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Nationalisme

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Le nationalisme en tant que doctrine et idéologie s'est cristallisé au XIXe siècle et au XXe siècle simultanément dans plusieurs pays d'Europe et se définit par rapport à une nation.

L'État produit un nationalisme dominant, le nationalisme de ceux qui ont intérêt à l'État ; il peut être discret, de bonne compagnie, ne pas s'accompagner de manière outrancière. L'État produit chez ceux qui sont victimes de la deuxième phase du processus, chez ceux qui sont dépossédés par la construction de l'État-nation, des nationalismes induits, réactionnels : ceux qui avaient une langue et n'ont plus qu'un accent stigmatisé (comme les Occitans). Beaucoup de nations se construisent sur l'inversion d'un stigmate. Ces nationalismes induits, réactionnels, m'inspirent des sentiments ambigus. Évidemment, ils sont tout à fait légitimes dans la mesure où ils essaient de convertir des stigmates en emblèmes. Par exemple, vous pouvez vous dire que le serveur basque qui vous sert une bière à Saint-Jean-de-Luz en français parle bien le français pour un Basque, ou penser qu'il parle un français avec un accent dégueulasse... C'est un changement considérable. Mais, en même temps, qu'en faire ? Faut-il être basque ? L'ambiguïté des deux nationalismes est inhérente au processus de construction de l'État.


Le patriotisme, c'est d'abord l'amour des siens, le nationalisme, c'est d'abord la haine des autres.
  • Pour Sganarelle (1965), Romain Gary, éd. Gallimard, 1965, p. 371


Je déteste le nationalisme. Je crois, au plus profond de moi, que la construction européenne doit nous débarrasser de ce mixte bizarre de maurrassisme et de jacobinisme qui fait le fond de sauce de notre religion patriote. Je trouve que La Marseillaise, par exemple, est un chant détestable et grotesque.
  • Bernard-Henri Lévy, 10 janvier 2005, BHL répond - Interview Eric Conan et Denis Jeambar et Renaud Revel,, dans L'Express, paru 10 janvier 2005.


Je suis homme avant d'être Français, Anglais ou Russe, et s'il y avait opposition entre l'intérêt étroit de nationalisme et l'immense intérêt du genre humain, je dirais, comme Barnave : « Périsse ma nation, pourvu que l'humanité triomphe! ».


Il faut vaincre ses préjugés. Ce que je vous demande là est presque impossible, car il faut vaincre notre histoire. Et pourtant, si on ne la vainc pas, il faut savoir qu’une règle s’imposera, mesdames et messieurs : le nationalisme, c’est la guerre ! La guerre, ce n’est pas seulement le passé, cela peut être notre avenir ; et c’est vous, mesdames et messieurs les députés, qui êtes désormais les gardiens de notre paix, de notre sécurité et de cet avenir.
  • Onze discours sur l’Europe, François Mitterrand, éd. Istituto Italiano per gli Studi Filosofici, 1995, p. 161-162


Nationalisme français

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Gobineau est à la source du racisme. Le ministre hitlérien de l'instruction publique a cité l'autre jour comme une Bible le livre d'un professeur d'anthropologie à la Faculté de Rennes, Vacher de Lapouge. Je me rappelle très bien que ce livre, L'Aryen, son rôle social, avait paru dans les environs de l'année 1900, et que Charles Maurras avait mis le très jeune lecteur que j'étais en garde contre ces rêveries de race pure.
  • Lectures (1929), Jacques Bainville, éd. Fayard, 1929, p. 220


Je ne méprise nullement l'idée de race, je me garderais plus encore de la nier. Le tort du racisme n'est pas d'affirmer l'inégalité des races, aussi évidente que celle des individus, c'est de donner à cette inégalité un caractère absolu, de lui subordonner la morale elle-même, au point de prétendre opposer celle des maîtres à celle des esclaves.
  • Le chemin de la Croix-des-Ames, Georges Bernanos, éd. Atlantica editora, 1943, vol. 2, p. 12


