Giacomo Casanova

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Jacques Jérôme Casanova, Vénitien, dans sa 63e année (époque où il commence à s’occuper de ses principaux textes), portrait d’après modèle à Prague par Jean Berka (Johann Berka), mars 1788.

Giacomo Girolamo Casanova (2 avril 1725 à Venise - 4 juin 1798 à Dux) était un aventurier et écrivain italien de Venise, alors république indépendante. Il fut tour à tour abbé, officier, érudit, écrivain, banquier, escroc, magicien, spadassin, espion, diplomate, bibliothécaire mais revendiquant toujours sa qualité de « Vénitien ». Il usa de pseudonymes, prit le nom de chevalier de Seingalt (prononcé saint-galle), et publia en français sous le nom de Jacques Casanova de Seingalt.

Pour les nombreux textes inédits de Casanova, une datation double indique l'année de rédaction finale suivie de celle de publication posthume (le cas-limite « 1798/1826/1960 » indiquant un texte achevé en 1798, publié en 1826 en version réécrite censurée, et publié en 1960 en version authentique intégrale).

Citations propres à l'auteur[modifier]

Histoire de ma vie, 1798/1826/1960[modifier]

Voir le recueil de citations : Histoire de ma vie

D'autres auteurs le concernant[modifier]

Nulle part il ne rencontre de ces amantes acharnées qui s'attachent violemment à leur proie et ne lâchant pas volontiers leur infidèle ; nulle part de ces fornarina échevelées et menaçantes, comme Byron en affronta à Venise ; nulle part non plus de ces êtres gracieusement débiles qui meurent d'un abandon.
  • Les lumières et les salons — Anthologie établie et présentée par Pierre Berès, Charles-Augustin Sainte-Beuve, éd. Hermann (éditeurs des sciences et des arts), coll. « Collection savoir : lettres », 1992  (ISBN 2-7056-6178-6), partie Casanova, 18 novembre 1850. Causeries du lundi, t. III, p. 20


Citations apocryphes[modifier]

Citations que l’on trouve parfois attribuées à Casanova mais considérées apocryphes, soit parce qu’elles appartiennent à d’autres quand bien même Casanova les aurait utilisées (sources antérieures), soit parce qu’elles n’ont pu être retrouvées dans son œuvre (sources inconnues).
(D’après Cicéron) C’est ne connaître rien que de ne connaître pas pour son profit personnel. [Trad. Hübscher]
  • (la) Nequicquam sapit qui sibi non sapit.
  • Traduction “officielle” de la citation latine d'après Cicéron utilisée par Casanova comme épigraphe de Histoire de ma vie, mais qui n'est pas la devise de Casanova.[1]


  1. (Herriot) Hâtez-vous de céder à la tentation, de peur qu’elle ne passe.
  2. (Inconnu) Dépêchons-nous de succomber à la tentation avant qu’elle ne s’éloigne.
  • Cette citation attestée chez Édouard Herriot (1872-1957), sa citation sœur, ainsi qu’une fastidieuse cohorte de citations cousines[2] sont régulièrement attribuées, sans aucune source précise :
    • à Épicure (–341 à –270) : non localisée dans ses principaux textes, et constituant un contresens de sa pensée comme de son style[3].
    • à Casanova (1725-1798) : non localisée dans ses principaux textes (pourrait éventuellement être une interpolation dans les textes truqués de Schütz, Tournachon-Molin, Laforgue, ou Busoni, alors à localiser et citer).
    • à Oscar Wilde (1854-1900) : sans doute une confusion avec son mot « Le seul moyen de se délivrer de la tentation, c’est d’y céder. »[4]
  • Notes et Maximes : inédits, Édouard Herriot, éd. Hachette, 1961 [posthume], p. 17

Notes[modifier]

  1. Nequicquam sapit qui sibi non sapit : Citation inexacte d’une lettre de Cicéron à Trebatius (« Quis ipse sibi sapiens prodesse non quit, nequidquam sapit. », Correspondance) devenue avant Casanova un adage courant sous des formes diverses (comme « Non sapit qui sibi non sapit. »). Casanova la met en exergue de Histoire de ma vie (t. I, vol. 1, Préface, p. 1, et chap. I, p. 13) en tant que devise « arborée » (t. I, vol. 1, Préface, p. 11) mais ça n’est pas « sa » devise (qui est « Carpe diem », cf. t. III, vol. 11, chap. VII, p. 759-760). La traduction retenue est celle des époux Hübscher (établie pour l’édition Brockhaus-Plon de 1960 et confirmée dans l’édition Bouquins de 1993) ; on trouve parfois citées des variantes selon une autre ligne de traduction, comme les deux données jadis par Raoul Vèze (sous le pseudonyme Jean Hervez) dans La Cour et la ville sous Louis XV : d’après les Mémoires de J. Casanova de Seingalt : « L’esprit n’est rien, quand on ne se comprend pas soi-même – ou, c’est ne connaître rien que ne pas se connaître soi-même. » (éd. Albin Michel, Paris, [1910], Introduction, p. lii, n. 1) ; mais cette ancienne traduction semble un contresens.
  2. Quelques variantes apocryphes constatées : « Hâtez-vous de céder à la tentation avant qu’elle ne vous passe. », « Hâtez-vous de céder à la tentation, de peur qu’elle ne vous passe. », « Dépêchez-vous de céder à la tentation avant qu’elle ne s’éloigne. », « Dépêchons-nous de céder à la tentation avant qu’elle ne s’éloigne. », « Dépêchons-nous de succomber à la tentation avant qu’elle s’éloigne. », « Dépêchons-nous de céder à la tentation avant qu’elle s’éloigne. », « Hâtons-nous de succomber à la tentation avant qu’elle ne s’éloigne. », « Hâtons-nous de céder à la tentation avant qu’elle ne s’éloigne. », « Hâtons-nous de succomber à la tentation avant qu’elle s’éloigne. », « Hâtons-nous de céder à la tentation avant qu’elle s’éloigne. », etc.
  3. Textes d’Épicure passés en revue : Maximes, lettres à Pythoclès, à Ménécée, à Hérodote, testament à Idoménée, et l’exposé par Diogène Laërce ; à noter que cette attribution à Épicure ne semble exister qu’en français (les anglophones ne la lui attribuent pas). Épicure conseille d’apprendre à limiter ses désirs pour limiter ses troubles, en discriminant entre les désirs naturels et nécessaires (comme le désir d’eau pour se délivrer de la douleur de la soif), ceux naturels et non nécessaires (comme le désir de bon vin), et ceux ni naturels ni nécessaires (comme le désir de vains honneurs) ; la citation irait à l’encontre de sa philosophie de supprimer les vains appétits qui engendrent des désirs non destinés à supprimer des douleurs (cf. Diogène Laërce sur Épicure) ; le plus proche dans l’épicurisme serait une notion qui deviendra le Carpe diem chez Horace, mais il y a loin entre dire de cueillir le jour présent et dire de se dépêcher de céder aux tentations.
  4. Traduction de l’anglais « The only way to get rid of a temptation is to yield to it. », dit par le personnage de Lord Henry, in Oscar Wilde (trad. Edmond Jaloux et Félix Frapereau), Le Portrait de Dorian Gray, préf. de Dominique Fernandez, LGF, coll. « Le Livre de poche, no 569 », Paris, 1983 [1972] (réimpr. décembre 1992 ; rééd. de Stock, Paris, 1924), 284 p. (ISBN 2-253-00288-7), chap. II, p. 35.

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