Dieu

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Dans les religions monothéistes, Dieu désigne une entité suprême, unique, immatérielle, dotée d’une puissance surnaturelle et d’une perfection absolue. Selon ces religions, lui sont le plus souvent attribués les caractères d’infini, d’omniscience, d’Éternité, de toute puissance et de démiurgie, c'est-à-dire d’avoir créé le monde. Considéré comme un nom propre dans la langue française, le nom « Dieu » prend une majuscule.

Voir aussi Religion

Bible[modifier]

Saint Jean, La Bible, Nouveau Testament[modifier]

Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.
  • La Bible (1910), Saint Jean (trad. Louis Segond), éd. Édition Internationale VIE, 1980, partie Nouveau Testament, chap. 3, p. 127, vers 16 (texte intégral sur Wikisource)


Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l'amour est de Dieu et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu, car Dieu est amour.
  • La Bible, Saint Jean (trad. École Biblique de Jérusalem), éd. Cerf, 1955, partie Première lettre de Jean, chap. 4, p. 1610, vers 16 (texte intégral sur Wikisource)


Et nous, nous avons reconnu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour : celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui.
  • La Bible, Saint Jean (trad. École Biblique de Jérusalem), éd. Cerf, 1955, partie Première lettre de Jean, chap. 4, p. 1610, vers 7-8 (texte intégral sur Wikisource)


Antiquité[modifier]

Protagoras[modifier]

Je ne sais pas si les dieux existent mais je sais que s'ils existent, ils ne se soucient pas des hommes.


XVIIe siècle[modifier]

Blaise Pascal, Pensées, 1669[modifier]

C’est une sphère infinie dont le centre est partout et la circonférence nulle part.
  • Pensées de Blaise Pascal (1670), Blaise Pascal, éd. L. de Bure, 1923, partie Article IV (« Connaissance générale de l'homme »), p. 74


Filippo Mignini sur Spinoza[modifier]

Dans le Court traité (II, chap. XXVI), Spinoza affirme expressément que la connaissance de Dieu par l’intellect est immédiate [...].
L’intellect ne se constitue dans un esprit existant en acte que lorsque l’idée de Dieu s’y trouve. L’intelligence, entendue comme troisième genre, n’existe ni avant ni sans cette idée. Parmi les hommes, ceux qui ne l’ont pas sont privés d’intellect (en tant que troisième genre de connaissance), et c’est la majorité de l’humanité.

  • Cette citation provient d'un dossier coordonné par Maxime Rovere concernant la philosophie spinozienne.
  • « Dieu tout-pensant », Filippo Mignini, Le Magazine Littéraire, nº 493, Janvier 2010, p. 76


XVIIIe siècle[modifier]

Louis XIV, Suite à la bataille de Malplaquet, XVIIIè siècle[modifier]

Dieu a-t-il donc oublié tout ce que j’ai fait pour lui ?/!
  • Suite à la défaite de Malplaquet, le roi reprocha amèrement à Dieu de ne pas l’avoir soutenu alors qu’il lui était fervent.
  • La France sous Louis XIV : 1643-1715, Eugène Bonnemère, éd. inconnu, 1865, vol. 2, p. 101


XIXe siècle[modifier]

Michel Bakounine, Dieu et l'État, 1882[modifier]

Si Dieu existait réellement, il faudrait le faire disparaître.


Jules Barbey d'Aurevilly, Les Diaboliques, 1874[modifier]

Toi, Rançonnet, toi, Mautravers, toi, Sélune, et moi aussi, nous avons tous eu l’Empereur sur la poitrine, puisque nous avions sa Légion d’Honneur, et cela nous a parfois donné plus de courage au feu de l’y avoir. Mais elle, ce n’est pas l’image de son Dieu qu’elle a sur la sienne ; c’en est, pour elle, la réalité. C’est le Dieu substantiel, qui se touche, qui se donne, qui se marge, et qu’elle porte, au prix de sa vie, à ceux qui ont faim de ce Dieu-là ! Eh bien, ma parole d’honneur ! je trouve cela tout simplement sublime…


Charles Baudelaire, Mon cœur mis à nu, 1864[modifier]

L'être le plus prostitué, c'est l'être par excellence, c'est Dieu, puisqu'il est l'ami suprême pour chaque individu, puisqu'il est le réservoir commun, inépuisable de l'amour.
  • « Mon cœur mis à nu », dans Œuvres complètes (1980), Charles Baudelaire, éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2004, p. 415


