Les Tontons flingueurs

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Les Tontons flingueurs est un film français de Georges Lautner sorti en 1963, adaptation du roman d'Albert Simonin Grisbi or not grisbi. Les dialogues ont été écrits par Michel Audiard.

Mots d'acteurs[modifier]

Raoul Volfoni[modifier]

Dis donc, t'essaierais pas de nous faire porter le chapeau, des fois ? Faut le dire tout de suite, hein. Il faut dire : Monsieur Raoul vous avez buté Henri, vous avez buté les deux autres mecs ; vous avez peut être aussi buté le Mexicain, puis aussi l'archiduc d'Autriche !
  • Bernard Blier, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Mais il connaît pas Raoul, ce mec ! Il va avoir un réveil pénible ! J'ai voulu être diplomate à cause de vous tous, éviter que le sang coule. Mais maintenant c'est fini, je vais le travailler en férocité, le faire marcher à coups de lattes ! À ma pogne, je veux le voir ! Et je vous promets qu'il demandera pardon, et au garde-à-vous !
  • Bernard Blier, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Si on bricolait plus souvent, on aurait moins la tête aux bêtises.
  • Bernard Blier, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Il a osé me frapper. Il se rend pas compte.
  • Bernard Blier, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Bougez pas ! Les mains sur la table. Je vous préviens qu'on a la puissance de feu d'un croiseur et des flingues de concours.
  • Bernard Blier, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Mais dis donc, on n'est quand même pas venus pour beurrer les sandwichs !
  • Bernard Blier, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Y'a vingt piges, le Mexicain, tout le monde l'aurait donné à cent contre un : flingué à la surprise. Mais c't'homme là, ce qui l'a sauvé, c'est sa psychologie.
  • Bernard Blier, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Non mais t'as déjà vu ça ? En pleine paix ! Il chante et puis crac, un bourre-pif ! Il est complètement fou ce mec. Mais moi, les dingues, je les soigne. Je vais lui faire une ordonnance, et une sévère… Je vais lui montrer qui c'est Raoul. Aux quatre coins de Paris qu'on va le retrouver, éparpillé par petits bouts, façon puzzle. Moi, quand on m'en fait trop, je correctionne plus : je dynamite, je disperse, je ventile !
  • Bernard Blier, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Alors, il dort le gros con ? Ben il dormira encore mieux quand il aura pris ça dans la gueule ! Il entendra chanter les anges, le gugusse de Montauban… Je vais le renvoyer tout droit à la maison mère… au terminus des prétentieux…
  • « Le terminus des prétentieux » était un des titres envisagés pour le film. Audiard placera ce titre sur des frontons de cinémas dans plusieurs films auxquels il collabora, comme Flic ou Voyou
  • Bernard Blier, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Faut r'connaître… c'est du brutal !
  • Bernard Blier, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


On vous apprend quoi à l'école, mon petit chat ? Les jolies filles en savent toujours trop. Vous savez comment je l'vois votre avenir ? Vous voulez le savoir ? […] L'Égypte c'est pas commun ça l'Égypte. C'qui a d'bien c'est qu’là-bas, l'artiste est toujours gâté. […] J'disais l'Égypte comme ça ! J'aurais aussi bien pu dire… le Liban.
  • Bernard Blier, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Dis donc, elle est maquée à un jaloux ta nièce ? J'faisais un brin de causette, le genre réservé, tu m'connais : mousse et pampre, voilà tout d'un coup qu'un petit cave est venu me chercher… les gros mots et tout…
  • Bernard Blier, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Monsieur Fernand[modifier]

Et pourquoi pas de la quinine et un passe-montagne ? On croirait vraiment que j'pars au Tibet.
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Vous avez quand même pas besoin de moi pour aligner 10 tracteurs dans un stand, non ? Hein ? ... Tâchez plutôt qu'elle tombe pas en panne comme la dernière fois.

- Qu'est ce qui a été en panne ?

