Hymnes homériques

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Les Hymnes homériques (du grec ancien : Ὁμηρικοὶ Ὕμνοι / Homērikoì Húmnoi) sont une collection de trente-quatre (ou trente-deux, suivant les décomptes) courts poèmes épiques grecs antiques. Chacun des hymnes est dédié à un dieu, et est destiné à être chanté par l'aède en guise de prélude ou proème (du grec ancien προοίμιον / prooímion), avant de passer à une œuvre plus longue. Les Hymnes homériques varient par leur sujet, leur taille (de cinq à cinq cent cinquante vers), leur époque de rédaction (entre le VIIe siècle av. J.-C. et le IVe siècle de notre ère).

Citations des hymnes[modifier]

Hymne 2, à Déméter[modifier]

C'est une année effroyable sur la terre bonne nourrice
qu'elle imposa aux humains, et cruelle. Déméter la Couronnée
tenait la semence cachée. Aucune pousse ne paraissait.
Plus d'une fois les vaches tirèrent la charrue dans les champs. En vain.
Plus d'une fois l'orge blanc tomba dans la terre en pure perte.
Elle allait faire disparaître tout à fait la race des hommes éphémères,
à cause de la faim sinistre et ceux qui habitent l'oLympe
n'auraient plus reçu d'honneurs, de cadeaux et de sacrifices,
si Zeus n'avait réfléchi, et médité au fond de son cœur.

  • (grc)
  • Hymne II "Pour Déméter". Affligée par l'enlèvement de sa fille Perséphone, Déméter refuse de faire pousser les plantes comestibles : c'est le premier hiver.
  • (grc) Théogonie et autres poèmes, suivi des Hymnes homériques, Hésiode (trad. Jean-Louis Backès), éd. Gallimard, coll. « Folio classiques », 2001, Hymne II, 305-313, p. 197


Va, Perséphone, va la voir, ta mère aux voiles noirs.
Que ton coeur soit sage dans ta poitrine, serein ton esprit.
Ne te laisse pas aller à une tristesse trop grande.
Je ne suis pas un époux méprisable parmi les Immortels.
Je suis le frère de Zeus le père. Si tu restes ici,
tu commanderas à tout ce qui vit, à tout ce qui rampe.
Tu auras les plus grands honneurs parmi les Immortels.

  • (grc)
  • Hymne II "Pour Déméter". Hadès, à Perséphone.
  • (grc) Théogonie et autres poèmes, suivi des Hymnes homériques, Hésiode (trad. Jean-Louis Backès), éd. Gallimard, coll. « Folio classiques », 2001, Hymne II, 360-366, p. 200-201


Hymne 3, à Apollon[modifier]

J'évoquerai, je ne l'oublierai pas, Apollon l'Archer ;
les dieux tremblent quand il entre dans la maison de Zeus.
Ils bondissent dès qu'il approche. Tous ils se lèvent
de leur siège quand il tend son arc lumineux.
Lètô seule demeure en place près de Zeus Joie-de-la-Foudre ;
elle défait la corde de l'arc, ferme le carquois.
Elle prend l'arc encore fixé sur les fortes épaules.
Elle le suspend à un clou d'or sur la colonne
qui est celle de son père ; elle le mène
au trône où il s'assied.

  • (grc)
  • Hymne III "Pour Apollon". Premiers vers de l'hymne.
  • (grc) Théogonie et autres poèmes, suivi des Hymnes homériques, Hésiode (trad. Jean-Louis Backès), éd. Gallimard, coll. « Folio classiques », 2001, Hymne III, 1-10, p. 209


Je dirai, délices des humains, comment t'enfanta Lètô,
adossée à la pente du Cynthe, dans l'île pierreuse,
dans Délos qu'entourent les vagues ; des deux côtés la vague noire
se brise sur le rivage lorsque sifflent les vents.

