Action française

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L’Action française est un mouvement politique français nationaliste et royaliste fondé en 1898 lors de l'affaire Dreyfus par Henri Vaugeois et Maurice Pujo. Dès ses débuts, le mouvement dont le principal idéologue est Charles Maurras, nie l'innocence du capitaine Dreyfus et se veux l'initiateur d'une nouvelle forme d'antisémitisme, l'« antisémitisme d'État ». Particulièrement connu pour sa xénophobie outrancière et son fervent catholicisme, le mouvement royaliste eut une influence non négligeable tout au long de la Troisième République.

Citations[modifier]

L'Action française n'autorisera pas ses membres à s'abstenir, parce que ce serait faciliter à ses adversaires le moyen d'accéder au pouvoir, et que, pour écarter de ce pouvoir ceux qu'elle considère comme les ennemis de la France, elle se doit d'employer tous les moyens, "même légaux" !


Que les citoyens administrent leur commune, rien de mieux ; pas d'objection contre le vote municipal. Qu'ils s'occupent de ce qu'ils connaissent bien, nous disons bravo. Qu'ils décident de ce qu'ils connaissent mal, que le sort d'un grand pays soit livré au caprice des urnes, voilà le point litigieux.


L'Action française dont le nationalisme ne pouvait pas se cantonner sur le terrain constitutionnel, résolue à réaliser son nationalisme dans la constitution politique de l'État français, se dit intégrale parce que la solution monarchique satisfait à tous les besoins du pays, comme une intégrale en mathématiques, représente la somme de toutes les valeurs d'une fonction algébrique.


J'ai adoré le romantisme et j'ai cru à la Révolution. Et maintenant, je songe avec inquiétude que l'homme qui, non tout seul assurément, mais plus que personne, je crois, se trouve avoir fait et préparé chez nous la Révolution et le romantisme, fut un étranger, un perpétuel malade et finalement un fou.


Que le patriotisme ait pu s'accorder avec l'esprit de justice, avec l'esprit de paix, avec l'esprit juridique et humanitaire, personne ne l'a jamais contesté. Le fait fréquent, le fait normal, c'est bien cela, mais tout autre est le fait intéressant, le fait sur lequel on discute, sur lequel on hésite, sur lequel on s'est divisé. Ce fait et ce cas privilégié, c'est le fait de désaccord, le cas de conflit entre l'intérêt national et l'intérêt juridique, entre les exigences de la patrie ou de l'État et celle de l'humanité. Nous dirons parbleu : la patrie et l'humanité, mais quand les évènements disent la patrie ou l'humanité, que faut-il faire en ce cas là ? Ceux qui disent comme nous l'avons dit avant M. de Bornier : France d'abord sont les patriotes ; ceux qui disent : la France mais sont les humanitaires. Les humanitaires ne sacrifient pas la France à l'humanité, ils se contentent de l'y soumettre.
  • Quand les Français ne s'aimaient pas - Chronique d'une renaissance 1895-1905, Charles Maurras, éd. Société française d'Édition et de Librairie, 2e édition, 1916, p. 326


Sur Hitler chancelier, nous sommes en droit de solliciter de nos lecteurs un petit effort de mémoire.
Le premier semestre de 1930, qui expira, comme les autres, au 30 juin, fut le dernier de l’occupation de Mayence.
Et, dans ce semestre, Hitler et l’hitlérisme furent profondément ignorés de l’opinion générale.
Quelques soldats français à Mayence suffisaient à maintenir Hitler et l’hitlérisme dans la zone des agitations confidentielles.
Le 30 avril, le 1er mai, le 3 mai, l’Action Française publia trois longs articles d’information intitulés “Sous la croix gammée”, “Le parti socialiste national allemand”. Ces articles révélateurs passèrent, comme il est d’usage, assez inaperçus. Personne ne voulut les croire. Ils réunissaient cependant tous les éléments qui étaient alors nécessaires pour comprendre ce qui se passait en Allemagne dès que nous aurions mis le point final à l’occupation. Hitler ne faisait pas de bruit. L’hitlérisme couvait. La croix gammée ne se montrait que discrètement.
Le 30 juin, nous évacuions la Rhénanie.
Cela ne traîna pas : dix semaines plus tard, avaient lieu pour toute l’Allemagne les élections historiques du 14 septembre, poussée violente de l’esprit hitlérien qui tendait à déchirer les traités, à rendre à l’Allemagne tout ce qui avait été allemand, à dériver et à vomir au-delà des frontières les ardeurs, les fureurs, les appétits qui gonflaient la politique intérieure des Allemagnes.
Depuis, Hitler a eu des hauts et des bas, mais, jusqu’à ces derniers temps, il fallait avouer que des succès généraux compensaient toujours, et même au-delà, ses reculs partiels.

Ces reculs avaient bien parus s’accroître ces temps derniers, et notre presse servile, nos journaux de mangeoire et de râtelier, en avaient tiré leurs conséquences intéressées sur le fatal reflux de l’esprit de guerre allemand. Résultat : Hitler est devenu chancelier du Reich. Rien que ça !

Appelons ce résultat par son nom : c’est la dernière en date des conséquences de la politique briande, de ses concessions et de ses capitulations à jet continu. Cette saleté, cette indignité, cette absurdité n’a du reste pas fini de porter ses fruits qui sont déjà amers, qui le seront de plus en plus.
“L’Atmosphère de paix” dont elle prétendait envelopper l’Europe en reçoit de nouvelles charges d’électricité homicide.
Sainteté ! Éminences ! Grandeurs ! Paternités ! Ne serait-il pas temps d’avouer que, faillibles comme nous tous en matière politique, vous vous êtes cruellement, lourdement, et risiblement, trompées ?
  • Action française : royalism and reaction in twentieth century France, Eugen Weber, éd. Stanford University Press, 1962, p. 382


Le racisme et l’étatisme [c’est-à-dire, le national-socialisme et le fascisme] ne peuvent correspondre qu’à des sociétés imparfaites. Une société dans laquelle la civilisation a atteint ses sommets les plus rares ne peut se contenter de telles significations ; l’édifice des valeurs les plus aristocratiques et les plus rares ne saurait abriter ces religions grossières, dont la pauvreté spirituelle n’a d’égale que la malfaisance et la stérilité. En face de l’étatisme et du racisme, le nationalisme représente la seule manière acceptable de sauvegarder les valeurs réelles, parce qu’il est la seule attitude sociale également dépouillée de mystère et d’abstraction.
  • Action française : royalism and reaction in twentieth century France, Eugen Weber, éd. Stanford University Press, 1962, p. 282


L'Action Française se résume en un but, une méthode et une conclusion.

Le but, c'est le salut public, c'est le bien de la France.
La méthode, c'est l'observation et l'expérience.
L'enseignement de cette expérience, c'est la répudiation de la démocratie par amour du peuple et du libéralisme par amour des libertés et la restauration de la monarchie capétienne, comme la condition du salut de notre pays.

Des critiques même graves et justes n'empêcheraient point que le but soit sain, la méthode bonne et la conclusion vraie.
  • Maurras et le nationalisme de l'Action française, Marquis Marie de Roux, éd. Bernard Grasset, 1927, chap. Conclusion, p. 267


Citations sur l'Action française[modifier]

Si le racialisme de Gobineau n'a pas fait école en France, [c'est notamment du fait] de l'incompatibilité du nationalisme français, incarné par l'Action française (fondée en juin 1899), avec toute forme de matérialisme biologique.


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