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« James Baldwin (écrivain) » : différence entre les versions

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{{citation|citation=Pendant bien des générations les autochtones du Congo belge, par exemple, ont enduré les atrocités les plus indicibles aux mains des Belges, aux mains de l'Europe. Leur souffrance est survenue dans le silence. Cette souffrance n'a pas fait l'objet d'articles indignés dans la presse occidentale, comme cela aurait été le cas de la souffrance d'hommes blancs. La souffrance de ces autochtones était considérée comme nécessaire, hélas, à la domination européenne, chrétienne. Et, à partir du moment où le monde dans son ensemble ne connaissait virtuellement rien à la souffrance de cet autochtone, quand il s'est soulevé il n'a pas été salué comme un héros combattant pour son pays, mais condamné comme un sauvage, affamé de chair blanche. Le monde chrétien considérait la Belgique comme un pays civilisé ; mais non seulement il n'y avait aucune raison pour les Congolais de considérer la Belgique de cette manière, mais il était absolument impossible pour eux de penser une chose pareille.
|original=For many generations the natives of the Belgian Congo, for example, endured the most unspeakable atrocities at the hands of the Belgians, at the hands of Europe. Their suffering occurred in silence. This suffering was not indignantly reported in the Western press, as the suffering of white men would have been. The suffering of this native was considered necessary, alas, for European, Christian dominance. And, since the world at large knew virtually nothing concerning the suffering of this native, when he rose he was not hailed as a hero fighting for his land, but condemned as a savage, hungry for white flesh. The Christian world considered Belgium to be a civilized country; but there was not only no reason for the Congolese to feel that way about Belgium; there was no possibility that they could.
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{{Réf Article
|titre=Negroes Are Anti-Semitic Because They're Anti-White
|auteur=James Baldwin
|publication= New York Times
|date=9 avril 1967
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{{citation|citation=Si l'on blâme le juif de ne pas avoir été ennobli par son oppression, on accuse non pas la seule figure du juif mais celle de la race humaine tout entière, et l'on affirme en même temps une prétention assez incroyable sur soi-même. Je sais que ma propre oppression ne m'a pas ennobli, pas même quand je pensais être un chrétien pratiquant. Je sais aussi que si aujourd'hui je refuse de haïr les juifs, ou qui que ce soit d'autre, c'est parce que je sais ce que cela fait d'être en butte à la haine. J'ai appris cela des chrétiens, et j'ai cessé de m'adonner à ce à quoi les chrétiens s'adonnent.
|original=If one blames the Jew for not having been ennobled by oppression, one is not indicting the single figure of the Jew but the entire human race, and one is also making a quite breathtaking claim for oneself. I know that my own oppression did not ennoble me, not even when I thought of myself as a practicing Christian. I also know that if today I refuse to hate Jews, or anybody else, it is because I know how it feels to be hated. I learned this from Christians, and I ceased to practice what the Christians practiced.
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Version du 14 septembre 2021 à 05:35

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James Baldwin à Hyde Park, à Londres (Royaume-Uni) en 1969.

James Arthur Baldwin [ d͡ʒeɪmz ˈɑɹθɚ ˈbɒldwən]1, né le 2 août 1924 dans le quartier de Harlem, à New York, et mort le 1er décembre 1987 à Saint-Paul-de-Vence, dans les Alpes-Maritimes, en France, est un écrivain américain, auteur de romans, de poésies, de nouvelles, de pièces de théâtre et d’essais.

Citations

  • La conversion (1953), James Baldwin (trad. Michèle Albaret-Maatsch), éd. Rivages, coll. « Poche », 2019  (ISBN 9782743648701), p. .


The Fire Next Time, 1963

  • La prochaine fois, feu (1963), James Baldwin (trad. Michel Sciama), éd. Gallimard, coll. « Folio », 2018  (ISBN 9782072786204), p. .


The Cross of Redemption, 2010

  • Retour dans l’œil du cyclone, James Baldwin (trad. Hélène Borraz), éd. Christian Bourgois, 2015  (ISBN 978-2-267-02875-1), p. .


I Am Not Your Negro, 2017

  • I Am Not Your Negro (2017), James Baldwin (textes rassemblés et édités par Raoul Peck) (trad. Pierre Furlan), éd. Robert Laffont / Velvet Film, coll. « 10-18 », 2018  (ISBN 9782264073655), p. .


Autres citations

Si le concept de Dieu a une utilité, c'est de nous rendre plus grands, plus libres et plus aimants. Si Dieu ne peut pas faire ça, il est temps de se débarrasser de lui.
  • Au sujet de sa renonciation à la foi chrétienne.
  • « "Blacks say atheists were unseen civil rights heroes" », James Baldwin (propos cités par Kimberly Winston), USA Today, 23 février 2012 (lire en ligne)


Vous pensez que votre souffrance et votre cœur brisé sont sans précédent dans l'histoire du monde, mais ensuite vous lisez. C'est Dostoievski et Dickens qui m'ont appris que les choses qui me tourmentaient le plus étaient les choses mêmes qui me reliaient à l'ensemble des personnes qui étaient vivantes, ou qui avaient été vivantes un jour. Ce n'est que si nous faisons face à ces plaies ouvertes en ous-mêmes que nous pouvons les comprendre chez les autres. Un artiste est une sorte d'historien émotionnel ou spirituel. Son rôle est de vous faire comprendre la fatalité et la gloire qu'il y a à connaître qui vous êtes et ce que vous êtes. Il doit le dire, parce que personne d'autre n'en est capable, ce que c'est que d'être en vie.
  • (en) You think your pain and your heartbreak are unprecedented in the history of the world, but then you read. It was Dostoevsky and Dickens who taught me that the things that tormented me most were the very things that connected me with all the people who were alive, or who ever had been alive. Only if we face these open wounds in ourselves can we understand them in other people. An artist is a sort of emotional or spiritual historian. His role is to make you realize the doom and glory of knowing who you are and what you are. He has to tell, because nobody else can tell, what it is like to be alive.
  • (en) « Doom and glory of knowing who you are », James Baldwin (propos cités par Jane Howard) (trad. Wikiquote), LIFE, vol. 54 nº 21, 24 mai 1963, p. 89


