jacques Merleau-Ponty et Françoise Balibar], Albert Einstein, éd. Seuil, 1991  (ISBN 2-02-010178-5), partie 2. La nature et la physique, p. 71


On trouve difficilement en physique une loi plus simple que celle de la propagation de la lumière dans le vide. Tout écolier sait ou croit savoir que la lumière se propage en ligne droite avec une vitesse de 300 000 km/s. Nous savons en tout cas avec une grande exactitude que cette vitesse est la même pour toutes les couleurs.
  • La relativité (1956), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine), éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 1981  (ISBN 2-228-88254-2), p. 33


Le non-mathématicien est saisi d'un frisson mystique quand il entend parler de "quatre dimensions"... Et pourtant, rien n'est plus banal que l'affirmation que le monde dans lequel nous vivons est continuum d'espace-temps à quatre dimensions.

L'espace est un continuum à trois dimensions ; cela veut dire qu'il est possible de déterminer la position d'un point (immobile) au moyen de trois nombres (coordonnées) x, y, z (...) Le monde spatio-temporel est composé d'événements individuels dont chacun est déterminé par quatre nombres, à savoir trois coordonnées d'espace x, y, z et une coordonnée de temps t (...) Nous avons pris l'habitude de traiter le temps comme un continuum indépendant. En effet, d'après la mécanique classique le temps est absolu, c'est-à-dire indépendant de la position et de l'état de mouvement du système de référence (...) Grâce à la Théorie de la relativité, la conception du monde à quatre dimensions devient tout à fait naturelle, puisque d'après cette théorie, le temps est privé de son indépendance.

  • La relativité (1956), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine), éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 1981  (ISBN 2-228-88254-2), p. 77 et 78


Le monde de la matière agglomérée dans un espace fini s’appauvrirait systématiquement peu à peu. Pour échapper à ces conséquences, Seeliger a modifié la loi de Newton en supposant que, pour de grandes distances, l'attraction de deux masses décroît plus vite que suivant la loi de l'inverse carré de la distance. On obtient ainsi le résultat que la densité moyenne de la matière peut être constante partout jusqu'à l'infini.
  • La théorie de Newton exige que l'univers ait une sorte de centre, où la densité des étoiles est maximum, et que cette densité diminue au fur et à mesure qu'on avance du centre vers l'extérieur. On n'arrive à se libérer des difficultés décrites qu'au prix d'une modification et d'une complication de la loi de Newton, qui ne sont fondées ni sur l'expérience ni sur la théorie.
  • La relativité (1956), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine), éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 1981  (ISBN 2-228-88254-2), p. 148 et 149


Comme en réalité la matière est dans le détail irrégulièrement distribuée, le monde réel sera quasi sphérique. Mais il devra être nécessairement fini. La théorie fournit même une relation simple entre l'étendue spatiale du monde et la densité moyenne de la matière.
  • Dernière phrase du livre
  • La relativité (1956), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine), éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 1981  (ISBN 2-228-88254-2), p. 158


Comment je vois le monde, 1934 (1958)

Recueil de traductions de textes épars rassemblés avec l'accord de l'auteur par Flammarion, et dont l'édition originale est cet ouvrage en français (base pour les éditions allemandes et anglaises). Première édition en 1934 (trad. colonel Georges Cros). Retraduit (trad. Maurice Solovine) pour l'édition augmentée de 1958. Remanié (rev. trad. Régis Hanrion) pour l'édition finale de 1979. Réédition poche en 1989. Les citations sont données dans leur version de 1958 et/ou celle de 1979.

Mais c'est la personne humaine, libre, créatrice et sensible, qui façonne le beau et exalte le sublime, alors que les masses restent entraînées dans une ronde infernale d'imbécillité et d'abrutissement.
  • « Comment je vois le monde » (1934), dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine), éd. Flammarion, 1958, chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 14
J'ai le sentiment que les différences de classe sociale ne sont pas justifiées et qu'elles ne reposent en fin de compte que sur la violence.
  • « Comment je vois le monde » (1934), dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine), éd. Flammarion, 1958, chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 5
Je vois les hommes se différencier par les classes sociales et, je le sais, rien ne les justifie si ce n'est la violence
  • « Comment je vois le monde » (1934), dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 7



