Peinture
Apparence
Un artiste peintre (ou peintre) est une personne pratiquant la peinture, comme discipline des Beaux-Arts ou des arts plastiques, comme activité de loisir (peintre amateur) ou bien comme métier (peintre professionnel).
— Vous allez dédaigner mes œuvres, continua-t-elle, car vous autres peintres d' histoire, comme on dit, vous faites fi du genre. J'avais commencé l'huile il y a trois ans ; mais franchement, cela sent trop mauvais, c'est trop sale. J'ai préféré l'aquarelle, et je crois avoir été à peu près aussi loin que possible dans l'arrangement des intérieurs. Or, mieux vaut la perfection dans un petit genre que la médiocrité dans un grand, n'est-il pas vrai ?
- Nélida (1866), Marie d'Agoult, éd. Calmann-Lévy, 2010 (ISBN 978-2-7021-4127-4), partie Deuxième partie, chap. IX, p. 117
Michel Berthaud
Où est le temps où les peintres étaient sots ? Ils n'arrêtent pas aujourd'hui de poser des problèmes. Ils vont jusqu'à les résoudre.
- Les propos qui sont rapportés ici sont ceux de Jean Paulhan.
- Les chevauchées fantastiques de Jean-Gaston Mantel, Michel Berthaud, éd. La croisée des chemins, 1997, p. 5
Les événements les plus importants qui puissent arriver à un peintre contemporain sont au nombre de deux :
1° Être espagnol 2° S'appeler Gala Salvador Dali. Ces deux choses me sont arrivées à moi.
[...] Picasso, certes, est bien espagnol [...], et il s'appelle seulement Pablo, comme Pablo Casals, comme les papes, c'est-à-dire qu'il s'appelle comme tout le monde.- Les moustaches radar (1964), Salvador Dali, éd. Gallimard, coll. « Folio », 2008 (ISBN 9782070317004), p. 56
On s'arrête devant un Chardin, comme d'instinct, comme un voyageur fatigué de sa route va s'asseoir, sans presque s'en apercevoir, dans l'endroit qui lui offre un siège de verdure, du silence, des eaux, de l'ombre et du frais.
- À propos de deux tableaux de Chardin.
- « Ruines et Paysages - Salon de 1767 » (1767), dans Salons, Denis Diderot, éd. Hermann, 1995, t. III, p. 174
Réservant au peintre la tâche sévère et contrôlable de commencer les tableaux, attribuons au spectateur le rôle avantageux, commode et gentiment comique de les achever par sa méditation ou son rêve.
- « Sur la peinture moderne », dans Œuvres plus que complètes, Félix Fénéon, éd. Droz, 1970, t. 1, p. 336
L'art du peintre est d'autant plus intime au cœur de l'homme qu'il paraît plus matériel ; car chez lui, comme dans la nature extérieure, la part est faite franchement à ce qui est fini et à ce qui est infini, c'est-à-dire à ce que l'âme trouve qui la remue intérieurement dans les objets qui ne frappent que les sens.
- Les propos qui sont rapportés ici sont ceux d'Eugène Delacroix.
- Peinture et réalité (1958), Étienne Gilson, éd. Vrin, 1998, p. 146
Arsène Houssaye
Il est des peintres qui ne découvrent rien dans la nature ; ils n'y voient que ce qu'ils savent par cœur.
- Les propos qui sont rapportés ici sont ceux de Jacques-Louis David.
- Histoire de l'art français au dix-huitième siècle (1860), Arsène Houssaye, éd. Plon, 1860, p. 371
Je connais des peintres qui ne savent pas copier des hommes, et qui prétendent monter dans le ciel pour y peindre des dieux.
- Les propos qui sont rapportés ici sont ceux de Jacques-Louis David.
- Histoire de l'art français au dix-huitième siècle (1860), Arsène Houssaye, éd. Plon, 1860, p. 372
Une imitation ne doit être composée que d’images. Si le peintre colore quelque objet, il faut [...] que ses couleurs ne soient qu’une image des couleurs réelles. Un musicien ne doit employer que les images des sons réels, et non pas les sons réels eux-mêmes.
- Pensées (~1780-1824), Joseph Joubert, éd. Librairie Vve Le Normant, 1850, t. 2, p. 3 (texte intégral sur Wikisource)
La couleur me possède. Point n'est besoin de chercher à la saisir. Elle me possède, je le sais. Voilà le sens du moment heureux : la couleur et moi sommes un. Je suis peintre.
- Journal (1957), Paul Klee, éd. Grasset, coll. « Les Cahiers Rouges », 1959 (ISBN 978-2-246-27913-6), Journal III, p. 309
Qu’est-ce qu’un grand peintre, au-delà des hasards du talent personnel ? C’est quelqu’un sans doute dont le trop violent appétit d’élévation sociale s’est fourvoyé dans une pratique qui outrepasse les distinctions sociales, et que dès lors nulle renommée ne pourra combler.
- Maîtres et serviteurs, Pierre Michon, éd. Verdier, 1990 (ISBN 2-86432-110-6), p. quatrième de couverture
Un peintre qui n’a été qu’un peintre ne sera jamais que la moitié d’un artiste.
- « Bastien-Lepage », La France, 21 mars 1885. Combats esthétiques est le titre sous lequel ont été recueillis, en 1993, en deux gros volumes, les articles consacrés par l’écrivain Octave Mirbeau à la peinture et à la sculpture au cours de sa longue carrière de journaliste.
- Combats esthétiques, Octave Mirbeau, éd. Séguier, 1993, p. I, 143
Un peintre est précisément ceci : un être qui prie avec son pinceau. Ce que le critique ne pourra jamais faire, ni même comprendre. Depuis, j'ai cherché à retrouver l'instant de paradis goûté dans cet atelier froid et bruyant. J'ai passé le reste de ma vie à le pourchasser, réussissant presque parfois à l'attraper, mais échouant le plus souvent.
- Le Portrait, Iain Pears (trad. Georges-Michel Sarotte), éd. Belfond, 2006 (ISBN 2-7144-4165-3), p. 135
Un vrai peintre regarde avec plaisir un bras bien attaché et des muscles vigoureux, quand même ils seraient employés à assommer un homme.
- Histoire de la littérature anglaise, Hippolyte Taine, éd. Hachette, 1864, t. 4, p. 123