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La Joconde

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La Joconde.

La Joconde est un tableau de Léonard de Vinci.

Daniel Arasse

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La Joconde c’est la grâce, la grâce d’un sourire. Or, le sourire c’est éphémère, ça ne dure qu’un instant. Et c’est ce sourire de la grâce qui fait l’union du chaos du paysage qui est derrière, c’est-à-dire que du chaos on passe à la grâce et de la grâce on repassera au chaos. Il s’agit donc d’une méditation sur une double temporalité, et nous sommes là au cœur du problème du portrait, puisque le portrait est inévitablement une méditation sur le temps qui passe.
  • Les plus beaux textes de l’histoire de l’art, Pierre Sterckx, éd. Beaux Arts, 2009  (ISBN 978-2-84278-651-9), chap. Daniel Arasse et la Joconde de Léonard de Vinci, p. 50


À propos de cette interrogation sur la présence d’un pont, (Carlo Pedretti) dit une chose très simple à laquelle je n’avais pas pensé, à savoir que c’est le symbole du temps qui passe; s’il y a un pont, il y a une rivière, qui est le symbole banale par excellence du temps qui passe. […] Le thème du tableau c’est le temps.
  • Histoires de peintures, Daniel Arasse, éd. France culture, Denoël, 2004  (ISBN 2-207-25481-X), chap. La Joconde, p. 30
  • Les plus beaux textes de l’histoire de l’art, Pierre Sterckx, éd. Beaux Arts, 2009  (ISBN 978-2-84278-651-9), chap. Daniel Arasse et la Joconde de Léonard de Vinci, p. 50


Théophile Gautier

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La Joconde ! Sphinx de beauté qui souris si mystérieusement dans le cadre de Léonard de Vinci et sembles proposer à l'admiration des siècles une énigme qu'ils n'ont pas encore résolue, un attrait invincible ramène toujours vers toi !
Quelle fixité inquiétante et quel sardonisme surhumain dans ces prunelles sombres, dans ces lèvres onduleuses comme l'arc de l'Amour après qu'il a décoché le trait! Ne dirait-on pas que la Joconde est l'Isis d'une religion cryptique qui, se croyant seule, entr'ouvre les plis de son voile, dût l'imprudent qui la surprendrait devenir fou et mourir! Jamais l'idéal féminin n'a revêtu de formes plus inéluctablement séduisantes.
  • « Salon Carré », dans Guide de l'amateur au Musée du Louvre (1882), Théophile Gautier, éd. G. Charpentier, 1882, p. 26


Carlo Vecce

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Inoubliable ce jour où j’ai pu enfin croiser son regard et contempler les nuances imperceptibles du sfumato sur ses lèvres, les transparences lumineuses des voiles, des eaux, des atmosphères sous les anciens vernis de protection, les couleurs vives et brûlantes (les bleus, les rouges, les verts). J’en eus alors l’impression d’une œuvre vivante, fluide, animée. En aucun cas achevée.