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Orson Welles

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Orson Welles en 1937 photographié par Carl Van Vechten

Orson Welles a été réalisateur, acteur, producteur et scénariste américain. Né le 6 mai 1915 à Kenosha dans le Wisconsin, aux États-Unis. Il est mort le 10 octobre 1985 à Hollywood, Los Angeles, en Californie, d'une crise cardiaque. Conformément à sa dernière volonté, ses cendres furent dispersées au-dessus de l'Espagne.

Citations

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Orson Welles

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Mon meilleur film est Falstaff, ensuite Les Amberson. Falstaff est le complément, quarante ans plus tard, de ce Citizen Kane que j'ai tourné à l'aube de ma vie.
  • Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Édilig, coll. « Filmo 13 », 1985, p. 10


Un film n'est pas un de ces tableaux où l'on peint, une à une, les feuilles d'un arbre.
  • Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Édilig, coll. « Filmo 13 », 1985, p. 10


Parti du sommet, désormais je décline.
  • Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Édilig, coll. « Filmo 13 », 1985, p. 92


Ce qui m'a fait monter sur scène et descendre dans l'arène, ce n'était pas le manque de courage, c'était un manque total d'ambition.
  • Moi, Orson Welles, Peter Bogdanovich, éd. Belfond, 1985, p. 76


Les réalisateurs que j'admire le plus sont ceux qui ont le moins recours à la technique. Ceux qui sont libérés de ce dont on m'accuse farouchement. En d'autres termes, les films que j'aime le mieux sont ceux qui ressemblent le moins à ceux qu'on m'accuse de faire.
  • Moi, Orson Welles, Peter Bogdanovich, éd. Belfond, 1985, p. 327


Un film est quelque chose de très personnel, bien plus que le théâtre, car le film en lui-même, c'est quelque chose de mort. Le film ne se nourrit pas de la réaction du public. Un film ne vient pas à la vie parce qu'on le projette dans une salle. Finalement, et pour toujours, un film est aussi mort qu'un livre. Et potentiellement, éternellement vivant.
  • Moi, Orson Welles, Peter Bogdanovich, éd. Belfond, 1985, p. 237


Ma marque est d'une telle force qu'elle résiste aux pires injures des producteurs, monteurs et censeurs de tous acabits.
  • Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Filmo 13, 1985, p. 22


Shakespeare n'a jamais écrit une pure tragédie, mais des mélodrames qui avaient la stature de tragédies.
  • Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Filmo 13, 1985, p. 50


La fameuse tradition shakespearienne que l'on invoque si souvent est bien moins un dogme qu'une légende. En fait, ce n'est pas du tout une tradition: c'est beaucoup trop fréquemment une simple accumulation de mauvaises habitudes.
  • Orson Welles, André Bazin, éd. Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma, 2002, p. 31


Je suis fanatiquement contre la psychanalyse. Freud tue le poète en l'homme.
  • Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Filmo 13, 1985, p. 53


Le théâtre perdure comme une sorte d'anachronisme divin, comme l'opéra, que je préfère de beaucoup, et le ballet auquel je ne comprends rien. Un art de représentation plus que de création, une source de joie et d'admiration, mais certainement pas une chose de notre temps.
  • Moi, Orson Welles, Peter Bogdanovich, éd. Belfond, 1985, p. 42


La caméra, c'est un œil, et une oreille. Cela t'emmène là où on la met. Le théâtre, c'est là où l'on t'emmène.
  • Moi, Orson Welles, Peter Bogdanovich, éd. Belfond, 1985, p. 45


Cabotiner, c'est jouer faux. C'est ouvrir un sac à malices au lieu de faire monter la sauce. Le bon acteur, le véritable acteur de cinéma, ne peut jamais être trop fort. Ce qu'il ne doit pas faire, c'est s'étaler.
  • Moi, Orson Welles, Peter Bogdanovich, éd. Belfond, 1985, p. 45


Il ne faut pas être timide avec la caméra. Il faut lui faire violence, la pousser jusque dans ses derniers retranchements, parce qu'elle est une vile mécanique. Ce qui compte, c'est la poésie.
  • Orson Welles, André Bazin, éd. Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma, 2002, p. 190


