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Nègre

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Étude de nègre, par Théodore Chassériau, 1836 (Musée Ingres-Bourdelle, Montauban)

Le mot « nègre » est à la fois un substantif (au féminin « négresse ») utilisé historiquement de façon péjorative pour désigner les personnes considérées comme étant d'origine africaine ou noires ; et également un adjectif, dans ce cas invariable en genre, utilisé au XXe siècle pour désigner l’ensemble des populations et cultures d'Afrique subsaharienne. Le terme peut être considéré comme offensant, inoffensif ou neutre, en grande partie selon le contexte dans lequel il est appliqué. Il existe plusieurs équivalents dans d'autres langues d'Europe.

En français, le substantif a pris avec le temps une connotation péjorative et raciste. Indissociable de l’histoire de l’esclavage, il sert de radical pour les mots relatifs au commerce des captifs africains (traite négrière, navire négrier). Ce terme sera transformé par le mouvement littéraire de la négritude, fondé notamment par les intellectuels Césaire et Senghor, afin de s'approprier cette meurtrissure infligée par l'histoire, mais sans toutefois en effacer la charge douloureuse.

C'était un nègre dégingandé sans rythme ni mesure.
Un nègre dont les yeux roulaient une lassitude sanguinolente.
Un nègre sans pudeur et ses orteils ricanaient de façon assez puante au fond de la tanière entrebâillée de ses souliers.
La misère, on ne pouvait pas dire, s'était donné un mal fou pour l'achever.


Portait d'une Négresse, 1800

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Jeune femme noire assise sur un fauteuil, coiffée d'un turban blanc et vêtue d'une robe de coton de la même couleur.
Ce Portrait d'une Négresse a valu à son autrice un triomphe au Salon de 1800. Deux ans plus tard, Napoléon Ier rétablissait l'escalvage.
Ce tableau de Marie-Guillemine Benoist s'intitule Portrait d'une Négresse[1], mais ne vous arrêtez pas aux mots - on est en 1800 -, regardez plutôt les progrès qu'il représente. [...] Le modèle de Marie-Guillemine Benoist était domestique chez son beau frère ; elle l'a pourtant représentée assise dans un élégant fauteuil, de trois-quarts, le regard tourné vers nous, dans une position dévolue aux portraits des femmes de la haute société ! Elle a donc mis une ex-esclave noire sur un plan d'égalité avec la femme blanche.
  • d'Art d'Art !, Nathalie Boels-Kugel (sous la dir. de), éd. Le Chêne, 2010  (ISBN 978-2-812-30101-8), t. 2, p. 128-129


Notes et Références

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  1. Aussi connu sous le nom de Portrait présumé de Madeleine, ce tableau est exposé au Louvre sous le nom de Portrait d'une femme noire, et non plus sous son titre original.

Liens externes

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