Le grand remplacement est une théorie de type conspirationniste, selon laquelle il existerait un processus de substitution de population sur le territoire français métropolitain, dans lequel le peuplement européen serait remplacé par une population non européenne, originaire en premier lieu d'Afrique noire et du Maghreb. Ce changement de population impliquerait un changement de civilisation, et ce processus serait soutenu par une majorité des élites politiques, intellectuelles et médiatiques, soit par idéologie, soit par intérêt. Les principaux arguments de cette thèse, qu'ils soient démographiques ou culturels, sont réfutés par la grande majorité des spécialistes, qui récusent la méthode dont elle émane autant que la logique qui la sous-tend.
Cette thèse a été introduite par Renaud Camus, écrivain français engagé à l'extrême droite. Elle fut notamment le titre de l'une de ses allocutions publiques, faite en novembre 2010, et de l'un de ses ouvrages, Le Grand Remplacement, publié en 2011. Elle est principalement utilisée en tant que néologisme politique : tout d'abord par son auteur, dans le programme des deux micro-partis nationalistes qu'il fonde, puis de façon plus générale par l'extrême droite française, notamment la mouvance identitaire, tout en étant qualifiée par certains, dont Marine Le Pen, de complotiste
Le Grand Remplacement, le changement de peuple, que rend seul possible la Grande Déculturation, est le phénomène le plus considérable de l'histoire de France depuis des siècles, et probablement depuis toujours.
Le Grand Remplacement, Quatrieme Edition, Augmentee, Introduction Au Remplacisme Global, Renaud Camus, éd. Lulu.com, 2017
(ISBN 9791091681414), p. 153
Le Grand Remplacement, j'imagine que vous ne comprenez que trop bien de quoi il s'agit. C'est en fait la triste réalité en acte de la fameuse boutade de Bertold Brecht. Vous connaissez sa version originale : " J'apprends que le gouvernement estime que le peuple a trahi la confiance du régime et devra travailler dur pour regagner la confiance des autorités. Dans ce cas, ne serait-il pas plus simple pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d'en élire un autre ? " Vous connaissez encore plus sûrement sa version courante : " C'est bien simple, il n'y a qu'à changer de peuple ".
Aujourd'hui 35% des naissances sur le sol national sont d'origine immigrée. On le sait malgré le manque de statistiques ethniques grâce au dépistage médical systématique chez les nouveau-nés d'une maladie qui ne touche que certaines populations, la drépanocytose. [...] En somme par l'immigration clandestine ou non, et par les naissances, le grand remplacement de la population de France s'accumule et s'accélère chaque année.
Il y a donc eu une volonté de toute la classe politique dominante de limiter la population de souche et d'importer une population de complément, qui devait devenir par la force des choses une population de substitution. Ainsi le grand remplacement a-t-il été voulu et organisé.
Parmi les causes de la baisse de la natalité figure aussi un dégoût de transmettre chez les générations en âge de le faire. Il ne doit pas tout à l'égoïsme mais se trouve accentué par la haine de l'héritage à transmettre, haine qui fait l'objet d'un enseignement systématique par le biais de la repentance. On apprend aux jeunes Européens de souche à ne pas se perpétuer, à y voir une opération illégitime. Comme si l'Europe devait devenir le lieu de vie d'un agrégat viager de populations, dont les bénéficiaires seraient renouvelés en permanence par l'immigration. Il paraît toutefois que cette chose est impossible, car le grand remplacement des populations entraîne nécessairement le grand remplacement des valeurs, les sociétés fracassées par l'invasion ne pouvant trouver les forces qui permettraient de perpétuer les formes mentales qui les ont produites.
- à propos du grand remplacement
Fils de la Nation, Mémoires,
Jean-Marie Le Pen, éd. éditions Muller, 2018, p. 287-288
Parce qu'un quart de la population est lié à l'immigration sur une ou deux générations, dont une moitié environ, soit le huitième de la population, a une origine musulmane (ce qui ne veut pas dire nécessairement une pratique religieuse). Dès lors qu'on atteint de telles proportions, il devient absurde de soutenir qu'un quart ou même un huitième de la population vivant en France, française dans sa grande majorité, ne serait pas intégré.[...] Un grand remplacement nous menace, c'est certain, mais ce n'est pas la substitution d'une minorité islamique à la majorité catholique/laïque. C'est le fait qu'une vision identitaire et obscurantiste d'une France honteuse d'elle même, précipitant le déclin à force de le prophétiser, prétende aujourd'hui se substituer à la France fière de ses valeurs révolutionnaires et universelle.
Avec l'immigration: Mesurer, débattre, agir,
François Héran, éd. La Découverte, 2017, p. 20
On peut dire effectivement que la population française d’origine va être remplacée par une population mixte. Mais ce n’est pas ce que dit le grand remplacement, qui pense qu’on va être remplacé par d’autres, différents de nous. Le grand remplacement, effectivement, c’est celui de Français de plusieurs générations par des Français qui ont du sang étranger, par le métissage.
