Aller au contenu

Élisabeth de Fontenay

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.
Élisabeth de Fontenay en 2009.

Élisabeth de Fontenay, née en 1934, est une philosophe et essayiste française écrivant notamment sur les droits des animaux.

Citations[modifier]

Le silence des bêtes. La philosophie à l'épreuve de l'animalité (2013)[modifier]

Plutarque, porte-voix des animaux, pousse ainsi les ripailleurs dans leurs derniers retranchements. « Si vous répugnez à tuer vous-mêmes la bête, leur dit-il, si vous hésitez à la manger crue et encore chaude, c'est que vous reconnaissez implicitement que vous commettez un meurtre et que vous vous en effrayez, en vertu de votre constitution innée où se fonde le droit naturel ». […] Le faire-rôtir et/ou bouillir, ces manières de table de l'homme civilisé et du citoyen, ne constitue pas pour Plutarque une circonstance atténuante, bien au contraire. Mieux vaut manger sauvagement et en pleine conscience du crime que de dénier celui-ci par des assaisonnements : chasseurs, sacrificateurs, bouchers, cuisiniers sont tous au même titre des meurtriers, et Diogène mangeant un poulpe cru qu'il dispute aux chiens, ne s'ensauvage pas plus, en réalité, que les convives raffinés de festins somptueux. Lui, au moins, c'est ce qu'il fait et ce qu'il veut faire : devenir comme une bête féroce. Alors que les autres, qui se croient d'autant plus civilisés qu'ils cuisinent, ignorent leur vérité.
  • Le silence des bêtes. La philosophie à l'épreuve de l'animalité, Élisabeth de Fontenay, éd. Points, 2013  (ISBN 9782757829660), p. 233


La douceur envers les bêtes accoutume à la bienveillance envers les hommes. Car celui qui est doux, qui se conduit avec tendresse envers les créatures non humaines, ne saurait traiter les hommes de façon injuste.
  • Le silence des bêtes. La philosophie à l'épreuve de l'animalité, Élisabeth de Fontenay, éd. Points, 2013  (ISBN 9782757829660), p. 247


La dénonciation de l'injustice s’arrête aux lisières des forêts, aux fossés des garennes, au cours des boucheries, et surtout au seuil des cabinets d'expériences.
  • Le silence des bêtes. La philosophie à l'épreuve de l'animalité, Élisabeth de Fontenay, éd. Points, 2013  (ISBN 9782757829660), p. 591


En ce qui concerne les autres hommes, on peut remarquer que leur culpabilité quant au crime alimentaire varie selon l'éloignement et les médiations qui existent entre l'abattoir et leur table, et cette mise à distance témoigne encore de l'innocence primitive.
  • Le silence des bêtes. La philosophie à l'épreuve de l'animalité, Élisabeth de Fontenay, éd. Points, 2013  (ISBN 9782757829660), p. 672


C'est l'absence de visage chez l'animal, qui autorise donc - au plus haut niveau, si l'on ose dire - que continue de se perpétuer des mises à mort auxquelles est déniè en toute bonne conscience le statut de meurtre.
  • Le silence des bêtes. La philosophie à l'épreuve de l'animalité, Élisabeth de Fontenay, éd. Points, 2013  (ISBN 9782757829660), p. 953-954


Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :