Culte de la personnalité
Apparence
L'expression culte de la personnalité correspond à l'adulation excessive d'un chef d'État ou d'une personnalité publique.
Quand les anciens dieux se retirent, leurs trônes béants appellent un successeur ; aussi, avec un minimum d’organisation et même sans organisation du tout, à peu près n’importe quelle carcasse périssable peut être hissée sur le siège vacant. Pour autant qu’ils aient une portée religieuse pour l’individu, le culte du gouvernant et ses analogues, anciens et modernes, sont avant tout, je présume, des expressions de dépendance impuissante ; quiconque traite un autre humain comme s’il était un dieu se relègue lui-même, de ce fait, à la position d’un enfant ou d’un animal.
- Les Grecs et l’Irrationnel (1951), E. R. Dodds (trad. Michael Gibson), éd. Flammarion, coll. « Champs », 1977 (ISBN 2-08-081028-6), chap. VIII. La Crainte de la liberté, p. 239
- Citation choisie pour le 4 septembre 2019.
L’occident se moquait des cultes de la personnalité dans les pays communistes, mais il tombe dans le même travers et dans des proportions largement supérieures. Il crée et maintient en permanence le culte de présidents, de Premiers ministres, de chanceliers, de généraux, de professeurs, d’acteurs de cinéma, de sportifs et même de criminels. L’industrie à produire d’« éminentes » personnalités est tellement puissante que l’on peut qualifier la société occidentale de « cultiste ». Il ne s’agit nullement de mettre à l’honneur des actes réels d’individus d’exception, mais d’enfoncer dans la tête des gens la conviction que la société et son évolution résultent des efforts de ces personnalités.
- L'Occidentisme - essai sur le triomphe d'une idéologie, Alexandre Zinoviev, éd. Plon, 1996 (ISBN 978-2259-183-178), partie L'idéologie, p. 207-208