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« Préjugé » : différence entre les versions

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==[[Gracchus Babeuf]]==
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{{Citation|enfans de l'ignorance qui ont fait en tous tems le malheur des races humaines.
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Version du 10 novembre 2024 à 18:54

On nomme préjugés des opinions adoptées en l'absence d'information ou de pratique suffisante. Parfois articulés sur des mythes ou des croyances, ou résultant d'une généralisation hâtive, ils sont considérés dans une perspective bayésienne comme le point de départ nécessaire de toute acquisition d'information, le processus d'apprentissage consistant simplement à les rectifier aussi vite que possible à la lumière de l'expérience - et pour commencer à acquérir cette dernière si son coût ne s'y oppose pas.

Ingrid Astier, Petit éloge de la nuit, 2014

Nous sommes tous des oiseaux mazoutés, englués dans des préjugés, pétris par les vents contraires de l’influence. L’effet de la conversation, qui taille à l’emporte-pièce dans le gras de la vérité ; des mauvais médias, aussi, gauchis par la polémique et le spectaculaire. Une seconde peau insidieuse, dont l’esprit veut se défaire mais qui colle et s’accroche. Les opinions valent les hydrocarbures.


enfans de l'ignorance qui ont fait en tous temps le malheur des races humaines.
  • Avec l'orthographe personnelle de Babeuf
  • in Gracchus Babeuf avec les Egaux, Jean-Marc Shiappa, éd. Les éditions ouvrières, 1991  (ISBN 27082 2892-7), p. 49


Il ne s'est jamais rien fait de grand dans le monde que par le courage et la fermeté d'un seul homme qui brave les préjugés de la multitude.
  • in Gracchus Babeuf avec les Egaux, Jean-Marc Shiappa, éd. Les éditions ouvrières, 1991  (ISBN 27082 2892-7), p. 43


Emil Cioran, De l'inconvénient d'être né, 1973

Tous ces peuples étaient grands, parce qu'ils avaient de grands préjugés. Ils n'en ont plus. Sont-ils encore des nations ? Tout au plus des foules désagrégées.
  • De l'inconvénient d'être né, Emil Cioran, éd. Gallimard, 2006  (ISBN 2-07-032448-6), partie VIII, p. 152


Je pardonne aussi facilement un préjugé qui me choque qu’une langue que je n’entends pas.
  • Pensées et Maximes nouvelles (1858), Théophile Funck, éd. Imprimerie de Frédéric Etlinger, 1860, chap. Des illusions et préjugés, p. 58


André Gide, Les Faux-monnayeurs

Les préjugés sont les pilotis de la civilisation.
  • Les Faux-monnayeurs, André Gide, éd. Gallimard, 1925  (ISBN 2070400824), partie I (« Paris »), chap. 2, p. 19


Le mépris que nous réservons aux préjugés, aux mœurs, a des accents d'enfants gâtés. Il faut, comme nous, générations qui n'ont pas connu la guerre et ses épreuves, avoir été épargnés par l'histoire, par le tragique du XXe siècle, pour méconnaître la saveur des coutumes, des rites, des préjugés, des représentations venues de la nuit des temps. Il est bon de relire le témoignage de ceux qui ont fait l'expérience, dans leur chair, de l'exil forcé, ceux qui, à l'instar d'Hannah Arendt ou de Günther Anders, "changèrent de pays plus souvent que de souliers", selon les mots de Brecht, pour savoir ce qu'il en coûte d'en être privé.

  • « Le conservatisme, c'est l'avenir », Bérénice Levet, Eléments, nº 166, Juin-Juillet 2017, p. 69


Fanny Raoul

Il est temps, enfin, d'abattre cet échafaudage de préjugés absurdes et inhumains, qui dépare le temps des Lumières, dont notre siècle s'honore d'avoir vu l'inauguration.
  • Opinion d'une femme sur les femmes, Fanny Raoul, éd. impr. de Giguet (Paris), 1801, p. 18


Les idées fausses qui se transforment en préjugés ont la vie plus dure que les vérités objectives.
  • Science Fiction - Politique (1983), Alexandre Zinoviev, éd. Denoël, 1984  (ISBN 2 207 33002 8), t. 2, partie "1984" et 1984, p. 49


Rien ne prend si bien racine dans l'esprit des gens que des idées fausses devenues préjugés. L'ignorance est une force !
  • Les confessions d'un homme en trop, Alexandre Zinoviev, éd. éditions Folio, 1991, chap. "1984" et 1984, p. 673


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