Le Silmarillion

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Sous-titre du Silmarillion en tengwar (l'une des langues elfiques inventées par Tolkien) : "Les histoires du Premier Âge quand Morgoth résidait en Terre du Milieu / Et que les Elfes lui firent la guerre pour recouvrer les Silmarils."

Le Silmarillion (titre original The Silmarillion) est une œuvre de J. R. R. Tolkien, publiée à titre posthume en 1977 par son fils Christopher (avec l'aide de Guy Gavriel Kay). Il retrace la genèse et les premiers Âges de l'univers de la Terre du Milieu, cadre des romans Le Hobbit et Le Seigneur des anneaux.

Citations[modifier]

Ainulindalë[modifier]

Il y avait Eru, l'Unique, qu'en Arda l'on nomme Ilúvatar ; et il créa d'abord les Ainur, les Saints, qui procédaient de sa pensée, et ils étaient avec lui avant que rien autre fût créé.
  • (en) There was Eru, the One, who in Arda is called Ilúvatar; and he made first the Ainur, the Holy Ones, that were the offspring of his thought, and they were with him before aught else was made.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Ainulindalë, p. 3


Du thème que je vous ai déclaré, ores j'ai vouloir que vous fassiez tous en harmonie une Grande Musique.
  • (en) Of the theme that I have declared to you, I will now that ye make in harmony together a Great Music.
  • Ilúvatar, aux Ainur
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Ainulindalë, p. 3


Mais tandis que le thème progressait, il vint au cœur de Melkor d'y entremêler des idées de sa propre invention qui ne s'accordaient pas au thème d'Ilúvatar ; car il cherchait ainsi à magnifier la puissance et la gloire de la partie qui lui était assignée.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Ainulindalë, p. 4


Le Vala Melkor, plus tard connu sous le nom de Morgoth. Illustration de SpentaMainyu.
Puissants sont les Ainur, et Melkor le plus puissant d'entre eux ; mais afin qu'il sache, ainsi que tous les Ainur, que je suis Ilúvatar, ces choses que vous avez chantées, je les rendrai manifestes, que vous voyiez ce que vous avez fait. Et toi, Melkor, tu verras qu'aucun thème ne peut être joué qui ne trouve en moi sa source première, et que nul ne peut altérer la musique contre mon gré. Car qui s'y essaie se révélera mon seul instrument en la création de choses plus merveilleuses, que lui-même n'avait pas imaginées.
  • Ilúvatar, aux Ainur
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Ainulindalë, p. 5


Ores les Enfants d'Ilúvatar sont les Elfes et les Hommes, les Premiers-Nés et les Suivants.
  • (en) Now the Children of Ilúvatar are Elves and Men, the Firstborn and the Followers.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Ainulindalë, p. 6


Et ils observèrent les vents et l'air, et ces matières dont Arda était faite, de fer et de pierre, d'argent et d'or et de maintes substances ; mais l'eau attira entre toutes leurs plus grandes louanges.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Ainulindalë, p. 7


Eä ! Que ces choses Soient !
  • (en) Eä! Let these things Be!
  • Ilúvatar, aux Ainur
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Ainulindalë, p. 8


Quand donc la Terre était encore jeune et couverte de flammes, Melkor la convoita, et il dit aux autres Valar : "Ce royaume sera mien ; et je le nomme en mon propre nom !"
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Ainulindalë, p. 8


De ce royaume tu ne feras ton propre bien, injustement, car beaucoup d'autres ont œuvré ici non moins que toi.
  • Manwë, à Melkor
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Ainulindalë, p. 9


Valaquenta[modifier]

Varda. Illustration par Dominik Matus.
De tous les Grands de ce monde, Varda est regardée avec la plus grande révérence et le plus grand amour, du moins chez les Elfes. Ils l'appellent Elbereth et, des ombres de la Terre du Milieu, implorent son nom et l'exaltent dans leurs chants, à l'heure où les étoiles paraissent.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Valaquenta, p. 14