Ce sujet m'amène à parler de la pire des créations grégaires, de l'armée, que je déteste. Si quelqu'un peut avec plaisir marcher en rangs derrière une musique, je le méprise ; ce n'est que par erreur qu'il a reçu un cerveau, puisque la moelle épinière lui suffirait tout à fait. On devrait faire disparaître le plus rapidement possible cette honte de la civilisation.
  • « Comment je vois le monde » (1934), dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine), éd. Flammarion, 1958, chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 8
La pire des institutions grégaires se prénomme l'armée. Je la hais. Si un homme peut éprouver quelque plaisir à défiler en rang aux sons d'une musique, je méprise cet homme… Il ne mérite pas un cerveau humain puisqu'une moelle épinière le satisfait. Nous devrions faire disparaître le plus rapidement possible ce cancer de la civilisation.
  • « Comment je vois le monde » (1934), dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 9-10



Je hais violemment l'héroïsme sur ordre, la violence gratuite et le nationalisme débile. La guerre est la chose la plus méprisable. Je préfèrerais me laisser assassiner que de participer à cette ignominie. / Et pourtant je crois profondément en l'humanité. Je sais que ce cancer aurait dû depuis longtemps être guéri. Mais le bon sens des hommes est systématiquement corrompu. Et les coupables se nomment : école, presse, monde des affaires, monde politique.
  • « Comment je vois le monde » (1934), dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 10



J'éprouve l'émotion la plus forte devant le mystère de la vie. Ce sentiment fonde le beau et le vrai, il suscite l'art et la science. […] Auréolée de crainte, cette réalité secrète du mystère constitue aussi la religion. […] Des hommes s'avouent limités dans leur esprit pour appréhender cette perfection. Et cette connaissance et cet aveu prennent le nom de religion. Ainsi, mais seulement ainsi, je suis profondément religieux, tout comme ces hommes.
  • « Comment je vois le monde » (1934), dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 10



Je ne peux pas imaginer un Dieu qui récompense et punit l'objet de sa création. Je ne peux pas me figurer un Dieu qui réglerait sa volonté sur l'expérience de la mienne. Je ne veux pas et je ne peux pas concevoir un être qui survivrait à la mort de son corps. Si de pareilles idées se développent en un esprit, je le juge faible, craintif et stupidement égoïste.
  • « Comment je vois le monde » (1934), dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 10



Celui qui ressent sa propre vie et celle des autres comme dénuées de sens est fondamentalement malheureux, puisqu'il n'a aucune raison de vivre.
  • « Quel sens a la vie ? », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 11



On détermine la vraie valeur d'un homme, en notant, en premier lieu, à quel degré et dans quel sens il est arrivé à se libérer du Moi.
  • « La vraie valeur d'un homme », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine), éd. Flammarion, 1958, chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 10
Je détermine l'authentique valeur d'un homme d'après une seule règle : à quel degré et dans quel but l'homme s'est libéré de son Moi ?
  • « Comment juger d'un homme ? », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 11



Je suis fermement convaincu que toutes les richesses du monde ne pourraient faire avancer l'humanité, même si elles se trouvaient entre les mains d'un homme qui fût aussi dévoué que possible au progrès.
  • « De la richesse », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine), éd. Flammarion, 1958, chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 10
Toutes les richesses du monde, fussent-elles entre les mains d'un homme totalement acquis à l'idée de progrès, ne permettront jamais le moindre développement moral de l'humanité.
  • « À quoi bon les richesses ? », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 11



Quand je réfléchis à mon existence et à ma vie sociale, je découvre clairement mon étroite dépendance intellectuelle et pratique. Je dépends intégralement de l'existence et de la vie des autres. Et je découvre ma nature semblable en tous points à la nature de l'animal vivant en groupe. Je mange un aliment produit par l'homme, je porte un vêtement fabriqué par l'homme, j'habite une maison construite par lui. Ce que je sais et ce que je pense, je le dois à l'homme. Et pour les communiquer j'utilise le langage créé par l'homme. Mais que suis-je réellement si ma faculté de penser ignore le langage ? Sans doute je suis un animal supérieur mais sans la parole la condition humaine se découvre pitoyable.

Je reconnais donc mon avantage sur l'animal dans cette vie de communauté humaine. Et si un individu se voyait abandonner à sa naissance, il serait irrémédiablement un animal en son corps et en ses réflexes. Je peux le concevoir mais je ne puis l'imaginer. Moi, en tant qu'homme, je n'existe pas seulement en tant que créature individuelle, mais je me découvre membre d'une grande communauté humaine. Elle me dirige corps et âme depuis ma naissance jusqu'à ma mort.

