Risques d'effondrements environnementaux et sociétaux

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Les risques d'effondrements environnementaux et sociétaux du monde industriel contemporain concernent la possibilité que des bouleversements majeurs affectent l'environnement et les sociétés humaines, en raison notamment de l'extinction en cours de nombreuses espèces vivantes et du réchauffement climatique. Ils participent à un processus de catastrophe potentielle à l'échelle de la vie sur Terre.

Citations[modifier]

Dominique Bourg[modifier]

Tout comme il nous est difficile d'admettre qu'après des siècles de « progrès », la civilisation thermo-industrielle et ses taux de croissance élevés puissent se déliter. Lecteur, si tu as ouvert ce livre, c'est bien parce que l'intuition d'un tel effondrement ne t'est pas étrangère. Je la partage également et suis même convaincu que nous sommes déjà entrés dans une dynamique d'effondrement dont les manifestations morales et politiques sont désormais tangibles.
  • « préface », Dominique Bourg, dans Une autre fin du monde est possible, Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle, éd. Seuil, coll. « Anthropocène », 2018  (ISBN 9782021332582), p. 12


Jared Diamond[modifier]

Ainsi, du fait même que nous suivons de plus en plus cette voie non durable, les problèmes mondiaux d'environnement seront bel et bien résolus du vivant de nos enfants. La seule question est de savoir si la solution ne sera pas trop désagréable, parce que nous l'aurons choisie, ou désagréable, parce qu'elle se réglera sans que nous l'ayons choisie par la guerre, le génocide, la famine, les épidémies et l'effondrement des sociétés. Autant de phénomènes endémiques au cours de l'histoire de l'humanité, mais dont la fréquence augmente avec la dégradation de l'environnement, la pression démographique, ainsi que la pauvreté et l'instabilité politique qui en résultent.
  • Effondrement (2005), Jared Diamond (trad. Agnès Botz et Jean-Luc Fidel), éd. Gallimard, 2006, chap. 16, p. 756


André Gorz[modifier]

[...] la civilisation capitaliste [...] va inexorablement vers son effondrement catastrophique ; il n'est plus besoin d'une classe révolutionnaire pour abattre le capitalisme, il creuse sa propre tombe et celle de la civilisation industrielle dans son ensemble.


Yuval Noah Harari[modifier]

En vérité, le chambardement écologique pourrait mettre en danger la survie même de l'Homo sapiens. Le réchauffement climatique, la fonte de la calotte glaciaire,, la montée des océans te la pollution généralisée pourraient rendre la Terre moins hospitalière aux nôtres. Dès lors, l'avenir pourrait nous réserver une spirale infernale, une course poursuite entre la puissance de l'homme et les catastrophes naturelles qu'il provoque.


[...] il n'est pas exclu que le court âge d’or du dernier demi-siècle ait semé les germes d'une catastrophe future. Durant les dernières décennies, nous avons perturbé l'équilibre écologique de notre planète d'une multitude de façons, avec des conséquences qui ont tout l'air d'être fâcheuses. De nombreux éléments laissent que nous détruirons les fondements de la prospérité humaine dans une débauche de consommation téméraire.


Jean-Marc Jancovici[modifier]

La réponse apportée en 1972 par The Limits to Growth [...] fera l'effet d'une bombe : tant que nous poursuivons un objectif de croissance économique « perpétuelle », nous pouvons être aussi optimistes que nous le voulons sur le stock initial de ressources et la vitesse du progrès technique, le système finira par s'effondrer sur lui-même au cours du XXIe siècle. Par « effondrement », il faut entendre une chute combinée et rapide de la population, des ressources, et de la production alimentaire et industrielle par tête.


Catherine Larrère[modifier]

Si la collapsologie est radicale, elle est aussi non politique, et donc inoffensive.


Donella Meadows, Dennis Meadows et Jorgen Randers[modifier]

Les hypothèses les plus importantes que nous avons faites sur la probabilité d'un effondrement ne sont pas le fruit d'une confiance aveugle dans les courbes générées par le modèle World3. Elles résultent tout simplement du décryptage des schémas comportementaux dynamiques produits par trois paramètres incontournables, chroniques et classiques du système mondial : les limites érodables, la poursuite incessante de la croissance et le retard avec lequel la société réagit lorsqu'elle approche des limites. Tout système régit par ces paramètres est prédisposé au dépassement et à l'effondrement.


Il fut un temps où les limites à la croissance appartenaient à un futur éloigné. Elles sont bien là, aujourd'hui. Il fut un temps où le concept d'effondrement était inconcevable. Il fait aujourd'hui son apparition dans les discours publics [...]. Nous estimons qu'il faudra encore 10 ans pour pouvoir observer clairement les conséquences du dépassement et 20 ans pour que le dépassement soit accepté comme un état de fait.


Si le signal émis par la limite ou si la réaction arrivent avec retard, et si l'environnement est érodé de façon irréversible suite à un excès de stress, alors l'économie en expansion va dépasser sa capacité de charge, dégrader son stock de ressources et s'effondrer.


Plus l'économie mondiale mettra de temps à réduire son empreinte écologique et à s'orienter vers la durabilité, moins la planète pourra tolérer d'individus et plus le niveau matériel de ces derniers sera bas. À partir d'un certain point, retard signifie effondrement. [...] Retarder la réduction des flux et la transition vers la durabilité signifie au mieux priver les générations futures de certaines options et au pire précipiter l'effondrement.