Si les trompettes de Manwë sont éclatantes, la voix d'Ulmo a la profondeur des abysses, que lui seul a jamais contemplés.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Valaquenta, p. 15


Melkor haïssait la mer, car il ne pouvait la subjuguer.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Valaquenta, p. 18


Dernier de tous vient le nom de Melkor, Lui qui se lève en Puissance. Mais ce nom ne lui est plus reconnu ; et les Noldor qui, chez les Elfes, ont le plus souffert de sa malveillance refusent de le prononcer, et ils le nommen Morgoth, le Sombre Ennemi du Monde.
  • (en) Last of all is set the name of Melkor, He who arises in Might. But that name he has forfeited; and the Noldor, who among the Elves suffered most from his malice, will not utter it, and they name him Morgoth, the Dark Enemy of the World.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Valaquenta, p. 19


Illustration du Balrog nommé Gothmog, chevauchant un dragon lors de la chute de la cité de Gondolin dans le Silmarillion.
Déchu de sa splendeur, il sombra dans l'arrogance et bientôt le mépris de toutes choses, fors de lui-même ; un esprit gaspilleur et sans pitié. Du don d'entendement, il fit un artifice pour mieux réduire à sa volonté tout ce dont il souhaitait user, et il se mit à mentir sans vergogne.
  • (en) From splendour he fell through arrogance to contempt for all things save himself, a spirit wasteful and pitiless. Understanding he turned to subtlety in perverting to his own will all that he would use, until he became a liar without shame.
  • Au sujet de Melkor
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Valaquenta, p. 19


Redoutables entre tous étaient les Vamaraukar, esprits de feu, de terribles fléaux, démons d'épouvante, qu'en Terre du Milieu l'on nommait Balrogs.
  • Au sujet des serviteurs de Melkor
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Valaquenta, p. 19


Dans tous les forfaits de Melkor le Morgoth sur Arda, dans ses œuvres démesurées comme dans ses perfides intrigues, Sauron joua toujours un rôle ; et s'il se révéla moins malfaisant que celui qui le commandait, ce n'est que parce qu'il fut longtemps au service d'un autre, et non son propre maître.
  • Au sujet des serviteurs de Melkor
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Valaquenta, p. 19-20


Quenta Silmarillion[modifier]

Ainsi vint Tulkas le Fort, dont la colère s'abat comme une puissante rafale, chassant la nuée et les ténèbres devant elle ; et Melkor fuit devant son courroux et son rire, et quitta Arda, et elle connut la paix pendant un long âge.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 1. Du commencement des jours, Quenta Silmarillion, p. 23


Il va de pair avec ce don de liberté que les enfants des Hommes ne vivent qu'un court intervalle dans le monde et n'y sont pas liés, et bientôt le quittent pour un lieu inconnu des Elfes. Alors que les Elfes y demeurent jusqu'à la fin des jours, ce pourquoi leur amour de la Terre et du monde en son entier est plus poignant et plus singulier, et toujours plus douloureux à mesure que les jours s'allongent.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 1. Du commencement des jours, Quenta Silmarillion, p. 30


Mais ce désir de créer qu'il y a en moi me vient du jour où tu m'as moi-même créé ; et l'enfant qui, sans comprendre, se fait un jeu des actes de son père ne le fait point par moquerie, mais parce qu'il est le fils de son père.
  • Aulë, fils d'Ilùvatar, se justifie d'avoir créé les Nains.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 2. Aulë et Yavanna, Quenta Silmarillion, p. 29-30


Comme ils devaient naître sous le règne de Melkor, Aulë dota les Nains d'une grande endurance. C'est pourquoi ils sont durs comme la pierre, entêtés, prompts à l'amitié comme à l'inimitié, et plus endurcis au labeur, à la faim et aux blessures qu'aucun des autres peuples doués de parole ; et ils vivent longtemps, bien au-delà de la vie des Hommes, mais pas éternellement.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 2. Aulë et Yavanna, Quenta Silmarillion, p. 31