Ma valeur consiste à le reconnaître. Je suis réellement un homme quand mes sentiments, mes pensées et mes actes n'ont qu'une finalité : celle de la communauté et de son progrès. Mon attitude sociale déterminera donc le jugement qu'on portera sur moi, bon ou mauvais.
  • « Communauté et personnalité », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 2009 [1979]  (ISBN 978-2-0814-0435-9), chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 24-25


L'homme solitaire pense seul et crée des nouvelles valeurs pour la communauté. Il invente ainsi de nouvelles règles morales et modifie la vie sociale. La personnalité créatrice doit penser et juger par elle-même car le progrès moral de la société dépend exclusivement de son indépendance. […] Je définis une société saine par cette double liaison. Elle n'existe que par des êtres indépendants mais profondément unis au groupe.
  • « Communauté et personnalité », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 12-13


Tous cependant, peuvent atteindre la religiosité d'un ultime degré, rarement accessible en sa pureté totale. J'appelle cela religiosité cosmique et je ne peux en parler facilement puisqu'il s'agit d'une notion très nouvelle et qu'aucun concept d'un Dieu antropomorphe n'y correspond.

L'être éprouve le néant des souhaits et des volontés humaines, découvre l'ordre et la perfection là où le monde de la nature correspond au monde de la pensée. L'être ressent alors son existence individuelle commme une sorte de prison et désire éprouver la totalité de l'Étant comme un tout parfaitement intelligible. Des exemples de cette religion cosmique se remarquent aux premiers moments de l'évolution dans certains psaumes de David ou chez quelques prophètes. À un degré infiniment plus élevé, le bouddhisme organise les données du cosmos que les merveilleux textes de Schopenhauer nous ont appris à déchiffrer. Or les génies religieux de tous les temps se sont distingués par cette religiosité face au cosmos. Elle ne connaît ni dogme ni Dieu conçus à l'image de l'homme et donc aucune Église n'enseigne la religion cosmique. Nous imaginons aussi que les hérétiques de tous les temps de l'histoire humaine se nourrissaient de cette forme supérieure de la religion. Pourtant, leurs contemporains les suspectaient souvent d'athéisme mais parfois aussi, de sainteté. Considérés ainsi, des hommes comme Démocrite, François d'Assise, Spinoza se ressemblent profondément.

Comment cette religiosité peut-elle se communiquer d'homme à homme puisqu'elle ne peut aboutir à aucun concept déterminé de Dieu ? Pour moi, le rôle le plus important de l'art et de la Science consiste à éveiller et à maintenir éveillé ce sentiment dans ceux qui lui sont réceptifs.
  • « Religion et science », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 2009 [1979]  (ISBN 978-2-0814-0435-9), chap. 1 « Comment je vois le monde », p. 32-33


Ma responsabilité dans la question de la bombe atomique se traduit par une seule intervention : j'ai écrit une lettre au Président Roosevelt. [Je savais] le risque universel causé par la découverte de la bombe. Mais les savants allemands s'acharnaient sur le même problème et avaient toutes les chances de le résoudre. J'ai donc pris mes responsabilités.
  • « Comment supprimer la guerre », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 2 « Politique et pacifisme », p. 52


Gandhi incarne le plus grand génie politique de notre civilisation. Il a défini le sens concret d'une politique et sut dégager en tout homme un inépuisable héroïsme quand il découvre un but et une valeur à son action. L'Inde, aujourd'hui libre, prouve la justesse de son témoignage.
  • « Comment supprimer la guerre », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 2 « Politique et pacifisme », p. 52


Nous ne pouvons pas désespérer des hommes, puisque nous sommes nous-mêmes des hommes.
  • « Trois lettres à des amis de la paix », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 2 « Politique et pacifisme », p. 59


L'État est créé pour les hommes et non l'inverse. […] L'État doit être notre serviteur, et nous n'avons pas à en être les esclaves. Cette loi fondamentale est bafouée par l'État quand il nous contraint par la force au service militaire et à la guerre.
  • « À propos de la conférence du désarmement en 1932 » (1931), dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 2 « Politique et pacifisme », p. 64-65


