Rennes

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Rennes est une commune française chef-lieu du département d’Ille-et-Vilaine et de la région Bretagne, ainsi que l’une des capitales historiques du duché de Bretagne. Elle se situe à l’est de la Bretagne à la confluence de l’Ille et de la Vilaine.

Marbode[modifier]

La ville des Redons que désertent les bons est pleine de fripons
Ville chère à l'Enfer, ou la fraude est dans l'air; on n'y voit jamais clair.

  • Début d'un poème de Marbode, évêque de Rennes du XIIe siècle, traduit au XIXe siècle par l'avocat rennais Sigismond Ropartz.
  • « poème », Marbode (trad. Sigismond Ropartz), dans Histoire de Rennes, Coll., sous la direction de Jean Meyer, éd. Privat, 1972  (ISBN 2-7089-4750-8), p. 82


Al-Idrissi[modifier]

Deux traductions du même passages de Idrissi qui visite Rennes au milieu du XIIe siècle :

Celui qui veut aller de Nantes à Saint-Michel par terre passe par Rennes, ville considérable, abondante en ressources, entourée de fortes murailles ; où l'on peut se livrer à des spéculations mercantiles et où l'on trouve une industrie permanente.
  • « Rennes au Moyen-Âge », Guy Devailly, dans Histoire de Rennes, Coll., sous la direction de Jean Meyer, éd. Privat, 1972  (ISBN 2-7089-4750-8), p. 83
Celui qui veut aller de Nantes à la ville de Saint-Michel par terre passe par Rennes, à quatre-vingts milles de la première. Cette ville a un vaste territoire ; elle est prospère et ses ressources sont abondantes. Elle est entourée d’une forte enceinte, dotée de marchés dynamiques et d’un artisanat permanent et considérable.
  • Idrîsî, La première géographie de l’Occident, chevalier Pierre-Amédée-Émilien-Probe Jaubert, revue par Annliese Nef, éd. GF Flammarion (éditeur scientifique : Henri Bresc), 1999  (ISBN 2-08-071069-9), chap. Sixième climat, VI, 1, Itinéraires de la Bretagne, p. 418

Le titre original de cette œuvre est Kitâb Nuzhat al-mushtâq fî-khtirâq al afâq (L’agrément de celui qui est passionné pour la pérégrination à travers le monde) ou Kitâb Rujâr (Le livre de Roger [Roger II de Sicile]).


Mathieu de Montreuil[modifier]

(…)
Hélas que deviendront tant de souris charmants ?
Ce teint brillant, ces bras, ces lèvres et ces dents,
Tout cela n'est-il fait que pour votre famille ?
Je veux vous en montrer un usage plus doux :
Sachez, trop innocente fille,
Que tout cela n'est fait que pour quelqu'un de nous.
(…)
Rennes est, de toutes les villes,
Celle où le dieu d'amour est le plus triomphant ;
Toutes, dès quatorze ans, y font les grandes filles,
Et vous seule après seize y vivez en enfant.
(…)
Vous vous verrez bientôt à l'âge de vingt ans,
Et vous n'aurez plus, en ce temps,
Pas un de vos jours qui n'emporte
Quelque peu de la fleur de vos jeunes beautés ;
Employés ou perdus, n'importe,
Ils ne laisseront pas de vous être comptés.

  • Annales poétiques, ou almanach des muses. Tome XXIV., Mathieu de Montreuil, éd. Mérigot, 1783, p. 16-18


Mille appas, mille attraits parent votre personne ;
Si j'en suis donc épris, si j'en suis amoureux,
Faut-il qu'on s'en étonne ?
Le ciel vous a fait belle, et m'a donné des yeux.

Qu'à Rennes l'on est charitable !
J'avais résolu de mourir
Plutôt que de me découvrir ;
Mais un chacun m'est favorable.
J'ai juré vainement de souffrir vos rigueurs ;
J'ai vainement juré de taire mes langueurs ;
Mon serment désormais n'est plus en ma puissance :
De quoi vous servirait que je fusse discret,
Si malgré mon silence,
Tout le monde aujourd'hui vous a dit mon secret ?

