États-Unis

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Les États-Unis sont une république constitutionnelle à régime présidentiel, et un État fédéral d'Amérique du Nord.

Citations du XIXè siècle[modifier]

Jean-Jacques Ampère[modifier]

Aux États-Unis la nature, comme la société, n'est pas toujours belle, mais elle est toujours grande.


Camille Saint-Saëns[modifier]

Ce qui m'a plu là-bas, c'est moins l'Amérique telle qu'elle est que l'Amérique telle qu'elle pourra être un jour. Il m'a semblé voir un grand creuset où mille ingrédients s'amalgament pour former une substance inconnue ; et dans ce travail, quelle activité dépensée, que de richesses en mouvement, que de progrès scientifiques, dans la science utile et pratique, dans la science pure !
  • Regards sur mes contemporains, Camille Saint-Saëns, éd. Ed. Bernard Coutaz, 1990, p. 238


Une chose est faite pour étonner : l'importance donnée par ce peuple aux questions religieuses ; car, enfin, cette poursuite de richesse, cet appétit de domination, cet amour immodéré des jouissances terrestres, tout cela est le contraire de l'esprit évangélique qui prêche le renoncement, le détachement, l'humilité, le mépris des biens temporels.
  • À propos de la société américaine; 1914.
  • Regards sur mes contemporains, Camille Saint-Saëns, éd. Ed. Bernard Coutaz, 1990, p. 238-239


Citations du XXè siècle[modifier]

Stetson Kennedy[modifier]

Le fascisme a bien des visages, et le racisme en est un des plus laids. En Allemagne, les nazis brûlaient des Juifs; au États-Unis, les racistes blancs brûlent des Noirs. L'un des premiers actes des alliés après la défaite de Hitler a été d'abroger les lois racistes; et pourtant, en Amérique, des codes aussi néfastes se sont non seulement maintenus, mais encore renforcés.
  • Avant-Propos de S.Kennedy dans son livre en 1955
  • Introduction à l'Amérique raciste (1955), Stetson Kennedy, éd. L'Aube, 2008, chap. Avant-Propos, p. 2


Si vous êtes un véritable Américain, c'est-à-dire un Indien américain, vous avez de la chance d'être vivant. Qu'il en ait eu conscience ou non, la conduite du blanc a été basée sur ce principe que « les seuls bon Indiens sont les Indiens morts ». C'est là, à coup sûr, la pierre de base sur laquelle les envahisseurs blancs de l'Amérique du Nord ont édifié la République des États-Unis d'Amérique.
  • Introduction à l'Amérique raciste (1955), Stetson Kennedy, éd. L'Aube, 2008, chap. Pas de place pour les Peaux-Rouges, p. 11


Pourquoi tirer aujourd'hui un tel squelette de notre placard national ? demanderons certains. Pour la même raison que nous cultivons le souvenir de l'Holocauste nazi, qui, sous des prétextes raciaux oblitéra près de dix millions de vie (dont six millions de Juifs) : nous espérons qu'une mémoire vivante empêchera que se reproduise une telle barbarie. Car la ségrégation raciale et son cortège de maux (qu'on les nomme « le système Jim Crow », « l'apartheid » ou autrement) fut aussi une forme d'holocauste, qui marqua au fer rouge la vie et l'âme de millions de gens.
  • Préface de Stetson Kennedy dans la réédition de son livre en 1996
  • Introduction à l'Amérique raciste (1955), Stetson Kennedy, éd. L'Aube, 2008, chap. Préface (1996), p. V


Carl Gustav Jung[modifier]

