Yvonne Vera
Apparence
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Yvonne Vera, né le à Bulawayo et morte le à Toronto, est une écrivaine zimbabwéenne qui a exploré les thèmes de l'identité, de la culture et des droits des femmes dans ses romans et nouvelles.
Citations de Yvonne Vera
[modifier]Without a Name, 1994
[modifier] Il lui tardait profondément que le silence fût complet. Il lui tardait d'échapper aux cris insistants de triomphe de cet homme. Ce silence n'était pas de l'oubli, mais un commencement.
- (en) She longed deeply for the silence to be complete. She longed to escape the insistent cries of his triumph. The silence was not a forgetting, but a beginning.
- « Without a name » (1994), dans Without a name ; and, Under the tongue, Yvonne Vera, éd. Farrar, Straus, and Giroux, 2002 (ISBN 0-374-52816-0), chap. Eight, p. 35 (lire en ligne)
- Une femme sans nom ; suivi de Sous la langue, Yvonne Vera (trad. Geneviève Doze), éd. Fayard, 2006 (ISBN 2-213-62310-4), chap. 8, p. 55
1977. Tout le monde était complice de la guerre. La guerre leur aliénait les paroles. Ils concoctaient toute vérité qui les réconfortât. La guerre changeait tout, même l'idée de leur propre humanité. Ils étaient choqués de ce qu'ils voyaient et vivaient, de ce qu'ils étaient capables de supporter, des spectacles auxquels ils assistaient. Ils se réjouissaient du silence. S'ils parlaient avec énergie et désinvolture, c'était pour remplir les vides laissés par ceux qui étaient morts de morts abasourdissantes, qui avaient disparu au milieu de leur déplacement. La guerre transformait les gens en complices bien disposés des distorsions : des distorsions solitaires, consolatrices.
- (en) 1977. Everyone was an accomplice to war. The war made them strangers to words. They shaped any truth which comforted them. The war changed everything, even the idea of their own humanity. They were shocked at what they witnessed and lived through, what they were capable of enduring, the sights they witnessed. They welcomed silence. If they spoke with energy and abandon, it was to fill the empty spaces left by those who had died marvelous deaths, who had vanished in the midst of their journeying. The war made the people willing accomplices to distortions – distortions solitary and consoling.
- « Without a name » (1994), dans Without a name ; and, Under the tongue, Yvonne Vera, éd. Farrar, Straus, and Giroux, 2002 (ISBN 0-374-52816-0), chap. Twenty-three, p. 88 (lire en ligne)
- Une femme sans nom ; suivi de Sous la langue, Yvonne Vera (trad. Geneviève Doze), éd. Fayard, 2006 (ISBN 2-213-62310-4), chap. 23, p. 118
Under the Tongue, 1996
[modifier]Une langue qui ne vit plus, ne pleure plus. Elle est enterrée sous la roche. Ma langue est une rivière. Je la touche, en quête des lieux où j'ai grandi. Ma langue est lourde de sommeil. Je sais qu'une pierre est ensevelie dans ma bouche, portée sous ma langue. Ma voix m'a oubliée.
- Une femme sans nom ; suivi de Sous la langue, Yvonne Vera (trad. Geneviève Doze), éd. Fayard, 2006 (ISBN 2-213-62310-4), chap. 1, p. 157
Père chuchote l'étreinte de la foudre. Je me mords la langue de toutes mes forces, je retiens mon souffle au fond de ma poitrine. Ma voix s'enfonce dans mon ventre. Ma voix s'émiette, se désagrège, se propage à travers ses doigts. Ma voix se cache sous la roche. Ma voix brûle sous ma poitrine. La foudre me trouve, étreint la lune, me découvre tombée du ciel. J'entends père.