  • Annales poétiques, ou almanach des muses. Tome XXIV., Mathieu de Montreuil, éd. Mérigot, 1783, p. 27



Marquise de Sévigné, Lettres[modifier]

Il a sa belle femme avec lui : elle brûlerait Rennes, si elle y était plus de quatre jours.
  • 11 septembre 1689
  • Lettres, avec les notes de tous les commentateurs, Marquise de Sévigné, éd. Librairie de Firmin Didot Frères, 1853, t. 5, p. 495


Ma belle-fille est encore à Rennes, assiégée par les neiges.
  • Lettres de madame de Sévigné à sa fille et à ses amis, Marquise de Sévigné, éd. Bossange, Masson et Besson, 1806, t. 7, p. 455


Mirabeau[modifier]

[Après une :

Adresse de la ville de Rennes, qui prétend que le veto royal est inadmissible, et déclare traitres et ennemis de la patrie, ceux qui voudroient enlever ce pouvoir à la nation, à qui il appartient dans toute sa plénitude.]

Quand il seroit vrai qu'il pouroit y avoir jamais de la dignité dans la colère, je ne vois pas ce qui peut dans l'adresse qui vient d'être lue, exciter la colère de l'assemblée. Melun, Chaillot, le Point du jour, Géroflé ont le droit de débiter les mêmes absurdités que Rennes ; comme Rennes, ils peuvent qualifier d'infâmes ou de traîtres à la patrie, ceux qui ne partagent pas leurs opinions. L'assemblée nationale n'a pas le tems de s'instituer professeur des municipalités qui avancent de fausses maximes, elle doit s'en rapporter à la sagesse des excellents députés bretons, pour faire circuler les vrais principes dans leur patrie.

  • Séance du 10 septembre 1789
  • « Discours à l'Assemblée », Mirabeau, dans Collection complette des travaux de M. Mirabeau l'ainé, à l'Assemblée, Etienne Méjean, éd. Veuve Lejay, 1791, p. 117-118


Alexandre Dumas, Louis XV et sa cour[modifier]

M. de Densos, évêque de Verdun, ci-devant évêque de Rennes, se vantait d'avoir eu, rien que pendant les États de Nantes, cent cinquante jeunes filles possédant le rare talisman à l'aide duquel Jeanne d'Arc avait chassé les Anglais. En outre, il se vantait d'avoir fait cocus tous les membres du Parlement de Rennes dont les femmes étaient jolies, seule manière, disait-il, dont un homme de sa robe pouvait se venger des magistrats.
  • Louis XV et sa cour, Alexandre Dumas, éd. Calmann Lévy, 1866, t. 2, p. 217


Hippolyte Taine[modifier]

Triste ville, négligée, maigrement peuplée, inerte, qui rappelle une de nos villes tombées ou laissées de côté par la civilisation qui se déplace, Aix, Poitiers, Rennes : c'est Pise.
  • Voyage en Italie, Hippolyte Taine, éd. Hachette, 1866, p. 81-82


Victor Hugo, Quatrevingt-treize[modifier]

Le quatrième jour, on est à Rennes. Rennes, c’est la clef de la Bretagne. Qui a Rennes a tout. Rennes prise, Châteauneuf et Saint-Malo tombent. Il y a à Rennes un million de cartouches et cinquante pièces d’artillerie de campagne…
  • Robespierre, en juin 1793
  • Quatrevingt-treize (1874), Victor Hugo, éd. Seuil, coll. « L'Intégrale », 1963, partie II (« À Paris »), chap. II (« Magna testantur voce per umbras »), livre deuxième (« Le Cabaret de la rue du Paon»), p. 457 (texte intégral sur Wikisource)


François-René de Chateaubriand, Mémoires d'Outre-Tombe[modifier]

Rennes me semblait une Babylone, le collège un monde.


Stendhal, Mémoires d'un touriste[modifier]

Comme je savais que Rennes avait été entièrement détruite par l'incendie de 1720, je m'attendais à n'y rien trouver d'intéressant sous le rapport de l'architecture. J'ai été agréablement surpris. Les citoyens de Rennes viennent de se bâtir une salle de spectacle, et, ce qui est bien plus étonnant, une sorte de promenade à couvert (première nécessité dans toute ville qui prétend à un peu de conversation).


Ange de Léon[modifier]

La ville se tend vers le rail comme une vierge qui brise ses entraves, et se précipite au devant de son amant qui vient la féconder.
  • Rennes, Pierre-Yves Heurtin, Dominique Irvoaz-Dantec, Yvon Lechevestrier, Louis-Michel Nourry et Jean-Yves Chapuis, éd. Ouest-France, novembre 1997  (ISBN 2-7373-2170-0), p. 32 à 34


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