- La dépanneuse.
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


“Louis de retour. Présence indispensable.” Présence indispensable ! Après quinze ans de silence, y'en a qui poussent un peu, quand même ! Quinze ans d'interdiction de séjour ! Pour qu'il abandonne ses cactus et qu'il revienne à Paris, il faut qu'il en arrive une sévère au vieux Louis. Ou qu'il ait besoin de pognon ou qu'il soit tombé dans une béchamel infernale !
  • Lecture du télégramme.
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


J'ai pas entendu dire que le Gouvernement t'avait rappelé, qu'est ce qui t'a pris de revenir ?
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Dis-donc, j'tiens plus en l'air, moi ! T'aurais pas une bricole à grignoter, là ?
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


J'ai une santé de fer. Voilà quinze ans que je vis à la campagne : que je me couche avec le soleil, et que je me lève avec les poules.
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Trois morts subites en moins d'une demi-heure, ah ça part sévère les droits de succession.
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Ça va changer vite, c'est moi qui vous le dis ; la boîte que je vais lui trouver, va falloir qu'elle y reste, croyez-moi ! Ou sinon, je vais la filer chez les sœurs, les vraies ! Pension au bagne avec le réveil au clairon et tout le toutim, non mais sans blague !?
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Patricia, mon petit… Je ne voudrais pas te paraître vieux jeu ni encore moins grossier… l'homme de la pampa, parfois rude, reste toujours courtois, mais la vérité m'oblige à te le dire : ton Antoine commence à me les briser menu !
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


C'est jamais bon de laisser dormir les créances, et surtout de permettre au petit personnel de rêver.
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Je ne rêve pas en couleur, je ne rêve pas en noir, je ne rêve pas du tout, je n'ai pas le temps !
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Les cons, ça ose tout ! C'est même à ça qu'on les reconnaît.
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


On ne devrait jamais quitter Montauban.
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Happy beurzday to you... Happy beurzday to you !.. Happy beurzday to you-ouuuuu !.. Happy BEUrzday to... *Flanque une volée à Raoul Volfoni*
  • La syllabe accentuée (en gras et en majuscules) est celle sur laquelle Lino Ventura donne le coup de poing.
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


J'ai connu une Polonaise qu'en prenait au p'tit déjeuner. Faut quand même admettre : c'est plutôt une boisson d'homme…
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Quand la protection de l'enfance coïncide avec la crise du personnel, faut plus comprendre, faut prier.
  • Lino Ventura, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Maître Folace[modifier]

Le lion est mort, les chacals se disputent l'empire. Enfin, on peut pas demander plus aux frères Volfoni qu'aux fils de Charlemagne.


C'est curieux chez les marins ce besoin de faire des phrases…


Touche pas au grisbi, salope !


On a dû arrêter la fabrication, y a des clients qui devenaient aveugles. Alors, ça faisait des histoires !


Y'a deux solutions : ou on se dérange ou on méprise... Oui, évidemment, n'importe comment, une tournée d'inspection ne peut jamais nuire, bien sûr !


Et c'est pour ça que je me permets d'intimer l'ordre à certains salisseurs de mémoire qu'ils feraient mieux de fermer leur claque-merde !


Jean[modifier]

Tiens, vous avez sorti le vitriol ?
  • Robert Dalban, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Yes sir !
  • Robert Dalban, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Welcome Sir ! My name is John !
  • Robert Dalban, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Si ces messieurs veulent bien me les confier ! (réponse à Raoul Volfoni à propos de ses "flingues de concours", voir plus haut)
  • Robert Dalban, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Your room is ready sir !
  • Robert Dalban, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Hé ben moi j'aurais donné à mademoiselle 20/20, et en cotant vache.
  • Robert Dalban, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Allons vite messieurs, quelqu'un pourrait venir, on pourrait se méprendre, et on jaserait. Nous venons déjà de frôler l'incident.
  • Robert Dalban, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


On demande monsieur au téléphone. Un appel de Montauban. L'interlocuteur me semble, comment dirais-je, un peu rustique, le genre agricole.
  • Robert Dalban, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


(prenant un pistolet dans une boite de biscuits) Quand ça change, ça change... Faut jamais se laisser démonter.
  • Robert Dalban, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


(donnant un pistolet à Fernand) Je ne demande pas à monsieur si monsieur sait s'en servir.
  • Robert Dalban, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Paul Volfoni[modifier]

Écoute : on te connaît pas. Mais laisse-nous te dire que tu te prépares des nuits blanches, des migraines, des nervousses brékdones (nervous breakdowns) comme on dit de nos jours.
  • Jean Lefebvre, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


J'te disais que cette démarche ne s'imposait pas. Au fond maintenant, les diplomates prendraient plutôt le pas sur les hommes d'action. L'époque serait aux tables rondes et à la détente. Hein ? Qu'est ce que t'en penses ?
  • Jean Lefebvre, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Pourquoi pas ? Au contraire, les tâches ménagères ne sont pas sans noblesse.
  • Jean Lefebvre, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Vous avez beau dire, y a pas seulement que d'la pomme… y'a autre chose… ça serait pas des fois de la betterave ? Hein ?
  • Jean Lefebvre, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Théo[modifier]

C'est pas ma marque préférée. (nb : les chars Patton)
  • Horst Frank, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


La bave du crapaud n'empêche pas la caravane de passer !
  • Horst Frank, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Monsieur Fernand, le transport clandestin ne réclame pas seulement des compétences, mais de l'honnêteté, contrairement aux affaires régulières, on paye comptant et en liquide. Ça peut tenter les âmes simples.
  • Horst Frank, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Das Leben eines Mannes, zwischen Himmel und Erde, vergeht wie der Sprung eines jungen weissen Pferdes über einen Graben : ein Blitz... pfft, es ist vorbei... (La vie d'un homme, entre ciel et terre, passe comme le bond d'un poulain blanc au-dessus d'un fossé : un éclair... pfft... c'est fini...) (Chine, IVe siècle avant Jésus-Christ)
  • Horst Frank, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Il faut bien admettre qu'exceptionnellement, Dieu n'est pas avec nous ! (Gott mit uns)
  • Horst Frank, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Je ne dis pas que c'est pas injuste, je dis que ça soulage !
  • Horst Frank, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Moins qu'avant : la jeunesse française boit des eaux pétillantes, et les anciens combattants, des eaux de régime. Puis, surtout, il y a le whisky… C'est le drame ça, le whisky.
  • Horst Frank, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Y'a des impulsifs qui téléphonent, y'en a d'autres qui se déplacent.
  • Horst Frank, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Seulement, maintenant, on a le droit pour nous (...) Légitime défense, avec moi ça pardonne pas.
  • Horst Frank, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Si ça doit tomber comme à Stalingrad... une fois ça suffit. J’aime autant garder mes distances.
  • Horst Frank, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Madame Mado[modifier]

J'dis pas que Louis était toujours très social, non, il avait l'esprit de droite. Quand tu parlais augmentation ou vacances, il sortait son flingue avant que t'aies fini. Mais il nous a tout de même apporté à tous la sécurité.


Une bonne pensionnaire, ça devient plus rare qu'une femme de ménage. Ces dames s'exportent, le mirage africain nous fait un tort terrible ; et si ça continue, elles iront à Tombouctou à la nage.


Toi Raoul Volfoni, on peut dire que tu en es un. (...) Un vrai chef.


Antoine Delafoy[modifier]

Monsieur Naudin, vous faites sans doute autorité en matière de bulldozer, de tracteur et caterpillar, mais vos opinions sur la musique moderne et sur l'art en général, je vous conseille de ne les utiliser qu'en suppositoire. Voilà ! Et encore, pour enfants…
  • Claude Rich, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Rêvez-vous en couleur ?
  • Claude Rich, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Je préfère m'en tenir à Freud, c'est plus rigolo.
  • Claude Rich, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Je ferai donc mon panégyrique moi-même, c'est parfois assez édifiant et souvent assez drôle, car il m'arrive de m'attribuer des mots qui sont en général d'Alphonse Allais et des aventures puisées dans La Vie des Hommes illustres.
  • Claude Rich, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


...ce qu'il est convenu d'appeler un grand honnête homme. Porté sur la morale et les soubrettes, la religion et les jetons de présence.
  • Claude Rich, Les Tontons flingueurs (1963), écrit par Michel Audiard


Pascal[modifier]

Le Mexicain l'avait achetée en viager à un procureur à la retraite. Après trois mois, l'accident bête. Une affaire.


Seulement, de nos jours, il y a de moins en moins de techniciens pour le combat à pied. L'esprit fantassin n'existe plus, c'est un tort.


La psychologie, y en a qu'une : défourailler le premier !
Le prix s'oublie, la qualité reste.
  • Réplique de Bastien, le cousin de Pascal, en parlant de son nouveau pistolet…


J'peux pas l'dire, j'ai promis, ce serait mal.


Tomate, tu devrais envoyer Freddy faire un tour, il y a une charrette dans le parc avec deux gars dedans... Ça fait désordre !


Louis le Mexicain[modifier]

Henri, fais tomber cent sacs au toubib !


Je suis revenu pour caner ici, et pour me faire enterrer à Pantin avec mes vioques. Les Amériques c'est chouette pour y prendre du carbure. On peut y vivre, aussi, à la rigueur. Mais question de laisser ses os, hein, y'a que la France !


