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Représentation (psychologie)

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La Représentation (terme issu du latin reprœsentatio, de reprœsentare datant du XIIIe siècle) désigne étymologiquement « l'action de replacer devant les yeux de quelqu'un ». La représentation apparaît d'abord comme une présentification : il s'agit de rendre sensible un concept ou un objet absent « au moyen d'une image, d'une figure, d'un signe ».

De l'acte à la pensée, 1942

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Bien que l'imitation et la représentation se développent sur deux plans distincts, l'une sur le plan moteur, l'autre sur celui des images et des symboles, et bien qu'elles soient ainsi appelées à entrer en conflit, elles ont pourtant des conditions communes, qui tiennent à leur communauté d'origine et à la similitude de leur rôle. Toutes deux se développent, en opposition avec les réactions modificatrices du milieu qui sont la suite directe des excitations extérieurs et des appétits, comme une aptitude plastique de se façonner soi-même sur le modèle des choses. C'est là leur phase essentielle. Les gestes ou les symboles qui suivent bien un retour au monde extérieur et au mouvement, mais ils tiennent d'elle leur signification.
  • De l'acte à la pensée - essai de psychologie comparée, Henri Wallon, éd. Flammarion, 1942, partie 2_ Les préludes psychomoteurs de la pensée, chap. II_ Imitation et représentation, p. 173


La représentation n'a pas été une sorte de luxe vis-à-vis du réel, une simple conscience contemplative du monde.

Elle a été un prototype volontariste des choses. Les choses, telles qu'il fallait qu'elles existent, telles qu'elles devaient être modifiées pour les besoins collectifs et par la volonté du groupe. Le prototype n'en est donc pas le simple décalque, il en est comme la raison vivante.

La question de savoir si nos représentations sont d'abord individuelles ou générales est mal posée. Dans la mesure où elle est d'abord la volonté d'une certaine réalité, elles sont antérieures à l'individuel et le dépassent.

Mais, elles ne sont pas plus le général, car elles n'ont rien d'abstrait. Elles sont la volonté d'une chose bien individuelle et concrète, mais une volonté ou un attente susceptible de dépasser chacune de ses réalisations éventuelles.
  • De l'acte à la pensée - essai de psychologie comparée, Henri Wallon, éd. Flammarion, 1942, partie Conclusion, p. 245


La représentation commence par se référer non pas au général, mais au générique. Elle n'est pas une abstraction qui conviendrait à une série d'objets dépouillés de leurs caractères strictement individuels. Elle est une existence en puissance, c'est-à-dire le contraire d'une abstraction.
  • De l'acte à la pensée - essai de psychologie comparée, Henri Wallon, éd. Flammarion, 1942, partie Conclusion, p. 245


« ... : la pensée concrète est la représentation d'une action possible, et la pensée formelle, la représentation d'une représentation d'actions possibles. »
  • Le développement mental de l'enfant (1940) cité par Tran-Thong (1992) in Stades et concept de stade de développement de l'enfant dans la psychologie contemporaine., Émile Jalley, éd. Vrin, 1992  (ISBN 2-7116-0711-9), p. 86


effectivement personne n'arrive à définir clairement ce qu'est une représentation, autrement que par référence à un ensemble de dénomination purement verbales, toujours plus ou moins empruntée au langage de l'informatique.
  • Wallon et Piaget - Pour une critique de la psychologie contemporaine, Émile Jalley, éd. L'Harmattan, 2006, chap. 10.7 - La querelle moderne de l'irreprésentable statut de la représentation, p. 370


Comme on le souligne ailleurs (Jalley, 2006, 14.7.), la tendance moderne, concernant la nature et la source de la représentation, semblerait avoir parcouru le chemin d'une critique de Piaget consistant d'une part à jeter par-dessus-bord le côté fort de la doctrine piagétienne, celui consistant dans le versant opératif du schème sensori-moteur et de ses dérivés (concept), et trouvant sa source directe dans l'action, d'autre part à valoriser le versant mineur d'une telle doctrine, l'aspect figuratif du schème et ses rejetons (image mentale), ce qui ne peut ramener le modèle de la représentation qu'à la source très ancienne, mais jamais tarie, de la doctrine empiriste et associationniste, quand ce n'est pas nativiste, offerte par la perception, et à la figure par sa sœur, la mémoire, devenue pour sa part - avec ses trois niveaux [Long Terme, de Travail, Court terme], le cheval de bataille de la psychologie cognitive moderne, ce qui est d'ailleurs n'est pas très nouveau non plus (Taine, Bergson).
  • Wallon et Piaget - Pour une critique de la psychologie contemporaine, Émile Jalley, éd. L'Harmattan, 2006, chap. 10.7 - La querelle moderne de l'irreprésentable statut de la représentation, p. 370


Alors que Piaget posait la double nature opérative et figurative de la représentation en privilégiant l'opérativité sur la figurativité, c'est-à-dire grosso modo le calcul logique, vecteur du signifié, pour venir informer l'image mentale et le langage, supports du signifiant, le cognitivisme tend à privilégier au contraire les significations représentatives organisées par un calcul d'espèce plus automatique et plutôt moins riches que la composante logique piagétienne. Le nouvel appareillage installé par la perspective cognitiviste est largement spéculatif.
  • Wallon et Piaget - Pour une critique de la psychologie contemporaine, Émile Jalley, éd. L'Harmattan, 2006, chap. 10.7 - La querelle moderne de l'irreprésentable statut de la représentation, p. 370


...: pour Piaget, ce sont les opérations qui contraignent et informent les représentations, alors que c'est le contraire pour le cognitivisme. »
  • Wallon et Piaget - Pour une critique de la psychologie contemporaine, Émile Jalley, éd. L'Harmattan, 2006, chap. 10.7 - La querelle moderne de l'irreprésentable statut de la représentation, p. 371


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