Printemps

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Le printemps (du latin primus, premier, et tempus, temps, cette saison marquant traditionnellement le renouveau dans la nature) est l'une des quatre saisons des zones tempérées, suivant l'hiver et précédant l'été. Cette demi-saison correspond aux mois de mars, avril, mai et juin dans l'hémisphère nord.

Littérature[modifier]

Poésie[modifier]

Jules Laforgue, Les Complaintes, 1885[modifier]

Permettez, ô sirène,
Voici que votre haleine
Embaume la verveine ;
C'est l'printemps qui s'amène !

- Ce système, en effet, ramène le printemps,
Avec son impudent cortège d'excitants.

  • « Complainte des printemps », dans Les Complaintes et les premiers poèmes (1885), Jules Laforgue, éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1979, p. 72


André Breton, Clair de Terre, 1931[modifier]

L'Union Libre

Ma femme aux fesses de grès et d'amiante
Ma femme aux fesses de dos de cygne
Ma femme aux fesses de printemps
Au sexe de glaïeul.

  • Les surréalistes — Une génération entre le rêve et l'action (1991), Jean-Luc Rispail, éd. Gallimard, coll. « Découverte Gallimard Littérature », 2000  (ISBN 2-07-053140-6), chap. Témoignages et documents, André Breton, « L'Union Libre », 1931, in Clair de Terre, p. 148


Prose poétique[modifier]

Anne Calife, Paul et le Chat, 2004[modifier]

Aux extrémités des branches, luisaient des bourgeons à carapaces vertes comme les chars.

Pour le mois de mars, la météo annonçait un « beau fixe, un Printemps splendide » mais « du vent à Bagdad, un vent transportant le sable du désert ». Il commença à faire très chaud. Même divisés, les continents se rapprochaient peu à peu du soleil. En silence.

Quelque chose allait nous tomber dessus. Quelque part entre les branches noires de l’hiver, la mort nous fixait.

Le Printemps allait pouvoir commencer.
  • Paul et le Chat, Anne Calife, éd. Mercure de France, réédition Menthol House, 2004  (ISBN 2-7152-2482-6), p. 9


Paul, neuf mois. Son premier Printemps. Des yeux, je suis l'arc énorme de sa joue rose que surmonte celui plus petit de la cornée, puis au-dessus, un cil noir incurvé en aile d'oiseau. Et ses joues… si tendues qu'elles en allument des reflets. Entre la mer et le ciel, les soldats avancent lentement, leurs costumes gris volent sur le sable comme des poissons perdus.
  • Paul et le Chat, Anne Calife, éd. Mercure de France, réédition Menthol House, 2004  (ISBN 2-7152-2482-6), p. 12


André Breton/Philippe Soupault, Les Champs Magnétiques, 1919[modifier]

Ce sont des plantes de toute beauté plutôt mâles que femelles et souvent les deux à la fois. Elles ont tendance à s'enrouler bien des fois avant de s'éteindre fougères. Les plus charmantes se donnent la peine de nous calmer avec des mains de sucre et le printemps arrive.
  • Cette citation provient d'une revue dirigée par André Breton.


André Breton, Poisson soluble, 1924[modifier]

Plus tard, quand la bouteille de rosée sautera, et que vous entrerez silencieusement dans les feuilles, et que l'absolu printemps qui se prépare ouvrira son écluse, vous songerez à l'amant de la Porte Albinos qui reposera sur les claies du plaisir, ne demandant qu'à reprendre à Dieu ce que Dieu lui a pris.


Octavio Paz, Liberté sur parole, 1958[modifier]

Le figuier

Les jours de calme, le figuier était une caravelle de jade pétrifiée, qui se balançait imperceptiblement, attachée à un mur noir qu'éclaboussait de vert la marée du printemps. Mais lorsque soufflait le vent de mars, elle se frayait, ses vertes voiles gonflées, un passage à travers la lumière et les nuages. Je grimpais à la cime, et ma tête émergeait d'entre les grandes feuilles, picorée par les oiseaux, couronnée de prophéties.
  • Liberté sur parole (1958), Octavio Paz (trad. Jean-Clarence Lambert), éd. Gallimard, coll. « Poésie », 1966  (ISBN 2-07-031789-7), partie II. AIGLE OU SOLEIL ? (1949-1950), Aigle ou Soleil ? — Le figuier, p. 94


Roman[modifier]

Colette, La Maison de Claudine, 1922[modifier]

Par les jours de printemps précoce, aux heures du jour où la terre, dégelée, fume sous le soleil et embaume, certains massifs, certaines plates-bandes ameublies qui attendent les semis et les repiquages, semblent jonchés de couleuvres : les seigneurs rayés, ivres d’encens végétal, tordent leurs reins, rampent sur le ventre, fouettent de la queue et râpent délicatement sur le sol leur joue droite, leur joue gauche, pour l’imprégner de l’odeur prometteuse de printemps
  • Les seigneurs rayés sont des chats
  • La Maison de Claudine (1922), Colette, éd. Imprimerie Moderne de Nantes, coll. « Super-Bibliothèque », 1976  (ISBN 2-261-00093-6), Les Deux Chattes, p. 215


Anne Calife sous le nom de Anne Colmerauer, La déferlante, 2003[modifier]

De l'hiver Lorrain on émerge avec un regard neuf. On n’a jamais vu de printemps si beau ! Devant les cerisiers, mirabelliers, pommiers en fleurs, tous, on attendra je ne sais quoi. On se dira que tout peut encore arriver….
  • La déferlante, Anne Calife, éd. Balland,2003, réédition Menthol House, 2003  (ISBN 2-7158-1436-4), p. 45


Anne Calife, Paul et le Chat, 2004[modifier]

Aux extrémités des branches, luisaient des bourgeons à carapaces vertes comme les chars.

Pour le mois de mars, la météo annonçait un « beau fixe, un Printemps splendide » mais « du vent à Bagdad, un vent transportant le sable du désert ». Il commença à faire très chaud. Même divisés, les continents se rapprochaient peu à peu du soleil. En silence.

Quelque chose allait nous tomber dessus. Quelque part entre les branches noires de l’hiver, la mort nous fixait.

Le Printemps allait pouvoir commencer.
  • Paul et le Chat, Anne Calife, éd. Mercure de France, réédition Menthol House, 2004  (ISBN 2-7152-2482-6), p. 9


Paul, neuf mois. Son premier Printemps. Des yeux, je suis l'arc énorme de sa joue rose que surmonte celui plus petit de la cornée, puis au-dessus, un cil noir incurvé en aile d'oiseau. Et ses joues… si tendues qu'elles en allument des reflets. Entre la mer et le ciel, les soldats avancent lentement, leurs costumes gris volent sur le sable comme des poissons perdus.
  • Paul et le Chat, Anne Calife, éd. Mercure de France, réédition Menthol House, 2004  (ISBN 2-7152-2482-6), p. 12


Seul Paul semblait indifférent à cette lourde attente. Du haut de deux joues magnifiques, il tendait ses bras ronds et nus au Printemps.
  • Paul et le Chat, Anne Calife, éd. Mercure de France, réédition Menthol House, 2004  (ISBN 2-7152-2482-6), p. 19


Articles connexes[modifier]

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