Aller au contenu

Seine

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Version datée du 4 septembre 2016 à 09:32 par Lykos (discussion | contributions) (top : clean up, typos fixed: 777 kilomètres → {{unité|777|kilomètres}} avec AWB)
La Seine.

La Seine est un fleuve français, long de 777 kilomètres, qui coule dans le Bassin parisien et arrose Troyes, Paris et Rouen.

Littérature

Critique

Louis Aragon, in Littérature n°8, 1919

Voici des années mortes. On vit au jour le jour. De temps à autre, on tourne la page et ce qu'on lit au verso n'est pas pour effrayer. A force de monter les escaliers et de les descendre, je me suis fait une philosophie. Quelques pays, quelques amis : tout passe, et parfois il y a des colères bleues, des injures, des gifles, un peu de sang sur les doigts. Mais ce qui revient toujours, c'est le décor de Paris que traversent la Seine et le métropolitain comme deux poignards tatoués.
  • Cette citation provient d'une revue dirigée par André Breton. Elle expose les propos critiques de Louis Aragon dans une rubrique qu'il lui avait été attribuée dans ce numéro. Il avait choisi notamment de commenter le recueil Dix-neuf poèmes élastiques de Blaise Cendrars dont il est question ici.


Épitre

Nicolas Boileau, Épitres, 1865

C'est un petit village, ou plutôt un hameau,
Bâti sur le penchant d'un long rang de collines,
D'où l'œil s'égare au loin dans les plaines voisines.
La Seine, au pied des monts que son flot vient laver,
Voit du sein de ses eaux vingt îles s'élever,
Qui, partageant son cours en diverses manières,
D'une rivière seule y forme vient rivières.

  • « Épitres », dans Œuvres Complètes, Nicolas Boileau, éd. Firmint-Didot, 1865, p. 227


Prose poétique

André Breton, Poisson soluble, 1924

Non loin de là, la Seine charriait de façon inexplicable un torse de femme adorablement poli bien qu'il fût dépouvu de tête et de membres et quelques voyous qui avaient signalé depuis peu son apparition affirmaient que ce torse était un corps intact, mais un nouvau corps, un corps comme on n'en avait assurément jamais vu, jamais caressé. La police, sur les dents, s'était émue mais comme la barque lancée à la poursuite de l'Ève nouvelle n'était jamais revenue, on avait renoncé à une seconde expédition plus coûteuse et il avait été admis sans caution que les beaux seins blancs et palpitants n'avaient jamais appartenu à une créature vivante de l'espèce de celles qui hantent encore nos désirs. Elle était au-delà de nos désirs, à la façon des flammes et elle était en quelque sorte le premier jour de la saison féminine de la flamme, un seul 21 mars de neige et de perles.


Robert Desnos, La liberté ou l'amour !, 1927

La Seine charriait des nappes grumeleuses qui s’arrêtaient aux piles des ponts et se dissolvaient en firmaments.
  • La liberté ou l'amour ! (1927), Robert Desnos, éd. Gallimard, coll. « L'Imaginaire », 1962  (ISBN 978-2-07-027695-0), III. Tout ce qu'on voit est d'or, p. 34


Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :