Daniel Arasse

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Daniel Arasse, né en 1944 et mort en 2003, est un historien de l’art français.

Citations[modifier]

La guillotine et l'imaginaire de la terreur[modifier]

Mais, ultime effet inattendu, en isolant ainsi la tête du guillotiné pour la mettre sous les yeux du spectateur, la machine à décapiter devient aussi une redoutable portraitiste, une véritable « machine à tirer le portrait ».
  • La guillotine et l’imaginaire de la terreur (1987), Daniel Arasse, éd. Flammarion, 2010  (ISBN 978-2-0812-4691-1), chap. IV. Guillotine et portrait, p. 213


Le détail : pour une histoire rapprochée de la peinture[modifier]

En 1938, à Londres, l’historien de l’art britannique Kenneth Clark publiait un ouvrage intitulé Cent Détails provenant des peintures de la National Gallery […], un second volume paraît en 1941 : Quelques Détails de plus. L’idée de Kenneth Clark était aussi simple qu’efficace : […] ses livres sont conçus pour le plaisir de l’œil. Les détails sont choisis pour leur beauté intrinsèque et ils reflètent le goût de celui qui les a sélectionnés. Les notes historiques qui accompagnent chaque détail représentent « le genre de conversation que deux amateurs de peinture pourraient avoir » en parcourant le musée.
  • Le détail : pour une histoire rapprochée de la peinture (1992), Daniel Arasse, éd. Flammarion, 2008  (ISBN 9782081217409), chap. Préface, questions, p. 7


Léonard de Vinci : le rythme du monde[modifier]

Dieu mis à part, Léonard de Vinci est sans doute l’artiste sur lequel on a le plus écrit. […] Il a inspiré les fantasmes les plus légitimes et les déductions les plus saugrenues.
  • Léonard de Vinci : le rythme du monde (1997), Daniel Arasse, éd. Hazan, 2019  (ISBN 978-2-7541-1071-6), p. 7


Incontestablement, pour reprendre la formule de Paul Klee (dont les textes et les préoccupations font si souvent écho à ceux de Léonard), un aspect essentiel de l’art de Léonard tient à ce qu’il veut, en accord avec ce qu’il perçoit du monde, y faire sentir « la formation sous la forme ».
  • Léonard de Vinci : le rythme du monde (1997), Daniel Arasse, éd. Hazan, 2019  (ISBN 978-2-7541-1071-6), p. 17-18


On n’y voit rien[modifier]

Nous avons la même passion pour la peinture ; comment cela se fait-il qu’au moment d’interpréter certaines œuvres, nous puissions être aussi loin l’un de l’autre ? Je ne prétends pas que les œuvres n’auraient qu’un seul sens et qu’il n’y en aurait donc qu’une seule « bonne » interprétation. Ça, c’est Gombrich qui l’a dit, et tu sais ce que j’en pense. Non, ce qui me préoccupe, c’est plutôt le type d’écran (fait de textes, de citations et de références extérieures) que tu sembles à tout prix, à certains moments, vouloir interposer entre toi et l’œuvre, une sorte de filtre solaire qui te protègerait de l’éclat de l’œuvre et préserverait les habitudes acquises dans lesquelles se fonde et se reconnaît notre communauté académique.
  • On n’y voit rien (2000), Daniel Arasse, éd. Gallimard, 2003  (ISBN 978-2-07-042764-2), chap. Cara Giulia, p. 11-12


Mars et Vénus surpris par Vulcain
  • On n’y voit rien (2000), Daniel Arasse, éd. Gallimard, 2003  (ISBN 978-2-07-042764-2), chap. Cara Giulia, p. 16


Les Ménines ! Encore ? Non ! Non ! Par pitié ! Ça suffit, avec Les Ménines ! On a tout dit sur elles ! Tout et rien ? D’accord, mais quand même, maintenant, ça commence à bien faire.
  • On n’y voit rien (2000), Daniel Arasse, éd. Gallimard, 2003  (ISBN 978-2-07-042764-2), chap. L’œil du maître, p. 177