Friedrich Engels, Anti-Dühring, 1878[modifier]

A un stade plus avancé encore de l'évolution, l'ensemble des attributs naturels et sociaux des dieux nombreux est reporté sur un seul dieu tout-puissant, qui n'est lui-même à son tour que le reflet de l'homme abstrait. C'est ainsi qu'est né le monothéisme, qui fut dans l'histoire le dernier produit de la philosophie grecque vulgaire à son déclin et trouva son incarnation toute prête dans le Dieu national exclusif des Juifs, Yahvé.
  • Anti-Dühring, Friedrich Engels (trad. Emile Bottigelli), éd. Éditions sociales, 1971, chap. V. État, famille, éducation, p. 353


Charles Fourier, citation in Description du phalanstère et considérations sociales sur l’architectonique, 1848[modifier]

Les destinées sont les résultats présents, passés et futurs des plans établis par Dieu, conformément aux lois mathématiques.
  • Citation de Charles Fourier in Description du phalanstère et considérations sociales sur l’architectonique, Victor Considerant, éd. Librairie sociétaire, 1848, Avant-propos. Sur les destinées humaines., p. 5 (texte intégral sur Wikisource)


Allan Kardec, Le Livre des Esprits, 1857[modifier]

Question n°4 : Où peut-on trouver la preuve de l’existence de Dieu ?
Réponse : "Dans un axiome que vous appliquez à vos sciences : il n’y a pas d’effet sans cause. Cherchez la cause de tout ce qui n’est pas l'œuvre de l’homme, et votre raison vous répondra."

Question n°9 : Où voit-on dans la cause première une intelligence suprême et supérieure à toutes les intelligences ?
Réponse : "Vous avez un proverbe qui dit ceci : à l'œuvre, on reconnaît l’ouvrier. Eh bien ! Regardez l'œuvre et cherchez l’ouvrier. C’est l’orgueil qui engendre l’incrédulité. L’homme orgueilleux ne veut rien au-dessus de lui, c’est pourquoi il s’appelle esprit fort. Pauvre être, qu’un souffle de Dieu peut abattre !"

On juge la puissance d’une intelligence par ses œuvres ; nul être humain ne pouvant créer ce que produit la nature, la cause première est donc une intelligence supérieure à l’humanité.
Quels que soient les prodiges accomplis par l’intelligence humaine, cette intelligence a elle-même une cause, et plus ce qu’elle accomplit est grand, plus la cause première doit être grande. C’est cette intelligence qui est la cause première de toutes choses, quel que soit le nom sous lequel l’homme l’a désignée.

  • Le livre des Esprits (1857), Allan Kardec, éd. Dervy, 2000, p. 2


Louise Michel, La Commune, 1898[modifier]

Et ne me parlez pas de Dieu, le croquemitaine ne nous effraie plus, il y a trop longtemps qu’il n’est plus que prétexte à pillage et à assassinat.


Donatien Alphonse François de Sade, La philosophie dans le boudoir, 1795[modifier]

Dolmancé : Il faut avoir perdu le sens pour y croire. Fruit de la frayeur des uns et de la faiblesse des autres, cet abominable fantôme, Eugénie, est inutile au système de la terre ; il y nuirait infailliblement puisque ses volontés, qui devraient être justes, ne pourraient jamais s’allier avec les injustices essentielles aux lois de la nature ; qu’il devrait constamment vouloir le bien, et que la nature ne doit le désirer qu’en compensation du mal qui sert à ses lois ; qu’il faudrait qu’il agît toujours et que la nature, dont cette action perpétuelle est une des lois, ne pourrait que se trouver en concurrence et en opposition perpétuelle avec lui.


XXe siècle[modifier]

Christian Bobin, Autoportrait au radiateur, 1997[modifier]

Je n'aime pas ceux qui parlent de Dieu comme d'une valeur sûre. Je n'aime pas non plus ceux qui en parlent comme d'une infirmité de l'intelligence. Je n'aime pas ceux qui savent, j'aime ceux qui aiment.


