Pouvoir

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Le pouvoir est la capacité dévolue à une autorité ou à une personne d'utiliser les moyens propres à exercer la compétence qui lui est attribuée par la loi ou par un mandat.

A ranger[modifier]

Peter Sloterdijk[modifier]

L'historiographie française a très bien exploré cette croyance délirante en vertu de laquelle il suffisait de toucher la lisière du manteau d'hermine du monarque pour être guéri de toutes sortes de maladies. C'est le manteau qui fait le prince, car il contient le secret du sperme royal. Selon Michel Foucault, la sexualité ne se refoule pas, elle se stimule. Et vous admettrez sans doute que c'est encore plus vrai pour un homme de 62 ans, dont la sexualité n'est plus très spontanée. Il semble que Dominique Strauss-Kahn était moins en interaction avec des femmes concrètes qu'avec sa propre vibration sexuelle - c'est l'une des caractéristiques de la sexualité royale. Le monarque qui vient de faire l'amour avec l'une de ses favorites reste immergé dans sa propre onde érotique qu'il projette sur la prochaine occasion. On pourrait parler de tautologie érotique : pour un homme muni d'une clé, tous les trous de serrure se ressemblent. Je le répète, le prix suspect que certaines femmes doivent payer pour faire carrière est une réalité universelle pour une raison simple : la sexualité est moderne dans la mesure où elle est devenue un élément de la "libération" - au sens chimique du terme - de la force de travail. D'une certaine façon, les féministes défendent une de nos dernières illusions, celle de l'égalité des armes. C'est en cela que le féminisme est la forme dominante du jacobinisme au XXIe siècle.


Enseignement[modifier]

Cours de littérature européenne[modifier]

Vladimir Nabokov, Littératures, 1941-1958[modifier]

Les fous ne sont fous que parce qu'ils ont profondément et imprudemment démantelé un monde familier, mais n'ont pas le pouvoir – ou ont perdu le pouvoir – d'en créer un nouveau aussi harmonieux que l'ancien.
  • Littératures (1980), Vladimir Nabokov (trad. Hélène Pasquier), éd. Robert Laffont, coll. « Bouquins », 2010, partie Littératures I, L'Art de la littérature et le bon sens, p. 491


Cours d'histoire philosophique de la pensée[modifier]

Michel Foucault, Les Anormaux — Cours au Collège de France, 1974-1975[modifier]

La peste a pris la relève de la lèpre comme modèle de contrôle politique, et c'est là l'une des grandes inventions du XVIIIe siècle, ou en tout cas de l'âge classique et de la monarchie administrative.
Je dirais en gros ceci. C'est que, au fond, le remplacement du modèle de la lèpre par le modèle de la peste correspond à un processus historique très important que j'appellerai d'un mot : l'invention des technologies positives de pouvoir. La réaction à la lèpre est une réaction négative ; c'est une réaction de rejet, d'exclusion, etc. La réaction à la peste est une réaction positive ; c'est une réaction d'inclusion, d'observation, de formation de savoir, de multiplication des effets de pouvoir à partir du cumul de l'observation et du savoir. On est passé d'une technologie du pouvoir qui chasse, qui exclut, qui bannit, qui marginalise, qui réprime, à un pouvoir qui est enfin un pouvoir positif, un pouvoir qui fabrique, un pouvoir qui observe, un pouvoir qui sait et un pouvoir qui se multiplie à partir de ses propres effets.


