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Rosa Parks

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Un policier tient la main d'une jeune femme noire pour qu'elle appose ses empreintes sur une fuche de police.
Prise d'empreintes de Rosa Parks par la police en 1956.

Rosa Louise McCauley Parks, dite Rosa Parks [ɹoʊzə pɑɹks], née le à Tuskegee en Alabama et morte le à Détroit dans le Michigan, est une femme afro-américaine, figure emblématique de la lutte contre la ségrégation raciale aux États-Unis, surnommée « mère du mouvement des droits civiques » par le Congrès américain.

Citations

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J’avais été malmenée toute ma vie et j’ai senti à ce moment que je n’en pouvais plus. (...) Il y a des limites aux blessures, aux déceptions et à l’oppression que l’on peut supporter.
  • citation de 1955
  • « Rosa Parks : un acte de résistance qui a changé le cours de l’histoire », Erin Blackmore, National Geographic, 6 février 2025 (lire en ligne)


Rosa Parks : My Story, 1992

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Ce jour-là, je n’ai pas bougé. Le conducteur, qui bien sûr était blanc, m’a lancé : « Libère-moi donc ces premières rangées de sièges. » Je n’ai pas bougé, je ne me suis pas levée. J’en avais assez de céder devant les Blancs.

« Je vais te faire arrêter, m’a dit le conducteur.
-Vous n’avez qu’à faire ça », lui ai-je répondu.
Deux policiers blancs sont arrivés et j’ai demandé à l’un d’entre eux : « Pourquoi est-ce que vous nous malmenez autant ?

-Je ne sais pas… mais la loi est la loi, et tu es en état d’arrestation », a-t-il répondu.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 1. Là où tout a commencé, p. 21


Ce jour-là, quand j’ai refusé de céder ma place dans ce bus de Montgomery, je n’imaginais pas qu’un si petit geste aurait un tel retentissement […]. Tout ce que je savais alors, c’est que j’en avais assez. Assez de céder, assez d’être malmenée.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 1. Là où tout a commencé, p. 22


[Mon frère Sylvester] me suivait partout et tout le temps. Tout ce que je disais, il le répétait. Il n’arrêtait pas de faire des bêtises mais j’étais très protectrice. […] Je me souviens à quel point Sylvester était un petit malin, doublé d’un sacré filou. J’ai reçu bien plus de coups pour ne pas avoir dénoncé ses bêtises que pour en avoir fait moi-même. Cet instinct protecteur vis-à-vis de lui ne m’a jamais quitté.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 1. Là où tout a commencé, p. 36


Je devais avoir une dizaine d’années quand je fis la connaissance, sur le chemin de l’école, d’un petit garçon blanc prénommé Franklin. Il faisait à peu près la même taille que moi, peut-être un peu plus grand. Il m’a adressé la parole et m’a menacée de me frapper - il serrait son poing comme s’il allait m’en coller une. J’ai alors ramassé une brique en lui déclarant qu’il pouvait tenter de taper, à ses risques. Il s’est ravisé et a continué son chemin.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 2. Pas comme les autres, p. 37


La violence atteignit un tel niveau que mon grand-père gardait toujours une arme à proximité - un fusil à deux coups. […] J’ai le souvenir clair de mon grand-père qui disait : « Je ne sais pas combien de temps je pourrais tenir s’ils débarquent ici, mais je flingue le premier qui franchit cette porte. » […] La nuit, il se mettait dans son fauteuil à bascule, près du feu, et je m’asseyais par terre à côté de lui ; son fusil était à portée de main, au cas où.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 2. Pas comme les autres, p. 44-45


C’était un travail difficile. Nous employions une expression, travailler from can to can’t, « de pouvoir à ne plus pouvoir ». Cela signifiait travailler à partir du moment où nous pouvions voir - au lever du soleil - jusqu’à ce qu’on ne voie plus rien - à la nuit tombée. Je n’oublierais jamais le soleil qui tapait ni le sable brûlant sous nos pieds, que nous sentions même lorsqu’il nous arrivait de porter de veilles chaussures de travail. Mais en général, nous ne portions pas de chaussures. On disait : Didn’t nobody have shoes on but the hoss [horse] and the boss, « personne ne porte de chaussure à part le cheval et le patron ». […] Il n’y avait que deux paires chaussures qui foulaient ce champs - aux pieds de M. Freeman, le contremaître blanc, et aux sabots de son cheval.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 2. Pas comme les autres, p. 47-48


Les fontaines publiques de la ville portaient des écriteaux indiquant White (« Blanc ») et Colored (« de couleur »). Comme des millions d’enfants noirs avant et après moi, je me suis demandé si l’eau white avait un goût différent de celle colored, si elles avaient toutes les deux la même couleur, l’une était-elle blanche et l’autre d’une couleur différente ? Il m’a fallu un certain temps avant de comprendre qu’il n’y avait pas de différence, qu’elles avaient le même goût et la même couleur. La seule différence était de savoir qui s’abreuvait à l’une ou l’autre de ces fontaines.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 3. Montgomery, p. 59