Chez moi, quand les hommes parlent, les gonzesses se taillent !


Les scènes mythiques[modifier]

La scène de la cuisine[modifier]

(Raoul et Paul Volfoni entrent dans la pièce)
Raoul Volfoni : Bougez pas ! Les mains sur la table. J'vous préviens qu'on a la puissance de feu d'un croiseur et des flingues de concours.
Jean : (il est entré discrètement dans leur dos et les met en joue) Si ces messieurs veulent bien me les confier.
Raoul Volfoni : Quoi ?
Patricia : (elle fait irruption dans la cuisine) Oh non, on est encore en panne de sandwiches... Tu sais mon oncle, si tes amis veulent danser... (elle ressort)
Jean : Allons, vite messieurs. Quelqu'un pourrait venir, on pourrait se méprendre, et on jaserait. Nous venons déjà de frôler l'incident.
Monsieur Fernand : Tu sais ce que je devrais faire ? Rien que pour le principe.
(Maître Folace se lève et désarme les Volfoni)
Raoul Volfoni : Tu ne trouves pas que c'est un peu rapproché ?
Paul Volfoni : J'te disais que cette démarche ne s'imposait pas. Au fond maintenant, les diplomates prendraient plutôt le pas sur les hommes d'action. L'époque serait aux tables rondes et à la détente. Hein ? Qu'est-ce que t'en penses ?
Monsieur Fernand : J'dis pas non. (il s'assoit et commence à faire des sandwichs)
Raoul Volfoni : Mais dis donc, on est quand même pas venu pour beurrer des sandwichs ?
Paul Volfoni : Pourquoi pas ? Au contraire, les tâches ménagères ne sont pas sans noblesse. (il s'assoit) Surtout lorsqu'elles constituent le premier pas vers des négociations fructueuses. Hein ? (Maître Folace lui tend des assiettes) Merci.
(Jean sort de la pièce, Raoul Volfoni se penche sur un sac rempli de billets sur la table)
Monsieur Fernand : Maître Folace... Vous avez oublié de planquer les motifs de fâcherie.
(Maître Folace ferme et dissimule le sac, Raoul Volfoni s'assoit)
Paul Volfoni : Oh Monsieur Fernand...
Monsieur Fernand : Je connais la vie Monsieur Paul... Mais pour en revenir au travail manuel, ce que vous disiez est finement observé. Et puis, ça reste une base.
Raoul Volfoni : Ah ça c'est bien vrai. Si on bricolait plus souvent, on aurait moins la tête aux bêtises.


(une jeune fille fait irruption dans la pièce, visiblement éméchée)
Invitée : Jean ? Mais où il est Jean ?
Monsieur Fernand : Qu'est-ce que vous lui voulez ?
Invitée : Y'a plus de glace et y'a plus de scotch !
Monsieur Fernand : Maître Folace, donnez lui des jus de fruit, allez...
Invitée : Pas de jus de fruit, du scotch ! Vos jus de fruit vous pouvez vous les foutre au c...
Maître Folace : (il l'interrompt) Allons mademoiselle ! L'oncle de Patricia vous dit qu'il n'y a plus de scotch, un point c'est tout.
Invitée : Vous n'avez qu'à en acheter. (elle ramasse des billets qui traînent sur la table) Avec ça !
Maître Folace : (il lui saisit violemment le bras) Touche pas au grisbi, salope !
(la jeune fille sort de la pièce en titubant)
Paul Volfoni : L'alcool à c't'âge-là...
Monsieur Fernand : Non mais c'est un scandale, hein ?
Raoul Volfoni : Nous par contre, on est des adultes, on pourrait peut-être s'en faire un petit ? Hein ?
Monsieur Fernand : Ça... le fait est... Maître Folace ?
Maître Folace : Seulement, le tout-venant a été piraté par les mômes. Qu'est ce qu'on fait ? On se risque sur le... le bizarre ? (il sort la bouteille) Ça va rajeunir personne.
Raoul Volfoni : Ben nous voilà sauvés.
Maître Folace : Sauvés ? Faut voir...
(Maître Folace sert les convives)
Jean : (il revient dans la pièce) Tiens, vous avez sorti le vitriol ?
Paul Volfoni : Pourquoi vous dites ça ?
Maître Folace : Eh !
Paul Volfoni : Il a pourtant un air honnête.
Monsieur Fernand : Sans être franchement malhonnête, au premier abord, comme ça, il... a l'air assez curieux.
Maître Folace : Il date du Mexicain, du temps des grandes heures. Seulement on a dû arrêter la fabrication, y'a des clients qui devenaient aveugles. Alors, ça faisait des histoires.
Raoul Volfoni : Allez !
(ils trinquent puis boivent prudemment)
Raoul Volfoni : Ah faut r'connaître... C'est du brutal.
Paul Volfoni : (les larmes aux yeux) Vous avez raison, il est curieux, hein ?
Monsieur Fernand : J'ai connu une Polonaise qu'en prenait au p'tit déjeuner. Faut quand même admettre, c'est plutôt une boisson d'homme...
(Jean ressert tout le monde)
Raoul Volfoni : (il se penche vers Fernand) Tu sais pas ce qu'il me rappelle ? C't'espèce de drôlerie qu'on buvait dans une petite taule de Biên Hòa, pas tellement loin de Saïgon... "Les volets rouges"... Et la taulière, une blonde comac... Comment qu'elle s'appelait, nom de Dieu ?
Monsieur Fernand : Lulu la Nantaise.
Raoul Volfoni : T'as connu ?
(Monsieur Fernand lève les yeux au ciel)
Paul Volfoni : J'lui trouve un goût de pomme.
Maître Folace : Y'en a.
Raoul Volfoni : Eh bien c'est devant chez elle que Lucien "le cheval" s'est fait dessouder.
Monsieur Fernand : Et par qui ? Hein ?
Raoul Volfoni : Ben v'là que j'ai plus ma tête.
Monsieur Fernand : Par Teddy de Montréal, un fondu qui travaillait qu'à la dynamite.
Raoul Volfoni : Toute une époque...