[...] l'idée que le pouvoir pèse en quelque sorte de l'extérieur, massivement, selon une violence continue que certains (toujours les mêmes) exerceraient sur les autres (qui sont eux aussi toujours les mêmes), ceci est une espèce de conception du pouvoir qui est empruntée à quoi ? Au modèle, ou à la réalité historique, comme vous voudrez, d'une société esclavagiste. L'idée que le pouvoir — au lieu de permettre la circulation, les relèves, les combinaisons multiples d'éléments — a essentiellement pour fonction d'interdire, d'empêcher, d'isoler, me semble une conception du pouvoir qui se réfère à un modèle lui aussi historiquement dépassé, qui est le modèle de la société de caste. En faisant du pouvoir un mécanisme qui n'a pas pour fonction de produire, mais de prélever, d'imposer des transferts obligatoires de richesse, de priver par conséquent du fruit du travail ; bref, l'idée que le pouvoir a essentiellement pour fonction de bloquer le processus de production et d'en faire bénéficier, dans une reconduction absolument identique des rapports de pouvoir, une certaine classe sociale, me semble se référer non pas du tout au fonctionnement réel du pouvoir à l'heure actuelle, mais au fonctionnement du pouvoir tel qu'on peut le supposer ou le reconstruire dans la société.


Ce que le XVIIIe siècle a mis en place par le système « discipline à effet de normalisation », par le système « discipline-normalisation », il me semble que c'est un pouvoir qui, en fait, n'est pas répressif, mais productif — la répression n'y figurant qu'à titre d'effet latéral et secondaire, par rapport à des mécanismes qui, eux, sont centraux par rapport à ce pouvoir, des mécanismes qui fabriquent, des mécanismes qui créent, des mécanismes qui produisent.


L'autodestruction de la nature, qui est un thème fondamental chez Sade, cette autodestruction dans une sorte de monstruosité déchaînée, n'est jamais effectuée que par la présence d'un certain nombre d'individus qui détiennent un surpouvoir. Le surpouvoir du prince, du seigneur, du ministre, de l'argent, ou le surpouvoir du révolté.


Il n'y a pas de monstre chez Sade qui soit politiquement neutre et moyen : ou il vient de la lie du peuple et il a redressé l'échine contre la société établie, ou il est un prince, un ministre, un seigneur qui détient sur tous les pouvoirs sociaux un surpouvoir sans loi. De toute façon, le pouvoir, l'excès de pouvoir, l'abus de pouvoir, le despotisme est toujours, chez Sade, l'opérateur du libertinage. C'est ce surpouvoir qui transforme le simple libertinage en monstruosité.


Michel Foucault, « Il faut défendre la société » — Cours au Collège de France, 1976[modifier]

Il n'y a pas d'exercice du pouvoir sans une certaine économie des discours de vérité fonctionnant dans, à partir de et à travers ce pouvoir. Nous sommes soumis par le pouvoir à la production de la vérité et nous ne pouvons exercer le pouvoir que par la production de la vérité.
  • « Il faut défendre la société », Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Études », 1997  (ISBN 978-2-02-023169-5), Cours du 14 janvier 1976, p. 22


Pour marquer simplement non pas le mécanisme même de la relation entre pouvoir, droit et vérité, mais l'intensité du rapport et sa constance, disons ceci : nous sommes astreints à produire la vérité par le pouvoir qui exige cette vérité et qui en a besoin pour fonctionner ; nous avons à dire la vérité, nous sommes contraints, nous sommes condamnés à avouer la vérité ou à la trouver. Le pouvoir ne cesse de questionner, de nous questionner ; il ne cesse d'enquêter, d'enregistrer ; il institutionnalise la recherche de la vérité, il la professionnalise, il la récompense. Nous avons à produire la vérité comme, après tout, nous avons à produire des richesses, et nous avons à produire la vérité pour pouvoir produire des richesses. Et d'un autre côté, nous sommes également soumis à la vérité, en ce sens que la vérité fait loi ; c'est le discours vrai qui, pour une part au moins, décide ; il véhicule, il propulse lui-même des effets de pouvoir.
  • « Il faut défendre la société », Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Études », 1997  (ISBN 978-2-02-023169-5), Cours du 14 janvier 1976, p. 22


Jupiter, dieu hautement représentatif du pouvoir, dieu par excellence de la première fonction et du premier ordre dans la tripartition indo-européenne, c'est à la fois le dieu aux liens et le dieu aux foudres. Eh bien, je crois que l'histoire, telle qu'elle fonctionne encore au Moyen Âge, avec ses recherches d'antiquité, ses chroniques au jour le jour, ses recueils d'exemples mis en circulation, c'est encore et toujours cette représentation du pouvoir, qui n'en est pas simplement l'image, mais aussi la procédure de revigoration. L'histoire, c'est le discours du pouvoir, le discours des obligations par lesquelles le pouvoir soumet ; c'est aussi le discours de l'éclat par lequel le pouvoir fascine, terrorise, immobilise. Bref, liant et immobilisant, le pouvoir est fondateur et garant de l'ordre ; et l'histoire est précisément le discours par lequel ces deux fonctions qui assurent l'ordre vont être intensifiées et rendues plus efficaces. D'une façon générale, on peut donc dire que l'histoire, jusque tard encore dans notre société, a été une histoire de la souveraineté, une histoire qui se déploie dans la dimension et dans la fonction de la souveraineté. C'est une histoire « jupitérienne ».
  • « Il faut défendre la société », Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seui, coll. « Hautes Études », 1997  (ISBN 978-2-02-023169-5), Cours du 28 janvier 1976, p. 60


Quand le roi, pour connaître ses droits, interroge les greffiers et les jurisconsultes, quelle réponse peut-il obtenir sinon un savoir établi du point de vue du juge et du procureur que lui, le roi, a créé lui-même, et où, par conséquent, il n'est pas surprenant que le roi trouve, tout naturellement, les louanges de son propre pouvoir.
  • « Il faut défendre la société », Michel Foucault, éd. Gallimard Le Seuil, coll. « Hautes Études », 1997  (ISBN 978-2-02-023169-5), Cours du 11 février 1976, p. 114


Littérature[modifier]

Critique[modifier]

Annie Le Brun, Les châteaux de la subversion, 1982[modifier]

Retrouvant et expérimentant partout le pouvoir négateur de son être, Melmoth a l'audace de le découvrir jusque « dans les conditions fondamentales de la vie », comme le dit Baudelaire. Alors Melmoth le voyageur va parcourir l'espace et le temps pour aller au-devant de lui-même. L'enjeu du voyage est tel qu'aucun lieu, qu'aucun personnage, qu'aucune époque ne peut arrêter Melmoth dans sa course. Doté du pouvoir surhumain que lui donne l'insupportable conscience de son néant, Melmoth avance solitaire, portant le poids de sa souveraineté comme une arme absolue. Il ne lui importe plus, comme aux scélérats du roman noir, de se rendre maître à travers la possession d'une ou plusieurs personnes, des lieux qu'il traverse. Unique, il ne se mesure qu'à l'univers.
Jamais espace poétique n'avait été conçu plus orgueilleusement : immense boule de ténèbres, capable de rivaliser avec les astres et de participer de leurs révolutions, englobant tous les points de fuite de la pensée humaine, ce serait le seul miroir où celle-ci consentirait enfin à se reconnaître.

  • Les châteaux de la subversion, Annie Le Brun, éd. Garnier Frères, coll. « Folio Essais », 1982  (ISBN 2-07-032341-2), partie III, Un engrenage de néant, p. 270


Essai[modifier]

Vladimir Volkoff, Du Roi, 1987[modifier]

Certains aiment à répéter cette bourde anglo-saxonne : « Le pouvoir corrompt, et le pouvoir absolu corrompt absolument. » Il n’y a aucune raison de penser que le pouvoir corrompe des âmes qui ne sont point basses au départ. On voit même comment il pourrait ennoblir les plus hautes. Mais s’il ne corrompt pas, il tache. Dans le cortège du roi, il n’y a pas que les évêques, les maréchaux et les belles dames ; il y a aussi le bourreau en tablier de cuir et l’indic en manteau couleur muraille, qui se cachent au dernier rang de la photographie de groupe. Sans eux, le roi ne serait apte à gouverner que des elfes.


Roman[modifier]

Charles Robert Maturin, Melmoth — L'homme errant, 1820[modifier]

— Pendant combien de temps, Seigneur, s'exclama-t-il, pendant combien de temps tes ennemis insulteront-ils ton sanctuaire et moi, ton prédicateur consacré, ici même dans cette prison où j'ai été placé pour parler aux âmes ? Ouvre les vannes de ton pouvoir et au milieu des vagues et des tempêtes qui me submergent laisse-moi rendre témoignage comme celui qui, à la dérive, peut encore lever un bras pour prévenir son compagnon qu'il va couler.


Marie d'Agoult, Nélida, 1866[modifier]

Notre pays, me disais-je, depuis la dernière révolution, n'a pas repris son équilibre. Deux classes de la société, la noblesse et le peuple, sont en proie à de vives souffrances ; l'une subit un mal imaginaire, l'autre un mal réel ; la noblesse, parce qu'elle se voit dépouillée de ses privilèges et de ses honneurs par une bourgeoisie arrogante ; le peuple, parce que le triomphe de cette bourgeoisie, amenée par lui au pouvoir, n'a été qu'une déception cruelle. Il commence à regretter, par comparaison, ses anciens maîtres. Comme il lit peu l'histoire, il ne se souvient que des manières affables et des largesses du grand seigneur. Pourquoi ces deux classes, éclairées par l'expérience, ne s'entendraient-elles pas contre leur commun adversaire ? Pourquoi les instincts courageux du peuple, l'esprit d'honneur de la noblesse, ne triompheraient-ils pas d'une bourgeoisie égoïste et déjà énervée par le bien-être ?


Gabriele D'Annunzio, Le Feu, 1900[modifier]

Doué d’une extraordinaire faculté verbale, il arrivait à traduire instantanément par les mots jusqu’aux faits les plus compliqués de sa sensibilité, avec une exactitude et un relief si vifs que parfois, sitôt exprimés, rendus objectifs par la propriété isolatrice du style, ils semblaient ne plus lui appartenir. Sa voix limpide et pénétrante, qui pour ainsi dire dessinait d’un contour précis la figure musicale de chaque mot, donnait plus de relief encore à cette singulière qualité de sa parole. Aussi tous ceux qui l’entendaient pour la première fois éprouvaient-ils un sentiment ambigu, mêlé d’admiration et d’aversion, parce qu’il se manifestait lui-même sous des formes si fortement marquées qu’elles semblaient résulter d’une volonté constante d’établir entre lui et les étrangers une différence profonde et infranchissable. Mais, comme sa sensibilité égalait son intelligence, il était facile à tous ceux qui le fréquentaient et l’aimaient de recevoir à travers le cristal de son verbe la chaleur de son âme passionnée et véhémente. Ceux-là savaient combien était illimité son pouvoir de sentir et de rêver, et de quelle combustion sortaient les belles images en lesquelles il avait coutume de convertir la substance de sa vie intérieure.
  • Le Feu, Gabriele D'Annunzio, éd. La Revue de Paris, 1900, chap. I. L'épiphanie du feu, p. 9


Robertson Davies, Le monde des merveilles, 1975[modifier]

Il perdait son emprise sur le monde comme sur moi et, à l'instar d'un grand nombre de personnes auxquelles cela arrive, il croyait à tort avoir atteint une certaine sagesse.
  • Le monde des merveilles (1975), Robertson Davies (trad. Lisa Rosenbaum), éd. Payot, 1999, p. 154


Muriel Barbery, Une Gourmandise, 2000[modifier]

Qui n’a jamais goûté au parfum enivrant du pouvoir ne peut imaginer ce soudain éclaboussement d’adrénaline qui irradie tout le corps, déclenche l’harmonie des gestes, efface toute fatigue, toute réalité qui ne se plie pas à l’ordre de votre plaisir, cette extase de la puissance sans frein, quand il n’y a plus à combattre mais seulement à jouir de ce que l’on a gagné, en savourant à l’infini l’ivresse de susciter la crainte.
  • Une gourmandise (2000), Muriel Barbery, éd. Folio, 2002, p. 11


Ce qui se joue dans le face-à-face de celui qui abdique et de celui qui conquiert, est-ce filiation, est-ce renoncement ?
  • Une gourmandise (2000), Muriel Barbery, éd. Folio, 2002, p. 71


Ahmadou Kourouma, En attendant le vote des bêtes sauvages, 1998[modifier]

Le pouvoir est une femme qui ne se partage pas.


Oye Baydar, Et ne reste que des cendres, 2015[modifier]

« - Elle disait que que le pouvoir était un fléau, un vice essentiellement masculin. Elle établissait un lien entre pouvoir politique, puissance sexuelle et instinct de domination »

  • Et ne reste que des cendres, Oye Baydar, éd. Phébus, 2015, p. 331


Propos de moralistes[modifier]

Lord Acton, Essays on Freedom and Power, 1948[modifier]

  • Le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument. Les grands hommes sont presque toujours des hommes mauvais.
    • (en) Power tends to corrupt, and absolute power corrupts absolutely. Great men are almost always bad men.
    • (en) « Lettre à Mandell Creighton » (1887), dans Essays on Freedom and Power, Lord Acton (trad. Wikiquote), éd. Beacon Press, 1948 (réimpr. 1972), p. 364


    Psychanalyse[modifier]

    Carl Gustav Jung, Dialectique du Moi et de l'inconscient, 1933[modifier]

    La société, éprouvant dans son ensemble le besoin de posséder une incarnation de la puissance magique, utilise pour véhicule l'appétit de pouvoir d'un homme et le désir de soumission des masses, créant ainsi la possibilité du prestige personnel.
    • Dialectique du Moi et de l'inconscient (1933), Carl Gustav Jung (trad. Docteur Roland Cahen), éd. Gallimard, coll. « Folio Essais », 1964  (ISBN 2-07-032372-2), partie I. Des effets de l'inconscient sur le conscient, chap. II. Les conséquences de l'assimilation de l'inconscient, p. 70


    Psychologie[modifier]

    Paul-Claude Racamier, Les Schizophrènes, 1980[modifier]

    Préambule et divertimento

    Persée part chez la Gorgone. Encore lui faut-il savoir le chemin. Sur le conseil d'Athéna il s'en alla demander l'adresse des Gorgones à leurs trois autres sœurs, les Grées. Et dès lors apparaît le thème du regard, car pour obtenir ces renseignements, Persée dérobe aux vieilles Grées l'unique œil qu'elles se partagaient à elles trois.
    Persée ne part pas non plus sans armes : des Nymphes il reçoit le casque d'Hadès, qui rend invisible ; d'Hermès il reçoit des sandales ailées et une serpe ; d'Athéna enfin il reçoit un bouclier de peau poli comme un miroir, et un conseil : celui de ne regarder Méduse que dans ce miroir.
    Après un vol sans histoire, Persée trouva enfin Méduse. Il la voit dans le miroir qui réfléchit — qui réfléchit : au lieu de se laisser piéger par les paradoxes médusants, Persée réfléchit sur le paradoxe, utilisant à cet effet l'instrument confié par la déesse de l'intelligence. Dès cet instant-là, Méduse est perdue, son pouvoir est annulé : la voilà qui dort. Alors il lui coupe le cou.

    • Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001  (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, Persée en paradoxie, p. 33


    Il faut se demander pourquoi [Persée] tue Méduse, alors que du moment où il avait réfléchi (sur) le paradoxe, elle était perdue — n'avait-elle pas en effet les yeux fermés ? Certes Athéna voulait sa tête, elle l'aura. Mais il faut voir à ce geste un autre motif : Persée à son tour entendait bien s'emparer du pouvoir paradoxal. [...] quand, au péril de sa vie psychique, on a réussi à se rendre maître d'une arme pareille, peut-on résister à la tentation de s'en servir ? Qui le gêne, Persée va lui tendre la tête à paradoxes, et le pétrifier.
    • Les Schizophrènes (1980), Paul-Claude Racamier, éd. Payot & Rivages, coll. « Petite bibliothèque Payot », 2001  (ISBN 978-2-228-89427-2), partie Préambule et divertimento, Persée en paradoxie, p. 35


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