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Martin Heidegger

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Martin Heidegger (1960).

Martin Heidegger, né en 1889 et mort en 1976, est un philosophe allemand. Il est considéré comme l'un des philosophes les plus influents du XXe siècle.

Cette proximité « de » l'Être qui est en elle-même le « là » de l'existence, le discours sur l'élégie « Heimkunft » de Hölderlin (1943) où l'on se place du point de vue de « Sein und Zeit » l'appelle « la patrie », d'un mot emprunté au chant même du poète et en partant de l'expérience de l'oubli de l'Être. Le mot est ici pensé en un sens essentiel, non point patriotique, ni nationaliste, mais bien plutôt du point de vue de l'histoire de l'Être.
  • Lettre sur l'humanisme, Martin Heidegger (trad. Roger Munier), éd. Aubier, 1957, p. 93


Tout nationalisme est, sur le plan métaphysique, un anthropologiste et comme tel un subjectivisme.
  • Lettre sur l'humanisme, Martin Heidegger (trad. Roger Munier), éd. Aubier, 1957, p. 103


Questions III et IV

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Nous pouvons utiliser les choses techniques, nous en servir normalement, mais en même temps nous en libérer, de sorte qu’à tout moment nous conservions nos distances à leur égard. Nous pouvons faire usage des objets techniques comme il faut qu’on en use. Mais nous pouvons en même temps les laisser à eux-mêmes comme ne nous atteignant pas dans ce que nous avons de plus intime et de plus propre. Nous pouvons dire « oui » à l’emploi inévitable des objets techniques et nous pouvons en même temps lui dire « non », en ce sens que nous les empêchions de nous accaparer et ainsi de fausser, brouiller et finalement vider notre être. (…) Un vieux mot s’offre à nous pour désigner cette attitude du oui et du non dits ensemble au monde technique : c’est le mot de Gelassenheit (sérénité).
  • Questions III et IV, Martin Heidegger, éd. Gallimard, coll. « tel », 1976, p. 145


Qu’est-ce qu’une chose, 1962

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Dans la mesure où chaque chose a son lieu, son moment et sa durée, il n’y a jamais deux choses semblables.
  • Qu’est-ce qu’une chose (1962), Martin Heidegger (trad. Jean Reboul et Jacques Taminiaux), éd. Gallimard, coll. « Tel », 2006  (ISBN 2-07-071465-9), p. 27


Nous pouvons continuer de nous en tenir à ce que nous trouvons « naturel », c’est-à-dire à ce qui nous dispense de penser plus loin.
  • Qu’est-ce qu’une chose (1962), Martin Heidegger (trad. Jean Reboul et Jacques Taminiaux), éd. Gallimard, coll. « Tel », 2006  (ISBN 2-07-071465-9), p. 51


Ce n’est pas par des paroles que s’engagent les décisions, mais seulement par le travail.
  • Qu’est-ce qu’une chose (1962), Martin Heidegger (trad. Jean Reboul et Jacques Taminiaux), éd. Gallimard, coll. « Tel », 2006  (ISBN 2-07-071465-9), p. 52


Déjà dans la façon de questionner parle l’histoire.
  • Qu’est-ce qu’une chose (1962), Martin Heidegger (trad. Jean Reboul et Jacques Taminiaux), éd. Gallimard, coll. « Tel », 2006  (ISBN 2-07-071465-9), p. 52


Le pur et simple passé n’épuise pas ce qui a été. Ce qui a été continue d’être […].
  • Qu’est-ce qu’une chose (1962), Martin Heidegger (trad. Jean Reboul et Jacques Taminiaux), éd. Gallimard, coll. « Tel », 2006  (ISBN 2-07-071465-9), p. 54


Le repos n’est que mouvement se retenant en soi, souvent plus inquiétant que le mouvement même.
  • Qu’est-ce qu’une chose (1962), Martin Heidegger (trad. Jean Reboul et Jacques Taminiaux), éd. Gallimard, coll. « Tel », 2006  (ISBN 2-07-071465-9), p. 54


La philosophie compte parmi les plus originels des efforts humains.
  • Qu’est-ce qu’une chose (1962), Martin Heidegger (trad. Jean Reboul et Jacques Taminiaux), éd. Gallimard, coll. « Tel », 2006  (ISBN 2-07-071465-9), p. 69


Qu’appelle-t-on penser ?

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La pensée ne pense que lorsqu’elle s’attache à ce qui parle pour une chose.
  • Qu’appelle-t-on penser ? (1954), Martin Heidegger (trad. Aloys Becker et Gérard Granel), éd. PUF, coll. « Épiméthée », 1959, p. 87


Interview du Spiegel, 1966

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Je vois la tâche de la pensée, comme un moyen pour l'homme d'atteindre une relation satisfaisante avec la technicité. Le National Socialisme a pris cette direction. Mais ces personnes étaient bien trop peu équipées pour permettre à la pensée d'aboutir à une relation vraiment explicite à ce qui arrive aujourd'hui et qui est en train d'émerger depuis les 300 dernières années.
  • (en) I see the situation of man in the world of planetary technicity not as an inexitricable and inescapable destiny, but I see the task of thought precisely in this, that within its own limits it helps man as such achieve a satisfactory relationship to the essence of technicity. National Socialism did indeed go in this direction. Those people, however, were far too poorly equipped for thought to arrive at a really explicit relationship to what is happening today and has been underway for the past 300 years.
  • Interview recueilli en 1966 sous la condition d'une publication posthume, qui fut réalisée en 1976 par Der Spiegel.
  • (en) « Gestalt Structure Pattern », Martin Heidegger (trad. William Richardson) (1966), dans Risk and Meaning, Nicolas Bouleau (trad. Dené Oglesby & Martin Crossley), éd. Springer, 2011  (ISBN 978-3-642-17646-3), p. 102


Citations rapportées

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C'est dans cette imperceptibilité que le On déploie sa véritable dictature.
  • Manager en toutes lettres, guide d'action et de culture (1995), François Aélion, éd. Les éditions d'organisation, 1999  (ISBN 2-7081-1803X), p. 104


Comme le On prédonne tout jugement et toute décision, il hôte à chaque fois au Dasein toute la responsabilité.
  • Manager en toutes lettres, guide d'action et de culture (1995), François Aélion, éd. Les éditions d'organisation, 1999  (ISBN 2-7081-1803X), p. 241


Penser est un acte solitaire.
  • Klaus Pohl, Hannah Arendt (2013), écrit par Margarethe von Trotta


La pensée ne conduit pas au savoir contrairement à la science. La pensée n'apporte aucune sagesse pratique ou capacité particulière. La pensée ne résout aucune énigme de ce monde. la pensée ne délivre de manière immédiate aucune force spécifique pour agir. Nous vivons parce que nous sommes des êtres vivants et nous pensons aussi parce que nous sommes des êtres pensants.
  • Klaus Pohl, Hannah Arendt (2013), écrit par Margarethe von Trotta


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