Simone de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958[modifier]

...Je me passais très bien de Dieu et si j'utilisais son nom, c'était pour désigner un vide qui avait à mes yeux l'éclat de la plénitude.
  • Mémoire d'une jeune fille rangée, Simone de Beauvoir, éd. Gallimard, 1958, p. 226


Charles Bukowski, Journal d'un vieux dégueulasse, 1969[modifier]

J'aime mieux qu'on me raconte la vie d'un clochard américain que celle d'un dieu grec mort.


Régis Debray, Vie et mort de l'image, 1992[modifier]

Dieu est Lumière, seul l'homme est photographe.
  • Vie et mort de l'image (1992), Régis Debray, éd. Gallimard, coll. « folio essais », 1992, p. 35


Nicolás Gómez Dávila, Carnets d'un vaincu, 2009[modifier]

Arrive un moment où il ne nous intéresse plus que de guetter Dieu.


Ce qui éloigne de Dieu n'est pas tant le péché que le désir de le justifier.

  • Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009  (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 37


Dieu est l'infiniment proche et l'infiniment lointain ; nous ne devons pas parler de Lui comme s'il se tenait à distance moyenne.

  • Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009  (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 41


Parler sur Dieu est présomptueux, ne pas parler de Dieu est stupide.

  • Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009  (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 48


Ce n'est pas parce que Dieu sait tout que nous devons avoir confiance mais parce qu'il est miséricordieux.

  • Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009  (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 51


L'homme n'est important que s'il est vrai qu'un Dieu soit mort pour lui.

  • Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009  (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 52


Je ne vivrais pas une fraction de seconde si je cessais de sentir la protection de Dieu.

  • Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009  (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 62


Si ce n'est pas de Dieu dont nous parlons, il est insensé de parler de quoi que ce soit.

  • Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009  (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 67


Dieu ne meurt pas mais malheureusement pour l'homme les dieux subalternes tels que la pudeur, l'honneur, la dignité et la décence, ont péri.

  • Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009  (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 78


Si nous ne croyons pas en Dieu, seul est honnête l'Utilitarisme vulgaire.
Le reste n'est que rhétorique.

  • Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009  (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 121


L'important n'est pas que l'homme croie en l'existence de Dieu, l'important c'est que Dieu existe.

  • Carnets d'un vaincu, Nicolás Gómez Dávila (trad. Alexandra Templier), éd. L'Arche, 2009  (ISBN 978-2-85181-697-9), p. 135


Albert Gelin, Les idées maîtresses de l'Ancien Testament, 1949[modifier]

Le Dieu de la Bible, comme le notait Pascal, n'est pas le Dieu des philosophes, mais le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu qui se révèle dans l'histoire comme Sauveur et dont toute une lignée de personnages privilégiés, de mystiques, expérimente la présence. la souffrance a souvent été, chez eux, le grand aiguillon de la découverte, comme il est facile de le constater dans le cas d'Osée, de Jérémie et des « anawims ».
  • Les idées maîtresses de l'Ancien Testament, Albert Gelin, éd. Cerf, 1949, p. 12


André Gide, Les Faux-monnayeurs, 1925[modifier]

La cruauté, c'est le premier des attributs de Dieu.
  • Les Faux-monnayeurs, André Gide, éd. Gallimard, 1925  (ISBN 2070400824), partie III (« Paris »), chap. 18, p. 378


Jules Renard, Journal 1887-1910, 1925[modifier]

Dieu, celui que tout le monde connaît, de nom.
  • Journal 1887-1910, Jules Renard, éd. Actes Sud, 1995  (ISBN 2-7427-5216-1), p. 107


Robert Sabatier, Dictionnaire de la mort, 1967[modifier]

On tue un homme, on est un assassin. On tue des millions d'hommes, on est un conquérant. On les tue tous, on est un dieu.
  • Jean Rostand, 1954, Pensées d'un biologiste, dans Dictionnaire de la mort, paru chez Albin Michel, 1967, p.246, Robert Sabatier.


