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Edith Wharton

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Edith Wharton.

Edith Wharton, née à New-York le 24 janvier 1862, morte à Saint-Brice-sous-Forêt (Val-d'Oise, France) le 11 août 1937, est une romancière américaine.

Citations

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Libre et Légère, 1877

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— Peu importe où je suis, gémit Guy. Assieds-toi ! À quoi bon vivre ?
— Dois-je te répondre d'un point de vue scientifique, théologique ou moral ?

  • Libre et Légère (1877), Edith Wharton (trad. Jean Pavans), éd. J'ai Lu, 2003, chap. IV, p. 51


Jack ne voyait pas de véritable beauté dans les lignes de ce visage à la pose séduisante, et pourtant une indicible fascination arrêtait son regard; il resta si longtemps planté devant le tableau que son auteur, qui était en train de travailler à un autre portrait, lança : « Eh bien alors, mon vieux Benedict, toi aussi tu finis par succomber ? »
— Qui est-ce ? demanda Jack.
— Comment ? Tu ne sais pas ? Ce n'est pas la plus superbe, ni la plus belle, ni la plus jolie femme de Londres. Mais c'est, dirais-je, la plus fascinante. Tu ne trouves pas qu'elle a un visage irrésistible ? C'est lady Breton.

  • Libre et Légère (1877), Edith Wharton (trad. Jean Pavans), éd. J'ai Lu, 2003, chap. VII, p. 74-75


Comme il convient à des gens d'importance croissante, les Gormer étaient occupés à bâtir une maison de campagne à Long Island; et il entrait dans les devoirs de miss Bart d'accompagner son hôtesse dans les fréquentes visites d'inspection qu'elle faisait à sa nouvelle propriété.
Là, pendant que Mrs Gormer était plongée en des problèmes d'éclairage et d'hygiène, Lily errait à loisir, à l'air vif de l'automne, le long de la baie bordée d'arbres qui terminait le parc. Si peu qu'elle eût de dispositions pour la solitude, il y avait maintenant des moments où elle se plaisait à s'évader de son existence bruyante et vide.
Elle était lasse de se sentir entraînée au fil d'un courant de plaisirs et d'affaires où elle n'avait aucune part; lasse de voir les autres rechercher les amusements et gaspiller l'argent, tandis qu'elle ne comptait pas plus parmi eux qu'un joujou de prix aux mains d'un enfant gâté.
  • Chez les heureux du monde (1905), Edith Wharton (trad. Charles du Bos), éd. Omnibus, coll. « La splendeur des âmes, recueil », 2012  (ISBN 9782258090675), p. 241


Les Beaux Mariages, 1913

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À mesure que se déroulaient ces visions variées, Ondine les comparait souvent à la pâle monotonie des étés précédents. Le plus amer dans son souvenir était celui qui avait suivi son mariage, le voyage en Europe des joies dont elle avait été frustrée par son ignorance et la perversité de Ralph.
Ils étaient libres alors, sans enfant qui gênât leurs mouvements, leurs problèmes d'argent s'annonçaient à peine, la vie présentait une figure neuve et radieuse, et elle avait été condamnée à tout gâcher pour une série de villes italiennes vieilles et puantes.
Cela demeurait son grief le plus profond contre son mari; et maintenant qu'elle avait trouvé, après quatre années de misérables soucis ménagers, une seconde chance d'évasion, il voulait déjà la remettre sous le joug.
  • Les Beaux Mariages (1913), Edith Wharton (trad. Suzanne Mayoux, Robert Laffont, 1964), éd. Omnibus, coll. « La splendeur des âmes, recueil », 2012  (ISBN 9782258090675), p. 493


Été, 1917

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Même alors elle n'avait envisagé son tuteur qu'en fonction d'elle-même, sans se préoccuper de savoir quels sentiments personnels il pouvait bien éprouver. Elle se bornait à conclure instinctivement qu'il la laisserait désormais tranquille. Pour la première fois elle se demandait ce que Mr Royall était en réalité.

Les deux mains appuyées sur le dossier de sa chaise, il la dévisageait. Finalement il dit :
- Voyons, Charity, si nous causions une fois comme deux amis ?
Tout de suite elle eut l'impression que quelque chose s'était passé et qu'il la tenait en son pouvoir. Elle s'écria brusquement, sans trop savoir ce qu'elle disait :

- Où est Mr Harney ? Pourquoi n'est-il pas revenu ? L'avez-vous renvoyé ?

