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Loi

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
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La Loi, par Jean-Jacques Feuchère.
Toute politique décadente multiplie sans fin le nombre des lois.
  • Ma dernière mémoire, Raymond Abellio, éd. Gallimard, 1971, t. II, partie Les Militants, 1927-1939, p. 16


Tu penses pouvoir réprimer l'injustice et la cupidité de tes concitoyens par des lois écrites. Mais celles-ci ne diffèrent en rien des toiles d'araignée : elles garderont captifs les plus faibles et les plus petits de ceux qui s'y feront prendre ; mais les puissants et les riches les déchireront.
  • Observation faite par Anacharsis au sage grec Solon, qui s'occupait alors de rédiger des lois pour les Athéniens.
  • Vies parallèles, Plutarque (trad. Anne-Marie Ozanam), éd. Gallimard, coll. « Quarto », 2001, Vie de Solon, 4, p. 202-203


Quand je dis : j'ai levé la loi, j'ai franchi la morale, j'ai maillé le cœur, ce n'est pas pour me donner raison devant ce pèse-néant dont la rumeur étend sa palme au delà de ma persuasion.
  • Fureur et mystère (1948), René Char, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1962  (ISBN 2-07-030065-X), partie LE POEME PULVERISE (1945-1947), Le Requin et la mouette, p. 190


Le pervers ne punit pas au nom de la « loi ». Il est la loi. Plus que son excécutant, il est son créateur. Pour cette raison, il devient la « référence morale ».
  • Psychanalyse du libertin, Alberto Eiguer, éd. Dunot, coll. « Psychismes », 2010  (ISBN 978-2-10-054958-0), partie II. Libertinage et prédation, chap. La crise du paternel, Du ravage à la néo-loi, p. 148


Il faut être sans lois pour écouter la loi nouvelle.
  • « Les Nouvelles Nourritures », André Gide, Littérature, nº 1, Mars 1919, p. 4


Il est moins souhaitable de cultiver le respect de la loi que le respect du bien moral. La seule obligation que j'ai le droit de suivre est celle de faire en tout temps ce que je pense être le bien.


Il est des lois injustes – devons-nous tout simplement leur obéir, ou devons-nous entreprendre de les amender, et leur obéir jusqu'à ce que nous ayons obtenu gain de cause, ou bien encore devons-nous les transgresser d'emblée ?


Plus se multiplient les lois et les ordonnances, plus foisonnent les voleurs et les bandits.
  • Tao-tö king, Lao-tseu (trad. Liou Kia-hway), éd. Gallimard, coll. « Folio », 2009  (ISBN 978-2-07-042317-0), partie 57, p. 81


[Les citoyens de l'Europe] tolèrent encore que la loi leur parle au nom de l'intérêt public, mais lorsqu'elle entend prendre la défense de l'individu malgré lui et contre lui, lorsqu'elle régente sa vie intime, son mariage, son divorce, ses volontés dernières, ses lectures, ses spectacles, ses jeux et son costume, l'individu a le droit de demander à la loi pourquoi elle entre chez lui sans que personne l'ait invitée.
  • Les Aventures du Roi Pausole (1900), Pierre Louÿs, éd. Flammarion, coll. « GF », 2008  (ISBN 978-2-0807-1214-1), partie Livre troisième, VI. Où M. Lebirbe et le roi Pausole s'aperçoivent avec surprise qu'ils ne s'entendent pas sur tous les points, p. 226


Un régime sans loi ne résiste pas à l’attraction de l’arbitraire.


Faire une loi et ne la pas faire exécuter, c'étoit autoriser la chose qu'on vouloit défendre ; […]


La loi n’est presque jamais due à la prévoyance, mais le plus souvent au besoin.


Au milieu des hardiesses et des irrévérences des Lettres Persanes, un esprit de prudence se laisse entrevoir par la plume d'Usbek ; en agitant si bien les questions et en les perçant quelque-fois à jour, Usbek (et c'est une contradiction peut-être à laquelle n'a pas échappé Montesquieu) veut continuer de rester fidèle aux lois de son pays, de sa religion. Il est vrai, dit-il, que par une bizarrerie qui vient plutôt de la nature que de l'esprit des hommes, il est quelquefois nécessaire de changer certaines lois ; mais le cas est rare; et lorsqu'il arrive, il n'y faut toucher que d'une main tremblante. Cet esprit qui a dicté les Lettres Persanes ne poussera jamais les choses à l'extrémité du côté des réformes et des révolutions populaires.
  • Les lumières et les salons — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992  (ISBN 2-7056-6178-6), partie Montesquieu, 18 et 25 octobre. Causeries du lundi, t. VII, p. 119


Moi qui ai passé toute ma vie sous le communisme, j'affirme qu'une société où il n'existe pas de balance juridique impartiale est une chose horrible. Mais une société qui ne possède en tout et pour tout qu'une balance juridique n'est pas, elle non plus, vraiment digne de l'homme. Une société qui s'est installée sur le terrain de la loi, sans vouloir aller plus haut, n'utilise que faiblement les facultés les plus élevées de l'homme. Le droit est trop froid et trop formel pour exercer sur la société une influence bénéfique. Lorsque toute la vie est pénétrée de rapports juridiques, il se crée un atmosphère de médiocrité morale qui asphyxie les meilleurs élans de l'homme.


Ce n'était ni Zeus ni la Justice, compagne des dieux infernaux, qui avaient publié une pareille loi. Et je ne pensais pas que les décrets eussent assez de force pour que les lois non écrites, mais immuables, émanées des dieux, dussent céder à un mortel. Car elles ne sont ni d'aujourd'hui, ni d'hier ; elles sont éternelles et personne ne sait quand elles ont pris naissance.

  • Second épisode, Antigone à Créon


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