Il n'existe pas de race française. La France est une nation, c'est-à-dire une œuvre humaine, une création de l'homme; notre peuple [...] est composé d'autant d'éléments divers qu'un poème ou une symphonie.
  • Le chemin de la Croix-des-Âmes, Georges Bernanos, éd. Gallimard, 1948, p. 423


Je ne suis pas raciste. Le comte de Gobineau m'ennuie quand il n'est pas romancier. Vacher de Lapouge ne me semble devoir intéresser que les éleveurs ; j'ai une autre idée que Rosenberg de l'homme, cet être étonnant entre tous, qui vit dans les cités, mais dans sa solitude, modèle son rapport à Dieu.
  • La République de Joinovici, Pierre Boutang, éd. Amiot-Dumont, 1949, p. 37


Si le nom français ne doit pas être à jamais rayé de l’histoire, il faut que la France des Nationalistes, c’est-à-dire la France de Rome, trouve demain devant elle la France des Juifs, des Protestants, des Intellectuels et des Cosmopolites, c’est-à-dire la France de la Révolution – et qu’elle triomphe, si elle peut ; ou qu’on lui foute les tripes au soleil, une fois pour toutes.


Le racisme et l’étatisme [c’est-à-dire, le national-socialisme et le fascisme] ne peuvent correspondre qu’à des sociétés imparfaites. Une société dans laquelle la civilisation a atteint ses sommets les plus rares ne peut se contenter de telles significations ; l’édifice des valeurs les plus aristocratiques et les plus rares ne saurait abriter ces religions grossières, dont la pauvreté spirituelle n’a d’égale que la malfaisance et la stérilité. En face de l’étatisme et du racisme, le nationalisme représente la seule manière acceptable de sauvegarder les valeurs réelles, parce qu’il est la seule attitude sociale également dépouillée de mystère et d’abstraction.
  • Action française : royalism and reaction in twentieth century France, Eugen Weber, éd. Stanford University Press, 1962, p. 282


Nous sommes des nationalistes français. Nous ne sommes pas des nationalistes allemands. Nous n'avons aucune doctrine qui nous soit commune avec eux. Toutes les falsifications, tous les abus de textes peuvent être tentés : on ne fera pas de nous des racistes ou des gobinistes.
  • L'Action Française et le Vatican: Les pièces d'un procès (1927), Charles Maurras, éd. Flammarion, 1927, p. 286


Tous les esprits impartiaux qui ont étudié le nationalisme français, même intégral, surtout intégral, savent combien il est profondément hostile à ce que l’Encyclique d’hier appelle ‘la théorie du sol et du sang’, théorie métaphysique, bien entendu, qui substitue aux relations normales et objectives des hommes, au jeu naturel des apports collectifs nationaux et professionnels, une distribution toute subjective fondées sur les races et sur les climats.
  • Mes idées politiques: préface inédite (1937), Charles Maurras, éd. Fayard, 1937, p. 58


Le racisme répugne à l'esprit français. Il y a dans le nationalisme français des valeurs universelles et assurées qui se refusent à toute attitude agressive ou impérialiste.
  • La Revue du Siècle, mai 1933.
  • L'ombre d'un père, Jean-Luc Maxence, éd. Hallier, 1978, vol. 2, p. 116


Seul le nationalisme possède les fondamentaux pour incarner une véritable alternative économique et sociale (...) à la déferlante mondialiste et ultra libérale. Je pense que si Marx était vivant aujourd'hui il appellerait à voter Jean-Marie Le Pen, (...) le Front national, qui agrège des ouvriers, des petits patrons, des artisans est le parti du peuple et porte l'esprit de la Commune.
  • Alain Soral, 6 février 2007, au Salon panoramique du Concorde Lafayette, Paris, dans Le Monde, paru 7 février 2007, Christiane Chombeau.


Si le racialisme de Gobineau n'a pas fait école en France, [c'est notamment du fait] de l'incompatibilité du nationalisme français, incarné par l'Action française (fondée en juin 1899), avec toute forme de matérialisme biologique.


Voir aussi

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