Jean-Paul Sartre, Le Diable et le bon Dieu, 1951[modifier]

Gœtz : […] Et voilà, mon Dieu : nous sommes de nouveau face à face, comme au bon vieux temps où je faisais le mal. Ah ! Je n'aurais jamais dû m'occuper des hommes : ils gênent. Ce sont des broussailles qu'il faut écarter pour parvenir à toi. Je viens à toi, Seigneur, je viens, je marche dans ta nuit : donne moi la main. Dis : La nuit, c'est toi, hein ? La nuit, l'absence déchirante de tout ! Car tu es celui qui est présent dans l'universelle absence, celui qu'on entend quand tout est silence, celui qu'on voit quand on ne voit plus rien. Vieille nuit, grande nuit d'avant les êtres, nuit du non-savoir, nuit de la disgrâce et du malheur, cache-moi, dévore mon corps immonde, glisse-toi entre mon âme et moi-même et ronge-moi. Je veux le dénuement, la honte et la solitude du mépris, car l'homme est fait pour détruire l'homme en lui-même et pour s'ouvrir comme une femelle au grand corps noir de la nuit. Jusqu'à ce que je goûte à tout, je n'aurai plus de goût à rien, jusqu'à ce que je possède tout, je ne posséderai plus rien. Jusqu'à ce que je sois tout, je ne serai plus rien en rien. Je m'abaisserai au-dessous de tous et toi, Seigneur, tu me prendras dans les filets de ta nuit et tu m'élèveras au-dessus d'eux.
  • Gœtz s'adressant à Dieu, chassé de l'armée des pauvres après le triomphe oratoire de Karl, et qui avoue avoir échoué face à la méchanceté des hommes.


Gustave Thibon, Notre regard qui manque à la lumière, 1955[modifier]

Il y a un malentendu entre nous et Dieu. Cela tient peut-être à ce que nous le cherchons trop au-dessus de nous. Si nous savions nous incliner plus simplement vers la terre et partager l’innocence des arbres et des oiseaux, nous retrouverions le ciel dans ce miroir. Mais nous acceptons mal de n’être que des créatures ; nous voulons toujours un peu nous créer nous-mêmes.


Simone Weil, La Pesanteur et la Grâce, 1947[modifier]

Dieu ne peut être présent dans la création que sous la forme de l'absence.


C'est un grand danger que celui d'aimer Dieu comme un joueur aime le jeu.


XXIe siècle[modifier]

François Cheng, Cinq méditations sur la mort, autrement dit sur la vie, 2013[modifier]

Envisager Dieu nous diminue-t-il ? Au contraire, nous intégrant dans la marche de la Voie, cela ne peut que nous grandir. C’est ce qu’avait compris Rainer Maria Rilke, qui écrivait : « Il y a en moi, finalement, une manière et une passion absolument indescriptibles de faire l’expérience de Dieu… Ma vie durant, il ne s’est agi pour moi de rien d’autre que de découvrir et de vérifier cet endroit de mon cœur qui me rendrait capable d’adorer dans tous les temples de la terre ce qui serait le plus grand. »


S’agissant de l’avènement de la vie, dès le commencement, le Créateur devait se trouver devant un dilemme. Tout comme nous, il eût souhaité un monde parfait. Pour cela, il n’avait qu’à créer un ensemble d’êtres parfaitement obéissants, de type robot. Il lève la baguette, tous se lèvent ; il baisse la baguette, tous se couchent. On n’est pas alors dans l’ordre de la vie et il ne peut en tirer aucune jouissance. Pout que les vivants parviennent jusqu’à la conscience, au point de pouvoir connaître l’univers créé, au point de pouvoir dialoguer avec le Créateur, il fallait qu’ils soient doués d’intelligence et de liberté. Condition plus nécessaire encore si la Création devait être animée par le principe d’amour. Presque aussitôt surgit un problème qui transforma le processus de la vie en drame : le problème du mal radical.


Dans cette perspective, le développement de la vie devient une immense aventure, semée de remarquables avancées comme d’imprévisibles périls. Aventure aussi bien pour les humains que pour Dieu. Plus précisément, il faudrait dire que l’aventure des humains devient celle même de Dieu ; si les humains échouaient, ce serait un échec pour lui. Ce Dieu par qui la vie est advenue, par qui la marche de la Voie est assurée n’est pas celui qui s’est contenté de donner une chiquenaude initiale pour mettre en branle l’histoire, comme le disait Pascal du Dieu de Descartes. Non, il est le Dieu futur qui n’aura de cesse d’advenir, comme Moïse a pu l’entendre de sa bouche : « Je serai qui Je serai. » Le devenir humain fait partie de son aventure. Il est donc lui-même en devenir.


