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Le Guépard (film, 1963)

Une page de Wikiquote, le recueil des citations libres.

Claudia Cardinale, Burt Lancaster et Alain Delon

Le Guépard (Il Gattopardo) est un film franco-italien de Luchino Visconti sorti en 1963, Palme d'or au Festival de Cannes 1963, tiré du livre Le Guépard de Giuseppe Tomasi di Lampedusa.

Citations

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Le Prince : Je suis un représentant de la vieille classe compromise avec l'ancien régime et liée à celui-ci par des liens de décence, sinon de l'affection. Ma malheureuse génération est à cheval entre deux mondes et mal à l'aise dans l'un et dans l'autre. En outre je n'ai aucune illusion. Que ferait le Sénat d'un législateur sans expérience ? D'un homme incapable de se tromper lui-même, condition essentielle pour guider les autres ?


Le Prince : Le sommeil, cher Chevalley, un long sommeil, c’est ce que veulent les Siciliens. Et ils n’auront que de la haine pour ceux qui essaient de les réveiller, même pour leur apporter les plus merveilleux cadeaux. Et, soit dit entre nous, je doute fortement que le nouveau Royaume ait beaucoup de cadeaux pour nous dans ses bagages. Chez nous, toute manifestation, même la plus violente, est un désir d’anéantissement. Notre sensualité, le besoin d’oublier. Nos coups de fusil et de couteau, un appel dans la mort. Notre paresse, la douceur de nos sorbets aux herbes magiques, une soif de voluptueuse immobilité, c’est-à-dire... encore la mort.


Le Prince : J’ai dit les Siciliens, j’aurais dû dire la Sicile ! Ce milieu, la violence du paysage, la cruauté du climat et chaque pierre prête à brûler (..)
Chevalley : Mais un climat peut être vaincu, un paysage, on peut le modifier. On peut faire oublier le souvenir des mauvais gouvernements. Je suis certain qu’il y a des Siciliens qui veulent améliorer leur sort. (…)
Le Prince : Vous avez raison en tout, sauf quand vous dites que les Siciliens voudront s’améliorer. Ils ne voudront jamais s’améliorer, car ils se jugent parfaits ! Leur vanité est plus forte que leur misère. (…)
Je reçus la visite d’officiers de marine anglais (…) Ils s’extasièrent sur la vue des montagnes, sur la violence de la lumière, mais ils confessèrent qu’ils étaient horrifiés par la puanteur et la saleté des rues qui menaient chez moi. Je n’essayais pas de leur expliquer, comme je l’ai fait avec vous, que cette ombre venait de cette lumière. L’un d’eux me demanda : "Qu’est-ce que ces Garibaldiens viennent vraiment faire en Sicile ?". "Ils viennent nous enseigner les bonnes manières, lui répondis-je en anglais, mais ils n’y parviendront pas, car nous sommes des dieux". Ils ont ri, mais je doute qu’ils aient compris.


Le Prince : Cela ne devrait pas pouvoir durer, mais cela durera toujours. Le toujours humain, évidemment, un siècle ou deux. Après, les choses seront peut-être différentes, mais alors pires. (...) Nous étions les guépards, les lions. Ceux qui nous remplaceront seront les chacals et les hyènes. Et tous tant que nous sommes, guépards, lions, chacals, brebis, nous continuerons à nous prendre pour le sel de la Terre.


Tancredi : Si nous voulons que tout reste pareil, il faut que tout change.


Le Prince : Vous m'avez parlé de tout l'autre jour, Don Franceso, y compris de la mère sauvage et du grand-père fécal, mais vous ne m'avez rien dit de ce qui m'intéresse : la demoiselle Angelica…
Don Ciccio : Eh ! De la demoiselle, il n'y a rien à dire, ça parle de soi. Elle a reçu la beauté de sa mère, sans l'odeur de sanglier de son père. Et intelligente en plus. C'est une vraie dame. Quand elle est revenue du collège, elle m'a fait venir chez elle, un soir, et elle m'a joué, pour moi, ma vieille mazurka. Elle jouait mal, mais alors, c'était quelque chose de la regarder ! Tous ces cheveux noirs, ses grands yeux et cette peau… Cette poitrine, oh ! ah ! c'était autre chose que l'odeur du merda ! Les draps de son lit doivent sentir le parfum du paradis.


Le Prince : Calmez-vous, mon cher Franceso, calmez-vous ! Désormais, vous parlerez de Mlle Angelica avec plus de respect. Aujourd'hui, je vais demander à Don Calogero la main de sa fille pour mon neveu Tancrède.[…]
Don Ciccio : Excellence, c'est une saloperie ! Un neveu à vous ne doit pas épouser la fille de ceux qui sont vos ennemis, qui vous ont toujours tiré dans le dos. Essayer de la séduire comme je le croyais, c'est un acte de conquérant, mais, comme ça, c'est une capitulation. C'est la fin des Falconeri et la fin des Salina. Oh ! Oh ! Excellence !
Le Prince : Ce mariage n'est pas la fin de quoi que ce soit. Au contraire, c'est un commencement ! Et il prend place également dans la meilleure des traditions. Il y a certaines choses que vous ne pouvez pas comprendre. Maintenant, rentrons. Et rappelez-vous notre accord.
Don Ciccio : Hum ! Oui… Hum !


Le Prince : Ô mon étoile, toi ma fidèle, quand me donneras-tu enfin rendez-vous moins éphémère, loin de tout, dans ton domaine des certitudes éternelles ?


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