Si les arbres pouvaient parler au nom de toutes choses qui ont des racines, et punir ceux qui leur causent du tort !
  • Yavanna
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 2. Aulë et Yavanna, Quenta Silmarillion, p. 33-34


Longtemps ils vécurent en leur première demeure au bord de l'eau sous les étoiles, parcourant la Terre avec émerveillement ; et ils se mirent à parler et à donner des noms à tout ce qu'ils percevaient.
  • Les premières années des Elfes.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 3. De la venue des Elfes et de la captivité de Melkor, Quenta Silmarillion, p. 38


Et au plus profond leur sombre cœur, les Orques haïssaient le Maître qu'ils servaient dans le crainte, créateur de leur misère seulement.
  • Servitude des Orques envers Melkor, qui les a créés en corrompant des Elfes.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 3. De la venue des Elfes et de la captivité de Melkor, Quenta Silmarillion, p. 39


On dit que les Valar délaissaient leurs travaux, et les oiseaux du Valinor leur gazouillis, que les cloches de Valmar se taisaient et que les fontaines cessaient de couler lorsque, au mélange des lumières, Melian chantait en Lórien.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 4. Thingol et Melian, Quenta Silmarillion, p. 45


Jamais plus je n'aurai d'enfant ; car une force qui eût nourri la vie de plusieurs s'est dépensée en Fëanor.
  • Míriel, mère de Fëanor, à son époux Finwë
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 6. De Fëanor et de la délivrance de Melkor, Quenta Silmarillion, p. 53


En ce temps-là furent créées ces merveilles qui, de toutes les œuvres des Elfes, allaient devenir les plus célèbres.
  • (en) In that time were made those things that afterwards were most renowned of all the works of the Elves.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 7. Des Silmarils et de l'agitation des Noldor, Quenta Silmarillion, p. 57


Leur aspect était celui de trois grands joyaux. Mais nul ne saura avant la Fin, quand Fëanor reparaîtra, lui qui périt avant le lever du Soleil et se trouve désormais aux Halles de l'Attente et ne revient plus parmi ses semblables ; nul ne saura, avant que le Soleil expire et que la Lune déchoie, de quelle substance ils étaient faits.
  • (en) As three great Jewels they were in form. But not until the End, when Fëanor shall return who perished ere the Sun was made, and sits now in the Halls of Awaiting and comes no more among his kin; not until the Sun passes and the Moon falls, shall it be known of what substance they were made.
  • Au sujet des Silmarils.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 7. Des Silmarils et de l'agitation des Noldor, Quenta Silmarillion, p. 57


Elle vivait dans un ravin, et sa forme était celle d'une monstrueuse araignée, tissant ses toiles noires dans une faille des montagnes.
  • Au sujet d'Ungoliant.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 8. De l'assomrbissement du Valinor, Quenta Silmarillion, p. 64


Tu n'auras pas ces choses ni ne les verras. Je les déclare miennes à jamais.
  • Morgoth, à Ungoliant, au sujet des Silmarils.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 9. De la fuite des Noldor, Quenta Silmarillion, p. 71


Sus à Morgoth jusqu'aux confins de la Terre !
  • Fëanor
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 9. De la fuite des Noldor, Quenta Silmarillion, p. 73


Ils prononcèrent un serment, inviolable autant qu'impensable, sur le nom d'Ilúvatar même, appelant sur eux les Ténèbres Éternelles s'ils ne le tenaient point ; et ils prirent Manwë à témoin, et Varda, et la montagne sacrée du Taniquetil, jurant de poursuivre aux confins du monde, avec vengeance et haine, Vala, Démon, Elfe ou Homme encore à naître ; ou toute créature grande ou petite, bonne ou mauvaise, que le temps apporterait d'ici la fin des jours, qui tiendrait, prendrait ou garderait un Silmaril en sa possession.
  • Serment des sept fils de Fëanor, princes des Noldor.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 9. De la fuite des Noldor, Quenta Silmarillion, p. 73