Nous parlons trop du bonheur et, en tant qu'artiste, je ne pense pas que le bonheur soit mon affaire. Aucun artiste n'est indépendant: il est au service. Le bonheur n'est pas son lot.
  • Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Filmo 13, 1985, p. 11


Le contrat de Citizen Kane devait rester, pendant près de trente ans, unique dans l'histoire d'Hollywood. Il n'avait connu aucun précédent et il remit en question pendant un bref laps de temps les fondements même de tout le système des grandes compagnies. C'est très simple : on me laissait tranquille.
  • Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Filmo 13, 1985, p. 18


Se diriger soi-même est avoir derrière la caméra un ami des plus exigeants. Aucun des réalisateurs avec lesquels j'ai travaillé n'a été aussi terriblement intraitable que moi-même.
  • Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Filmo 13, 1985, p. 94


Travailler pour la postérité est vulgaire.
  • Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Filmo 13, 1985, p. 93


Je suis metteur en scène de théâtre, décorateur, peintre romancier, illusionniste, comédien, réalisateur de films : je m'étonne d'être venu si nombreux.
  • Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Filmo 13, 1985, p. 89


Le metteur en scène qui me plait le plus est Griffith. Je pense qu'il est le meilleur metteur en scène de l'histoire. Le meilleur, bien meilleur qu'Eisenstein. Et pourtant, j'admire beaucoup Eisenstein.
  • Orson Welles, Alain Bergala, Jean Narboni, Claudine Paquot, éd. Cahiers du cinéma, 1986, p. 37


Comme acteur, Charlie Chaplin est très bon, sensationnel. Mais dans le cinéma comique, je lui préfère Buster Keaton. Lui est un excellent acteur, un excellent directeur, ce que Chaplin n'est pas. Et Keaton a toujours de fabuleuses idées.
  • Orson Welles, Alain Bergala, Jean Narboni, Claudine Paquot, éd. Cahiers du cinéma, 1986, p. 39


Parmi la jeune génération, Kubrick me paraît un géant.
  • Orson Welles, Alain Bergala, Jean Narboni, Claudine Paquot, éd. Cahiers du cinéma, 1986, p. 47


Pour moi, Kubrick est meilleur que John Huston. Je n'ai pas vu Lolita, mais je crois que Kubrick peut tout faire. Il possède un talent que n'ont pas Ray, Aldrich et les autres cinéastes de la génération précédente. C'est peut-être parce que son tempérament correspond davantage au mien.
  • Orson Welles, Alain Bergala, Jean Narboni, Claudine Paquot, éd. Cahiers du cinéma, 1986, p. 47


Je suis surpris par la tendance de la critique sérieuse qui ne trouve d'éléments de valeur que parmi les directeurs américains de films d'action, alors qu'elle n'en trouve pas chez les directeurs de films à histoire. Lubitsch, par exemple, est un géant. Mais il ne correspond pas au goût des esthètes du cinéma. Pourquoi ? Je n'en sais rien. D'ailleurs, cela ne m'intéresse pas. Le talent et l'originalité de Lubitsch sont stupéfiants. Et Von Sternberg est le plus grand directeur exotique de tous les temps.
  • Orson Welles, Alain Bergala, Jean Narboni, Claudine Paquot, éd. Cahiers du cinéma, 1986, p. 47


Macbeth et Othello sont faits d'un point de vue éthique. Je crois que je n'ai jamais fait de film sans avoir un solide point de vue éthique sur son histoire. Moralement parlant, il n'y a pas d'ambiguïté dans ce que je fais.
  • Orson Welles, Alain Bergala, Jean Narboni, Claudine Paquot, éd. Cahiers du cinéma, 1986, p. 42


Ce qui est merveilleux au cinéma, ce qui le rend tellement supérieur au théâtre, c'est qu'il possède beaucoup d'éléments qui peuvent nous vaincre mais aussi nous enrichir, nous offrir une vie qui ne vient de nulle part.
  • Orson Welles, Alain Bergala, Jean Narboni, Claudine Paquot, éd. Cahiers du cinéma, 1986, p. 36