L'État exigeant de ses citoyens le service militaire, se voit obligé d'exalter en eux le sentiment nationaliste, base psychologique des conditionnements militaires. À côté de la religion, l'État doit glorifier dans ses écoles, aux yeux de sa jeunesse, son instrument de force brutale. / L'introduction du service militaire obligatoire, voilà la principale cause, à mon sens, de la décadence morale de la race blanche.
  • « À propos de la conférence du désarmement en 1932 » (1931), dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 2 « Politique et pacifisme », p. 67


Celui qui veut développer le sentiment international et combattre le chauvinisme national, doit donc combattre le service militaire obligatoire. […] Le service militaire obligatoire doit être combattu parce qu'il constitue le foyer principal d'un nationalisme morbide.
  • « À propos de la conférence du désarmement en 1932 » (1931), dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 2 « Politique et pacifisme », p. 67-68


Sans désarmement, pas de paix durable. […] Aussi la conférence sur le désarmement de 1932 sera décisive pour cette génération et la suivante. […] Dans ce genre de conférence, le succès ne dépend pas de l'intelligence ou de l'adresse mais de l'honnêteté et de la confiance. La valeur morale ne peut pas être remplacée par la valeur intelligence et j'ajouterai : Dieu merci !
  • « À propos de la conférence du désarmement en 1932 » (1931), dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 2 « Politique et pacifisme », p. 69-70


Je ne pense pas que la connaissance des capacités de production et de consommation soit la panacée pour résoudre la crise actuelle […] il faut, selon moi : (1) Diminution légale et graduée, selon les professions, du temps de travail pour supprimer le chômage ; parallèlement fixation d'un salaire minimum pour garantir le pouvoir d'achat des masses en fonction des marchandises produites. (2) Régulation des stocks de monnaie en circulation et du volume des crédits […]. (3) Limitation légale du prix des marchandises […].
  • « La production et le pouvoir d'achat », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 2 « Politique et pacifisme », p. 83-84


Le capitalisme a suscité les progrès de la production mais aussi ceux de la connaissance, et ce n'est pas un hasard. L'égoïsme et la concurrence restent hélas plus puissants que l'intérêt général ou que le sens du devoir. En Russie on ne peut même pas obtenir un bon morceau de pain. Sans doute suis-je trop pessimiste sur les entreprises étatiques ou communautés similaires mais je n'y crois guère. La bureaucratie réalise la mort de toute action.
  • « Production et travail », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 2 « Politique et pacifisme », p. 85


La découverte des réactions atomiques en chaîne ne constitue pas pour l'humanité un danger plus grand que l'invention des allumettes. Mais nous devons tout entreprendre pour supprimer le mauvais usage du moyen. Dans l'état actuel de la technologie, seule une organisation supra-nationale peut nous protéger, si elle dispose d'un pouvoir exécutif suffisant.
  • « Pour la protection du genre humain », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 2 « Politique et pacifisme », p. 89


Je refuse de séjourner dans un pays où la liberté politique, la tolérance et l'égalité ne seront pas garanties par la loi. Je maintiendrai cette attitude aussi longtemps que nécessaire. Par liberté politique je comprends la liberté d'exprimer publiquement ou par écrit mon opinion politique et par tolérance, j'entends le respect de toute conviction individuelle.
  • « Profession de foi » (mars 1933), dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 3 « Lutte contre le national-socialisme », p. 91


Le judaïsme, presque exclusivement, traite de la morale, c'est-à-dire il analyse une attitude dans et pour la vie. […] La nature de la conception juive de la vie se traduit ainsi : droit à la vie pour toutes les créatures. […] Plus nettement encore s'exprime la solidarité entre les humains, et ce n'est pas un hasard si les revendications socialistes émanent surtout des Juifs.
  • « Y a-t-il une conception juive du monde ? », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 4 « Problèmes juifs », p. 100-101 et 102


Le judaïsme n'est pas une foi. Le Dieu juif signifie un refus de la superstition et une substitution imaginaire à cette disparition. […] On comprend clairement que “servir Dieu” équivaut à “servir la vie”. […] Le judaïsme n'est pas une religion transcendante. Il ne s'occupe que de la vie qu'on mène, charnelle pour ainsi dire, et de rien d'autre. J'estime problématique qu'il puisse être considéré comme religion au sens habituel du terme, d'autant qu'on n'exige aucune croyance du juif mais plutôt un respect de la vie au sens supra-personnel.
  • « Y a-t-il une conception juive du monde ? », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 4 « Problèmes juifs », p. 101