Leur serment les guidera, et pourtant les trahira, et ne cessera de les priver des trésors même qu'ils ont juré de reprendre.
  • Prophétie du Destin des Noldor.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 9. De la fuite des Noldor, Quenta Silmarillion, p. 78


Parmi les récits de souffrance et de malheur qui nous viennent de la noirceur de ces jours, il en est pourtant où la joie renaît parmi les pleurs, où une lumière subsiste dans l'ombre de la mort. Et aux oreilles des Elfes, la plus belle de ces histoires demeure le conte de Beren et Lúthien.
  • (en) Among the tales of sorrow and of ruin that come down to us from the darkness of those days there are yet some in which amid weeping there is joy and under the shadow of death light that endures. And of these histories most fair still in the ears of the Elves is the tale of Beren and Lúthien.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 19. Beren et Lúthien, Quenta Silmarillion, p. 152


C'était un chant clair, un chant à transpercer le cœur, comme le chant de l'alouette qui s'élève aux portes de la nuit et verse sa musique parmi les étoiles mourantes, voyant poindre le soleil derrière les murailles du monde ; et le chant de Lúthien libéra l'hiver de ses entraves, et les eaux gelées retrouvèrent la voix, et des fleurs jaillirent de la terre glacée où s'étaient posés ses pas.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 19. Beren et Lúthien, Quenta Silmarillion, p. 155


Et j'ai trouvé ici une chose que je n'ai point cherchée ; mais l'ayant trouvée je voudrais la garder toujours. Car elle est au-dessus de tout l'or et l'argent du monde, et surpasse tous les joyaux. Ni le roc, ni l'acier, ni les flammes de Morgoth, ni tous les pouvoirs des Royaumes des Elfes ne me priveront du trésor auquel j'aspire. Car Lúthien votre fille est la plus belle de tous les Enfants d'Ilúvatar.
  • (en) Here I have found what I sought not indeed, but finding I would possess for ever. For it is above all gold and silver, and beyond all jewels. Neither rock, nor steel, nor the fires of Morgoth, nor all the powers of the Elf-kingdoms, shall keep from me the treasure that I desire. For Lúthien your daughter is the fairest of all the Children of the World.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 19. Beren et Lúthien, Quenta Silmarillion, p. 157


Rapporte-moi un Silmaril de la couronne de Morgoth ; et là, si elle le veut, Lúthien placera sa main dans la tienne.
  • Thingol, à Beren
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 19. Beren et Lúthien, Quenta Silmarillion, p. 157


Et quand nous nous reverrons, ma main renfermera un Silmaril de la Couronne de Fer ; car ce n'est pas la dernière fois que Beren fils de Barahir se tient devant vous.
  • Beren, à Thingol
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 19. Beren et Lúthien, Quenta Silmarillion, p. 158


Alors Felagund chancelant
entonne un chant de résistance,
il bataille dans chaque stance ;
droit et secret comme une tour
de foi et féauté discourt,
de métamorphose et de ruse
contre les pièges qui abusent,
ouvrant les portes des prisons.

  • Combat de Felagund contre Sauron dans le Lait de Leithian
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 19. Beren et Lúthien, Quenta Silmarillion, p. 161


Ores Lúthien se tint sur le pont et déclara son pouvoir ; et le sortilège fut rompu qui scellait la pierre à la pierre, et les portes furent enfoncées, les murs jetés bas et les fosses mises au jour.
  • (en) Lúthien stood upon the bridge, and declared her power: and the spell was loosed that bound stone to stone, and the gates were thrown down, and the walls opened, and the pits laid bare.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 19. Beren et Lúthien, Quenta Silmarillion, p. 165


Si tout s'effondre, si tout choit,
remonte au primitif magma,
si tout revient au vieil abîme,
il a été bon que s'animent
aube, soir, terre et océan,
afin que soit Lúthien un temps.