Les gens ont repété à l'envi que je n'ai pas cédé ma place ce jour-là parce que j'étais fatiguée, mais ce n'est pas vrai. Je n'étais pas particulièrement fatiguée physiquement, pas plus qu'un autre jour après une journée de travail. Je n'étais pas si vieille, bien qu'on m'imagine toujours comme une petite grand-mère. J'avais 42 ans. Mais s'il y avait bien une chose qui me fatiguait, c'était de courber l'échine.
  • Mon histoire : une vie de lutte contre la ségrégation raciale (1992), Rosa Parks et James Haskins (trad. Julien Bordier), éd. Libertalia, 2018  (ISBN 9782377290680), chap. 8. En état d’arrestation, p. 8 et 126


Citations au sujet de Rosa Parks

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Un bus jaune indiquant la direction Cleveland avenue
Le bus dans lequel rosa Parks est montée le 1er décembre 2025.
« Personne ne peut comprendre la réaction de Mme Parks, a écrit Martin Luther King, s'il ne réalise pas que c'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase et la personne humaine s'est écriée : je ne peux plus supporter ça plus longtemps. »
  • « Rosa Parks, la "mère" du mouvement des droits civiques », Alain Salles, Le Monde, 26 octobre 2005 (lire en ligne)


Elle s’est assise pour que nous puissions nous lever. Paradoxalement, son emprisonnement ouvrit les portes de notre longue marche vers la liberté.
  • Révérend Jesse Jackson, le 25 octobre 2005.
  • « Rosa Parks, la femme qui s’est tenue debout en restant assise », Révérend Jesse Jackson, propos cités par Christophe Deroubaix, L'Humanité, 8 février 2013 (lire en ligne)


De l’annonce de son décès à son enterrement, les premières places des bus de Montgomery restèrent vacantes. On y trouvait une photo 
de Rosa entourée d’un ruban et cette inscription : « La société de bus RTA rend hommage à la femme qui s’est tenue debout en restant assise. »
  • « Rosa Parks, la femme qui s’est tenue debout en restant assise », Révérend Jesse Jackson, propos cités par Christophe Deroubaix, L'Humanité, 8 février 2013 (lire en ligne)


Ce matin, nous rendons hommage à une couturière, petite par la taille mais grande par son courage. Elle a défié les pronostics, elle a défié l'injustice. Elle a mené une vie de militantisme, mais aussi une vie empreinte de dignité et de grâce. Et en un instant, d'un geste tout simple, elle a contribué à changer les États-Unis - et à changer le monde.
  • (en) This morning, we celebrates a seamstress, slight in stature but mighty in courage. She defied the odds, she defied injustice. She lived a life of activism, but also a life of dignity and grace. and in a single moment, with the simplest of gestures, she helped change América - and changed the world.
  • traduction Wikiquote


La Rosa Parks qu'on connait tous c'est une petite couturière trop sympa, qui sort de son travail, qui a mal aux pieds et qui ne se lève pas à cause de ça. Mais c'est intéressant parce que c'est de nouveau le corps de Rosa Parks qui déciderait de son action. Alors qu'en fait Rosa Parks c'est une militante, ça fait 20 ans qu'elle est sur le pont.[...] Et elle c'est une radicale, elle est pas du tout dans un truc «J'ai mal aux pieds»... Elle a mal à la tête ! Oui, ça c'est sur !
  • Comment Rosa Parks a été préférée à Claudette Colvin par les militants anti-apartheid dans l'Amérique des années 1950.
  • Tania de Montaigne (propos de), Par Jupiter - Tania de Montaigne, France Inter, 17 septembre 2020


C'est ici que tout commence et que rien ne finit, celui qui a marché, marchera encore, sur la haine, sous les bombes et les cris, sous les torrents de calomnies, les océans d'insultes, Meurs, négresse, meurs ! disent quotidiennement les voies anonymes dans le combiné de Rosa Parks.


Rosa Parks dans les chansons

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Si tu me cherches en vain à l'arrière du bus
Tu ne me trouveras nulle part
Viens donc à l'avant du bus
Je serai là-bas quelque part

  • (en)

    If you miss me at the back of the bus
    You can't find me nowhere
    Come on over to the front of the bus
    I'll be riding up there

  • If you miss me at the back of the bus, Pete Seeger (trad. Wikiquote), Pete Seeger, album We Shall Overcome (1963 chez Columbia Records).


 Merci Mam'zelle Rosa, vous êtes l'étincelle
Vous avez lancé notre mouvement pour la liberté
Merci sœur Rosa Parks

  • (en)

    Thank you Miss Rosa, you are the spark
    You started our freedom movement
    Thank you Sister Rosa Parks

  • Sister Rosa, Daryl Johnson, Cyril Neville et Charles Moore (trad. Wikiquote), The Neville Brothers, album Yellow Moon (mars 1989 chez A&M).


T'avais rien d'mandé là ... Rosa Mais c'est tombé sur toi... ce jour là
Tu a fais le premier pas
Et y a eu Mandela après toi

  • Rosa, Lionel Florence et Pascal Obispo, Pascal Obispo, album Les Fleurs du bien (15 mai 2006 chez Epic/Sony Music).


J'ai pas la chance de Neil Armstrong
J'ai pas la carrure de King Kong
Plusieurs cordes à mon arc
La ferveur de Rosa Parks
Ni le courage de Mandela.
Je ne suis qu'un soul man
Écoute ça baby.
Je suis pas un superman
Loin de là.

  • Soulman, Ben l'Oncle Soul, Ben l'Oncle Soul, album Ben l'Oncle Soul (L'album) (17 mai 2010 chez Motown).


Articles connexes

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Liens externes

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