Se sacrifier au service de la vie équivaut à une grâce.
  • « Communauté juive. Discours prononcé à Londres », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 4 « Problèmes juifs », p. 105


L'effort d'unir sagesse et pouvoir aboutit rarement et seulement très brièvement.
  • « Aphorismes pour Leo Baeck », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 4 « Problèmes juifs », p. 119


L'homme évite habituellement d'accorder de l'intelligence à autrui, sauf quand par hasard il s'agit d'un ennemi.
  • « Aphorismes pour Leo Baeck », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 4 « Problèmes juifs », p. 119


Peu d'êtres sont capables d'exprimer posément une opinion différente des préjugés de leur milieu. La plupart des êtres sont même incapables d'arriver à formuler de telles opinions.
  • « Aphorismes pour Leo Baeck », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 4 « Problèmes juifs », p. 119


La majorité des imbéciles reste invincible et satisfaite en toute circonstance. La terreur provoquée par leur tyrannie se dissipe simplement par leur divertissement et leur inconséquence.
  • « Aphorismes pour Leo Baeck », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 4 « Problèmes juifs », p. 119


Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton.
  • « Aphorismes pour Leo Baeck », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 4 « Problèmes juifs », p. 119-120


À l'heure actuelle, quelle situation est faite dans le corps social de l'humanité à l'homme de science ? Dans une certaine mesure, il peut se féliciter que le travail de ses contemporains, même de façon très indirecte, ait radicalement modifié la vie économique des hommes parce qu'il a éliminé presque entièrement le travail musculaire. Mais il est aussi découragé puisque les résultats de ses recherches ont provoqué une terrible menace pour l'humanité. Car les résultats de ses investigations ont été récupérés par les représentants du pouvoir politique, ces hommes moralement aveugles.
  • « À propos de la dégradation de l'homme scientifique », dans Comment je vois le monde (1934-1958), Albert Einstein (trad. Maurice Solovine, rév. Régis Hanrion), éd. Flammarion, coll. « « Champs » », 1989 [1979]  (ISBN 2-08-081183-5), chap. 5 « Études scientifiques », p. 187-188


Lettres

Le coté humain

Ce que vous avez lu sur mes convictions religieuses était un mensonge, bien sûr, un mensonge qui est répété systématiquement. Je ne crois pas en un Dieu personnel et je n'ai jamais dit le contraire de cela, je l'ai plutôt exprimé clairement. S'il y a quelque chose en moi que l'on puisse appeler "religieux" ce serait alors mon admiration sans bornes pour les structures de l'univers pour autant que notre science puisse le révéler.
  • Le côté humain, Albert Einstein, éd. Éd.Helen Dukas et Banesh Hoffman, 1954, p. 23


Pourquoi la guerre

L'appétit de pouvoir que manifeste la classe régnante d'un État contrecarre une limitation de ses droits de souveraineté. Cet « appétit politique de puissance »  trouve souvent un aliment dans les prétentions dont l'effort économique se manifeste de façon matérielle. Je songe particulièrement ici à ce groupe que l’on trouve au sein de chaque peuple et qui, peu nombreux mais décidé, peu soucieux des expériences et des facteurs sociaux, se compose d’individus pour qui la guerre, la fabrication et le trafic des armes ne représentent rien d’autre qu'une occasion de retirer des avantages particuliers, d'élargir le champ de leur pouvoir personnel.


Citations rapportées

Je ne sais pas comment on fera la Troisième Guerre mondiale, mais je sais comment on fera la quatrième : avec des bâtons et des pierres.
  • (en) I do not know how the Third World War will be fought, but I can tell you what they will use in the Fourth — rocks !
  • The New Quotable Einstein, Alice Calaprice (trad. Wikiquote), éd. Alice Calaprice, 2005, p. 173


L'imagination est plus importante que le savoir. Le savoir est limité alors que l'imagination englobe le monde entier, stimule le progrès, suscite l'évolution.
  • (en) Imagination is more important than knowledge. For knowledge is limited, whereas imagination embraces the entire world, stimulating progress, giving birth to evolution.
  • « What Life Means to Einstein », George Sylvester Viereck, The Saturday Evening Post, 26 October 1929, p. 17


Dieu ne joue pas aux dés.
  • (de) Gott würfelt nicht.
  • Par cette citation, Einstein manifestait son incrédulité devant le principe d'incertitude de Heisenberg, un principe fondamental de la mécanique quantique.