 
(ils sont tous ivres)
Maître Folace : D'accord, d'accord, je dis pas qu'à la fin de sa vie, Jo le Trembleur il avait pas un peu baissé. Mais n'empêche que pendant les années terribles, sous l'Occup', il butait à tout va. Il a quand même décimé toute une division de Panzers. Ah !
Raoul Volfoni : Il était dans les chars ?
Maître Folace : Non, dans la limonade. Sois à c'qu'on t'dit !
Raoul Volfoni : (il pleurniche) Mais j'ai plus ma tête...
Maître Folace : Il avait son secret le Jo.
Raoul Volfoni : (il se lève subitement) C'est où ?
Jean : A droite, au fond du couloir.
(Raoul Volfoni sort précipitamment)
Maître Folace : Et … Et … Et … 50 kilos de patates, un sac de sciure de bois, il te sortait 25 litres de 3 étoiles à l'alambic... Un vrai magicien le Jo. Et c'est pour ça que je me permets d'intimer l'ordre à certains salisseurs de mémoire qu'ils feraient mieux de fermer leur claque-merde !
Paul Volfoni : Vous avez beau dire, y a pas seulement que d'la pomme... y'a autre chose... ça serait pas des fois de la betterave ?
Maître Folace : Hein ?
Monsieur Fernand : Si, y en a aussi.

 
Monsieur Fernand : J'reprendrais bien quelque chose de consistant moi.
Raoul Volfoni : (il revient dans la pièce) Dis donc, elle est maquée à un jaloux ta nièce ? J'lui faisais un brin de causette, le genre réservé, tu m'connais : mousse et pampres... Et v'là tout d'un coup qu'un p'tit cave est venu me chercher... les gros mots et tout...
Monsieur Fernand : (se lève en titubant) Quoi ? Monsieur Antoine... Il s'agit pas de lui faire franchir les portes, faut peut-être le faire passer à travers ! (il sort suivi de Maître Folace)
Jean : Je serais pas étonné qu'on ferme.


Théo cherche un chauffeur[modifier]

Théo : Vous n'êtes jamais en proie au vague à l'âme, Monsieur Fernand ?

Fernand : Ma foi, j'en abuse pas, non.
Théo : Vous n'avez peut être pas les mêmes raisons. Vous avez gagné la guerre, vous...

Fernand : Bon, d'accord, j'ai gagné la guerre... mais si je me suis dérangé exprès, c'est pas pour défiler, hein ?