J'ai comme une dévotion pour les films de Jean Renoir, bien que les miens ne lui plaisent guère. Nous sommes très amis, et en vérité, ce que je regrette, c'est qu'il n'aime pas mes films pour la raison qui me fait aimer les siens. Ses films me paraissent merveilleux parce que ce que j'admire le plus chez un auteur, c'est sa sensibilité authentique. La présence d'une sensibilité poétique réelle. Renoir est, dans son style, l'un des rares poètes du cinéma.
  • Orson Welles, Alain Bergala, Jean Narboni, Claudine Paquot, éd. Cahiers du cinéma, 1986, p. 37


Le véritable cinéaste est l'homme qui sait dominer les catastrophes.
  • Les grands cinéastes: Orson Welles, Paolo Mereghetti, éd. Cahiers du cinéma, 2007, p. 86


Selon les jeunes critiques américains, l'une des grands découvertes de notre époque est la valeur de l'ennui en tant que thème artistique. Si cela est vrai, alors Antonioni mérite de figurer parmi les pionniers de cette tendance en tant que père fondateur.
  • Les grands cinéastes: Orson Welles, Paolo Mereghetti, éd. Cahiers du cinéma, 2007, p. 71


Raimu est le plus grand acteur du monde.
  • Orson Welles, André Bazin, éd. Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma, 2002, p. 36


À propos d'Orson Welles

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Orson Welles est le seul, avec Griffith — qui le muet, qui le parlant — à avoir fait démarrer ce merveilleux train électrique auquel ne croyait pas Lumière. Tous les cinéastes, toujours, lui devront tout.
  • Jean-Luc Godard par Jean-Luc Godard, Alain Bergala (ed.), Jean-Luc Godard, éd. Cahiers du cinéma, 1998, t. 1, p. 251


Citizen Kane d'Orson Welles est au cinéma ce qu'est au théâtre la préface de Cromwell.
  • Claude Briac, journaliste
  • Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Filmo 13, 1985, p. 59


Les films de Welles sont tournés par un exhibitionniste et montés par un censeur.
  • Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Filmo 13, 1985, p. 75


Si le cinéma muet nous a apporté des grands tempéraments visuels — Murnau, Eisenstein, Dreyer, Hitchcock — le cinéma parlant n'en a amené qu'un seul. Un seul cinéaste dont le style est immédiatement reconnaissable sur trois minutes de film, et son nom est Orson Welles.
  • Orson Welles, Alain Bergala, Jean Narboni, Claudine Paquot, éd. Cahiers du cinéma, 1986, p. Dos de couverture


Orson Welles a tourné Citizen Kane, La splendeur des Amberson, les trois Shakespeare, Immortal Story et The other side of the wide de la main droite, et avec sa main gauche, il a tourné des thrillers. Dans les films de la main droite, il y a toujours de la neige, dans ceux de la main gauche des coups de feu, mais tous constituent ce que Cocteau appelait de la « poésie de cinématographe ».
  • Orson Welles, Alain Bergala, Jean Narboni, Claudine Paquot, éd. Cahiers du cinéma, 1986, p. 30


Citizen Kane est un grand film et restera dans l'histoire du cinéma. Pleins pouvoirs à Welles.
  • Erich Von Stroheim, cinéaste
  • Erich Von Stroheim, Freddy Buahce, éd. Cinéma d'aujourd'hui, 1972, p. 114


Citizen Kane et La splendeur des Amberson peuvent en définitive se ramener à une tragédie de l'enfance.
  • André Bazin, critique
  • Orson Welles, André Bazin, éd. Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma, 2002, p. 14


N'eût-il réalisé que Citizen Kane, La splendeur des Amberson et La dame de Shanghai, Orson Welles mériterait de figurer en bonne place sur l'un des médaillons de l'arc de triomphe idéal de l'histoire du cinéma.
  • André Bazin, critique
  • Orson Welles, André Bazin, éd. Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma, 2002, p. 28


Chez Orson Welles, la technique n'est pas seulement une façon de mettre en scène, elle met en cause la nature même de l'histoire. Avec elle, le cinéma s'éloigne un peu plus du théâtre, devient moins un spectacle qu'un récit. Comme dans le roman en effet, ici ce n'est pas seulement le dialogue, la clarté descriptive mais le style imprimé au langage qui crée le sens.
  • André Bazin, critique
  • Orson Welles, André Bazin, éd. Cahiers du cinéma, 2002, p. 42-43