Tomber amoureux n'est pas du tout la chose la plus stupide que font les gens — mais la gravitation ne peut en être tenue pour responsable.
  • (en) Falling in love is not at all the most stupid thing that people do — but gravitation cannot be held responsible for it.
  • Albert Einstein, The Human Side: New Glimpses From His Archives, Albert Einstein, Helen Dukas (dir.), Banesh Hoffmann (dir.) (trad. Wikiquote), éd. Princeton University Press, 1981  (ISBN 0691023689), p. 56


Le temps nous est compté, dit la sagesse populaire. Oui, mais en quelle monnaie ? Ajoute Albert Einstein.
  • Propos explicatif de la notion de relativité et donc d'inexistence de temps ou d'espace absolu, fer de lance de la pensée newtonienne.


Pour châtier mon mépris de l'autorité, le destin a fait de moi une autorité.


Je comprends très bien mes parents, ils considèrent que la femme est un luxe pour l'homme (…) Pour ma part j'apprécie très peu cette façon de concevoir les relations entre hommes et femmes. Elle signifie en effet que l'unique différence entre une épouse et une putain, c'est que la première, grâce à des conditions de vie plus agréables, est capable d'extorquer à l'homme un contrat pour la vie.
  • Propos prêtés à Albert Einstein dans une lettre à Mileva Maric, sa première épouse, en 1901.


L'homme et sa sécurité doivent constituer la première préoccupation de toute aventure technologique.
  • « Prévention des risques professionnels », Ingénieurs hygiène et sécurité des établissements d'enseignement supérieur, Ministère de l’Éducation nationale, actualisation d'un manuel édité en juin 1998, p. 1


À quoi ressemblerait la physique sans la gravitation ?
  • Les trous noirs (1987), Jean-Pierre Luminet, éd. Pierre Belfond, coll. « Sciences », 1988  (ISBN 2-7144-2039-7), p. 130


L’anthropologie moderne nous a appris, par l’investigation des soi-disant cultures primitives, que le comportement social des êtres humains peut présenter de grandes différences, étant donné qu’il dépend des modèles de culture dominants et des types d’organisation qui prédominent dans la société. C’est là-dessus que doivent fonder leurs espérances tous ceux qui s’efforcent d’améliorer le sort de l’homme : les êtres humains ne sont pas, par suite de leur constitution biologique, condamnés à se détruire mutuellement ou à être à la merci d’un sort cruel qu’ils s’infligent eux-mêmes.
  • (en) Modern anthropology has taught us, through comparative investigation of so-called primitive cultures, that the social behavior of human beings may differ greatly, depending upon prevailing cultural patterns and the types of organisation which predominate in society. It is on this that those who are striving to improve the lot of man may ground their hopes: human beings are not condemned, because of their biological constitution, to annihilate each other or to be at the mercy of a cruel, self-inflicted fate.
  • « Why Socialism? », Albert Einstein, Monthly Review, May 1949 (lire en ligne)


J'ai commis une grave erreur quand j'ai signé la lettre au président Roosevelt recommandant la fabrication de bombes atomiques.
  • (en) I made on great mistake when I signed the letter to President Roosevelt recommending that atom bombs be made.


Un homme heureux est trop content du présent pour trop se soucier de l'avenir.
  • De Mes Projets d'Avenir, un devoir d'école en français qu'il a écrit à 17 ans (le 18 septembre 1896).
  • The Collected Papers, Albert Einstein, éd. Princeton University Press, 1987  (ISBN 9780691084077), vol. 1: The Early Years, 1879-1902, partie Mes Projets d'Avenir, p. 28


Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire.
  • Les Transitions écologiques, Alexander Federau (dir.), éd. Jouvence, 2018  (ISBN 978-2-88911-987-5), p. 8