La décomposition des traits de Mr Royall l'effraya. Il devint subitement exsangue, et les rides qui creusaient sa face basanée s'enfoncèrent et parurent presque noires.
  • Été (1917), Edith Wharton (trad. Louis et Dominique Gillet), éd. Omnibus, coll. « La splendeur des âmes, recueil », 2012  (ISBN 9782258090675), p. 723-724


« L'adorable enfant », pensa Newland Archer, son regard revenant vers la jeune fille aux muguets, « elle ne se doute même pas de ce que cela veut dire ».
Et il contempla le joli visage pensif avec un frémissement où l'orgueil de son initiation masculine se mêlait à un tendre respect pour la pureté profonde de la jeune fille.
« Nous lirons Faust ensemble au bord des lacs italiens », se dit-il, les scènes de sa future lune de miel se confondant vaguement dans sa pensée avec les chefs-d'œuvres de la littérature que son privilège d'époux se réservait de révéler à sa jeune femme.
  • Le Temps de l'innocence (1920), Edith Wharton (trad. Madeleine Taillandier, Flammarion, 1985), éd. Omnibus, coll. « La splendeur des âmes, recueil », 2012  (ISBN 9782258090675), p. 821


La splendeur des Lansing, 1922

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De façon quelque peu masculine, elle avait toujours mis son point d'honneur à tenir parole. Lui ayant promis d'entreprendre les démarches nécessaires à son divorce, elle s'y était promptement attelée. Une réticence soudaine l'empêcha de prendre langue auprès d'amies comme Ellie Vanderlyn, qu'elle savait plongée dans des négociations semblables, et la seule personne qu'elle jugeât possible de consulter fut un jeune avocat américain établi à Paris, avec qui elle avait le sentiment qu'elle pourrait parler d'autant plus aisément qu'il n'était pas de New York et qu'il ignorait sans doute tout des aléas de sa carrière.
Elle était si profane en la matière qu'elle fut à la fois surprise et soulagée de sa discrétion, mais quel choc d'apprendre qu'une requête en divorce ne pouvait se fonder, ni à New York ni à Paris, sur l'interruption de la vie commune ou l'incompatibilité d'humeur !
- Je croyais qu'aujourd'hui... quand les gens préféraient se séparer... on pouvait toujours s'arranger  ! balbutia-t-elle, stupéfaite que sa propre ignorance eût survécu au spectacle de tant de ruptures conjugales.

  • La splendeur des Lansing (1922), Edith Wharton (trad. Suzanne Mayoux), éd. Omnibus, coll. « La splendeur des âmes, recueil », 2012  (ISBN 9782258090675), p. 1165


Les Chemins parcourus, 1934

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Visage de face d'une dame âgée en noir et blanc, foulard sur la tête elle regarde vers le sol les yeux perdus dans le vide.
Photographie de Paul Lavergne intitulée : Vielle dame dans un parc
La vieillesse n'existe pas ; seul le chagrin existe.
  • Les Chemin parcourus, Edith Wharton (trad. Jean Pavans), éd. 10/18, 2001, p. 11


Ne vous inquiétez pas de savoir comment poursuivre. Contentez-vous d'écrire tout ce que vous avez envie d'exprimer.
  • Les Chemins parcourus, Edith Wharton (trad. Jean Pavans), éd. 10/18, 2001, p. 114


Le talent est souvent semblable à une excroissance ornementale ; mais la qualité vaguement appelée génie rayonne d'habitude dans l'ensemble du caractère.
  • Les Chemins parcourus, Edith Wharton (trad. Jean Pavans), éd. 10/18, 2001, p. 169


Les "personnes réelles", si elles étaient effectivement transportées dans une œuvre d'imagination, cesseraient aussitôt d'être réelles ; seules celles qui sont nées dans le cerveau du créateur peuvent donner une illusion de réalité.
  • Les Chemins parcourus, Edith Wharton (trad. Jean Pavans), éd. 10/18, 2001, p. 199


Ne faites rien contre votre votre propre jugement, dans le seul but de démontrer que vous n'êtes pas paresseux.
  • Les Chemins parcourus, Edith Wharton (trad. Jean Pavans), éd. 10/18, 2001, p. 344


Citations sur

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Aux adultes qui lui demandaient qui elle voudrait être quand elle serait grande, la jeune Edith Wharton (1862-1937) répondait : « La femme la mieux habillée de New York. » Elle le fut. Chaque année, une malle remplie de ­robes lui était expédiée de Paris.
  • « « Chroniques de New York » : Edith Wharton épingle la haute société », Florence Noiville, Le Monde, 10 juillet 2024 (lire en ligne)


Voir aussi

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