Citizen Kane est l'un des rares films qui ont contribué à l'évolution de l'art cinématographique… Orson Welles a réconcilié le cinéma muet et le cinéma parlant. Le langage cinématographique a pu reprendre sa marche triomphale.
  • Jean Douchet, critique et cinéaste
  • Citizen Kane d'Orson Welles, Sandra Joxe, éd. Image par image, 1990, p. 7-9


Orson Welles est une manière de géant au regard enfantin, un arbre bourré d'oiseaux et d'ombre, un chien qui a cassé sa chaîne et se couche dans les plates-bandes, un paresseux actif, un fou sage, une solitude entourée de monde, un étudiant qui dort en classe, un stratège qui fait semblant d'être ivre quand il veut qu'on lui foute la paix.
  • Orson Welles, Jean Cocteau, André Bazin, éd. Chavane, 1950, p. 8


Le Macbeth d'Orson Welles est d'une force sauvage et désinvolte. Coiffés de cornes et de couronnes de carton, vêtus de peaux de bêtes comme les premiers automobilistes, les héros du drame se meuvent dans les couloirs d'une sorte de métropolitain de rêve.
  • Orson Welles, André Bazin, éd. Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma, 2002, p. 29


On se défend mal d'une certaine émotion devant l’événement: la sortie du Procès, le nouveau film d'Orson Welles. Le cinéaste fut et reste grand parmi les grands: son œuvre contrariée et chaotique s'enfante dans les douleurs. Chacun de ses films est comme arraché de force au désordre, au mercantilisme, à la lâcheté bornée des princes qui gouvernent le cinéma.
  • Marcel Martin, critique
  • Orson Welles, Danièle Parra, Jacques Zimmer, éd. Filmo-13, 1985, p. 27


On ne doit pas considérer qu'Orson Welles est uniquement un acteur. L'homme qui a fait Citizen Kane à vingt-cinq ans, et qui a fait table rase de toutes les conventions qui lui semblaient absurdes- cet homme capable, demain, de concevoir, d'écrire et de réaliser un chef-d’œuvre, en y jouant lui-même un rôle- est un homme d'une espèce trop rare pour n'être pas regardé avec étonnement et respect.
  • Sacha Guitry, dans un texte à propos de son film Si Versailles m'était conté
  • Orson Welles, Alain Bergala, Jean Narboni, Claudine Paquot, éd. Cahiers du cinéma, 1986, p. 191


Chaque fois qu'Orson Welles a dû retrouver son identité, c'est vers Shakespeare qu'il s'est tourné.
  • Joseph McBride, critique
  • Les grands cinéastes: Orson Welles, Paolo Mereghetti, éd. Cahiers du cinéma, 2007, p. 57


Orson Welles est un grand homme de théâtre et un grand metteur en scène, peut-être l'un des plus grands de l'histoire du cinéma. Nous, les débutants, ne lui seront jamais assez reconnaissant d'avoir exploré tant de nouveaux chemins. Et que personne ne s'avise de dire le contraire.
  • Orson Welles, André Bazin, éd. Petite bibliothèque des Cahiers du cinéma, 2002, p. 47


Selon moi, le cinéma a eu deux artistes fondamentaux: Orson Welles et Stanley Kubrick.
  • Woody Allen, Stanley Kubrick: Une vie en images (2001), écrit par Jan Harlan


Mais là-dessus, les Américains sont à la fois en retard et en avance : en retard parce qu'ils sont bien-pensants mais pas moraux, en avance parce qu'ils aiment vraiment le spectacle et qu'ils savent donc le démonter mieux que nous. En ce sens, Welles aura toujours un siècle d'avance sur tout le monde.
  • La Maison Cinéma et le Monde : Les Années Libé (1981-1985), Serge Daney, éd. P.O.L, 2002, vol. 2, chap. Entretien avec Michel Crépu, Gilles Delavaud, Michel Mesnil et Olivier Mongin, p. 15


Voir aussi

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