Si la Lune alors qu'elle accomplit sa course éternelle autour de la Terre, était douée de conscience d'elle-même, elle serait profondément convaincue qu'elle se meut de son propre chef, en fonction d'une décision prise une fois pour toutes. De même un être doué d'une perception supérieure et d'une intelligence plus parfaite, regardant l'homme et ses œuvres, sourirait de l'illusion que cet homme nourrit d'agir selon sa propre volonté libre. C'est ma conviction, quoique je sache qu'elle n'est pas pleinement démontrable. S'ils pensaient jusque dans leurs dernières conséquences ce qu'ils savent et ce qu'ils comprennent, peu d'êtres humains resteraient insensibles à cette idée, pour autant que l'amour de soi-même ne les cabre pas contre elle. L'homme se défend de l'idée qu'il est un objet impuissant dans le cours de l'univers. Mais le caractère légal des événements qui s'affirme de manière plus ou moins claire dans la nature inorganique, devrait-il cesser de se vérifier face aux activités de notre cerveau ?


Je ne m'inquiète jamais de l'avenir. Il vient bien assez vite.
  • Aphorism, 1945-1946. Archives d'Albert Einstein (AEA) 36-570
  • « La révolution Einstein, le pacifique, l'homme, le scientifique », Albert Einstein, Le Monde, Hors-série, Juillet 2015, p. 68


Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue.
  • rapporté par Fritz Perls dans Gestalt Therapy Verbatim, 1969.
  • « Albert Eintein# citations », Larousse, Larousse.fr, 18 septembre 2017 (lire en ligne)


Les intérêts composés sont la plus grande force dans tout l'univers.
  • (en) Compound interest is the most powerful force in the universe.
  • « Le monde est courbé… Profitez-en astucieusement », Giovanni Etelbert, protection-rendements.fr, 4/1/2012 (lire en ligne)


Citations sur Albert Einstein

Einstein déclara un jour qu'il n'existe que deux choses qui puissent être infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Et, ajouta-t-il, pour ce qui est de l'Univers, il n'en était pas sûr... Ce mot d'esprit nous fait rire ou au moins sourire. Nous n'en prenons pas ombrage, parce que le nom même d'Einstein évoque d'emblée en nous l'image d'un sage chaleureux et paternel d'une autre époque.


Einstein n'est ni le premier ni le dernier à s'y être livré, mais ses succès ont été décisifs pour établir les expériences de pensée comme pierre angulaire de la physique théorique moderne. Aujourd'hui, les chercheurs y font régulièrement appel pour forger de nouvelles théories ou pour traquer les incohérences ou les conséquences de celles qui existent.


Einstein n’est pas le premier à avoir changé en profondeur notre vision du monde. Beaucoup l’ont fait avant lui, et de manière plus révolutionnaire encore : Copernic et Galilée ont convaincu tout le monde que la Terre sous nos pieds voyage à 30 kilomètres par seconde, Faraday et Maxwell ont rempli l’espace de champs électriques et magnétiques, Darwin nous a convaincu que nous avions des ancêtres communs avec les coccinelles…
  • Et si le temps n’existait pas ? un peu de science subversive, Carlo Rovelli (trad. Élisa Brune), éd. Dunod, 2012  (ISBN 978-2-10-057273-1), chap. 4. La science ou l’exploration permanente de nouvelles façons de penser le monde, p. 58-59


Adolescent Albert Einstein a passé un an à ne rien faire. Si on ne perd pas son temps, on n'arrive nulle part, choses que les parents d'adolescents oublient souvent. […] Albert lisait Kant, et suivait quelques cours à l'Université de Pavie pour se divertir. C'est de cette façon qu'on devient un vrai scientifique.
  • Sept brèves leçons de physique (Sette brevi lezioni di fisica) (2014), Carlo Rovelli (trad. Patrick Vighetti), éd. Odile Jacob, 2015, chap. La plus belle des théories, p. 11


En 1905, Albert Einstein, âgé de vingt-six ans, publie l’article révolutionnaire qui marque la naissance de sa théorie de la « relativité restreinte », un pilier fondateur de la physique de notre temps. Paul Langevin, son aîné de sept ans, brillant physicien familier des idées d’Henri Poincaré sur le sujet, est en France le mieux armé pour en comprendre toute la portée.


