Boris Cyrulnik
Apparence
Boris Cyrulnik né le 26 juillet 1937 à Bordeaux est un médecin, éthologue, neurologue et psychiatre surtout connu pour avoir développé le concept de « résilience » (renaître de sa souffrance).
Citations
[modifier]L'Ensorcellement du monde, 1997
[modifier]Tout organisme pour s'adapter doit innover, tenter une aventure hors de la norme, engendrer de l'anormalité afin de voir si ça marche, car vivre, c'est prendre un risque.
- L'Ensorcellement du monde, Boris Cyrulnik, éd. Odile Jacob, coll. « 67 », 1997, p. 29
Peut-être est-ce la fonction de l'ennui de rendre un organisme avide d'aventures ?
- L'Ensorcellement du monde, Boris Cyrulnik, éd. Odile Jacob, coll. « 67 », 1997, p. 183
Un organisme parfaitement adapté s'éliminerait à la moindre variation du milieu. Par bonheur, la souffrance et la frayeur lui offrent la survie.
- L'Ensorcellement du monde, Boris Cyrulnik, éd. Odile Jacob, coll. « 67 », 1997, p. 184
On ne peut qu'être-avec, et la souffrance de l'autre nous altère... quand on la perçoit.
- L'Ensorcellement du monde, Boris Cyrulnik, éd. Odile Jacob, coll. « 67 », 1997, p. 186
Inventez une charlatanerie, n'importe laquelle, vous trouverez toujours des hommes qui diront que ça marche, tant notre besoin d'illusion est intense.
- L'Ensorcellement du monde, Boris Cyrulnik, éd. Odile Jacob, coll. « 67 », 1997, p. 196
Car les utopies sont à la pensée ce que les robes sont à Claudia Schiffer, elles expriment et donnent forme à nos désirs les plus profonds.
- L'Ensorcellement du monde, Boris Cyrulnik, éd. Odile Jacob, coll. « 67 », 1997, p. 200
Ce qui crée le sentiment de soi, c'est essentiellement la manière dont nos souvenirs construisent notre identité.
- L'Ensorcellement du monde, Boris Cyrulnik, éd. Odile Jacob, coll. « 67 », 1997, p. 211
La clinique des lobotomies nous conduit à un douloureux paradoxe de la condition humaine : sans angoisse et sans souffrance, l'existence perdrait son goût.
Ceux qui prétendent organiser une culture sécuritaire qui détruirait l'angoisse et nous offrirait des distractions incessantes pour lutter contre l'ennui nous proposent-ils autre chose qu'une lobotomie culturelle ?
- L'Ensorcellement du monde, Boris Cyrulnik, éd. Odile Jacob, coll. « 67 », 1997, p. 81
Car l'angoisse nous contraint à la créativité, et la culpabilité nous invite au respect. Sans angoisses, nous passerions notre vie couchés. Et sans culpabilité, nous resterions soumis à nos pulsions.
L'angoisse n'est digne d'éloge que lorsqu'elle est source de création. Elle nous pousse à lutter contre le vertige du vide en le remplissant de représentations. Elle devient source d'élan vers l'autre ou de recherche de contact sécurisant comme lors des étreintes anxieuses. La culpabilité ne nous invite au respect que lorsque la représentation du temps permet d'éprouver les fautes passées, de craindre les fautes à venir, afin de préserver le monde de l'autre et de ne pas lui nuire.
- L'Ensorcellement du monde, Boris Cyrulnik, éd. Odile Jacob, coll. « 67 », 1997, p. 83
Plus le développement des individus les mène à l'empathie, plus l'intelligence collective invente des mondes virtuels et plus nous éprouvons le malheur des autres et l'angoisse de l'inconnu. Nous pouvons donc prévoir en toute certitude le développement mondial de l'angoisse et de la dépression.
- L'Ensorcellement du monde, Boris Cyrulnik, éd. Odile Jacob, coll. « 67 », 1997, p. 83
Dialogue sur la nature humaine, 2019
[modifier]Quand j'étais petit, il y a quelques milliards d'années, j'étais totalement soumis au contexte. J'avais des antennes et si je percevais une molécule de phéromone de femelle motivée, toc, je mettais le cap sur elle. La vie étais belle, je n'avais que des certitudes et aucun doute. Puis, lorsque j'ai été grenouille et que je suis devenu amphibie, j'ai commencé à traiter des informations de plus en plus éloignées de mon corps, j'ai pu également accéder aux perceptions du corps et aux émotions de l'autre. En revanche en tant qu'homme, j'appartiens à la seule espèce vivante capable de me figurer les représentations de l'autre. Je suis alors contraint de partir à la découverte du monde mental de l'autre, de ses théories, de ses représentations et des ses émotions.
- Dialogue sur la nature humaine, Boris Cyrulnik, Edgar Morin, éd. L'Aube, 2019 (ISBN 9782815934060), p. 154
Quand on ne sait pas qui on est, on est ravi qu’une dictature vous prenne en charge.
- « Entretien avec Boris Cyrulnik : « il y a une vie après l’horreur » », Sophie Boukhari (journaliste), Boris Cyrulnik, Le courrier de l'UNESCOis (ISSN 0304-3118), novembre 2001 (lire en ligne)
- Citation choisie pour le 3 février 2009.
Propos publics
[modifier]François Hollande ne tranche pas, au contraire de Nicolas Sarkozy, grand trancheur, lui. Les hommes qui passent à l’acte donnent l’impression d’avoir du caractère, parce qu’ils choisissent d’imposer leur opinion. François Hollande ne manque pas de volonté, mais il est embarrassé d’un excès de scrupules. Il est plus scientifique que chef d’État. Son sens de la nuance lui joue manifestement de mauvais tours. Ce qui fait cependant de lui un être moral.
- L’interview dont est extraite cette citation fait partie d’un dossier titré « Peut-il changer ? : Hollande vu par les psys », publié en pages 38 à 56 de l’hebdomadaire.
- « Cyrulnik : du comédien de l’autorité à l’hésitant authentique », Émilie Lanez (journaliste), Boris Cyrulnik, Le Point, nº 2147, 7 novembre 2013, p. 40-41
Citations au sujet de Boris Cyrulnik
[modifier]Marie Anaut, La Résilience — Surmonter les traumatismes, 2003
[modifier]Cyrulnik (1999) propose la métaphore de la perle pour illustrer l'oxymoron de ce « merveilleux malheur » du fonctionnement de la résilience. C'est-à-dire comment à partir d'une blessure et d'une souffrance, le sujet peut en faire une expérience qui sera potentiellement fructueuse pour lui. Le résilient élaborerait un oxymoron dont le modèle est celui de la perle fabriquée par l'huître en réponse à une agression.
- La Résilience — Surmonter les traumatismes, Marie Anaut, éd. Armand Colin, coll. « 128 », 2008 (ISBN 978-2-200-35348-3), partie 2. A la rencontre de la résilience, chap. 6. Métaphores et illustrations de la résilience, 6.2 L'oxymoron du « merveilleux malheur » (Cyrulnik), p. 54