Maintenant, en mettant de côté les facteurs physiques que l'on peut mentionner - en mettant de côté le viol ou le meurtre, en mettant de côté le catalogue sanglant d'oppressions dont nous n'avons que trop l'habitude de toute façon - ce que le système fait à la personne dominée est qu'il détruit son sens de la réalité. Cela détruit l'autorité de son père sur lui. Son père ne peut plus lui dire quoi que ce soit parce que son passé a disparu.
  • (en) Now, leaving aside all the physical factors one can quote — leaving aside the rape or murder, leaving aside the bloody catalogue of oppression which we are too familiar with any way — what the system does to the subjugated is to destroy his sense of reality. It destroys his father's authority over him. His father can no longer tell him anything because his past has disappeared.
  • Dans l'article "Le rêve américain et le nègre américain" dans le New York Times, 7 mars 1965.
  • (en) « The American Dream and the American Negro », James Baldwin (trad. Wikiquote), New York Times, 7 mars 1965 (lire en ligne)


Pour la plupart, quoi que nous en disions, nous marchons dans les ténèbres, nous sifflotons dans les ténèbres. Personne ne sait ce qui va lui arriver d'un moment à l'autre, ou comment il va le supporter. C'est irréductible. Et cela vaut pour tout le monde. Alors, il est vrai que la nature de la société consiste à créer, parmi ses citoyens, une illusion de sécurité ; mais il est tout aussi absolument vrai que la sécurité est toujours nécessairement une illusion. Les artistes sont là pour déranger cette paix.
  • (en) Most of us, no matter what we say, are walking in the dark, whistling in the dark. Nobody knows what is going to happen to him from one moment to the next, or how one will bear it. This is irreducible. And it's true of everybody. Now, it is true that the nature of society is to create, among its citizens, an illusion of safety; but it is also absolutely true that the safety is always necessarily an illusion. Artists are here to disturb the peace.
  • "An interview with James Baldwin", 1961.
  • (en) Conversations with James Baldwin, James Baldwin (cité par Fred L. Standley et Louis H. Pratt) (trad. Wikiquote), éd. University Press of Mississippi, 1989, chap. "An interview with James Baldwin" (1961), p. 21


Peut-être que je n'ai pas succombé à l'idéologie, comme vous dites, parce que je ne me suis jamais considéré comme un porte-parole. Je suis un témoin. Dans l'église où j'ai été élevé, vous étiez censé témoigner de la vérité. Alors, plus tard, vous vous demandez ce que la vérité peut bien être, mais vous savez ce que c'est qu'un mensonge.
  • (en) Perhaps I did not succumb to ideology, as you put it, because I have never seen myself as a spokesman. I am a witness. In the church in which I was raised you were supposed to bear witness to the truth. Now, later on, you wonder what in the world the truth is, but you do know what a lie is.
  • (en) « James Baldwin: Reflections of a Maverick », James Baldwin (propos recueillis par Julius Lester) (trad. Wikiquote), New York Times, 27 mai 1984 (lire en ligne)


Julius Lester : Quelle est à vos yeux la tâche à laquelle font face les écrivains noirs d'aujourd'hui, sans distinction d'âge ou de génération ?
Baldwin : Cela peut paraître étrange, mais je dirais : de rendre la question de la couleur obsolète.
Julius Lester : Et comment un écrivain noir ferait-il cela ?
Baldwin : Eh bien, vous me posez une question téméraire, je vais vous faire une réponse téméraire : il ferait cela en comprenant pour commencer que le monde n'est pas blanc. Et en comprenant que la vraie terreur qui s'empare du monde blanc maintenant est une terreur viscérale. Je ne peux pas le prouver, mais je le sais. C'est la terreur d'être décrit par ceux qu'ils ont passé tant de temps à décrire. Et cela va rendre le concept de couleur obsolète.

  • (en)

    Julius Lester : What do you see as the task facing black writers today, regardless of age or generation?
    Baldwin : This may sound strange, but I would say to make the question of color obsolete.
    Julius Lester : And how would a black writer do that?
    Baldwin : Well, you ask me a reckless question, I'll give you a reckless answer - by realizing first of all that the world is not white. And by realizing that the real terror that engulfs the white world now is a visceral terror. I can't prove this, but I know it. It's the terror of being described by those they've been describing for so long. And that will make the concept of color obsolete.

  • James Baldwin estime que la tâche qui attend les jeunes auteurs noirs de son temps consiste à rendre obsolète la question de la couleur de peau.
  • (en) « James Baldwin: Reflections of a Maverick », James Baldwin (propos recueillis par Julius Lester) (trad. Wikiquote), New York Times, 27 mai 1984 (lire en ligne)


Bibliographie

  • (en) Fred L. Standley et Louis H. Pratt (dir.), Conversations with James Baldwin, Jackson, University Press of Mississippi, 1989. (ISBN 0878053883)

Articles connexes

Liens externes

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