« Hervé Le Bras: “Parler d’identité nationale est un moyen d’exclusion” », Hervé Le Bras,
20 minutes, 5 avril 2017 (
lire en ligne)
Le grand remplacement en cours n'est donc pas celui d'une race par une autre, mais la généralisation du métissage, ce qui procure une plus grande diversité biologique et une meilleure chance de survie à l'espèce humaine. Si l'identité de la France devait être décrite en termes biologiques, ce serait par le métissage.
Malaise dans l'identité,
Hervé Le Bras, éd. Éditions Actes Sud, 2017, p. 20
Le “grand remplacement” est conçu en niant que quand les immigrés arrivent, ils deviennent un peu de nous et inversement. Il y a un mélange, une mixité. Le racisme le plus profond, c’est celui qui refuse ce métissage, c’est l’idée de la pureté de la race.
« « Le racisme le plus profond, c’est celui qui refuse le métissage » », Hervé Le Bras,
Le Monde, 11 novembre 2019 (
lire en ligne)
Le « grand remplacement » est l'expression paniquée, hostile et outrancière d'une réalité qui ne peut cependant être tue.
La France identitaire,
Éric Dupin , éd. La Découverte, 2017, chap. Le grand remplacement de Renaud Camus, p. 85
En l'absence de statistiques ethniques, les données de ce dépistage [de la drépanocytose] donnent ainsi une bonne estimation de la proportion des naissances d'origine, au moins partiellement, extra-européenne. Celles ci représentent 38,9 % du total des nouveau-nés en 2015 contre 31,5 % en 2010. [...] Mais ce sont les chiffres des régions qui sont les plus spectaculaires. En Île-de-France, 73,4 % des nouveau-nés ont été dépistés à la drépanocytose en 2015 contre 54,2 % en 2005. En PACA, pour les mêmes années, on est passé de 32,5 % à 52,4 %. En Languedoc-Roussillon, les chiffres sont respectivement de 29,3 % et 41,9 %. Il est peu contestable que la composition ethnique de la population française se modifie rapidement et que cette mutation est particulièrement marquée dans les régions où se sont concentrées les populations d'origine immigrée.
La France identitaire,
Éric Dupin , éd. La Découverte, 2017, chap. Le grand remplacement de Renaud Camus, p. 82
La France vit un changement majeur de la composition ethnique de sa population qu'il est vain et dangereux de contester.
La France identitaire,
Éric Dupin , éd. La Découverte, 2017, chap. Conclusion, p. 183
Près de 40 % des naissances concernent désormais des enfants d'origine extra-européenne et ce pourcentage progresse d'année en année.
La France identitaire,
Éric Dupin , éd. La Découverte, 2017, chap. Conclusion, p. 184
Pour qualifier le changement de population qui s’opère en France et en Europe, la locution “grand remplacement” a fait florès parmi tous ceux que l’optimisme béat de la néomodernité ou l’ethnomasochisme flagrant de l’antiracisme n’ont pas embrumés de leurs poisons. Pourtant, ce n’est qu’un emballage lyrique, un doux surnom pour qualifier une réalité beaucoup plus brute et crue. Après tout, cela se comprend : il s’agit d’un mot d’écrivain. Mais regardons les choses en face : ce que l’on appelle le “grand remplacement”, c’est tout bonnement l’africanisation de l’Europe.
Les croyants musulmans le savent très bien que leur fécondité est telle qu’aujourd’hui, comment ils appellent ça ?… Le Grand Remplacement, ils vous le disent de façon très calme, très positive, "Mais de toutes façons, un jour, tout ça sera à nous".
« Je ne supporterais pas de ne pas être libre »,
Luc Ravel ,
Dernières Nouvelles d'Alsace, 2 juillet 2017 (
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Le progrès technocratique avance de plus en plus vite, uniformisant toujours plus la planète dans un système de vie et de pensée unique qui ne sera même plus humain, mais robotique et artificiel. C'est le grand remplacement planétaire, celui de l'homme par la machine, qui dépasse même le grand remplacement migratoire que nous connaissons en Europe.
« Entretien avec… Les brigandes », Entrevue avec
les Brigandes, propos recueilli par la rédaction,
Revue Terre et Peuple, nº 75, printemps 2018, p. 42
À l’échelle du pays, il n’y a pas, à proprement parler, de remplacement. En revanche, il y a un continuel apport extérieur qui transforme la population d’origine européenne, qui modifie son pool génétique, ses habitudes sociales, sa façon de vivre, sa manière de voir le monde, ses valeurs spécifiques, etc. Cette transformation n’est pas une mince affaire, elle est même d’une importance capitale, mais ce n’est pas, au sens propre, un remplacement. La population française n’est pas remplacée, mais elle est peu à peu transformée. C’est pourquoi je parlerais plutôt de « Grande Transformation ». Renaud Camus a, d’ailleurs, également publié en 2013, deux ans après Le Grand Remplacement, un autre livre intitulé Le Changement de peuple. Cette seconde formule a eu moins de succès, mais je la crois beaucoup plus exacte.
« Alain de Benoist : « La grande transformation, plutôt que le remplacement… » », Alain de Benoist,
Revue Eléments, 1er mars 2018 (
lire en ligne)
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