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Hubert Reeves

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Hubert Reeves (2008).

Hubert Reeves, né à Montréal le 13 juillet 1932 et mort le 13 octobre 2023, est un astrophysicien franco-québécois. Écologiste engagé par ailleurs, il plaide pour la préservation de la biodiversité comme moyen de sauvegarder les espèces, y compris l'espèce humaine.

Citations

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Patience dans l'azur (1981)

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Patience, patience,
Patience dans l’azur !
Chaque atome de silence
Est la chance d’un fruit mûr !

Paul Valéry, étendu sur le sable chaud d’une lagune, regarde le ciel. Dans son champ de vision, des palmiers se balancent mollement, mûrissant leurs fruits. Il est à l’écoute du temps qui sourdement fait son œuvre. Cette écoute, on peut l’appliquer à l’univers. Au fil du temps se déroule la gestation cosmique. À chaque seconde, l'univers prépare quelque chose. Il monte lentement les marches de la complexité.
  • Patience dans l'azur, Hubert Reeves, éd. Seuil, 1981  (ISBN 2-02-005924-X), chap. Introduction : la montagne et la souris, p. 17 (lire en ligne)


Les mots sont modelés sur des objets à notre échelle. Ils ont acquis leur efficacité en s'adaptant à des phénomènes ou à des évènements de notre monde quotidien. Aussi quand on aborde des réalités à une autre échelle, les mots deviennent facilement des obstacles.
  • Patience dans l'azur, Hubert Reeves, éd. du Seuil, 1988, chap. Un univers en expansion, p. 52


Nier ce qu’on voit parce que ça ne colle pas avec ce que l’on pense, c’est de la politique d’autruche. La nature n’a pas à s’adapter à notre façon de penser. C’est à nous de changer notre façon de penser pour qu’elle s'adapte à la nature.
  • Patience dans l'azur, Hubert Reeves, éd. Seuil, 1981  (ISBN 2-02-005924-X), chap. Le temps cosmique, p. 171


Poussières d'étoiles (1984)

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On m'a dit : Tu n'es que cendres et poussières. On a oublié de me dire qu'il s'agissait de poussières d'étoiles.
  • Tirée d'une lettre écrite par une lectrice de Patience dans l'azur.
  • Poussières d'étoiles, Hubert Reeves, éd. du Seuil, 1984, p. 9


Discours de réception doctorat honoris causa UdeS (2011)

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Nous saccageons notre planète. Nous avons entrepris une guerre contre la nature. Si nous la gagnons, nous sommes perdus.


Je chemine avec Hubert Reeves (2019)

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Arriver à tirer le meilleurs de chaque étudiant en partant de là où il est – ses acquis, ses compétences, mais aussi ses lacunes et ses difficultés – devrait être la bonne attitude dans toute volonté d'enseignement.


Quand tu es une personne connue, ta parole a plus de poids. Et il y a des choses à dire. C'est un des moteurs de mon activité en faveur de l'écologie. Il faut expliquer, partager, il faut que les gens sachent. Je fais un rêve qui revient souvent. On est dans une maison, il y a une fête, on mange. Et puis, tout à coup, je sens la fumée. Je me dis : « Il y a le feu ! » Je regarde autour de moi et je vois que personne ne réagit. Je m'alarme : « C'est grave, la maison flambe et personne ne réagit. » Comme disait Jacques Chirac, il ne faut pas cesser de dire aux gens que la maison brûle, même si pour le moment ils continuent de regarder ailleurs.


Nous sommes dans un équilibre (social, écologique, politique, etc.) tout à fait précaire. [...] je rejoins les collapsologues : les systèmes actuels sont tellement fragilisés et en équilibre les uns par rapport aux autres qu'un effondrement est possible (ce qui a failli arriver avec la crise financière de 2008).


J'aime l'idée que les choses apparemment les plus certainement prévisibles puissent être déviées de leur trajectoire et donner finalement tout à fait autre chose. Pour moi, c'est l'un des aspects les plus intéressants de la science.


Je suis inquiet de savoir si la planète sera habitable dans cinquante ans, ce dont je ne suis pas sûr du tout.


Savoir que tu es capable de mener à bien des réalisations que d'autres personnes apprécient et approuvent, c'est essentiel.


La cause qui s'impose aujourd'hui : garder la Terre habitable et agréable à vivre.
  • En réponse à la question « Quelle cause veux-tu défendre ? »


Propos dans le documentaire Hubert Reeves : conteur d'étoiles (2002)

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Bob Wilson, un des principaux acteurs [de la confection de la bombe atomique], a dit : « on savait que la bombe allait être chargée, personne ne savait si elle allait exploser. » C'était vraiment un tout début. Et on attendait, on attendait... Puis notre première réaction, quand on a appris que la bombe avait explosé, ça a été « bravo ! » Mais tout de suite après, Bob Wilson a dit : « je me suis mis à vomir, je suis rentré chez moi, en me disant que jamais plus je ne travaillerais sur des choses comme ça. » Il y avait eu 100 000 morts. Hans Bethe est devenu immédiatement un pacifiste. Il a combattu, par exemple, le projet de bombe hydrogène qui allait être fait plus tard. Mais Edward [Ted] Taylor, par exemple, qui est un peu Dr Strangelove – Docteur Folamour – qu'on retrouve dans le film de Kubrick, lui, est resté complètement... : « C'était très bien, il fallait le faire, il faut continuer, il faut faire la bombe hydrogène parce que les Russes vont la faire. » Il y a eu tous les cas de figure.
  • Hubert Reeves parle ici des physiciens qu'il a eu comme professeurs ou qu'il a côtoyés lorsqu'il était étudiant en astrophysique à l'Université Cornell. Certains participèrent au projet Manhattan et/ou s'engagèrent plus tard dans la course à l'armement nucléaire. Son texte contient d’ailleurs une erreur, car Hubert Reeves y mentionne Edward [Ted] Taylor, confondant peut-être avec un autre physicien, Richard Edward Taylor (1929 - 2018), un canadien, alors qu’il pense manifestement à Edward Teller (1908 - 2003) né à Budapest et mort à Stanford, un physicien nucléaire hongro-américain qui après sa participation au Projet Manhattan fut aux USA un chercheur surdoué doublé d’un promoteur infatigable et fanatique de la bombe nucléaire.
  • Office national du film., Hubert Reeves : conteur d'étoiles (2002), écrit par Iolande Cadrin-Rossignol


