Souffrance
Douleur physique ou morale, état de l'être vivant (humain ou animal) qui souffre.
- « Souffrir en Chrétien », le Christ Jésus, cité par l’abbé Louis-Marie Carlhian, bulletin des prieures de Fabregues et Perpignan, Fraternité sacerdotale Saint Pie X, nº 76, avril 2014 (lire en ligne)
Littérature et mémoires
Notre pays, me disais-je, depuis la dernière révolution, n'a pas repris son équilibre. Deux classes de la société, la noblesse et le peuple, sont en proie à de vives souffrances ; l'une subit un mal imaginaire, l'autre un mal réel ; la noblesse, parce qu'elle se voit dépouillée de ses privilèges et de ses honneurs par une bourgeoisie arrogante ; le peuple, parce que le triomphe de cette bourgeoisie, amenée par lui au pouvoir, n'a été qu'une déception cruelle.
- Nélida (1866), Marie d'Agoult, éd. Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-7021-4127-4), partie Quatrième partie, chap. XXIII, p. 272
- L'Amour fou, André Breton, éd. Gallimard, 1976 (ISBN 978-2070367238), p. 69 (voir la fiche de référence de l'œuvre)
Michel Déon
Seamus avec qui nous dînâmes à Ennis me dit :
– Ça y est, ce n'est plus Bébé Jerry… Oh oui, je sais ce genre de durcissement coûte cher, mais cela en vaut la peine. L'idée chrétienne de la rédemption par la souffrance n'est pas aussi absurde qu'elle en a l'air. Son application laïque est intéressante.
- Un taxi mauve, Michel Déon, éd. Gallimard, coll. « nrf », 1973, p. 312
Pendant son agonie, frère Pierre lui a souvent posé cette question : « Frère Vincent, est-ce vraiment si difficile à porter ? Est-ce que vous souffrez beaucoup ? » Il répondait « oui » d’un clignement d'œil. Son angoisse, sa détresse, sa terreur faisaient mal à ses frères. Les maux physiques sont difficiles, mais les souffrances morales sont incommensurables. L'évidence de n’être plus rien, de perdre les capacités les plus élémentaires, est plus profonde encore que les grandes blessures physiques. A trente cinq ans, frère Vincent n'avait plus de rêve.
- Un temps pour mourir. Derniers jours de la vie des moines, Nicolas Diat, éd. Fayard, 2018 (ISBN 978-2213705637), p. 42
La souffrance révèle à chacun ses limites. Le laïc comme le moine peuvent devenir des nains ou des géants.
- Un temps pour mourir. Derniers jours de la vie des moines, Nicolas Diat, éd. Fayard, 2018 (ISBN 978-2213705637), p. 69
Les personnes qui n'ont jamais connu la souffrance doivent éviter d'en parler à ceux qui la ressentent. La souffrance est un grand mystère. Elle est toujours mauvaise. Le moine s'offre à Dieu pour prier et il donne sa vie à l'Eglise. La dernière étape, même dans la peur, est désirée et connue. Le moine reste radicalement un homme, et il tend vers le divin.
- Un temps pour mourir. Derniers jours de la vie des moines, Nicolas Diat, éd. Fayard, 2018 (ISBN 978-2213705637), p. 81, 82
Dom Patrick pense souvent aux paroles du cardinal Pierre Veuillot sur son lit de mort, après qu'il a livré un long combat contre une leucémie douloureuse : « Nous savons faire de belles phrases sur la souffrance. Moi-même j’en ai parlé avec chaleur. Dites aux prêtres de n’en rien dire : nous ignorons ce qu’elle est, et j'en ai pleuré. » Devant un homme qui souffre, les beaux discours ne servent à rien. Ils peuvent uniquement satisfaire les biens portants.
- Un temps pour mourir. Derniers jours de la vie des moines, Nicolas Diat, éd. Fayard, 2018 (ISBN 978-2213705637), p. 123
Dolman se lassa de son image aqueuse et ordonna à nouveau la mise en route de la communauté. Les villageois ensablés arrachèrent leurs enfants aux cocotiers et repartirent en se lamentant sur les chemins de la forêt. Dolman était lourd d'angoisse. Il retrouva sa hutte et ses vieilles habitudes sans plaisir. L'insatisfaction usait ses méninges, et un désir galopant gonflait ses poumons comme un caillot de sang. La mort acheta un billet de loterie en son nom.
C'est alors que le Diable intervint. Ne pouvant accepter l'évasion d'une de ses créatures, il quitta sa tour de silence et accourut, détermine à enfermer Dolman dans les perspectives toujours changeantes d'une souffrance sans issue. On pense bien qu'il ne pouvait permettre l'anéantissement de la fange, il en avait trop besoin pour consolider son règne..
- « Dolman le maléfique », Joyce Mansour, La Brèche, nº 1, Octobre 1961, p. 50
Mo Yan
- L’auteur est Chinois
- Beaux seins, belles fesses (2001), Mo Yan (trad. N. et L. Dutrait), éd. Seuil, coll. « Points », 2004 (ISBN 9 782020 799096), chap. 51, p. 749
- Nouvelles histoires extraordinaires (1857), Edgar Allan Poe (trad. Charles Baudelaire), éd. Gallimard, coll. « Folio Classiques », 2006 (ISBN 978-2-07-033897-9), Colloque entre Monos et Una, p. 288
Léon Silbermann
- D'un médecin à l'enterrement d'un de ses infirmiers
Leon Silbermann, Souvenirs de campagne, Plon, Paris, 1910, p. 59
- La religion contre l'humanité, Apologie du blasphème, Jean-Paul Gouteux, éd. matériologiques, 2011, p. 66
- Mère Teresa, il n'est de plus grand amour, Mère Teresa (trad. Marie-Grabielle Zanetto), éd. Presses du Châtelet, 2016 (ISBN 978-2-84592-688-2), p. 126, 127
Psychologie. Psychanalyse
- La Résilience — Surmonter les traumatismes, Marie Anaut, éd. Armand Colin, coll. « 128 », 2008 (ISBN 978-2-200-35348-3), Introduction, p. 9
Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli
- Les Perversions sexuelles et narcissiques, Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli, éd. Armand Colin, coll. « 128 Psychologie », 2005 (ISBN 2-200-34042-7), Introduction, p. 7
- Les Perversions sexuelles et narcissiques, Gérard Pirlot/Jean-Louis Pedinielli, éd. Armand Colin, coll. « 128 Psychologie », 2005 (ISBN 2-200-34042-7), partie IV. Perversions narcissiques, chap. 1. Pourquoi l'extension du terme ?, 1.4 Perversion narcissique b) Pathologie du narcissisme, p. 105
- Pensée perverse et décervelage, 1992, Préambule, dans [1], paru Trait pour trait Mouvement de travail et de recherche autour de la psychanalyse, Paul-Claude Racamier.