Théo : Imaginez : la nuit, en plein milieu de la route, un homme armé, en uniforme qui agite une lanterne et qui crie halte... qu'est ce que vous faites ?
Monsieur Fernand : J'm'arrête bien sûr, je passe pas dessus !
Théo : Eh bien, c'est pour ça que vous avez encore votre permis. Moi pas !
Monsieur Fernand : Bon, les papiers du bahut sont en règle au moins, oui ?
Théo : Tout est en ordre ! Mais, Monsieur Fernand, vous ne prétendez pas ...
Monsieur Fernand : ... Quand y'a six briques en jeu, j'prétends n'importe quoi. J'ai conduit des tracteurs, des batteuses, et toi qui parlais de guerre, j'ai même conduit un char Patton.
Théo : C'est pas ma marque préférée...


Tentative d'assassinat près de chez Tomate[modifier]

Pascal : Je serais d'avis qu'on aborde mollo, des fois qu'on soit un peu attendus… mais, sans vous commander, si vous restiez un peu en retrait… hein ?
Monsieur Fernand : N'empêche qu'à la retraite de Russie, c'est les mecs qui étaient à la traîne qui ont été repassés !


Dans la chambre du Mexicain[modifier]

Louis : Du point de vue oseille, je te laisse de quoi faire ce qui faut pour la petite. Oui, j'ai des affaires qui tournent toutes seules. Maître Folace, mon notaire, t'expliquera. Tu sais combien ça laisse une roulette ! 60 % de velours !
Fernand : Et, sur le plan des emmerdements, 36 fois la mise, hein !
  • Louis propose à Fernand de prendre la succession de ses affaires.


Fernand : Arrête un peu, hein ! Depuis plus de vingt piges que je te connais, je te l'ai vu cent fois faire ton guignol, alors hein ! Et à propos de tout : de cigarettes, de came, de nanas. La jérémiade, ça a toujours été ton truc à toi ! Une fois je t'ai même vu chialer, tu ne vas quand même pas me servir ça à moi, non !

Louis : Si ! Ben, tu te rends pas compte, saligaud, qu'elle va perdre son père, Patricia. Que je vais mourir !

Fernand : Oh je te connais : tu en es bien capable. Voilà dix ans que t'es barré, tu reviens et je laisse tout tomber pour te voir et c'est pour entendre ça ? Et moi comme une pomme… (on frappe à la porte)


Bastien et Pascal rendent leur tablier[modifier]

Bastien : Ah, forcément, t'as pas donné à Monsieur Fernand mes références : première gâchette chez Volfoni, cinq ans de labeur, de nuit comme de jour, et sans un accroc !
Pascal : Vous la voyez, ce coup-là, l'embrouille ? Dans le monde des caves, on appelle ça, un "cas de conscience". Nous, on dit : un "point d'honneur". Entre vous et les Volfoni, il va faire vilain temps. En supposant que ça tourne à l'orage, Bastien et moi, on est sûrs de se retrouver face à face, flingue en pogne, avec l'honnêteté qui commande de tirer... Ah, non ! un truc à décimer une famille !


Fernand et Pascal dans la voiture pour aller chez Tomate[modifier]

Fernand : Ben... Et l'autre, là, le coquet ?

Pascal : L'ami Fritz ? Il s'occupe de la distillerie clandestine.
Fernand : C'est quand même marrant l'évolution. Quand je l'ai connu, le Mexicain, il recrutait pas chez Tonton.
Pascal : Vous savez ce que c'est, non ? L'âge, l'éloignement... A la fin de sa vie, il s'était penché sur le reclassement des légionnaires.

Fernand : Ah !... Si c'est une œuvre, alors là, c'est autre chose !


Maitre Folace explique à Fernand le "recrutement" de Jean[modifier]

Fernand : Dites donc, il picole pas un peu votre british ?

Maitre Folace : Oh, lala !... Et il est pas plus british que vous et moi. C'est une découverte du Mexicain.
Fernand : Il l'a trouvé où ?
Maitre Folace : Ici... Il l'a même trouvé devant son coffre-fort pour armes, il y a 17 ans de ça. Avant d'échouer devant l'argenterie, l'ami Jean avait fracturé la commode Louis XV. Le Mexicain lui est tombé dessus juste au moment où l'artiste allait attaquer les blindages au chalumeau.
Fernand : Je vois d'ici la petite scène.
Maitre Folace : Vu ses principes, le patron ne pouvait pas le donner à la police... Ni accepter lui-même de régler les dégâts. Résultat : Jean est resté ici 3 mois au pair comme larbin pour régler la petite note. Et puis la vocation lui est venue... Le style aussi... Peut-être, également, la sagesse. Dans le fond : nourri, logé, blanchi, 2 costumes par an... Pour un type qui passait la moitié de sa vie en prison !...

Fernand : ...Il a choisi la liberté quoi !


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