Richard Dawkins, Pour en finir avec Dieu, 2006[modifier]

On peut dire que, de toutes les œuvres de fiction, le Dieu de la Bible est le personnage le plus déplaisant : jaloux et fier de l'être, il est impitoyable, injuste et tracassier dans son obsession de tout régenter ; adepte du nettoyage ethnique, c'est un revanchard assoiffé de sang ; tyran lunatique et malveillant, ce misogyne homophobe, raciste, pestilentiel, mégalomane et sadomasochiste pratique l'infanticide, le génocide et le filicide.
  • Pour en finir avec Dieu (The God Delusion ) (2006), Richard Dawkins (trad. Marie-France Desjeux-Lefort), éd. Robert Laffont, 2008, p. 38


Daniel Lefèvre[modifier]

Rencontre avec Dieu

Nommer Dieu ce qui permet
À l’aveugle de choisir
La couleur de ses ténèbres

  • Toute la vie posée sur le tranchant des mots, Daniel Lefèvre, éd. DN, 2012, p. 375


Pape François[modifier]

Reconnaissons que Dieu n’est pas quelque chose de vague, notre Dieu n’est pas un Dieu en spray, il est concret et non pas abstrait. Il a d’ailleurs un nom : Dieu est amour.
  • (it) Il nostro Dio non è un Dio ‘spray’, è concreto, non è un astratto, ma ha un nome: ‘Dio è amore’.
  • François (Pape), 26 mai 2013, Cité du Vatican, dans Radio Vaticana, paru 26 mai 2013, François (Pape).


Jean d'Ormesson, Comme un chant d'espérance, 2014[modifier]

Il n'y a qu'un choix, en fin de compte, et tout se joue dans ce choix : entre le néant travaillé par le hasard et Dieu. Nous ne pouvons rien savoir du néant avant le big bang ni du néant après la vie. Les choses sont si bien tricotées que le mur de Planck et le mur de la mort sont également infranchissables. Mais nous pouvons nous faire une idée de ce qui est possible et de ce qui est impossible. Si l'univers est le fruit du hasard, si nous ne sommes rien d'autre qu'un assemblage à la va-comme-je-te-pousse de particules périssables, nous n'avons pas la moindre chance d'espérer quoi que ce soit après la mort inéluctable. Si Dieu, en revanche, et ce que nous appelons — à tort — son esprit et sa volonté sont à l'origine de l'univers, tout est possible. Même l'invraisemblable. D'un côté, la certitude de l'absurde. De l'autre, la chance du mystère.
  • Comme un chant d'espérance, Jean d'Ormesson, éd. Héloïse d'Ormesson, 2014, p. 85


Dieu sans les hommes est un rêve vide, très proche de rien, un néant infini, une éternité d'absence. Il est une invitation à la solitude et à l'orgueil. Il mène à l'intolérance, à une espèce de folie et souvent à l'horreur. Les hommes sans Dieu sont guettés par une autre forme d'orgueil et par l'absurde dans toute sa pureté. Ils sont, eux aussi, sur le chemin de l'horreur et de la folie.
  • Comme un chant d'espérance, Jean d'Ormesson, éd. Héloïse d'Ormesson, 2014, p. 92


À la fameuse question de Leibniz que nous avons déjà rencontrée sur notre chemin : « Pourquoi y a-t-il quelque chose au lieu de rien ? », il y a une seule réponse possible : « Parce que Dieu a distingué le tout du rien. » Mais, à l'intérieur de cette réponse, il y a une autre réponse, incluse, subalterne et annexe : « Parce que Dieu a confié à l'homme le tout tiré du rien pour qu'il en fasse un monde où, grâce à l'espace et au temps, à la nécessité et au hasard, l'absence se change en présence et le mystère en raison. » Avec ses sens et sa pensée, l'homme crée une seconde fois le monde tiré par Dieu du néant infini et de l'éternité du rien.
  • Comme un chant d'espérance, Jean d'Ormesson, éd. Héloïse d'Ormesson, 2014, p. 111


Bande dessinée[modifier]

Thorgal, tome 7 : L'Enfant des étoiles, 1984[modifier]

Thorgal : Les prêtres disent que vous êtes un dieu revenu vivre parmi les hommes. Lequel de nos dieux êtes-vous ?
Le dieu de la montagne : Celui que tu préfèreras, Thorgal. Ce sont les hommes qui donnent leurs noms aux dieux.


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