Non

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Non, en français, est un adverbe utilisé pour marquer son désaccord ou apporter une réponse négative à une question.

Littérature[modifier]

Affiche contre la votation fédérale du 3 décembre 1922 sur la loi fédérale concernant la durée du travail dans l'exploitation des chemins de fer et autres entreprises de transport et de communications — Emil Cardinaux (1881)

Critique[modifier]

Philippe Berthier, Chateaubriand — Europe n°775-776, 1993[modifier]

Avec une totale sincérité, qui coïncide aussi avec un art consommé de se forger un personnage imaginairement — littérairement — « rentable », devant le désordre établi de Juillet, Chateaubriand se dresse en homme du Non définitif. Il veut déjà être pour Philippe ce que voudra être Hugo pour Napoléon le petit : celui qui empêche de dormir, l'inassimilable, l'indigérable (dans un régime qui est essentiellement digestion), la fausse note têtue de la Conscience (et du Génie, par la même occasion) dans le concert de l'adulation intéressé. S'il n'en reste qu'un, ce sera lui et, de ce point de vue, en commettant la bourde magistrale de l'arrêter, le pseudo-souverain félon lui offre le plus merveilleux des cadeaux : la palme du martyre. C'est presque trop beau : la prison était justement ce qui lui manquait pour donner le coup de ciseau final à sa statue de Grand Résistant. Aussi ne peut-on douter de l'intense satisfaction qu'il éprouve en secret à se voir ainsi maltraité. Tout se déroule dès lors selon un plan parfaitement mis au point, où son rôle est tracé d'avance, à la Plutarque (quel épisode soigneusement programmé pour une postérité avide de senilia exemplaires : le plus illustre écrivain français, sexagénaire de surcroît, traîné comme un malfaiteur sur la paille humide des cachots... Digne de l'antique). Récusant, dans son essence même, le pouvoir qui veut le placer hors d'état de nuire, Chateaubriand, docile physiquement, manifeste une rebellion morale intraitable face aux manœuvres émanant d'une instance politique pour lui nulle et non avenue. Lorsqu'on le questionne, il refuse de répondre et de signer quoi que ce soit (attitude dont il note, non sans complaisance, qu'elle a fait école depuis auprès de plusieurs républicains poursuivis), arguant avec une parfaite dignité, à la fois naturelle et très étudiée, qu'il ne reconnaît pas un gouvernement qui n'a pour lui ni l'ancien droit héréditaire, ni l'élection du peuple, puisque la France n'a point été consultée et qu'aucun congrès national n'a été assemblé.
  • « Les prisons du poète », Philippe Berthier, Chateaubriand — Revue Littéraire Europe (ISSN 0014-2751), nº 775-776, Novembre-décembre 1993, p. 68


Médias[modifier]

Presse[modifier]

René Daumal, Le Grand Jeu, n°4 (non paru), 1932[modifier]

Ce qui jaillira de ce beau massacre pourrait bien être plus réel et tangible qu'on le croit, une statue du vide qui se met en marche, bloc de lumière pleine. Une lumière inconnue trouera les fronts, ouvrant un nouvel œil mortel, une lumière unique, celle qui signifie : « non ! »
  • Il est ici question des conséquences d'une poésie révolutionnaire mise en exergue notamment par les surréalistes.
  • Les surréalistes — Une génération entre le rêve et l'action (1991), Jean-Luc Rispail, éd. Gallimard, coll. « Découverte Gallimard Littérature », 2000  (ISBN 2-07-053140-6), chap. Témoignages et documents, René Daumal, Le Grand Jeu, n°4 (non paru), 1932, p. 171


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