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{{Citation|Qu’il y ait trois couleurs premières ou qu’il y en ait cinq, le jaune en fait partie. […] Dans un ouvrage général sur les couleurs, Experiments and Considérations Touching Colors, l’irlandais [[Robert Boyle]] (1626-1691), chimiste polyvalent aux curiosités multiples, l’exprime très clairement en 1664, moins de deux ans avant la découverte du spectre par Newton : <br>
{{Citation|Qu’il y ait trois couleurs premières ou qu’il y en ait cinq, le jaune en fait partie. […] Dans un ouvrage général sur les couleurs, ''Experiments and Considérations Touching Colors'', l’irlandais [[Robert Boyle]] (1626-1691), chimiste polyvalent aux curiosités multiples, l’exprime très clairement en 1664, moins de deux ans avant la découverte du spectre par Newton : <br>
: « Il n’y a que très peu de couleurs simples ou "primitives" dont les diverses combinaisons produisent en quelque sorte toutes les autres. Car bien que les peintres puissent imiter les teintes (mais pas toujours la beauté) des innombrables colorations que l’on rencontre dans la nature, je ne crois pas qu’ils aient besoin, pour mettre en valeur cette extraordinaire variété, d’employer d’autres couleurs que le blanc, le noir, le rouge, le bleu et le jaune. Ces cinq-là diversement combinées - et aussi, si je puis dire, décombinées - sont suffisantes pour créer un nombre considérable de couleurs et de nuances, un nombre tel que ceux qui ne sont pas familier de la palette des peintres ne peuvent même pas imaginer. »}}
: « Il n’y a que très peu de couleurs simples ou "primitives" dont les diverses combinaisons produisent en quelque sorte toutes les autres. Car bien que les peintres puissent imiter les teintes (mais pas toujours la beauté) des innombrables colorations que l’on rencontre dans la nature, je ne crois pas qu’ils aient besoin, pour mettre en valeur cette extraordinaire variété, d’employer d’autres couleurs que le blanc, le noir, le rouge, le bleu et le jaune. Ces cinq-là diversement combinées - et aussi, si je puis dire, décombinées - sont suffisantes pour créer un nombre considérable de couleurs et de nuances, un nombre tel que ceux qui ne sont pas familier de la palette des peintres ne peuvent même pas imaginer. »|précisions=Traduction par l’auteur de ''Experiments and Considérations Touching Colors'', Londres, 1664, p. [https://www.gutenberg.org/files/14504/14504-h/14504-h.htm#Page_219 219-220]}}
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{{Citation|En commençant sa notice jaune dans son ''Dictionnaire universel'', {{w|Antoine Furetière}} fait une remarque intéressante, reprise par presque tous ses successeurs : « Le jaune est une couleur éclatante, celle qui réfléchit le plus la lumière après le blanc […]. C’est pourquoi les peintres peignent les rayons du soleil avec du jaune ». Il ajoute que l’on peut distinguer cinq nuances de jaune : ''naissant, pâle, citron, paillé et doré''. Mais le spectre newtonien semble lui être inconnu car jamais il ne souligne que le jaune peut tirer d’un côté vers le verdâtre et de l’autre vers l’orangé.}}
{{Citation|En commençant sa notice jaune dans son ''[[s: Dictionnaire_universel_de_Furetière |Dictionnaire universel]]'', {{w|Antoine Furetière}} fait une remarque intéressante, reprise par presque tous ses successeurs : « Le jaune est une couleur éclatante, celle qui réfléchit le plus la lumière après le blanc […]. C’est pourquoi les peintres peignent les rayons du soleil avec du jaune ». Il ajoute que l’on peut distinguer cinq nuances de jaune : ''naissant, pâle, citron, paillé et doré''. Mais le spectre newtonien semble lui être inconnu car jamais il ne souligne que le jaune peut tirer d’un côté vers le verdâtre et de l’autre vers l’orangé.|précisions= [[Dictionnaire_universel_de_Furetière|Dictionnaire universel]], tome 1, p. 301.}}
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Version du 1 juillet 2021 à 23:04

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Michel Pastoureau
Michel Pastoureau

Michel Pastoureau est un historien médiéviste français, né le 17 juin 1947.

Citations

Bleu, histoire d'une couleur

Aux XIIe et XIIIe, le bleu était enfin devenu une couleur de premier plan, une belle couleur, une couleur maritale, une couleur royale, et pour toutes ces raisons un rival du rouge.
  • Bleu, histoire d'une couleur (2000), Michel Pastoureau, éd. Seuil, coll. « Histoire », 2006  (ISBN 2-02-086991-8), chap. 4. La préfèrée, XIIe - XIIIe siècle, p. 107


Que reste-t-il aujourd'hui de la longue et riche histoire de la couleur bleue dans notre vie quotidienne, dans nos codes sociaux, dans nos sensibilités ? [Elle est] la couleur préférée, loin devant toutes les autres. Et ce, quels que soient le sexe, les origines sociales, la profession ou le bagage culturel : le bleu écrase tout.
  • Bleu, histoire d'une couleur (2000), Michel Pastoureau, éd. Seuil, coll. « Histoire », 2006  (ISBN 2-02-086991-8), chap. Conclusion. Le bleu aujourd'hui : une couleur neutre ?, p. 157