Alors qu’est-ce que tu viens faire dans cette galère ? Qu’est-ce que tu veux nous dire, encore ? On a tout interprété du tableau, même ce qu’on n’y voit pas. On sait tout ce qu’on peut en savoir. […] Bref, on sait tout et on a tout imaginé sur ce tableau, pour le meilleur et pour le pire.
  • On n’y voit rien (2000), Daniel Arasse, éd. Gallimard, 2003  (ISBN 978-2-07-042764-2), chap. L’œil du maître, p. 178-179


Le Tableau de la famille, devenu Les Ménines, démontre que le peintre n’a pas besoin d’être un intellectuel pour penser. Tout se passe comme si, là, c’était le tableau qui produisait visuellement du sens, indépendamment et au-delà des idées que le peintre et son commanditaire pouvaient s’en faire – et longtemps après leur disparition. C’est sans doute ça aussi, un chef-d’œuvre.
  • On n’y voit rien (2000), Daniel Arasse, éd. Gallimard, 2003  (ISBN 978-2-07-042764-2), chap. L’œil du maître, p. 215-216


Histoires de peintures[modifier]

La Joconde.
La Joconde c’est la grâce, la grâce d’un sourire. Or, le sourire c’est éphémère, ça ne dure qu’un instant. Et c’est ce sourire de la grâce qui fait l’union du chaos du paysage qui est derrière, c’est-à-dire que du chaos on passe à la grâce et de la grâce on repassera au chaos. Il s’agit donc d’une méditation sur une double temporalité, et nous sommes là au cœur du problème du portrait, puisque le portrait est inévitablement une méditation sur le temps qui passe.
  • Histoires de peintures, Daniel Arasse, éd. France culture, Denoël, 2004  (ISBN 2-207-25481-X), chap. La Joconde, p. 29-30
  • Les plus beaux textes de l’histoire de l’art, Pierre Sterckx, éd. Beaux Arts, 2009  (ISBN 978-2-84278-651-9), chap. Daniel Arasse et la Joconde de Léonard de Vinci, p. 50


À propos de cette interrogation sur la présence d’un pont, (Carlo Pedretti) dit une chose très simple à laquelle je n’avais pas pensé, à savoir que c’est le symbole du temps qui passe; s’il y a un pont, il y a une rivière, qui est le symbole banale par excellence du temps qui passe. […] Le thème du tableau c’est le temps.
  • Histoires de peintures, Daniel Arasse, éd. France culture, Denoël, 2004  (ISBN 2-207-25481-X), chap. La Joconde, p. 30
  • Les plus beaux textes de l’histoire de l’art, Pierre Sterckx, éd. Beaux Arts, 2009  (ISBN 978-2-84278-651-9), chap. Daniel Arasse et la Joconde de Léonard de Vinci, p. 50


Autres citations[modifier]

Citations rapportées[modifier]

Dieu mis à part, Léonard de Vinci est sans doute l’artiste sur lequel on a le plus écrit.
  • « Daniel Arasse, Léonard de Vinci : un Léonard profondément génial et humain », Fabien Simode, Le journal des arts, mars 2012 (lire en ligne)
  • « Léonard de Vinci, une poétique de l'inachevé (1452-1519) », Émission Une vie, une œuvre, France Culture, 20 avril 2019 (lire en ligne)
  • « Léonard de Vinci, l'insaisissable », Catherine Golliau, Le Point, octobre 2019 (lire en ligne)


Citations sur[modifier]

Pour lui, le travail de l'historien d'art consistait à s'efforcer d'en voir assez pour être pris par l'envie d'en savoir un peu plus, mais surtout d'y regarder plus avant, de plus près, en s'aidant des photographies qu'il multipliait comme autant d'aide-mémoire.


Voir aussi[modifier]

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