Prométhée

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.

Dans la mythologie grecque, Prométhée (en grec ancien Προμηθεύς / Promêtheús, « le Prévoyant ») est un Titan. Figure héritée du « transmetteur du feu », Prométhée est surtout connu pour avoir dérobé le feu sacré de l'Olympe pour en faire don aux humains. Courroucé par cet acte déloyal, Zeus le condamne à être attaché à un rocher sur le mont Caucase, son foie dévoré par l'Aigle du Caucase chaque jour, et repoussant la nuit. Plusieurs éléments de sa légende tels que son châtiment semblent avoir été empruntés par les Grecs aux légendes du Caucase.

Dans la littérature grecque antique[modifier]

Prométhée enchaîné avec l'aigle ; à gauche son frère Atlas (Kylix laconien à figures noires du peintre Arcésilas de Cerveteri, vers -560/-550, Musée du Vatican, Rome)

Eschyle, Prométhée enchaîné, Ve siècle avant J.-C.[modifier]

Frappe plus fort, serre, ne laisse pas de jeu : même à l'inextricable il est capable de trouver une issue.
  • (grc)

     ἄρασσε μᾶλλον, σφίγγε, μηδαμῇ χάλα·
     δεινὸς γὰρ εὑρεῖν κἀξ ἀμηχάνων πόρον.

  • Le dieu Pouvoir (Kratos) conseille Héphaïstos pendant que ce dernier enchaîne Prométhée au mont Caucase.
  • (grc) Tragédies complètes, Eschyle (trad. Paul Mazon), éd. Gallimard, coll. « Folio », 1982, p. 209, vers 58-59


Érinna (Anthologie palatine)[modifier]

Ce sont des mains novices qui ont tracé ces traits. Mon cher Prométhée, il y a des humains qui t'égalent par leur talent : celle qui l'a peint a fait de cette jeune fille un portrait bien ressemblant ; s'il l'avait doué de la parole, ce serait Agatharchis en personne.
  • (grc)
  • (fr) Anthologie palatine, Érinna, dans Collectif (préface et notes par Pierre Laurens) (trad. R. Aubreton, F. Buffière, P. Camelot, A. Dain, A.-M. Desrousseaux, M. Dumitrescu, J. Guillon, J. Irigoin, P. Laurens, H. Le Maître, E. des Places, G. Soury et P. Waltz), éd. Les Belles Lettres, coll. « 100 ans », 2019, p. 149


Dans la littérature latine antique[modifier]

Ovide, Métamorphoses, Ier siècle[modifier]

Quand tous les animaux, courbés, fixent le sol,
Il fit l'homme debout, chef dressé, face au ciel,
Levant haut son regard et scrutant les étoiles.

  • (la)

    Pronaque cum spectent animalia cetera terram,
    Os homini sublime dedit caelumque tueri
    Iussit et erectos ad sidera tollere vultus.

  • Création de l'humanité par Prométhée.
  • (la) Les Métamorphoses, Ovide (trad. Olivier Sers), éd. Les Belles Lettres, coll. « Classiques en poche », 2009, I, p. 9, vers 83-86


Littérature après l'Antiquité[modifier]

Promethée, tableau de Gustave Moreau, 1868.

Jules Michelet, Histoire de France, 1833-1867[modifier]

La France a fait la France, et l'élément fatal de race m'y semble secondaire. Elle est fille de sa liberté. Dans le progrès humain, la part essentielle est à la force vive, qu'on appelle homme. L'homme est son propre Prométhée.
  • « Histoire de France », dans Œuvres complètes, Jules Michelet, éd. Flammarion, 1893-1894, t. 1, préface de 1869, p. VIII


André Gide, Le Prométhée mal enchaîné, 1925[modifier]

D'ailleurs, ayant fait l'homme à mon image, je comprends à présent qu'en chaque homme quelque chose d'inéclos attendait ; en chacun d'eux était l’œuf de l'aigle ... Et puis je ne sais pas ; je ne peux expliquer cela. — Ce que je sais, c'est que, non satisfait de leur donner conscience de leur être, je voulus leur donner aussi raison d'être. Je leur donnai le feu, la flamme et tous les arts dont une flamme est l'aliment. Échauffant leurs esprits en eux je fis éclore la dévorante croyance au progrès. et je me réjouissais étrangement que la santé de l'homme s'usât à le produire. — Non plus croyance au bien, mais malade espérance du mieux. La croyance au progrès, Messieurs, c'était leur aigle. Notre aigle est notre raison d'être, Messieurs.
  • Le Prométhée mal enchaîné, André Gide, éd. Gallimard, 1925, p. 70


Dans les sciences après l'Antiquité[modifier]

Pierre Simon (médecin)[modifier]

Prométhée est ainsi revenu, mais il ne s’est plus contenté de nous apporter le feu : c’est de tous ses pouvoirs qu’il a dépossédé Zeus, et fait cadeau aux hommes. Il s’agit donc pour nous d’une liberté à conquérir. La nécessité pour l’homme de véhiculer un matériel héréditaire ne suffit pas à entraver le cours ultérieur de la Vie, et donc la conquête rationnelle de son autonomie.
  • « Pierre Simon, co-fondateur du planning familial et de l’ADMD », Pierre Simon, Cahiers libres, 31 janvier 2014 (lire en ligne)


Liens externes[modifier]

Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :