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Utilisateur:Malik2Mars/Isabelle Eberhardt

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Isabelle Eberhardt

Citations

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Un droit que bien peu d'intellectuels se soucient de revendiquer, c'est le droit à l'errance, au vagabondage. Et pourtant, le vagabondage, c'est l'affranchissement, et la vie le long des routes, c'est la liberté. Rompre un jour bravement toutes les entraves dont la vie moderne et la faiblesse de notre cœur, sous prétexte de liberté, ont chargé notre geste, s'armer du bâton et de la besace symboliques, et s'en aller !
  • « Vagabondages », 1902.
  • « Au pays des sables », dans Ecrits sur le sable, Isabelle Eberhardt, éd. Grasset, 1988  (ISBN 2-246-39221-7), t. I, partie Vagabondages, p. 27 (lire en ligne)


A toute propriété, il y a des bornes. A toute puissance, il y a des lois. Or, le chemineau possède toute la vaste terre dont les limites sont l'horizon irréel, et son empire est intangible, car il le gouverne et en jouit en esprit.
  • « Vagabondages », 1902.


Il est des heures à part, des instants très mystérieusement privilégiés où certaines contrées nous révèlent, en une intuition subite, leur âme, en quelque sorte leur essence propre, où nous en concevons une vision juste, unique et que des mois d’étude patiente ne sauraient plus ni compléter, ni même modifier.
  • « Au pays des sables », dans Ecrits sur le sable, Isabelle Eberhardt, éd. Grasset, 1988  (ISBN 2-246-39221-7), t. I, partie Vagabondages, p. 41 (lire en ligne)


Il est ainsi, à certaines époques de la vie, des instants où rien d'extraordinaire ne survient, mais qu'on n'oublie jamais dans la suite, car ils sont d'une indicible douceur.
  • « Sud oranais, première partie », dans Ecrits sur le sable, Isabelle Eberhardt, éd. Grasset, 1988  (ISBN 2-246-39221-7), t. I, partie Retour au Sud, p. 125 (lire en ligne)
  • Sud Oranais, Isabelle Eberhardt, éd. Joelle Losfeld, 2003  (ISBN 2-84412-156-X), chap. première partie, p. 12


Et, avec cela, la joie intime de penser que je vais partir demain, dès l'aube, et quitter toutes ces choses, qui pourtant me plaisent ce soir et me sont douces. Mais qui, sauf un nomade, un vagabond, pourrait comprendre cette double jouissance ? Le cœur encore ému de tout ce qui m'avait prise et que j'ai laissé, je me dis que l'amour est une inquiétude et qu'il faut aimer à quitter, puisque les êtres et les choses n'ont de beauté que passagère.
  • « Sud oranais, deuxième partie », dans Ecrits sur le sable, Isabelle Eberhardt, éd. Grasset, 1988  (ISBN 2-246-39221-7), t. I, partie Retour au Sud, p. 225 (lire en ligne)


En cet instant, comme d'ailleurs à toute heure de ma vie, je n'ai qu'un désir : revêtir le plus vite possible la personnalité aimée qui, en réalité, est la vraie, et retourner la-bas, en Afrique, reprendre cette vie-la… Dormir, dans la fraicheur et le silence profonds, sous l'écroulement vertigineux des étoiles, avec, pour tout toit, le ciel infini et pour tout lit, la terre tiède.., s'assoupir avec la douce et triste sensation de ma solitude absolue, et la certitude que, nulle part en ce monde, aucun cœur ne bat pour le mien, qu'en aucun point de la terre, aucun être humain ne me pleure ni ne m'attend. Savoir tout cela, être libre et sans entraves, campé dans la vie, ce grand désert où je ne serai jamais qu'un étranger et qu'un intrus… Voilà, en toute son amertume profonde, le seul bonheur que le Mektoub m'accordera jamais, à moi à qui le bonheur réel, celui après quoi toute l'humanité court, haletante, est à jamais refusé…
  • Cagliari, 1er janvier 1900.
  • Ecrits sur le sable, Isabelle Eberhardt, éd. Grasset, 1988  (ISBN 2-246-39221-7), t. I, partie Les Journaliers, chap. Premier Journalier, p. 304 (lire en ligne)


J'ai renoncé à avoir un coin à moi, en ce monde, un home, un foyer, la paix, la fortune. J’ai revêtu la livrée, parfois bien lourde, du vagabond et du sans-patrie. J’ai renoncé au bonheur de rentrer chez soi, de trouver des êtres chers, le repos et la sécurité.
  • Cagliari, 18 janvier 1900.
  • Ecrits sur le sable, Isabelle Eberhardt, éd. Grasset, 1988  (ISBN 2-246-39221-7), t. I, partie Les Journaliers, chap. Premier Journalier, p. 308 (lire en ligne)


Je ne suis pas une politicienne, je ne suis l'agent d'aucun parti, car, pour moi, ils ont tous également tort de se démener comme ils le font, je ne suis qu'une originale, une rêveuse qui veut vivre loin du monde civilisé, de la vie libre et nomade pour essayer ensuite de dire ce qu'elle a vu et, peut-être, de communiquer à quelques-uns le frisson mélancolique et charmé qu’elle ressent en face des splendeurs tristes du Sahara.
  • Lettre à la Dépêche algérienne, Marseille, 7 juin 1901.
  • Ecrits sur le sable, Isabelle Eberhardt, éd. Grasset, 1988  (ISBN 2-246-39221-7), t. I, partie Les Journaliers, chap. Troisième Journalier, p. 398-399 (lire en ligne)


M’en aller, vagabond et libre, comme je l’étais avant, même au prix de n’importe quelles souffrances nouvelles ! Courir en toute hâte, par ce quai de la Joliette – seule partie de cette ville que j'aime, parce qu'elle est la porte de l'Afrique, m’embarquer, humble et inconnue et fuir, fuir enfin pour toujours. Voilà ce à quoi je songe, voilà les pensées qui me hantent et qui me tourmentent !
  • Marseille, 15 août 1901.
  • Ecrits sur le sable, Isabelle Eberhardt, éd. Grasset, 1988  (ISBN 2-246-39221-7), t. I, partie Les Journaliers, chap. Quatrième Journalier, p. 423 (lire en ligne)


  • « La rivale », dans Yasmina et autres nouvelles algériennes, Isabelle Eberhardt, éd. Liana Levi, 2002  (ISBN 978-2-86746-296-2), p. 37-41

Citations sur

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Notes et références

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Voir aussi

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Vous pouvez également consulter les articles suivants sur les autres projets Wikimédia :


  • Tiffany Tavernier, Isabelle Eberhardt : un destin dans l’islam, Tallandier, 2016 (ISBN 979-10-210-1879-2) Document utilisé pour la rédaction de l’article 

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