- Une femme sans nom ; suivi de Sous la langue, Yvonne Vera (trad. Geneviève Doze), éd. Fayard, 2006 (ISBN 2-213-62310-4), chap. 1, p. 159
Je crie, mais mon cri rencontre le silence. Ma voix a perdu les promesses du jour. Je l'entends tomber comme un torrent dans mon ventre. Ma voix rencontre la roche, rencontre l'eau, rencontre le silence et la mort. Père m'appelle dans mon sommeil. Ma voix s'immobilise et attend dans un calme craintif. Je détourne le visage et je fuis la lune. J'écoute. La lune chasse le sommeil et le rêve. Une ombre naît de la lune. Cette ombre me soulève de terre. J'attends sous un ciel ardent. L'ombre de la lune s'est illuminée de la sérénité de la mort. La lune est blessée par l'obscurité. Je cherche la lune qui a quitté le ciel. Le souvenir a quitté le ciel. Il fait nuit.
- Une femme sans nom ; suivi de Sous la langue, Yvonne Vera (trad. Geneviève Doze), éd. Fayard, 2006 (ISBN 2-213-62310-4), chap. 1, p. 161
Grand-mère dit qu'il est parfois bon d'oublier, d'enfouir les choses lourdes du présent, les choses dont on ne peut se souvenir sans que la mort devienne meilleure que la vie. De telles choses sont à oublier, à ensevelir sous terre. Mais une femme doit se rappeler l'instant de la naissance et celui de la mort.
- Une femme sans nom ; suivi de Sous la langue, Yvonne Vera (trad. Geneviève Doze), éd. Fayard, 2006 (ISBN 2-213-62310-4), chap. 3, p. 169
- Citation choisie pour le 22 décembre 2024 (#SheSaid 2024).
La naissance est le souvenir d'un voyage, il ne faut pas l'oublier. Nous sommes des femmes. Nous sommes liées dans une caresse ancienne de la terre. Nous sommes pleines de générosité comme des nuages qui s'ouvrent, tombant doucement, apportant les promesses de pousse, d'une saison sereine de maturation.
- Une femme sans nom ; suivi de Sous la langue, Yvonne Vera (trad. Geneviève Doze), éd. Fayard, 2006 (ISBN 2-213-62310-4), chap. 3, p. 171
La femme sur la lune porte un fardeau sur la tête. Elle a traversé le ciel. Elle a contemplé toute la douleur du monde.
- (en) The woman on the moon is bearing a load on her head. She has traveled through the sky. She has seen all the pain of the world.
- « Under the tongue » (1996), dans Without a name ; and, Under the tongue, Yvonne Vera, éd. Farrar, Straus, and Giroux, 2002 (ISBN 0-374-52816-0), chap. Three, p. 132 (lire en ligne)
- Une femme sans nom ; suivi de Sous la langue, Yvonne Vera (trad. Geneviève Doze), éd. Fayard, 2006 (ISBN 2-213-62310-4), chap. 3, p. 171
- Citation choisie pour le 19 novembre 2024 (#SheSaid 2024).
Writing Near The Bone, 1997
[modifier]- (en) The woman I am is inside the writing, embraced and freed by it. For me writing is light, a radiance that captures everything in a fine profile. This light searches and illuminates, it is a safe place from which to uncover the emotional havoc of our experience. Light is a bright warmth which heals. Writing can be this kind of light. Within it I do not hide. I travel bravely beyond that light, into the shadows that this light creates, and in that darkness it is also possible to be free, to write, to be a woman.
- Neue Zürcher Zeitung, 1997
- « Writing Near The Bone », Yvonne Vera (1997), dans Women writing Africa. 1, The southern region, Collectif, éd. Feminist Press at the City University of New York, 2003 (ISBN 1-55861-406-0), p. 489-490 (lire en ligne)
The stone virgins, 2002
[modifier]- (en) Time is as necessary for remembering as it is for forgetting. Even the smallest embrace of pain needs time larger than a pause ; the greatest pause requires an eternity, the greatest hurt a lifetime. A lifetime is longer than eternity : an eternity can exist without human presence.
- The stone virgins (2002), Yvonne Vera, éd. Farrar, Straus and Giroux, 2003 (ISBN 0-374-27008-2), chap. 3, p. 36 (lire en ligne)