L'ours, histoire d'un roi déchu, 2007

Les hommes et les sociétés (...) semblent hantés par ce souvenir, plus ou moins conscient, de ces temps très anciens où avec les ours ils avaient les mêmes espaces et les mêmes proies, les mêmes peurs et les mêmes cavernes, parfois les mêmes rêves et les mêmes couches.
  • L'ours, histoire d'un roi déchu (2007), Michel Pastoureau, éd. Le Seuil, 2007  (ISBN 978-2-02-021542-8), chap. La revanche de l'ours, p. 332


En tuant l'ours, son parent, son semblable, son premier dieu, l'homme a depuis longtemps tué sa propre mémoire et s'est plus ou moins symboliquement tué lui-même. Il est trop tard pour espérer revenir en arrière.
  • L'ours, histoire d'un roi déchu (2007), Michel Pastoureau, éd. Le Seuil, 2007  (ISBN 978-2-02-021542-8), chap. De la montagne au musée, p. 314


Les couleurs de nos souvenirs


Une couleur ne vient jamais seule

Lorsque l’on écrit sur la couleur, il est pertinent de citer Aristote, Newton, Goethe et Wittgenstein. […] Jeune, j’ai beaucoup lu Ludwig Wittgenstein. […] Plus tard encore, alors que je travaillais depuis plusieurs années déjà sur l’histoire des couleurs, j’ai lu son ouvrage posthume Bemerkungen über die Farben (Remarques sur les couleurs), devenu un de mes livres de chevet. […] Sur plusieurs questions je suis en désaccord avec Wittgenstein […] mais chaque fois qu’il souligne - et il le fait souvent - à quel point la couleur est rebelle à toute analyse, sinon à tout discours, j’abonde évidemment dans son sens. Exemplaire est à cet égard une phrase que je tiens pour une des plus importantes jamais écrites à propos des termes de couleur et de leurs significations. […]
Si l’on nous demande ce que signifient les mots rouge, bleu, noir, blanc, nous pouvons bien entendu montrer immédiatement des objets qui sont de telles couleurs. Mais notre capacité à expliquer le sens de ces mots ne va pas plus loin (Bemerkungen über die Farben, I, 68).
Écoutons Wittgenstein et, prudemment, n’allons pas plus loin.
  • Une couleur ne vient jamais seule, Michel Pastoureau, éd. Seuil, 2017  (ISBN 978-2-02-134219-2), chap. 2016. De l’orangé à l’innommable. Définir la couleur (décembre 2016), p. 203-204


Jaune, histoire d’une couleur

Si définir la couleur n’est pas un exercice facile, définir ce qu’est le jaune l’est moins encore. Dire qu’il s’agit de la couleur du citron, de l’or, des blés mûrs - comme on le lit en général dans les dictionnaires - n’est pas faux, mais ne constitue pas vraiment une définition. Quant à affirmer que le jaune est la couleur qui dans le spectre se situe entre telle et telle longueur d’onde, c’est une proposition qui ne peut satisfaire qu’un physicien. Que peuvent faire les sciences humaines d’une telle définition ? Rien, absolument rien. Le cas du jaune n’est nullement isolé. Les mêmes remarques peuvent être faites à propos de n’importe qu’elle autre couleur.
  • Jaune, histoire d’une couleur, Michel Pastoureau, éd. Seuil, 2019  (ISBN 978-2-02-142057-9), chap. Introduction, p. 9


Qu’il y ait trois couleurs premières ou qu’il y en ait cinq, le jaune en fait partie. […] Dans un ouvrage général sur les couleurs, Experiments and Considérations Touching Colors, l’irlandais Robert Boyle (1626-1691), chimiste polyvalent aux curiosités multiples, l’exprime très clairement en 1664, moins de deux ans avant la découverte du spectre par Newton :
 « Il n’y a que très peu de couleurs simples ou "primitives" dont les diverses combinaisons produisent en quelque sorte toutes les autres. Car bien que les peintres puissent imiter les teintes (mais pas toujours la beauté) des innombrables colorations que l’on rencontre dans la nature, je ne crois pas qu’ils aient besoin, pour mettre en valeur cette extraordinaire variété, d’employer d’autres couleurs que le blanc, le noir, le rouge, le bleu et le jaune. Ces cinq-là diversement combinées - et aussi, si je puis dire, décombinées - sont suffisantes pour créer un nombre considérable de couleurs et de nuances, un nombre tel que ceux qui ne sont pas familier de la palette des peintres ne peuvent même pas imaginer. »
  • Traduction par l’auteur de Experiments and Considérations Touching Colors, Londres, 1664, p. 219-220
  • Jaune, histoire d’une couleur, Michel Pastoureau, éd. Seuil, 2019  (ISBN 978-2-02-142057-9), chap. Le jaune des savants, p. 160-161


En commençant sa notice jaune dans son Dictionnaire universel, Antoine Furetière fait une remarque intéressante, reprise par presque tous ses successeurs : « Le jaune est une couleur éclatante, celle qui réfléchit le plus la lumière après le blanc […]. C’est pourquoi les peintres peignent les rayons du soleil avec du jaune ». Il ajoute que l’on peut distinguer cinq nuances de jaune : naissant, pâle, citron, paillé et doré. Mais le spectre newtonien semble lui être inconnu car jamais il ne souligne que le jaune peut tirer d’un côté vers le verdâtre et de l’autre vers l’orangé.
  • Jaune, histoire d’une couleur, Michel Pastoureau, éd. Seuil, 2019  (ISBN 978-2-02-142057-9), chap. Dictionnaires et encyclopédies, p. 174


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