  • (en)

    Though all to ruin fell the world
    and were dissolved and backward hurled
    unmade into the old abyss,
    yet were its making good, for this—
    the dusk, the dawn, the earth, the sea—
    that Lúthien for a time should be.

  • Chant de la Séparation, de Beren pour Lúthien
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 19. Beren et Lúthien, Quenta Silmarillion, p. 168


Húrin restait debout, le dernier de tous. Alors il laissa choir son bouclier et mania la hache à deux mains ; et la lame fumait au contact du sang noir des trolls de la garde de Gothmog, disent les chants, jusqu'à disparaître ; et à chaque mort, Húrin s'écriait : « Aurë entuluva ! Le jour reviendra ! »
  • (en) Last of all Húrin stood alone. Then he cast aside his shield, and wielded an axe two-handed; and it is sung that the axe smoked in the black blood of the troll-guard of Gothmog until it withered, and each time that he slew Húrin cried: 'Aurë entuluva! Day shall come again!'
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 20. De la cinquième bataille : Nirnaeth Arnoediad, Quenta Silmarillion, p. 184-185


Ores quand Túrin apprit de Finduilas ce qui s'était passé, il se mit en colère, et il dit à Gwindor : « Je te regarde avec amour, pour m'avoir sauvé et protégé. Mais là, tu m'as fait du tort, mon ami, en trahissant mon véritable nom et en appelant sur moi mon destin, duquel j'essaie de me cacher. » Mais Gwindor répondit : « C'est en toi que ton destin repose, non pas en ton nom. »
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 21. Túrin Turambar, Quenta Silmarillion, p. 200-201


Húrin Thalion, Morgoth t'a ensorcelé ; car qui voit par le regard de Morgoth, qu'il le veuille ou non, voit tout de travers.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 22. De la ruine du Doriath, Quenta Silmarillion, p. 220


Ne chéris pas trop l'œuvre de tes mains ni les aspirations de ton cœur ; et souviens-toi que le véritable espoir des Noldor réside dans l'Ouest et provient de la Mer.
  • (en) Love not too well the work of thy hands and the devices of thy heart; and remember that the true hope of the Noldor lieth in the West, and cometh from the Sea.
  • Conseil d'Ulmo à Turgon fils de Fingolfin, Grand Roi des Noldor.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 23. De Tuor et de la chute de Gondolin, Quenta Silmarillion, p. 229


Salut, Eärendil, marin des plus illustres, lui qu'on attendait et qui vient à l'improviste, lui qu'on espérait et qui vient contre tout espoir ! Salut Eärendil, porteur de lumière d'avant la Lune et le Soleil ! Splendeur des Enfants de la Terre, étoile dans l'obscurité, joyau du couchant, rayonnant au matin !
  • Eönwë, héraut de Manwë, à Eärendil venu en Valinor.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 24. Du voyage d'Eärendil et de la Guerre de la Colère, Quenta Silmarillion, p. 238


Dans notre folie, nous avons juré au nom d'Ilúvatar et attiré sur nous les Ténèbres Éternelles si nous ne tenions parole. Qui nous libérera ?
  • Maedhros
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, chap. 24. Du voyage d'Eärendil et de la Guerre de la Colère, Quenta Silmarillion, p. 242


Akallabêth[modifier]

Une terre fut créée à l'intention des Edain, qui ne se rattachait ni à la Terre du Milieu ni au Valinor, car séparée de l'une et de l'autre par une vaste mer, encore qu'elle fût plus proche du Valinor.
  • Les Valar créent Andor, plus tard appelée Númenor.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Akallabêth, p. 248


Pourquoi les Seigneurs de l'Ouest sont-ils assis en paix dans un bonheur sans fin, alors qu'il nous faut mourir pour aller on ne sait où ; laisser notre maison, et tout ce que nous avons bâti ?
  • Les Númenoréens.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Akallabêth, p. 252