  • (grc)
  • Hymne III "Pour Apollon".
  • (grc) Théogonie et autres poèmes, suivi des Hymnes homériques, Hésiode (trad. Jean-Louis Backès), éd. Gallimard, coll. « Folio classiques », 2001, Hymne III, 25-28, p. 210


"Je veux une cithare à moi, un arc de bonne courbure.
Et j'annoncerai aux humains le sûr vouloir de Zeus."

  • (grc)
  • Hymne III "Pour Apollon". Premières paroles d'Apollon à sa naissance.
  • (grc) Théogonie et autres poèmes, suivi des Hymnes homériques, Hésiode (trad. Jean-Louis Backès), éd. Gallimard, coll. « Folio classiques », 2001, Hymne III, 131-132, p. 217


"Pourris maintenant ici, sur la terre qui nourrit les hommes.
Tu as fini d'être un malheur sinistre pour les hommes
vivants. Eux, qui mangent les fruits de la terre généreuse,7
viendront ici pour le sacrifice avec des victimes parfaites.
De la mort sans pitié personne ne te sauvera,
ni Typhôeus, ni la Chimère qu'il ne faut pas nommer. La Terre
noire te fera pourrir ici."

  • (grc)
  • Hymne III "Pour Apollon". Paroles d'Apollon au serpent Python qu'il vient de vaincre sur le futur site du sanctuaire de Delphes.
  • (grc) Théogonie et autres poèmes, suivi des Hymnes homériques, Hésiode (trad. Jean-Louis Backès), éd. Gallimard, coll. « Folio classiques », 2001, Hymne III, 363-369, p. 230-231


Hymne 4, à Hermès[modifier]

Muse, chante un hymne pour Hermès, fils de Zeus et de Maïa,
seigneur du Cyllène et de l'Arcadie aux moutos,
bienfaisant messager des dieux (...)

  • (grc)
  • Hymne 4 "Pour Hermès". Premiers vers de l'hymne.
  • (grc) Théogonie et autres poèmes, suivi des Hymnes homériques, Hésiode (trad. Jean-Louis Backès), éd. Gallimard, coll. « Folio classiques », 2001, Hymne IV, 1-3, p. 242


Elle mit au monde un enfant plein de ruses et de séduction.
C'est un brigand, il vole le bétail, il amène les rêves,
il est aux aguets la nuit, il veille aux portes. Bientôt
il ferait voir des merveilles parmi les dieux qui ne meurent pas.
Il est né à l'aurore ; dès midi il jouait de la cithare ;
quand vint le soir il vola les vaches d'Apollon l'Archer.

  • (grc)
  • Hymne 4 "Pour Hermès". Naissance d'Hermès.
  • (grc) Théogonie et autres poèmes, suivi des Hymnes homériques, Hésiode (trad. Jean-Louis Backès), éd. Gallimard, coll. « Folio classiques », 2001, Hymne IV, 13-18, p. 243


Comme une pensée aiguë traverse soudain le coeur
d'un homme que les soucis ne laissent pas en paix
ou comme on voit des éclairs passer dans un regard,
ainsi Hermès le magnifique vit soudain quoi dire et quoi faire.

  • (grc)
  • Hymne 4 "Pour Hermès". Naissance d'Hermès.
  • (grc) Théogonie et autres poèmes, suivi des Hymnes homériques, Hésiode (trad. Jean-Louis Backès), éd. Gallimard, coll. « Folio classiques », 2001, Hymne IV, 43-46, p. 244-245


Citations au sujet des hymnes homériques[modifier]

Jean-Louis Backès[modifier]

Cette poésie appartient, a toujours appartenu à la littérature. Si elle est religieuse, c'est dans la mesure où elle reflète les idées, les images que les publics grecs trouvaient acceptables. Il y a peu de chances, à cette époque ancienne, pour qu'un poète entreprenne de prendre à contre-pied la créance commune en Grèce.
  • Préface aux Hymnes homériques.
  • (grc) Théogonie et autres poèmes, suivi des Hymnes homériques, Hésiode (trad. Jean-Louis Backès), éd. Gallimard, coll. « Folio classiques », 2001, Préface, p. 11-12


Articles connexes[modifier]

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