Ce qui me frappa [chez les Américains], c'est la grande influence du Noir, influence psychologique naturellement sans mélange de sang. L'expression émotionnelle de l'Américain, particulièrement sa façon de rire, peut être étudiée le mieux dans les suppléments des journaux américains ; ce rire inimitable de Roosevelt, vous le trouverez dans sa forme primitive chez le Noir américain. La démarche particulière avec les articulations relativement lâches ou bien la hanche balancée que l'on observe si souvent chez les Américains proviennent du Noir américain. La musique américaine a pris au Noir sa principale inspiration tout comme la danse. […] La vivacité de l'Américain moyen, qui se manifeste non seulement au jeu de baseball, mais tout particulièrement par un amour extraordinaire de l'expression verbale — le flot perpétuel et sans limite de bavardages qui caractérisent les journaux américains en est l'exemple le plus marquant — ne peut guère dériver des ancêtres germaniques, mais ressemble surtout au « bavardage » du village africain. […] Ainsi l'Américain nous présente l'image singulière d'un Européen avec le comportement d'un Noir et l'âme d'un Indien.
  • (en) Another thing that struck me was the great influence of the Negro, a psychological influence naturally, not due to the mixing of blood. The emotional way an American expresses himself, especially the way he laughs, can best be studied in the illustrated supplements of the American papers; the inimitable Teddy Roosevelt laugh is found in its primordial form in the American Negro. The peculiar walk with loose joints, or the swinging of the hips so frequently observed in Americans, also comes from the Negro. American music draws its main inspiration from the Negro, and so does the dance. […] The vivacity of the average American, which shows itself not only at baseball games but quite particularly in his extraordinary love of talking - the ceaseless gabble of American papers is an eloquent example of this - is scarcely to be derived from his Germanic forefathers, but is far more like the chattering of a Negro village. […] Thus the American presents a strange picture: a European with Negro behaviour and an Indian soul.
  • Civilization in Transition (The Collected Works of C. G. Jung), Carl Gustav Jung (trad. Wikiquote), éd. Routledge & Kegan Paul, 1964, p. 46-49


Paul Auster[modifier]

L'un dans l'autre, il existe quelque cent trente modèles réduits de la statue de la Liberté, érigés dans des lieux publics d'un bout à l'autre de l'Amérique. […] A la différence du drapeau, qui a tendance à diviser les gens autant qu'à les unir, la statue est un symbole qui ne suscite aucune controverse. Si de nombreux Américains sont fiers de leur drapeau, de nombreux autres en sont honteux, et pour chaque personne qui le considère comme un objet sacré il y en a une qui aimerait cracher dessus, ou le brûler, ou le traîner dans la boue. La statue de la Liberté n'est pas atteinte par de tels conflits. Depuis cent ans, transcendant la politique et les idéologies, elle se dresse au seuil de notre pays comme un emblème de ce qu'il y a de bon en nous.
  • Leviathan, Paul Auster (trad. Christine Le Bœuf), éd. Le livre de Poche, 1993, p. 280


Contrairement aux proclamations caractéristiques du terrorisme, avec leur rhétorique pompeuse et leurs exigences belliqueuses, les déclarations du Fantôme de la Liberté ne demandaient pas l'impossible. Il voulait simplement que l'Amérique fît un examen de conscience et se corrigeât.
  • Leviathan, Paul Auster (trad. Christine Le Bœuf), éd. Le livre de Poche, 1993, p. 282


Citations du XXIè siècle[modifier]

Les Fatals Picards[modifier]

Bonjour, je m'appelle Bobby, Je suis américain et je suis capable de situer la Côte d'Ivoire sur une carte… d'Europe.


Denis Lacorne[modifier]

La force du patriotisme américain tient à son caractère désengagé : il ne repose pas sur une ethnie ou une religion particulière; il est fondé sur des objets ou des symboles anonymes, « inventés plutôt qu'hérités » : le serment au drapeau, le serment de citoyenneté, le culte de la Constitution et de ses amendements, le respect de la décision des juges de la Cour suprême. Ce qui constitue l'Unum n'est pas le lieu de naissance, mais l'attachement à des principes de gouvernement exprimés dès 1776 dans la Déclaration d'indépendance : l'égalité des hommes, disposant tous de « droits inaliénables » - la vie, la liberté et la recherche du bonheur -, l'État assumant la tâche essentielle de « garantir ces droits ». Ces principes abstraits n'ont bien sûr pas toujours été appliqués, loin s'en faut, mais leur existence ancienne, constamment réaffirmés à l'école et lors de cérémonies officielles constituent bien le substrat d'un véritable patriotisme constitutionnel américain.
  • La crise de l’identité américaine, Denis Lacorne, éd. Gallimard, 2003, p. 385