Et le Destin des Hommes, qui les appelle à partir, était à l'origine un don d'Ilúvatar. Ce devint un tourment pour eux dès lors qu'ils tombèrent sous l'ombre de Morgoth, et pour cette seule raison, parce qu'ils se croyaient entourés de ténèbres, dont ils avaient grand-peur ; et certains s'entêtèrent et se gonflèrent d'orgueil au point de ne vouloir céder, jusqu'à ce que la vie leur fût arrachée.
  • (en) The Doom of Men, that they should depart, was at first a gift of Ilúvatar. It became a grief to them only because coming under the shadow of Morgoth it seemed to them that they were surrounded by a great darkness, of which they were afraid; and some grew wilful and proud and would not yield, until life was reft from them.
  • Réponses des Valar aux Númenoréens.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Akallabêth, p. 252


Les Anneaux de Pouvoir et le Troisième Âge[modifier]

« Ores les Elfes créèrent de nombreux anneaux, mais Sauron forgea en secret un Anneau Unique afin de dominer tous les autres (...) »
L'Anneau Unique. Illustration de Xander, 2007.
Ores les Elfes créèrent de nombreux anneaux, mais Sauron forgea en secret un Anneau Unique afin de dominer tous les autres ; et leur pouvoir se trouva lié au sien, lui étant entièrement assujetti, et ne devait durer que tant que lui durerait. Et Sauron fit passer dans cet Anneau Unique une grande part de sa force et de sa volonté ; car le pouvoir des Anneaux elfiques était considérable, et seul un objet suprêmement puissant était à même de les gouverner. Sauron le forgea dans la Montagne de Feu, au Pays de l'Ombre. Et lorsqu'il portait l'Anneau Unique, il savait tout ce qui était fait à l'aide des anneaux de moindre rang, et il pouvait voir dans l'esprit même des porteurs et diriger leurs pensées.
  • (en) The Elves made many rings; but secretly Sauron made One Ring to rule all the others, and their power was bound up with it, to be subject wholly to it and to last only so long as it too should last. And much of the strength and will of Sauron passed into that One Ring; for the power of the Elven-rings was very great, and that which should govern them must be a thing of surpassing potency; and Sauron forged it in the Mountain of Fire in the Land of Shadow. And while he wore the One Ring he could perceive all the things that were done by means of the lesser rings, and he could see and govern the very thoughts of those that wore them.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Les Anneaux de Pouvoir et le Troisième Âge, p. 276


Ores il s'agissait des Trois forgés en dernier par les Elfes et dotés des plus grands pouvoirs : Narya, Nenya et Vilya les nommait-on, les Anneaux du Feu, de l'Eau et de l'Air, ornés de rubis, de diamant et de saphir ; et Saueron désirait les posséder plus qu'aucun autre des anneaux elfiques, car ceux qui les détenaient pouvaient écarter les injures du temps et repousser la lassitude du monde.
  • (en) Now these were the Three that had last been made, and they possessed the greatest powers. Narya, Nenya, and Vilya, they were named, the Rings of Fire, and of Water, and of Air, set with ruby and adamant and sapphire; and of all the Elven-rings Sauron most desired to possess them, for those who had them in their keeping could ward off the decays of time and postpone the weariness of the world.
  • Des Trois anneaux elfiques soustraits à Sauron.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Les Anneaux de Pouvoir et le Troisième Âge, p. 276


Les détenteurs des Neuf Anneaux, rois, sorciers et guerriers d'autrefois, devinrent puissants en leur temps. Ils connurent la gloire et la richesse ; toutefois, ce destin se retourna contre eux.
  • (en) Those who used the Nine Rings became mighty in their day, kings, sorcerers, and warriors of old. They obtained glory and great wealth, yet it turned to their undoing.
  • Des Neuf qui devinrent les Nazgûl, serviteurs de Sauron.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Les Anneaux de Pouvoir et le Troisième Âge, p. 277