En 1905, Albert Einstein, en faisant l’hypothèse que rattraper la lumière est impossible, remit la physique sur ses rails. Espace rigide et temps universel disparurent, une nouvelle réalité émergea, celle d’un espace-temps absolu dégagé de sa gangue newtonienne dont une quatrième dimension est le temps et où la durée des phénomènes dépend du mouvement de qui les observe.
  • De Pythagore à Einstein, Nathalie Deruelle, éd. Belin, 2015  (ISBN 978-2-7011-9501-8), chap. 7. Le siècle d’Einstein, 1905, p. 144


Dès 1907, il a eu l'idée centrale qui lui a permis d'établir sa théorie : l'équivalence entre accélération et gravitation. Le raisonnement est le suivant : si je me trouve dans un ascenseur qui tombe en chute libre dans une zone où règne la gravitation - un champ gravitationnel -, je ne vais plus ressentir cette gravitation car tous les objets dans l'ascenseur tombent avec la même accélération. Autrement dit, la chute est un moyen d'éliminer (localement) la gravitation. Il qualifiera cette idée de la « meilleure idée de [sa] vie ».
  • « Thibault Damour « La relativité générale est une des plus belles constructions intellectuelles jamais réalisées » », Philippe Pajot, La recherche, 2015-2016 (lire en ligne)


L’été, en montagne, ils discutent, sans remarquer les crevasses le long du chemin. Soudain, devant Ève et Irène, Einstein s’exclame : « vous comprenez, madame, ce que j’ai besoin de savoir, c’est ce qui arrive exactement aux passagers d’un ascenseur quand celui-ci tombe dans le vide ». Irène, dix-sept ans, et Ève, neuf ans, s’esclaffent. Elles ne comprennent pas que se joue devant elles la théorie de la relativité.


L'histoire de cet homme qui chute est devenue emblématique. On rapporte même qu'un peintre en bâtiment serait réellement tombé du toit d'un immeuble situé à proximité de l'Office des brevets. Comme d'autres grands récits liés à la découverte des lois de la gravitation – Galilée lâchant des objets du haut de la tour de Pise ou la pomme tombant sur la tête de Newton –, celui-ci a sans doute été créé ou embelli par la légende.


Au XXe siècle, pour de nombreuses raisons, il a fallu revoir toutes les idées sur la nature de la gravitation. Einstein, avec sa théorie de la relativité générale élaborée en 1915, résolut les problèmes, quoique au prix d’une vision du monde apparemment délirante. Newton, ce type bizarre, avait construit un Univers raisonnable, mais Einstein, homme d’un équilibre et d’une sagesse exemplaires, introduisit dans la physique les idées les plus folles. Il supprima purement et simplement l’idée d’une force de gravitation, qu’il remplaça par un cocktail détonnant : une géométrie non euclidienne et la courbure de l’espace-temps.
  • Bonnes nouvelles des étoiles (2009), Jean-Pierre Luminet et Elisa Brune, éd. Odile Jacob, coll. « Sciences », 2011  (ISBN 978-2-7381-2621-4), chap. La formation des trous noirs et la relativité générale, p. 160


Albert Einstein, dans le calme d’un bureau, s’interroge sur les concepts de base - espace, temps, lumière, gravité. Il conçoit une nouvelle théorie fondamentale - la relativité générale. Celle-ci fournit un nouveau modèle pour la gravitation, qui prédit de nouvelles données expérimentales - par exemple les ondes gravitationnelles. Il faut alors construire des instruments inédits pour vérifier ces prédictions. Avec à la clé, beaucoup d’innovations technologiques. Et ça marche ! La théorie a ainsi accouché d’un modèle qui a prédit des données, lesquelles ont pressé les instruments d’exister.
  • Bonnes nouvelles des étoiles (2009), Jean-Pierre Luminet et Elisa Brune, éd. Odile Jacob, coll. « Sciences », 2011  (ISBN 978-2-7381-2621-4), chap. Les métiers de l’astrophysique, p. 328


Rien n'obligeait Einstein à passer du premier exploit au second, et du second au troisième. À chaque fois le physicien, sans renier ses acquis, a dû modifier ses conceptions de l’espace et du temps.
  • Paru initialement dans un article en version abrégée dans Les Annales de l’Académie d’Alsace, n°71, 2005, 72-90.
  • Herve Barreau, Einstein et la conception physique de l’espace et du temps, 2005, dans Annales de la Fondation Louis de Broglie, Volume 30, no 3-4, texte en ligne, p.482.


Après avoir satisfait sa passion dans la physique triomphante de la relativité, il va subir sa passion dans la physique pervertie de la bombe atomique.


Moi, on m'acclame parce que tout le monde me comprend et vous, on vous acclame parce que personne ne vous comprend.


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