Frédéric Lenoir, philosophe : Tu dis très souvent, dans tes livres, dans tes conférences, que la science n'a pas vocation à répondre aux questions fondamentales – « Dieu existe-t-il ou pas ? », « Y a-t-il un sens de la vie et de la mort ? » – ça me paraît très juste et je trouve très bien que, en tant que scientifique, tu te positionnes sur les limites de la science. Alors qu'il y a d'autres scientifiques qui vont vous dire : « Dieu n'existe pas parce que je ne l'ai pas vu au bout de mon télescope » !
Hubert Reeves : Moi, personnellement, je ne crois pas, mais c'est là une croyance – je ne peux pas donner de preuves – je ne crois pas que ce soit le pur hasard. Je crois que le hasard, tout seul, ne peut pas faire Mozart ou Beethoven. Tu vois ? C'est quand je suis au concert, quand je suis pris dans une musique magnifique, j'ai ce qu'on appelle une intime conviction, mais je ne peux pas prouver – une intime conviction c'est précisément ce qu'on sent, ce qu'on ne peut pas prouver, mais on en a […] – mon intime conviction c'est qu'il y a quelque chose, ce n'est pas le fruit du pur hasard. Mais si on me demande quoi, je leur dis : « je n'en sais rien ! »
  • Office national du film., Hubert Reeves : conteur d'étoiles (2002), écrit par Iolande Cadrin-Rossignol


Je pense que l'humanité n'est pas nécessairement la favorite de la nature, que l'humanité peut très bien disparaître, que nous ne sommes pas une espèce sacrée, qu'il y a eu 10 millions d'espèces animales jusqu'ici, que neuf millions ont été éliminées... On n'est pas l'espèce élue, comme on l'a cru pendant longtemps ; la nature peut très bien se passer de nous. Et elle ne nous éliminera pas ; c'est nous qui pourrions nous éliminer. Et si nous nous éliminons, la nature ne fera pas particulièrement un deuil, mais elle continuera à développer d'autres espèces, en espérant que ces espèces seront plus en mesure de se préserver et de ne pas se détruire.
  • Office national du film., Hubert Reeves : conteur d'étoiles (2002), écrit par Iolande Cadrin-Rossignol


Parcours d’astrophysiciens, 2011

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Je ne peux dissocier mon travail de recherche de l’écriture de livres de vulgarisation. […] Je ne sépare pas, pour ma part, la science de la fascination que procure cette recherche et aussi du respect qu’elle inspire. Une part indissociable de ce bonheur est celui de transmettre, d’"enseigner quelque chose à quelqu’un". Pour moi, ce partage du savoir est "la" finalité de mon travail.
  • Parcours d’astrophysiciens, Azar Khalatbari, éd. Le cavalier bleu, 2011  (ISBN 978-2-84670-372-7), p. 187


Aujourd’hui, je mets ma notoriété au service de l’environnement. C’est mon engagement dans un combat concret qui me donne une satisfaction que l’astronomie ne pourrait me procurer : la beauté du ciel est intemporelle et source de réflexion et d’apaisement, mais ne concerne pas le futur proche de l’humanité.
  • Parcours d’astrophysiciens, Azar Khalatbari, éd. Le cavalier bleu, 2011  (ISBN 978-2-84670-372-7), p. 188


La fureur de vivre, 2020

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J'ai l'impression en vivant ma vie, de participer à quelque chose de grandiose, qui me dépasse mais dont le sens m'échappe. Je ne perds pas espoir d'en apprendre plus un jour, posthume ou non. Qui sait ?


La rencontre donne naissance à l'amitié sous toutes ses formes, à l'amour, courtois ou passionné, à la vie familiale et à la fête du village. Et dans sa forme la plus sublime: la grossesse et la naissance de l'enfant. Elle crée les conditions de la musique. Des personnes s'assemblent pour faire revivre les moments de créativité des compositeurs vivants ou disparus. L'humanité à son meilleur !


Propos publics

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Une des grandes pertes de notre époque concerne le contact direct avec la nature, et notamment avec le ciel étoilé. Des opérations concrètes comme la Nuit des étoiles offrent cette possibilité de contact.
  • Lors de la 26e Nuit des étoiles en France en 2016.
  • « Hubert Reeves : « Il faut redonner le ciel aux gens » », Hubert Reeves, propos recueillis par Azar Khalatbari, Sciences et Avenir, 6 août 2016 (lire en ligne)


Citations rapportées

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L'univers possède depuis les temps les plus reculés accessibles à notre exploration les propriétés requises pour amener la matière à gravir les échelons de la complexité.


Citations sur

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Liens externes

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