On ne pourra éviter l'effondrement si les hommes n'apprennent pas à se considérer comme partie intégrante d'une seule et même société mondiale. [...] L'humanité doit apprendre à aimer l'envie de laisser aux générations futures une planète pleine de vie.


Dmitry Orlov[modifier]

Dans un effort d'introduction d'une taxonomie des effondrements utile, j'ai défini mes cinq stades de l'effondrement pour servir de repères mentaux lorsque nous jaugeons notre propre préparation au désastre envisagé et les améliorations que nous sommes susceptibles d'y apporter. [...]
Stade 1 : L'effondrement financier. La croyance que « les affaires continuent » est anéantie. [...]
Stade 2 : L'effondrement commercial. La croyance que « le marché pourvoira » est anéantie. [...]
Stade 3 : L'effondrement politique. La croyance que « le gouvernement prendra soin de vous » est anéantie. [...]
Stade 4 : L'effondrement social. La croyance que « les vôtres prendront soin de vous » est anéantie. [...]
Stade 5 : L'effondrement culturel. La foi dans la bonté de l'humanité est anéantie. [...]
En Russie, après l'effondrement soviétique, le processus s'est arrêté au stade 3 : il y a eu des difficultés considérables avec les mafias ethniques et même un peu avec les seigneurs de guerre, mais l'autorité gouvernementale l'a finalement emporté. Alors que tenter d'arrêter l'effondrement au stade 1 ou au stade 2 serait a priori un gaspillage d'énergie, cela vaudrait la peine que nous freinions des quatre fers au stade 3, sans aucun doute au stade 4, et il s'agirait tout simplement d'une question de survie physique d'éviter le stade 5.
  • Les cinq stades de l'effondrement : guide du survivant (2013), Dmitry Orlov (trad. Tancrède Bastié), éd. Le retour aux sources, 2016  (ISBN 978-2-35512-067-1), p. 27-30


Un taux d'intérêt positif nécessite une croissance exponentielle, et la croissance exponentielle, de n'importe quelle chose, n'importe où, ne peut entraîner qu'un résultat : l'effondrement. [...] Pour revenir à la cause profonde de l'effondrement financier : l'usure (le prêt avec intérêt) n'est viable que dans une économie en expansion ; une fois que la croissance économique cesse, le fardeau de la dette usuraire provoque son implosion.
  • (fr) Les cinq stades de l'effondrement : guide du survivant (2013), Dmitry Orlov (trad. Tancrède Bastié), éd. Le retour aux sources, 2016  (ISBN 978-2-35512-067-1), p. 38-42


Mais la majeure partie de ce que l'on nous a dit et de ce qu'on est en train de nous dire sur l'économie a quelque chose à voir avec un cas spécial et spécifique : l'économie de la croissance – qui est maintenant pratiquement terminée. [...] Personne, parmi les économistes professionnels, ne semble vouloir examiner comment l'économie s'effondre une fois que la croissance s'arrête – ce qui est pourtant à peu près le seul sujet pertinent qui leur reste à méditer.
  • (fr) Les cinq stades de l'effondrement : guide du survivant (2013), Dmitry Orlov (trad. Tancrède Bastié), éd. Le retour aux sources, 2016  (ISBN 978-2-35512-067-1), p. 176


Hubert Reeves[modifier]

Nous sommes dans un équilibre (social, écologique, politique, etc.) tout à fait précaire. [...] je rejoins les collapsologues : les systèmes actuels sont tellement fragilisés et en équilibre les uns par rapport aux autres qu'un effondrement est possible (ce qui a failli arriver avec la crise financière de 2008).


Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle[modifier]

Crises, catastrophes, effondrements, déclin... L’apocalypse se lit en filigrane des nouvelles quotidiennes du monde.


L’idée de deuil est intéressante car elle permet aussi de voir le processus de prise de conscience d’un effondrement comme une façon de retrouver du sens à travers une métamorphose, à travers de nouveaux récits.
  • Une autre fin du monde est possible, Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle, éd. Seuil, coll. « Anthropocène », 2018  (ISBN 9782021332582), p. 85


Les effondrements qui viennent vont nous demander de grandir, de sortir de cette adolescence éternelle dans laquelle notre civilisation se complaît.
  • Une autre fin du monde est possible, Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle, éd. Seuil, coll. « Anthropocène », 2018  (ISBN 9782021332582), p. 236


L'effondrement de ce monde est une mise en récit, à partir de chiffres catastrophiques, de ressentis et d'intuitions. Cette narration permet d'acter la fin de notre période thermo-industrielle (fin choisir ou subie), et de donner un nouveau sens à ce siècle tumultueux.
  • Une autre fin du monde est possible, Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle, éd. Seuil, coll. « Anthropocène », 2018  (ISBN 9782021332582), p. 268


La question de l'effondrement est un miroir grossissant de nos ombres et de notre peur de la mort. [...] Accepter la mort (la fin de notre monde) c'est se donner l'occasion de bien vivre ce qui nous reste à vivre, c'est-à-dire paradoxalement de s'ouvrir à des chances de créer autre chose. [...] Autrement dit, il s'agit de trouver comment ce récit peut transformer notre présent de manière joyeuse et créative.
  • Une autre fin du monde est possible, Pablo Servigne, Raphaël Stevens et Gauthier Chapelle, éd. Seuil, coll. « Anthropocène », 2018  (ISBN 9782021332582), p. 270


Voir aussi[modifier]

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