André Kaspi[modifier]

Les États-Unis ressemblent à une auberge espagnole. […] Rien n'est, en effet, plus facile que de découvrir tout et son contraire, les attitudes les plus libérales et les plus conservatrices, les valeurs profondes de la démocratie et la persécution des minorités, la richesse acquise par le mérite et par le travail en même temps que la pauvreté la plus insupportable. Les États-Unis sont le pays des contrastes, qui touchent à la nature et aux climats, aux structures sociales et politiques, aux diversités culturelles. Nous avons beau décréter que les Américains sont de grands enfants, aux idées simplistes et aux comportements aisément prévisibles, nous découvrons vite qu'ils sont au moins aussi compliqués et divers que nous, les Européens, le sommes.
  • Comprendre les États-Unis aujourd'hui, André Kaspi, éd. Perrin, 2008, p. 307


A la réflexion, cette prétention à l'universalisme, ce mélange d'insolence et de fraternité, cet appel aux grands sentiments et à l'intérêt égoïste, ne nous rappellent-ils rien ? C'est peut-être aussi ce qui décrit le mieux l'attitude des Français, leur référence aux grands principes de la Révolution, la fierté, voire la suffisance qu'ils affichent et que bon nombre d'étrangers leur reprochent. Oui, entre les Français et les Américains, les points communs ne manquent pas. C'est ce qui les unit et les sépare. Voilà deux nations qui ont, l'une et l'autre, vocation à incarner les grandes aspirations de l'humanité, à parler au nom de tous, à transcender, par les valeurs qu'elles défendent, les vicissitudes de la conjoncture. L'Amérique s'étonne que la France puisse exprimer les mêmes prétentions qu'elle. La France n'est plus le phare de l'humanité et dénonce une Amérique qui lui aurait volé son rôle.
  • Comprendre les États-Unis aujourd'hui, André Kaspi, éd. Perrin, 2008, p. 309


Pascal Boniface, Charlotte Lepri[modifier]

Les États-Unis n'ont pas une politique impériale dans le sens où ils ne cherchent pas à contrôler ou à annexer directement des territoires un peu partout dans le monde. On parle d'empire, faute de trouver meilleur qualificatif, alors que cette notion même est très controversée chez les politologues. En revanche, on peut dire que les États-Unis mènent une politique hégémoniste, qui vise à asseoir leur démocratie sur le reste du monde de manière plus subtile et par des moyens plus indirects (comme la diplomatie, l'économie, la culture, la présence de bases militaires, etc.).


Guillaume Musso, Sauve-moi, 2005[modifier]

Voilà, c’était ça l’amitié à l’américaine : vous partagez un appartement avec une personne pendant trois ans et au moment des adieux, tout ce qu’elle vous laisse, ce sont deux phrases sur un répondeur ! Je trouve que c'est nul
  • Sauve-moi, Guillaume Musso, éd. Pocket, 2005, p. 42


Les États-Unis dans la poésie[modifier]

Walt Whitman[modifier]

Et toi l'Amérique,
Toi et ta descendance à la progression vertigineuse,
Toi surtout qui dépasses tout le monde en hauteur,
Flanquée de la Victoire sur ta gauche, et sur ta droite du Droit,
Toi l'Union englobant, fusionnant, absorbant, tolérant tout,
Toi, éternellement, sois mon poème.

  • (en)

    And thou America,
    Thy offspring towering e'er so high, yet higher Thee above all towering,
    With Victory on thy left, and at thy right hand Law;
    Thou Union holding all, fusing, absorbing, tolerating all,
    Thee, ever thee, I sing.

  • Feuilles d'herbe, Walt Whitman (trad. Jacques Darras), éd. Gallimard, 2002, p. 286


Hommes du Colorado nous sommes,
Des pics géants, des vastes sierras des hauts plateaux,
Du fond des mines et des goulets, du bout des pistes du gibier
Pionniers, nous les pionniers !

  • (en)

    Colorado men are we,
    From the peaks gigantic, from the great sierras and the high plateaus,
    From the mine and from the gully, from the hunting trail we come,
    Pioneers! O pioneers!


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