Ores Elendil et Gil-galad tinrent conseil ensemble, car ils pressentaient que Sauron deviendrait trop fort et qu'il vaincrait tous ses ennemis l'un après l'autre, s'ils ne s'unissaient pas contre lui. C'est pourquoi ils firent cette Union que l'on nomme la Dernière Alliance, et ils balayèrent la Terre du Milieu d'ouest en est et réunirent une grande armée d'Elfes et d'Hommes.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Les Anneaux de Pouvoir et le Troisième Âge, p. 281


Au cours de cet âge, le Maître Anneau échappa à la connaissance de tous, même des Sages ; toutefois, il ne fut pas détruit.
  • (en) The Ruling Ring passed out of the knowledge even of the Wise in that age; yet it was not unmade.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Les Anneaux de Pouvoir et le Troisième Âge, p. 283


Je garderai ceci en réparation de la mort de mon père et de mon frère. N'est-ce pas moi qui ai porté le coup fatal à l'Ennemi ?
  • Isildur, choisissant de garder l'Anneau Unique
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Les Anneaux de Pouvoir et le Troisième Âge, p. 283


Tout au long du Troisième Âge, après la chute de Gil-galad, maître Elrond demeura à Imladris, et il réunit là-bas de nombreux Elfes, mais aussi des sages et des puissants issus de tous les peuples de la Terre du Milieu, et il préserva sur maintes générations d'Hommes le souvenir de toute la beauté passée ; et la maison d'Elrond fut un refuge pour les fourbus et les opprimés, et un trésor de prudents conseils et de sage érudition.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Les Anneaux de Pouvoir et le Troisième Âge, p. 285


Gandalf. Dessin de Nidoart, 2013.
Tandis même que les premières ombres se faisaient sentir à Grand'Peur, dans l'ouest de la Terre du Milieu, apparurent les Istari, que les Hommes appellent les Magiciens.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Les Anneaux de Pouvoir et le Troisième Âge, p. 287


L'Unique, je le crains, n'en sera pas moins retrouvé ; puis la guerre reviendra, et dans cette guerre, cet Âge prendra fin. Oui, il finira sous de secondes ténèbres, à moins d'un étrange hasard que mes yeux ne voient pas, et qui viendrait nous délivrer.
  • (en) I forbode that the One will yet be found, and then war will arise again, and in that war this Age will be ended. Indeed in a second darkness it will end, unless some strange chance deliver us that my eyes cannot see.
  • Elrond
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Les Anneaux de Pouvoir et le Troisième Âge, p. 287


(...) et souvent la main des faibles agira là où les Sages sont impuissants.
  • (en) (...) and help oft shall come from the hands of the weak when the Wise falter.
  • Mithrandir/Gandalf
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Les Anneaux de Pouvoir et le Troisième Âge, p. 287


Mais ceux qui assistèrent aux événements de cette époque, à ses prouesses et à ses prodiges, ont raconté ailleurs l'histoire de la Guerre de l'Anneau, et comment elle prit fin dans une victoire inattendue et un chagrin pressenti de longue date.
  • (en) But those who saw the things that were done in that time, deeds of valour and wonder, have elsewhere told the tale of the War of the Ring, and how it ended both in victory unlooked for and in sorrow long foreseen.
  • Le Silmarillion (1977), J.R.R. Tolkien (trad. Daniel Lauzon), éd. Christian Bourgois, 2021, Les Anneaux de Pouvoir et le Troisième Âge, p. 291


Citations à propos du Silmarillion[modifier]

Humphrey Carpenter, J. R. R. Tolkien, une biographie, 1977[modifier]

Le Silmarillion est l'œuvre d'un esprit profondément religieux, qui ne contredit pas le christianisme mais le complète.
  • J. R. R. Tolkien, une biographie (1977), John Ronald Reuel Tolkien, cité par Humphrey Carpenter (trad. Pierre Alien, édition revue par Vincent Ferré), éd. Christian Bourgeois, 2002, chap. 3. 1917-1925 : la naissance d'une mythologie, p. 107-108


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